Ngaoundaye, assiégée par des hommes armés
http://www.radiondekeluka.org/ jeudi 16 juin 2016 15:39
La ville Ngaoundaye, située au nord-ouest du Centrafrique notamment dans la préfecture de l'Ouham Pendé est assiégée depuis 72 heures par par des hommes armés assimilés aux rebelles de l'ex coalition Seleka. Au moins une dizaine de personnes seraient tuées, la gendarmerie locale incendiée, les réseaux téléphoniques coupés et de nombreuses familles en fuite.
Joint au téléphone par RNL, Gabin Serge Nakombo, préfet de l'Ouham Péndé demande aux nouvelles autorités centrafricaines de venir au secours des populations de sa préfecture abandonnées à leur triste sort.
« Depuis quelques jours, les éléments des ex-seleka ont pris d'assaut la ville et l'ont carrément mise à sac » a déclaré Gabin Serge Nakombo qui précise que sa localité se trouve dans une « situation incertaine avec la coupure de tous les réseaux de communication ». Il indique par ailleurs que « le cas de Ngaoundaye donne un peu la dimension de ce qui se passe dans l'Ouham-Pendé », avec d'autres foyers de tension notamment à « Paoua tout comme à Koui qui est depuis plusieurs mois sous le contrôle du général Sibissi et autres ».
Et comme bilan donné par de sources non autorisées comme l'indique le préfet de la Ouaka, une « dizaine de personnes tuées et non encore identifiées ».
Gabin Serge Nakombo explique que l'équipe de la gendarmerie dépêchée dans la zone pour une durée limitée est déjà repartie sur Bangui, laissant ainsi les populations à leur triste sort. Afin de parer à cette éventualité, le préfet demande à ce que les forces de défense soient redéployées dans la zone.
« … depuis la transition et même avec les nouvelles autorités, nous ne cessons de demander à ce que les forces de défense et de sécurité soient remises en place afin de protéger nos populations », a plaidé Gabin Serge Nakombo qui implore Bangui à « se pencher sur cette situation de plus en plus inquiétante ».
Alors que les ex-seleka contrôlent la ville de Ngaoundaye, à Damara, localité située à 75 Km au nord de la Capitale, une altercation a opposé ce 15 juin, des ex anti-balaka à des forces de sécurité intérieure. A l'origine de cette nouvelle montée de tension, le désarmement cette semaine d'un anti-balaka par la gendarmerie de Bogangolo. En représailles, un groupe de miliciens anti-balaka a attaqué la gendarmerie et aurait récupéré trois armes de guerre. Une équipe des militaires de la garde présidentielle a été dépêchée ce jeudi matin à Damara, ville actuellement sous contrôle des forces de sécurité intérieure, selon des informations recueillies par RNL.
Ce regain de tension sécuritaire constatée sur une bonne partie du territoire centrafricain n'a pas laissé indifférent, les victimes de la LRA de Centrafrique qui dénoncent les dernières exactions de ce groupe armé dans la préfecture du Haut-Mbomou.
« Les hommes armés de la LRA ont fait irruption au village Kadjema et ont tout pillé. Ils ont même installé une barrière qui leur a permis de kidnapper 17 personnes », a expliqué Henry Yenzapa, porte-parole de l'Association des Victimes centrafricaines de la LRA dénonçant par la même occasion « l'inaction » des forces ougandaises déployées dans la région.
« Les éléments de l'armée ougandaise qui se trouvent dans la ville au nom de l'Union Africaine tout comme d'autres forces internationales ne font rien pour protéger cette population », a-t-il déploré.
Centrafrique : Tirs d’armes automatiques à Damara, les autorités en réunion de crise à Bogangolo
PAR JEAN FERNAND KOENA LE 16 JUIN 2016
DAMARA, 16 Juin 2016 (RJDH) –Des tirs d’armes automatiques ont été entendus dans la nuit du 15 au 16 juin dans la ville de Damara. A l’origine, deux miliciens Anti-Balaka ont quitté Damara pour Bogangolo où ils ont réussi à désarmer les éléments de la gendarmerie qui sont dans la localité.
