15/06/2016 | 20:54 (Reuters)
Les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont multiplié les exactions en République Centrafricaine au cours du premier trimestre, a déploré mercredi Abdoulaye Bathily, représentant spécial de l'Onu sur place, lors d'une intervention au Conseil de sécurité.
Le diplomate sénégalais s'est en outre inquiété du retrait annoncé des 2.500 militaires ougandais déployés en Centrafrique dans le cadre de la lutte contre le mouvement.
"La LRA semble désormais se départir de la relative retenue dont elle a fait preuve pendant un certain temps, avec l'attaque de zones plus peuplées et moins isolées, et l'enlèvement d'un nombre croissant d'enfants", a-t-il déclaré.
Le dernier rapport de l'Onu, qui porte donc sur le premier trimestre 2016, fait état de 42 incidents, de six civils tués et de 252 enlèvements en Centrafrique.
"Le retrait des troupes ougandaises pourrait créer un vide susceptible de profiter, non seulement à la LRA, mais aux autres groupes armés de la région", a averti Abdoulaye Bathily.
L'Ouganda, qui se trouve à la tête de la mission mandatée par l'Union africaine pour lutter contre la LRA, a annoncé la semaine dernière son intention de rapatrier son contingent à la fin de l'année.
Joseph Kony, chef du groupe armé, et ses lieutenants sont recherchés par la Cour pénale internationale (CPI) qui les accuse entre autres de mutilations et d'enlèvements d'enfants.
(Michelle Nichols, Jean-Philippe Lefief pour le service français)
Centrafrique: une enquête de l'ONU sur des Casques bleus est dans l'impasse
16 juin 2016 à 03h24 NATIONS UNIES (USA)
L'enquête sur la mort de deux civils à Bangui en 2015 lors d'une opération de Casques bleus, a abouti à une impasse en raison de l'impossibilité de déterminer la responsabilité des forces onusiennes.
Les deux civils -- un père et son fils adolescent -- ont été abattus le 3 août, au lendemain d'une opération de police des Casques bleus dans le même quartier, qui avait coûté la vie à un soldat camerounais et en avait blessé plusieurs autres. "La commission d'enquête n'a pas été en mesure d'établir l'origine des coups de feu qui ont tué les deux civils centrafricains", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
La commission a en revanche souligné qu'il y avait eu des erreurs commises dans la manière de mener l'opération, pendant laquelle les deux hommes sont morts, et a fait des recommandations sur la meilleure façon de procéder à des arrestations. L'ONG Amnesty International a trouvé des témoins qui ont affirmé que le père avait été tué de dos alors qu'il essayait de mettre en garde sa fille. Son fils a été abattu de face en venant porter secours à son père.
L'enquête a aussi permis de déterminer que des tirs visaient les Casques bleus. La mission de l'ONU en Centrafrique, la Minusca, fait l'objet de nombreuses accusations d'exactions, de viols et de proxénétisme. Quelque 12.000 hommes servent dans la Minusca, qui a pris le relais d'une force de maintien de la paix de l'Union africaine en septembre 2014.
(Belga)