Centrafrique : 15% des voix disparus dans le décompte de l’ANE, selon L’AFDT
http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 12 JANVIER 2016
L’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT), a révélé que 228.512 voix ont disparu dans les résultats publiés par l’Autorité Nationale des Elections (ANE). Cette révélation a été faite, ce mardi lors d’une conférence de presse tenue par les leaders de cette plate-forme politique.
Selon l’AFDT, les 228.512 voix ont disparu entre le 06 et le 07 janvier. « Le 06 janvier, l’Autorité Nationale des Elections avait annoncé 1.509.565 de votants mais le 07 janvier, elle nous donne le nombre de suffrage qui est de 1.281.053. Il y a une chute brutale de 228.512 voix ce qui vaut 15% d’électeurs. Où sont passées ces 228.512 électeurs ? C’est la question que l’on est en droit de se poser aujourd’hui », a expliqué Me Nicolas Tiangaye.
Cette plate-forme politique a aussi remis en cause le taux de participation de l’Autorité Nationale des Elections. « Le taux de participation publié par l’ANE est de 79% le 07 janvier 2016. Ce taux est erroné. Au regard des données de l’ANE du 07 janvier, avec un total d’électeurs inscrits (1.954.433) et le nombre des votants (1.281.053), le taux de participation réel est de 65,546% au lieu de 79% », a mentionné l’AFDT dans un document remis aux journalistes.
Pour cette plateforme politique, ces insuffisances consacrent non seulement les limites de l’ANE mais aussi remettent en cause la sincérité des élections. Face à cette situation, l’AFDT exige l’audit de la chaine des collectes et des traitements des données électorales, le recomptage manuel des bulletins des candidats, la publication dudit décompte dans le strict respect des dispositions de l’article 124 alinéa 1 nouveau du code électoral.
Les leaders de l’AFDT appellent à l’indépendance de la Cour Constitutionnelle et à la neutralité de la communauté internationale. « L’AFDT demande à la Cour Constitutionnelle de Transition de statuer en toute indépendance, sans pression extérieure et d’assumer ses responsabilités devant le peuple centrafricain et devant l’histoire et à la communauté internationale d’être impartiale vis-à-vis de tous les candidats et d’éviter d’apporter sa caution à des manipulations électorales susceptibles de conduire à de nouvelles crises », précisé le document de l’AFDT.
L’AFDT est une plateforme politique composée de cinq formations politiques que sont le MLPC, la CRPS, le RDC, ASD, MCP, MDES et UDECA. Désiré Kolingba et Martin Ziguelé, candidats de cette plateforme politique, respectivement 3ème et 4ème de la présidentielle selon les chiffres de l’ANE, ont saisi depuis lundi dernier par requête la Cour Constitutionnelle de Transition qui est chargée de proclamer les résultats définitifs des élections.
Centrafrique: 750.000 personnes vulnérables appuyées par la FAO pour la relance agricole
http://rjdh.org/ PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 12 JANVIER 2016
Etienne Ngounio-Gabia, chargé de programme à la FAO a fait le point sur l’appui que cette structure apporte pour relancer l’agriculture en Centrafrique. Ce dernier a confié au RJDH que 750.000 personnes ont reçu l’appui de la FAO pour relancer l’agriculture.
Selon Etienne Ngounio-Gabia, la FAO a mis à la disposition des groupements agropastoraux des outils agricoles. Il a indiqué que des campagnes de vaccination de petits et gros bétails ont été organisées.
Etienne Ngounio-Gabia a fait savoir que 128.000 ménages ont été assistés par la FAO. « En 2015, nous avons appuyé plus de 750.000 personnes en situation difficile en kits agricoles. Les bénéficiaires sont les déplacés internes, des veuves, des orphelins, qui se sont constitués en groupement », a-t-il précisé.
Le chargé de programme a noté que les bénéficiaires ont été aussi appuyés par des vivres pour leur permettre de cultiver normalement. « Les semences distribuées aux vulnérables ont été accompagnées des vivres partagés par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) afin d’empêcher les bénéficiaires de consommer les graines destinés à la culture. A cela s’ajoutent les activités génératrices de revenu, pour une auto-prise en charge des femmes », relève Etienne Ngounio-Gabia.
Concernant les gros bétails et petits ruminants, le chargé de programme précise : « Nous avons vacciné environ 1.500.000 bovins et 600.000 petits ruminants avec l’appui de quelques ONG internationales en Centrafrique ».
Pour la FAO, toutes ces activités s’inscrivent dans le cadre du soutien aux personnes frappées par la crise militaro-politique dans les provinces.
