Par RFI Publié le 20-04-2016 Modifié le 20-04-2016 à 23:36
Pour la première fois depuis qu'il est officiellement président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra a été reçu solennellement par François Hollande à l'Elysée ce mercredi 20 avril. Le président François Hollande a salué un certain nombre de succès auxquels la France a contribué, a-t-il expliqué. Il a aussi promis que Paris resterait aux côtés de Bangui dans la période cruciale qui s'ouvre en Centrafrique.
Pour François Hollande, la Centrafrique de 2016 est en grande partie à mettre au compte des réussites diplomatiques et militaires de la France. Alors que les soldats de l'opération Sangaris sont sur le départ, le président français a salué son « succès » qui, avec l'intervention de la Minusca, aura contribué à éviter le pire, à rétablir de la sécurité et à aller aux élections.
« Une élection transparente, incontestable et qui a permis de montrer qu’en Afrique il est possible même après une période tumultueuse de réussir à organiser un scrutin qui ne crée pas de troubles, et au contraire permet de rassembler. Et ce scrutin-là est un exemple, a-t-il affirmé, rappelant qu'« il reste beaucoup à faire encore pour la sécurité. Et c’est pourquoi Sangaris demeurera en Centrafrique. »
« Cette paix implique le désarmement, la démobilisation, la réintégration et le rapatriement des ex-combattants. C’est l’une des conditions pour qu’un pays véritable revienne en République centrafricaine, et pour ça nous avons besoin du soutien de la communauté internationale, des forces Sangaris, de la Minusca pour conduire à terme ce processus », a également souligné Faustin-Archange Touadéra.
Sur le plan économique et financier, « la France sera présente à vos côtés », a dit François Hollande à son homologue centrafricain, avec son aide budgétaire, avec l'Agence française de développement (AFD), et avec l'Europe. « L’Europe doit également se mobiliser pour le développement économique et il y aura dans les prochaines semaines, prochains mois, il faut prendre son temps, mais il faut être sûrs que nous pourrons avoir un haut niveau de participation à Bruxelles pour assurer l’aide indispensable et le soutien au développement économique par rapport aux objectifs fixés par le président », a assuré le chef de l’Etat français.
A Bangui, beaucoup craignent que la Centrafrique ne disparaisse des préoccupations des bailleurs de fonds. A Paris, le président Touadéra a donc rappelé que son pays avait besoin de la communauté internationale pour se relever. « Bientôt, nous allons organiser une table ronde pour mobiliser des partenaires, des amis, dont la France et l’Union européenne, pour le financement d’un certain nombre de programmes et de projets prioritaires pour le relèvement de notre pays », a-t-il expliqué.
Faustin-Archange Touadéra a expliqué à son homologue que la Centrafrique avait aussi besoin de la voix de la France pour plaider sa cause dans les grandes instances internationales.
Centrafrique : Touadéra à Paris, Hollande l’assure du soutien de Sangaris
Par Jeune Afrique avec AFP
Faustin-Archange Touadéra a été reçu mercredi à l'Élysée par François Hollande pour sa première visite de chef d'État en France. Le président français lui a assuré que la France restera aux cotés de la Centrafrique.
Il s’agit de la première annonce en ce sens : la force française Sangaris qui « demeurera » en Centrafrique pour aider à encadrer l’armée du pays, a déclaré mercredi 20 avril le président François Hollande.
Touadéra inquiet de la fin de Sangaris
Tout en louant les progrès réalisés en Centrafrique, où des élections « incontestables » ont pu se tenir « après une période particulièrement tumultueuse », François Hollande a souligné que « beaucoup restait à faire pour la sécurité » et « le désarmement » des anciens combattants. « C’est pourquoi Sangaris qui n’a plus de raison d’être au niveau qu’on a pu connaître (…) demeurera en Centrafrique », a-t-il ajouté.
Faustin-Archange Touadéra s’était inquiété de la fin annoncée de Sangaris après les propos en ce sens du ministre français de la Défense. En mars, Jean-Yves Le Drian avait annoncé que la France mettrait fin en 2016 à la mission, qui compte encore environ 900 hommes dans le pays contre 2 500 au plus fort des tensions. Déployé fin 2013, les militaires français avaient été soutenus par le déploiement de 12 000 Casques bleus de la Minusca.
Paris promet son aide économique
Les deux hommes ont également abordé les défis économiques. Faustin Archange Touadéra a annoncé l’organisation prochaine d’une « table-ronde pour mobiliser nos partenaires (…) et financer un certain nombre de projets prioritaires pour le redressement de notre pays ».
Là encore, « la France sera présente avec son aide économique, avec l’Agence française de développement et avec l’Europe », lui a promis François Hollande.
Touadéra, 58 ans, effectue cette semaine sa première tournée à l’étranger depuis son élection en février. Avant sa visite dans l’ancienne puissance coloniale, il s’était rendu au Vatican où il s’est entretenu lundi avec le pape François.