Bangui, le 6 avril 2016 – La Coordonnatrice spéciale pour l’amélioration de la réponse de l’ONU à l’exploitation et aux abus sexuels, Jane Holl Lute, est attendue jeudi à Bangui, a annoncé ce mercredi le porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Vladimir Monteiro.
Nommée en février 2016, Mme Lute a pour mandat d’appuyer les efforts de l’organisation pour mieux harmoniser les opérations de maintien de la paix et les systèmes de protection des droits de l’homme et renforcer la réponse des Nations Unies aux cas d’exploitation et d’abus sexuels.
La visite de cette responsable des Nations Unies illustre l’engagement de l’organisation de combattre ce fléau, selon Monteiro qui a annoncé d’autres mesures récentes pour combattre ce fléau. Il s’agit notamment du déplacement dans la préfecture de Kémo – le deuxième en quelques jours -, d’une équipe multidisciplinaire dirigée par la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général suite aux allégations d’exploitation et d’abus sexuels. Ce déplacement entre dans le cadre des enquêtes et pour rencontrer les autorités et la société civile locales.
Parmi les autres mesures, le porte-parole a annoncé la signature, par les acteurs humanitaires en République centrafricaine (agences des Nations Unies et ONG nationales et internationales), d’un Code de conduite qui rappelle leurs obligations en matière d’exploitation et d’abus sexuels. Les signataires du Code se font ainsi l’écho de la loi centrafricaine et déclarent, entre autres engagements, qu’il est strictement interdit à tout membre de la communauté humanitaire de commettre tout abus ou tentative d’abus sexuel; de profiter d’une position de vulnérabilité à des fins sexuels; et de se livrer à tout type d’activités sexuelles avec des enfants.
Au niveau de la MINUSCA, le porte-parole a fait état de deux formations. La première, à l’intention de points focaux qui seront chargés, au sein de leurs sections et secteurs respectifs, de recueillir les informations et référer les allégations d’actes d’exploitation et abus sexuels à l’équipe de la déontologie et discipline (CDT) de la mission. La deuxième formation est un projet pilote dans les opérations de paix, destinée à former des experts dont le rôle premier sera de recueillir et de préserver les preuves liées aux exploitations et abus sexuels impliquant son personnel. Cette équipe, qui se déploiera sur le terrain dans les 24h suivant la survenue d’actes d’exploitation et d’abus sexuels, constituera un atout important en vue de la célérité et la qualité des investigations par les enquêteurs nationaux et/ou des Nations Unies.
Dans le domaine du renforcement du dialogue communautaire et de la cohésion sociale le porte-parole a déclaré que MINUSCA, en coordination avec ses partenaires locaux, a mené des activités à Bossangoa (mission de dialogue et de médiation regroupant pour la première fois les communautés autochtone et peuhle sédentaire), Bambari et Ndélé.
Pour sa part, le porte-parole de la police de la MINUSCA, lieutenant Salifou Konseiga est revenu sur l’investiture du Président de la République, Faustin Archange Touadéra et sur la tenue du second tour des élections législatives. La composante de Police, avec la Force de la MINUSCA, les Forces Internationales ainsi que Forces de sécurité intérieures ont assuré la couverture sécuritaire de ces évènements.
De son côté, le porte-parole de la Force de la Minusca, le Lieutenant-colonel Adolphe Manirakiza, a noté que dans le cadre de son mandat, la Force est toujours engagée dans la protection des civils. A cet effet, a-t-il indiqué, deux bases temporaires ont été implantées à Ndim et Niem pour prévenir des confrontations qui pourraient éclater entre les différents groupes armés.