« Des greniers, des maisons et des plantations ont été incendiés par des groupes armés. Des éleveurs n’ont pas eu l’occasion de traiter les bétails pendant cette période de crise, parce qu’ils ont fui les hostilités pour se réfugier dans la brousse et leurs animaux ont été volés. La FAO a l’obligation d’appuyer ces éleveurs et agriculteurs pour une relance agro-pastorale », a mentionné le chargé de programme.
L’agropastoral a été fortement touché par la crise militaro-politique que la RCA a connue, ces trois dernières années.
Centrafrique: Le PAM fait le point sur le projet d’assistance aux personnes vulnérables
http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 12 JANVIER 2016
Le représentant du Programme Alimentaire Mondial a déclaré ce mardi 12 janvier 2016 que la situation alimentaire en Centrafrique reste préoccupante. Il l’a dit lors d’une conférence de presse au cours de laquelle, le bilan annuel des activités du PAM a été fait.
Guy Adoua, représentant pays du PAM a justifié l’option des coupons alimentaires par la volonté de sa structure de limiter l’alimentation des bénéficiaires. « Depuis mars, le PAM donne des coupons qui sont échangés contre les aliments. Nous ne voulons pas toujours donner les mêmes choses à la population, c’est pourquoi nous avons fait venir des coupons pour permettre à la population d’échanger avec la nourriture de son choix et d’aider aussi les commerçants dans la relance de l’économie locale », a-expliqué Guy Adoua.
Il a plaidé pour les familles qui traversent une grave crise alimentaire. « Une attention particulière devrait être tournée vers les familles qui vivent dans l’insécurité alimentaire, pour que nos différentes interventions nous amènent à soulager les souffrances des ménages qui sont en insécurité alimentaire dans le pays », a-t-il expliqué.
Le représentant de l’ambassadeur de France à cette conférence de presse François Behue, conseiller de coopération et d’action culturelle a rappelé la détermination de la France à aider les personnes vulnérables. « Nous aidons le PAM afin qu’il puisse à son tour aider la population vulnérable. Mais à travers ce projet, nous voulons accompagner les autorités et la population à être autonomes. Ce projet va aussi s’étendre à l’intérieur du pays afin d’aider la population centrafricaine qui souffre », a-t-il précisé.
Une bénéficiaire qui a aussi pris par à cette rencontre avec la presse s’est réjouie de l’initiative du PAM et propose une autre piste pour plus de soulagement. « Nous savons tous que le PAM nous aide beaucoup mais nous voudrions qu’il nous donne des choses qui peuvent nous permettre d’exercer de petit métier ou de cultiver pour nous permettre de reprendre notre ancienne vie », a- souhaité Marthe Matélélo.
Le projet d’assistance aux personnes vulnérables à travers le programme de transfert monétaire avec l’appui de l’ambassade de France a commencé en mars 2015 à Yaloké et Bangui.
Le lycée de Bambari manque d’enseignants qualifiés pour tenir les cours
http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 12 JANVIER 2016
Le lycée de Bambari dans la préfecture de la Ouaka, ne dispose pas d’assez d’enseignants qualifiés pour le fonctionnement dudit établissement qui compte plus de deux mille élèves. Selon Jacob Edjiadji, proviseur de ce lycée, sur 17 enseignants qualifiés affectés au lycée de Bambari, trois seulement ont regagné leur poste.
Le proviseur du lycée de Bambari, Jacob Edjiadji joint au téléphone par le RJDH, a fait savoir que c’est depuis deux ans que cet établissement est dans cette situation. « Nous avons un déficit d’enseignants qualifiés au lycée de Bambari. Cette situation dure depuis deux ans. Sur 17 enseignants affectés au lycée de Bambari, trois seulement ont pris fonction », a expliqué le proviseur.
Malgré ce manque, Jacob Edjiadji rassure quant au bon déroulement des cours. « Les activités scolaires n’ont pas connu de perturbation depuis le vote du référendum le 13 décembre dernier. Nous avons travaillé normalement et les choses évoluent dans le bon sens malgré l’effectif insuffisant des enseignants qualifiés », a-t-il avancé.
Ce manque est comblé, selon le provisoire par les enseignants de l’Ecole Normale des Instituteurs(ENI) de Bambari et certains fonctionnaires de l’Etat qui prêtent main forte au lycée en assurant la vacation.
Le lycée de Bambari, l’un des établissements de référence de l’arrière-pays compte aujourd’hui environ 2.000 élèves, chiffre qui atteste d’une baisse de fréquentation due à la crise.