NOTE D’INFORMATION
Bangui, le 20 avril 2016 –La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) reste un partenaire stratégique du gouvernement centrafricain et regrette la désinformation sur son mandat et ses activités, a rappelé le Porte-Parole Vladimir Monteiro, lors du point de presse hebdomadaire de la mission ce 20 avril 2016.
Monteiro a précisé que la MINUSCA est engagée «aux côtés du peuple et des institutions centrafricaines dans cette nouvelle étape de l’histoire et de la reconstruction de leur pays », tout en ajoutant que la majorité des Centrafricains reconnaissent le sacrifice et le travail des femmes et des hommes de la Mission. « Ce dévouement a permis de retrouver la sécurité mais aussi de voter une nouvelle Constitution et d’élire librement un président et des députés », a martelé Monteiro.
Le Porte-Parole est également revenu sur le décès d’un casque bleu le 17 avril dernier dans la localité de Rafai, préfecture de Mbomou. «La MINUSCA est attristée par cette mort et surtout choquée du fait qu’elle a été causée par un civil, ceux-là mêmes que les casques bleus protègent depuis leur déploiement en 2014 » a déploré Vladimir Monteiro. La patrouille du regretté soldat gardait le dispensaire local dans lequel se trouvait un élément de l’Armée de résistance du seigneur (LRA).
Par ailleurs, Vladimir Monteiro a qualifié d’aberration les allégations d’une certaine presse selon laquelle la Mission aurait introduit des armes en Centrafrique. Il a rappelé que le mandat de la MINUSCA est d’appuyer les efforts nationaux dans le respect des plus hautes normes de professionnalisme et de responsabilité. Répondant à une question d’un journaliste à ce sujet, Monteiro a indiqué que les privilèges et immunités des Nations Unies sont régis par l’article 3 de la Convention de 1946 qui stipule que «les biens et avoirs de l'Organisation des Nations Unies, où qu'ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, sont exempts de perquisition, réquisition, confiscation, expropriation ou de toute autre forme d'ingérence, que ce soit par la direction, administrative, judiciaire ou législative ». Cet article est renforcé par l’Accord de siège portant statut de la MINUSCA en Centrafrique. Le Porte-parole a d’ailleurs ajouté que la MINUSCA travaillait avec les autorités pour écarter tout doute.
Monteiro a aussi fait état de 31 incidents de violations et abus des droits de l’Homme, ayant entrainé 52 victimes, ainsi que l’appui de la MINUSCA dans le déploiement du matériel électoral non sensible (kit électoraux, isoloirs..) dans certaines localités, en prévision des prochaines élections. Ainsi, le 14 avril, 100 kgs de matériel non sensible ont été envoyé à Bambari et 234 kgs à Bangassou.
Enfin, le Porte-parole a annoncé la campagne de consultation populaire lancée par la Plateforme des organisations non-gouvernementales centrafricaines (CIONGCA) destinée à faire des propositions au nouveau gouvernement sur la mise en œuvre des Recommandations du Forum National de Bangui. Soutenue par la MINUSCA, l’initiative permettra à la société civile de contribuer à la mise en place d’orientations sur l’appui de la communauté internationale au nouveau gouvernement. Elles s’inspireront de la Nouvelle Donne pour la consolidation de la paix et le renforcement de l’Etat : justice, gouvernance légitime, sécurité, fondements économiques et revenus et services publics.
De son côté, la Porte-parole de la police, Oana Pospecu, a fait état d’une situation sécuritaire marquée par une marche pacifique à Bambari. Environ 300 jeunes y ont pris part. A Bangui, les faits remarquables ont été les tentatives d’évasion dans les prisons de Camp De Roux et de N’Garagba, respectivement les 12 et 15 avril 2016. Oana Pospecu a aussi mentionné que le cadre du principe de rotation, 140 éléments sénégalais ont été relevés le 16 Avril 2016. Egalement, en prévision de l’arrivée prochaine d’un bataillon Egyptien, elle affirmé que 14 éléments sont arrivés en précurseurs à Bangui le 14 Avril.
S’agissant des activités de la Force, son Porte-parole, le Lieutenant-Colonel Rachid El Meckaoui, a indiqué que dans le cadre de son mandat de protection des civils, la Force de la MINUSCA suit avec attention la problématique de la transhumance et des conflits qui y sont liés. A cet effet, les unités de la MINUSCA déployées dans les préfectures surveillent de près le mouvement des éleveurs et sont prêtes à intervenir en cas menaces sur les populations civiles, quelle que soit leur appartenance ethnique ou confessionnelle. En cas de menace avérée, la Force déploiera soit des patrouilles répétées soit une base opérationnelle temporaire pour rétablir la sécurité.