http://www.lanouvelleexpression.info/ Par Edmond Kamguia 30 mars 2016
Elu le 14 février dernier président de la République centrafricaine (Rca), Faustin-Archange Touadéra sera investi dans ses nouvelles fonctions ce mercredi 30 mars 2016, à Bangui, en présence d’une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
La cérémonie d’investiture de Faustin-Archange Touadéra dans ses fonctions de président de la République centrafricaine (Rca) va marquer ce mercredi 30 mars 2016 la fin de la transition en République centrafricaine (Rca). Elle verra la participation d’une centaine de personnalités aux côtés des chefs d'Etat et de gouvernement et des délégations des principaux partenaires de Bangui dont l’Organisation des nations unies (Onu) et ses institutions spécialisées. 30 Chefs d’Etat sont attendus. La sécurité est assurée par les casques bleus de la Minusca, les policiers et gendarmes locaux, ainsi que les scouts. Plusieurs écrans géants draient être installés dans la capitale pour retransmettre en direct cette cérémonie d'investiture qui va se dérouler dans un stade de 20 000 places. La délégation française devrait être conduite par le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian fera également le déplacement pour assister à l'investiture du nouveau président centrafricain.
Les défis économique, sécuritaire et social
Alors qu'il ne faisait pas partie des favoris au début de la campagne, l'ancien Premier ministre centrafricain Faustin-Archange Touadéra a remporté le second tour de l’élection présidentielle avec 62,71% des suffrages contre 37,29% pour son adversaire et ancien Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé. Ce dernier était pourtant arrivé en tête au premier tour le 30 décembre 2015 avec 23,78% parmi 30 candidats en lice. Candidat indépendant, Faustin Archange Touadéra était arrivé en deuxième position avec 19,42% des suffrages. Faustin Archange Touadéra avait déjà été la grande surprise du premier tour. Il a effectué une campagne électorale avec moins de moyens financiers que son adversaire. A l'annonce des résultats du second tour, Anicet-Georges Dologuélé avait dénoncé des fraudes, mais appelé ses militants au calme. Cette élection a tourné la page de la transition née du renversement en mars 2013 de l'ancien président François Bozizé par la rébellion de la Séléka de Michel Djotodia.
Avant sa prise de fonction, le président élu Faustin Archange Touadéra a effectué début mars des voyages dans les pays de la région partenaires de la République centrafricaine (Rca) et en France. Paris compte quelque 900 militaires de l'opération Sangaris. Le désengagement de ces derniers est prévu d'ici la fin de l'année. Dix mille Casques bleus sont actuellement déployés en Rca en plus des soldats français. La France a promis de poursuivre son appui à la Rca sur le plan budgétaire et financier, mais aussi d’ « être le relai des préoccupations de la Centrafrique sur la scène internationale ». Dernier chef du gouvernement du président François Bozizé, Faustin Archange Touadéra hérite d'un important passif, économique, sécuritaire et social. En janvier 2014, Michel Djotodia avait été contraint à la démission pour son incapacité à mettre fin aux massacres.
Mission terminée pour Catherine Samba Panza
Michel Djotodia avait été remplacé par Catherine Samba Panza qui va passer le témoin à Faustin Archange Touadéra. Le Parlement n'est toujours pas en place. Plusieurs fois reporté, le second tour des législatives est prévu le jeudi 31 mars2016, le lendemain de l'investiture du chef de l'Etat centrafricain qui va s’attaquer aux priorités d’un pays qui n’a jamais connu une paix durable. A cause des coups d'Etat, des rébellions et des mutineries depuis son accession à l'indépendance en 1960. Faustin Archange Touadéra doit redresser un pays en ruine et divisé par trois années de violences et de tueries inter-communautaires. Faustin Archange Touadera devra ainsi œuvrer au rétablissement de la sécurité, au désarmement des milices des Anti-balaka et de l’ex-Séléka, à la refondation de l'armée nationale, au redressement de l'administration, à l’éducation nationale, à l’agriculture et aux mines. Faustin Archange Touadéra sera forcément dépendant de la communauté internationale pour assurer les charges de l'Etat.