750 ex-combattants Anti-Balaka et Séléka bénéficient du pré-DDR à Kaga-Bandoro
http://rjdh.org/ PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 24 FÉVRIER 2016
Environ 750 ex-combattants composés des Anti-Balaka et des Séléka, de la ville de Kaga-Bandoro bénéficient du programme de pré-DDR. Ils ont déposé les armes en janvier et février 2016 avant d’être recrutés pour mener des activités génératrices de revenu, initiées par la Minusca.
Des campagnes de sensibilisation ont été menées en amont par le sous bureau de la Minusca en janvier dernier. En commun accord avec le programme du DDR, les deux ex-combattants ont accepté les propositions qui consistent à donner du travail après avoir remis des armes détenues illégalement.
Max Nardé, délégué des deux groupes armés a affirmé avoir reçu une somme de 15.000 FCFA pour une semaine d’activité. « Nous avons accepté déposer les armes suite à une entente entre la Minusca et nous. Cette rémunération reçue après une semaine d’activité est un moyen de répondre aux besoins de la famille », a témoigné le délégué.
Il a ajouté la que la durée du projet est fixée à six mois et la moitié des ex-combattants n’a pas encore bénéficié du programme. « Puisqu’il est prévu que tout le monde travaille, avec cette lenteur constatée, le délai serait épuisé et d’autres collaborateurs n’auront rien fait pour bénéficier des 15.000 FCFA », a déploré Max Nardé.
Guy-Elidas Damanguéré, un ex-combattant Séléka a souligné quant à lui que la Minusca a récupéré les armes afin de récompenser les propriétaires par le moyen de l’emploi. « Si le consensus n’est pas respecté, nous allons demander que le sous bureau de la Minusca de Kaga-Bandoro nous restitue les armes récupérées », s’est-il émerveillé, avant de relever que cette initiative est appréciable dans la mesure où 750 ex combattants bénéficient de ce projet.
Le pré-DDR est déjà opérationnel dans plusieurs villes de provinces, notamment Bouar, Bria et maintenant Kaga-Bandoro.
Les travaux PRESU connaissent une avancée significative, selon l’Ambassadeur de France Charles Malinas
http://rjdh.org/ PAR SAINT-CYR GBEGBE LE 24 FÉVRIER 2016
L’Ambassadeur de France à Bangui Charles Malinas a fait une descente ce mercredi 24 février sur le site du projet nommé « Programme de Reconstruction Economique et Sociale en Milieu Urbain (PRESU) » pour constater l’évolution des travaux. A cette occasion, le diplomate français à profiter pour échanger avec les acteurs.
Au cours de cette visite, l’ambassadeur français a d’abord visité le pont de canal Ngoubagara, situé dans le 5e arrondissement de Bangui, où il a constaté l’avancée des travaux d’aménagement des routes, de désherbages, de drainages et de curage dans ce secteur. La deuxième phase de cette visite est de constater des activités réalisées au niveau de l’ONG « Les Flamboyants », située dans le toujours dans le 5e arrondissement de Bangui.
Charles Malinas a précisé que le projet dénommé PRESU a été financé par la France et connait une avancée positive.« Je salue sincèrement les travaux réalisés par les ONG, à savoir ACTED, DRC et OXFAM dans le 5e arrondissement de Bangui dont la plus grande partie a été financée par la France », a dit l’ambassadeur de France à Bangui.
Anne Marie Goumba, coordonnatrice de l’ONG « Les Flamboyants », interpelle les ONG nationales à relever le défi. « Si les ONG internationales viennent en appui aux organisations nationales, c’est l’occasion à jamais de saisir cette opportunité. C’est une situation qui appartient à nous les ONG nationales de tout mettre en œuvre pour relever le défi », a-t-elle interpellé.
Félicité Mbokoé, élève à l’ONG « Les Flamboyants » a plaidé le sort des femmes centrafricaines après la crise qui a secoué le pays auprès des partenaires internationaux. « Nous voulons des formations sur les groupements agro-pastoraux, comme faisaient nos compatriotes d’Afrique de l’ouest », a-t-elle soutenu.
L’ONG « Les Flamboyants » est une ONG nationale œuvrant pour prévenir et protéger les femmes et les enfants contre les violences basées sur le genre, d’assurer la prise en charge psychosociale, médicale et juridique des victimes de la violence qui a secoué le pays.
Il s’agit là de la 1ère descente du diplomate français pour constater l’avancée du projet de l’Agence Française de développement.
