Centrafrique : La lutte armée contre la LRA diversement appréciée par la population de Obo
http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 6 AVRIL 2016
BANGUI, 06 avril 2016 (RJDH)–Les habitants de la ville d’Obo, située à plus de 1000 km de Bangui, apprécient diversement la lutte armée contre la LRA menée par l’armée ougandaise avec l’appui des Américains. Certains doutent de la sincérité des entités engagées dans cette lutte d’autres se disent rassurés par la présence de l’armée ougandaise et les conseillers militaires américains. Ces Centrafricains se sont exprimés lors d’un vox pop réalisé par le RJDH dans cette ville.
Pierre Takoali, ancien président de la délégation spéciale de la ville de Obo pense que la lutte contre la LRA n’est plus efficace « depuis deux ans aujourd’hui, nous ne voyons plus l’efficacité de cette lutte, c’est pourquoi la LRA s’impose de plus en plus dans la région » a-t-il expliqué avant de dénoncer la lenteur des soldats ougandais « des fois quand la LRA attaque des villages et qu’on prévient l’armée ougandaise, elle ne descend pas rapidement sur le terrain. On nous dit qu’il n’y a pas de carburant ou de munitions. Ces cas ont été observés aux villages Taboura et Tabac où la LRA. Si la LRA s’est éparpillée à travers le pays, c’est parce que la lutte est timide ».
Miler Muler Mokpdié, responsable de programme à Invisble Children une ONG américaine engagée dans la lutte contre la LRA à Obo, appelle à plus d’engagement. Il estime que jusque là, la lutte armée n’a pas donné les résultats escomptés « c’est depuis 2009 que la lutte armée est menée contre la LRA qui est très mobile. Mais cette lutte n’a pas donné les résultats qu’il faut, c’est pourquoi il faut avancer sur un autre terrain comme nous le faisons en encourageant la défection » note-il.
Une commerçante interrogée au marché de la ville pense que les armées engagées dans cette lutte ont d’autres objectifs « l’armée ougandaise et américaine ne sont pas là pour combattre la LRA. Si ces deux entités le faisaient, les éléments de ce mouvement ne seraient plus là. Je pense que ces deux armées sont là pour leurs propres intérêts, elles exploitent seulement notre pays », a-t-elle souligné avec un sentiment de désespoir.
Valentin, un des leaders de la jeunesse de Obo dit ne pas croire à la sincérité des Ougandais « Joseph Kony et ses hommes sont des Ougandais. Comment les militaires ougandais peuvent tuer leurs frères ? Il est difficile. C’est pourquoi, quand ils vont à la poursuite de la LRA et qu’ils tirent, il n’y a jamais de morts dans les rangs de la LRA » a-t-il expliqué.
Florence reconnait que la lutte est dure mais pour elle, la présence de ces deux armées a permis à la ville de retrouver un calme « avant l’arrivée de l’armée ougandaise et américaine, comment vivait-on ici ? Je pense qu’il y a amélioration de la situation grâce à la présence de ces militaires. Ils font beaucoup d’efforts déjà » précise cette dernière.
Un cultivateur de Obo est partagé sur cette question « la LRA était à la porte de Obo mais grace à nos amis, elle est allée loin mais je pense que ces armées pouvaient faire mieux parce qu’elles ont beaucoup de moyens ».
Le préfet du Haut-Mbomou, Ghislain Dieu-béni Kolengo estime qu’il faut d’avantage intensifier la lutte « l’armée ougandaise et les conseillers militaires américains ont beaucoup fait. Aujourd’hui la sécurité est garantie à 5 kilomètres de la ville. Mais si cette lutte s’intensifie, la LRA peut disparaitre ».
La LRA est combattue par l’armée ougandaise depuis 2009. Les forces spéciales américaines appuient les Ougandais par leur aviation depuis deux années. Les forces armées centrafricaines sont aussi présentes à Obo mais elles ne sont pas au premier rang de la lutte. Cette armée n’intervient que lorsque les Américains et Ougandais sollicitent leur appui.
Sylvestre Sokambi de retour de Obo
Centrafrique : Deux cas de braquages à Birao font un mort et un blessé
http://rjdh.org PAR SAMSON ANDJOUKARA LE 6 AVRIL 2016
BIRAO, 6 avril 2016 (RJDH)—Deux cas de braquages se sont produits mardi soir dans la ville de Birao, chef lieu de la préfecture de la Vakaga, au nord de la Centrafrique. Selon le préfet, les braquages perpétrés par des hommes armés a fait un mort et un blessé.
Selon les informations du RJDH, c’était vers 19 heures du mardi 5 avril qu’il y’a eu détonation d’arme suite à ces braquages.
Pour le préfet de la Vakaga, Ousmane Mahamat joint par le RJDH, des hommes armés, enturbannés ont intercepté un habitant sur sa moto, avant de l’abattre. « Ils ont pris sa moto et sont partis. En cours de route, sachant que des gens les suivaient, ils ont jeté la moto et sont rentrés dans la brousse », a expliqué le préfet.
D’après le préfet, en fuyant, les braqueurs ont à nouveau intercepté un conducteur de mototaxi. « Ils l’ont arrêté, blessé et ont pris sa moto », a dit le préfet.
Cette même source a affirmé que le corps du défunt a été enterré ce mercredi 6 avril et le blessé suit des traitements à l’hôpital.
Le préfet Ousmane Mahamat a aussi confié au RJDH qu’une enquête est ouverte afin d’identifier les auteurs de ces braquages.
Birao est sans la présence des forces conventionnelles depuis plusieurs années. Des ex-Séléka sont présents dans la ville. Des soudanais font souvent d’incursion dans la région frontalière avec le Soudan pour braquer et voler des bœufs.
Centrafrique : 25 bœufs volés par des hommes armés à Batangafo
http://rjdh.org PAR SAMSON ANDJOUKARA LE 6 AVRIL 2016
BATANGAFO, 06 avril 2016 (RJDH) — Au moins 25 bœufs des éleveurs peulhs ont été volés mardi 5 avril par des hommes armés dans la ville de Batangafo.
Selon Abdelaziz, vice-président de la jeunesse musulmane de Batangafo, ces bœufs étaient en pâturage à 2 Km de la ville. « Le cheptel est constitué des 25 bœufs que ces hommes non identifiés venus en chevaux ont emporté», a-t-il expliqué.
D’après la même source, le cheptel est destiné aux travaux champêtres. « Ces bœufs sont utilisés dans des travaux champêtres et d’autres pour la consommation », précise Abdelaziz.
Informée de la situation, les éléments de la Minusca de la localité sont en poursuite de ces malfrats. « Nous avons été saisis de la situation et mes éléments pourchassent les voleurs à plus de 5 km de la ville dans la brousse ». A l’heure actuelle ils sont encore à leur trousse » a dit le commandant des forces de la Minusca dans la région.
Depuis la crise, la ville de Batangafo est soumise à plusieurs cas de vol et d’exactions par des hommes non identifiés.