Centrafrique : Les soldats ougandais sous mandat de l’UA auteurs de nombreux abus sexuels à Obo
PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 11 AVRIL 2016
BANGUI, 11 avril 2016 (RJDH)–Les militaires ougandais engagés dans la lutte contre la LRA, avec mandat de l’Union Africaine sont auteurs de nombreux cas d’abus sexuels dans la ville de Obo où ils sont basés. Le préfet du Haut-Mbomou s’est dit déçu et exige des enquêtes sur cette situation.
A Obo, peu de gens croient aujourd’hui à la sincérité de la lutte contre la LRA menée par les soldats ougandais. Ceux-ci sont accusés de plusieurs cas d’abus sexuels sur les filles dont certaines sont mineures.
La situation est dramatique, selon Takoali, ancien président de la délégation spéciale de la ville, « c’est triste ce qui arrive depuis quelques années. Ces militaires sortent avec des filles qui parfois sont des mineures. Beaucoup ont enceinté plusieurs filles. Parfois, ces soldats refusent de reconnaitre les grossesses et ces filles sont abandonnées à leur triste sort », a-t-il déploré.
Christelle (nom d’emprunt), visiblement âgée de moins de 18 ans, portant un enfant dans ses bras, affirme avoir été enceintée par un soldat ougandais. Elle a confié que ce dernier a refusé de reconnaitre la grossesse. « Je suis maintenant avec mon enfant. Quand j’étais enceinte, il a refusé de reconnaitre. Mes parents m’ont aidée et j’ai bien accouché. Aujourd’hui, il est reparti mais l’enfant est encore là » ,a-t-elle expliqué en sanglot.
Suzanne (nom d’emprunt) a eu la chance parce que le soldat ougandais, auteur de sa grossesse a reconnu les faits et prend en charge l’enfant. « J’ai fait un enfant avec un Ougandais. Il prend bien en charge l’enfant et ça va très bien », a-t-elle dit.
Selon les témoignages recueillis sur le terrain, plusieurs de ces filles sont parties avec des soldats ougandais. D’autres sont malades et abandonnées par ces militaires.
Interrogé sur cette affaire, le préfet du Haut-Mbomou, Dieu béni Kolengo dit avoir donné des instructions pour que les responsabilités soient dégagées, « j’ai demandé au commissaire de police et au commandant de compagnie de la gendarmerie de faire des investigations nécessaires sur cette affaire ignoble. Je pense que les premiers rapports ont été envoyés. Pour le moment, nous attendons une enquête mixte pour établir la vérité afin que notre gouvernement saisisse les autorités de l’Ouganda parce que c’est trop », a-t-il expliqué.
Les responsables des forces ougandaises présentes à Obo n’ont pas souhaité se prononcer sur ce dossier estimant que sans l’ordre de l’Union Africaine, ils ne peuvent se confier à la presse.
Les forces ougandaises, engagées dans la lutte contre la LRA, sont à Obo sous mandat de l’Union Africaine au nom de laquelle elles agissent sur dans plusieurs préfectures de la RCA. Le nouveau président Faustin-Archange Touadéra s’est rendu à Obo sur invitation de l’ambassadeur des Etats-Unis, quelques jours avant son investiture. Des forces spéciales américaines sont aussi basées dans cette ville pour la même cause. /
Sylvetsre Sokambi
Centrafrique: Les habitants de Paoua déplorent la qualité de l’eau consommable
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 11 AVRIL 2016
PAOUA, 11 Avril 2016(RJDH)–Certains habitants de la ville de Paoua ont exprimé leurs points de vue sur la qualité de l’eau qu’ils boivent dans cette région. Pour certains, le manque d’eau potable entraîne souvent des conséquences négatives sur leur santé. Ils appellent le gouvernement et les ONG œuvrant dans ce domaine à l’aide.
les puits de la ville de Paoua ne sont pas bien entretenus. En cette période de la saison sèche, les puits tarissent vite. Les enfants et les femmes passent la journée à la recherche de l’eau.
Jean Serge, un habitant de la ville de Paoua a déploré le manque d’eau potable. « La qualité d’eau que nous buvons est désastreuse surtout pendant la saison sèche. Pourtant, il y’a plusieurs ONG dans la ville qui ouvrent dans ce domaine. Nous demandons aux autres ONG de nous aider à travers les forages « , a-t-il souhaité.
Solange Konembaye, habitante du quartier Combattant à Paoua regrette la rareté d’eau potable dans la ville. « Nous avons un sérieux problème d’eau potable à Paoua pendant la saison sèche. Nous buvons de l’eau male traitée et il y’a trop de cas de la diarrhée, de la fièvre typhoïde », a-t-elle estimé.
Plusieurs autres personnes interrogées souhaitent l’intervention des autorités et des ONGs pour avoir de l’eau potable à Paoua.
Plusieurs ONG nationales et internationales interviennent dans la ville de Paoua et dans le domaine de l’eau d’hygiène et d’assainissement. Malgré cela, le défi reste à relever.
Centrafrique : Les autorités de Sibut déplorent la mauvaise qualité des semences distribuées par des ONGs
PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 11 AVRIL 2016
BANGUI, 11 Avril (RJDH)–Les chefs des quartiers et le sous-préfet de Sibut ont déploré la « mauvaise qualité des semences » données par certaines organisations humanitaires. Ils interpellent ces partenaires au développement de respecter le calendrier agricole, afin que les appuis octroyés aient de réponses favorables.
Dans un entretien accordé au RJDH la semaine dernière, avec les autorités locales, il est relevé que les semences données par certaines ONG internationales voire nationales, n’arrivent pas à des moments opportuns. En plus, les semences données ne seraient pas de bonne qualité.
Elysée Loban, sous-préfet de Sibut, a relevé que « les semences attribuées aux agriculteurs n’ont pas germés et le calendrier agricole n’a pas été respecté par ces donateurs. Les produits donnés ont été de mauvaise qualité, les cultivateurs attendent une relance agricole avec l’appui des partenaires», a affirmé l’autorité sous-préfectorale.
Il interpelle les partenaires au développement de la ville de Sibut d’apporter les semences de bonne qualité afin de relever la productivité agricole. « La relance de l’économie ne dépend pas seulement du commerce, mais surtout de l’agriculture. La crise militaro-politique et les feux de brousse ont fragilisé l’économie agricole. Nous voulons un relèvement franche et sincère à travers les semences de meilleure qualité », a suggéré le sous-préfet.
Georges Régonindji, chef de quartier Ouga à Sibut, souligne que les sols sont devenus arides suite aux feux qui ont ravagé les champs. « Il s’avère important que les partenaires appuient le secteur agricole avec des engrains, afin de favoriser une productivité raisonnable en 2016 », a-t-il témoigné
Plusieurs champs ont été ravagés par les feux de brousse pendant la saison sèche. Un appui du secteur agricole en engrains, semences, entre autres serait souhaitable.