La machine judiciaire peine à se redémarrer à Paoua, le Procureur présente la situation
http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 24 FÉVRIER 2016
Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Paoua, Narcisse Danboye Ouefio a présenté la situation de son institution après sa prise de fonction dans la localité. Il a souligné la mise en sac de l’appareil judiciaire lors des attaques à répétition des hommes armés dans la région.
RJDH : Narcisse Danboye Ouefio bonjour !
NDO : Bonjour !
RJDH : Vous êtes le Procureur de la république près le Tribunal de Grande Instance de Paoua. Dites-nous quelle est la situation de l’appareil judiciaire à Paoua ?
NDO : D’après les derniers événements, l’appareil judiciaire Paoua était perturbé parce que nos prédécesseurs qui étaient là ont vu le tribunal saccagé, ils sont partis en queue de poissons et la sécurité au niveau de la ville s’est empirée. Quand nous avons pris service, nous sommes efforcés à relever le défi mais jusque-là, il n y a pas de greffier pour que les audiences reprennent. Il n y a pas des agents de sécurité, le palais de la justice est saccagé, la maison d’arrêt détruite si bien que nous faisons de notre mieux pour relever un tout petit peu le niveau de l’appareil en question.
RJDH : Ce qui veut dire que le tribunal de grande instance de Paoua n’a pas repris son niveau initial ?
NDO : Effectivement monsieur le journaliste, dans notre jargon, il nous est dit que les audiences sont sacrées. En principe, si le tribunal tient des audiences régulièrement, c’est ça qui prouve que le tribunal est en vie. Mais depuis que nous avons pris service, notre présence dans la vie s’avère nécessaire parce que le niveau de la criminalité va d’une manière croissante si bien qu’au niveau du parquet, nous nous efforçons à rétablir la sécurité mais le tribunal reste paralyser puisque les dossiers sont là et les procédures sont avec nous et ils ne sont pas jugés.
RJDH : Pour l’instant, des hommes qui détiennent encore des armes et qui font des exactions, comment faites-vous pour que justice soit rendue ?
NDO : Comme vous le savez, jusque-là, nos forces ne se sont pas encore en place si bien que nous sommes appuyés par les forces internationales. Et pour mieux combattre ton ennemi, il faut le connaitre. Ces frères qui sont venus, ont des sérieuses difficultés d’affronter ces bandits qui ne cessent de perturber la ville. Nous notons la présence de beaucoup d’hommes armés dans la ville dont la plus part détiennent illégalement des armes pour faire le banditisme dans les grands axes. Ça fait qu’il y a toujours un climat de psychose dans la ville. Et nous avons pris courage pour appeler ces gens de cesser avec leurs barbaries et de nous laisser faire notre travail et également de laisser la population libre d’aller faire son devoir de citoyen.
RJDH : Mais avec la présence des forces des Nations Unies à Paoua, est ce que le travail n’est pas possible monsieur le procureur ?
NDO : Nos frères nous ont prêté mains fortes dans l’exercice de travail que nous menons présentement. La justice sans les forces n’est rien. C’est grâce à l’intervention de nos frères que la tâche s’allège. Parce que nous arrivons de fois à relâcher certains bandits dans la ville, et nous avons fini à comprendre qu’il y a une récurrence de la criminalité dans la ville. Nous nous sommes dits, il faut passer à une vitesse supérieure dans la mesure ou quand on appréhende ces malfrats, on essaye de monter la procédure régulièrement et on les place sous mandat de dépôt tout en les transférant. Et comme la Minusca a fait de son mieux pour réhabiliter le palais de la justice, nous nous sommes dit que c’est mieux d’attendre ce moment et on va toutefois démarrer avec les audiences et c’est à ce niveau-là que le travail va commencer.
RJDH : Est ce que les fonctionnaires de la justice qui sont affectés à Paoua ont déjà pris leurs services ?
NDO : La hiérarchie a fait pression sur nous dans ce sens, nous devons rejoindre dans l’immédiat nos postes. Et c’est ce que nous avons fait. Mais depuis que nous sommes là, aucun agent de cette institution ne s’est présenté malgré qu’il y ait quelque mouvement affectant certains fonctionnaires à l’intérieur du pays. Au niveau de la maison d’arrêt, les éléments de sécurité qui devraient veiller sur les prisonniers n’ont pas pris service, si bien que nous sommes paralysés d’une manière partielle.
RJDH : Monsieur Narcisse Danboye Ouefio vous êtes le Procureur de la république près le Tribunal de grande instance de Paoua, je vous remercie !
NDO : Merci monsieur le journaliste !
Propos recueillis par Judicaël Yongo.