Selon une source sécuritaire, alerté sur le forfait de ces miliciens, le contingent burundais de la Minusca s’est vite empressé sur les lieux en vue de s’enquérir de la situation, « la patrouille de la Minusca avait croisé ces hommes armés sur la moto et voulant échapper au filet des forces de l’ordre, les deux hommes armés ont fait une chute libre. Selon des sources hospitalières, ce dernier a eu la clavicule droite cassée et a été transféré à Bangui pour des soins par le député de Damara », a rapporté la source.
Très remontés, les hommes armés de la région ont promis se faire venger en attaquant les positions des gendarmes de la brigade territoriale de Damara. C’est ainsi qu’à 21h de mercredi, la population a été réveillée par des tirs d’armes automatiques qui ont duré plus d’une demi-heure. La population est traumatisée par ces tirs.
Des sources sécuritaires, les miliciens Anti-Balaka rechercheraient des armes partout pour revendre soit pour garder en vue de bénéficier du programme de désarmement, « c’est ainsi qu’ils cherchent toujours à désarmer de force les gendarmes », a lâché cette source.
Selon les dernières informations, le dispositif sécuritaire a été renforcé au lendemain. Les soldats de la Minusca patrouillent dans la ville. Les gendarmes et les Forces Armées Centrafricaines (FACA) sont aussi visibles dans la ville, d’après une source proche de la commune de Damara.
La première citoyenne de la ville de Damara, la Sous-préfète et les autres autorités n’étaient pas joignables. Selon les informations du RJDH, une réunion de crise est en cour à Bogangolo avec les élus, les forces de la Minusca, la gendarmerie et les autorités politico-administratives des deux sous-préfectures de Bogangolo et de Damara.
Le dernier incident dans cette localité remonte au 28 septembre 2015.
Centrafrique : Des jeunes autodéfenses libèrent des otages de la LRA près de Mboki
PAR GUY BONIFACE MBATAPA LE 16 JUIN 2016
MBOKI, 16 juin 2016 (RJDH)—Trois otages de la LRA ont été libérées mercredi 15 juin dans la soirée, suite à une contre-offensive des habitants de Mboki qui se sont constitués en autodéfense. Selon des sources sécuritaires, ils s’agissent des otages pris par la LRA au village Kadjema, lundi 13 juin.
Des sources concordantes, une quinzaine d’hommes armés des fusils de chasse et des sagaies se sont mis à la poursuite des éléments de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) pour les retrouver à 30 kilomètres de Mboki, là où le combat a eu lieux, avant la libération de 3 des 14 otages.
Prince, un jeune qui fait partie des autodéfenses a raconté au RJDH que les assaillants étaient au nombre de quatorze, armés de kalachnikov et un était armé de A 52 « nous les avons rencontré à une dizaine de kilomètres de Kadjema. Nous avons attaqué avec nos armes de chasse, ils ont fui, les otages aussi en débandade et nous avons juste libéré trois otages. Un élément de la LRA était tué et quand ils ont commencé à tirer à A 52, on ne pouvait pas résister, nous avons replié », a-t-il expliqué.
Clément, l’une des otages libérées a confirmé au RJDH l’information avant de qualifier de « sauvage » les actions de la LRA« ils sont sauvages. J’ai été chargé de 60 litres d’huile de palme et trois cuvettes d’arachides. L’un des amis portaient à lui seul 8 cabris pillés au village Kadjema », a-t-il témoigné.
Un notable qui a requis l’anonymat a confié au RJDH que « vue la faiblesse des soldats ougandais à dissiper la LRA, la population elle-même va prendre sa responsabilité. C’est juste le début. Nous allons nous même organiser notre propre sécurité. Que les soldats à la traque de la LRA repartent chez eux », a-t-il lancé sous l’effet de la colère.
Une source sécuritaire à Obo a relevé que c’est la réponse du gouvernement « qui pourra apaiser la tension froide qui oppose la population du Haut-Mbomou aux soldats ougandais à la traque de la LRA depuis 2008 dans la région ».
Les éléments de la LRA avaient attaqué lundi dernier le village Kadjema, là où ils ont pillés et emporté des vivres, des médicaments, une radio phonie et 14 otages.