Par RFI 17-12-2015 à 02:04
Une délégation d'ambassadeurs et le chef de la Minusca, la mission de l'ONU en Centrafrique, se sont déplacés ce mercredi 16 décembre dans le fief d'un chef rebelle de l'ex-Seleka, où le vote référendaire a été perturbé dimanche dernier. Un moyen d'affirmer une nouvelle fois l'autorité de l'ONU et de rassurer la population avant les élections du 27 décembre.
A Kaga Bandoro, le fief de Nourredine Adam, leader des FPRC – Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique –, les autorités locales ne sont pas très rassurées par les échéances électorales. Surtout après le référendum, pendant lequel des hommes armés ont fortement perturbé le scrutin.
« Ils ont tiré des coups de feu en l'air. Des grenades ont été jetées Abdoulaye Mahamat, témoigne le préfet de la Bamingui Bangoran. Ils ont tous les moyens d'intimider la population. Nous ne pouvons pas faire autrement, on n'a pas les moyens de faire face. Je ne suis pas encore confiant. Il faut des mesures qui puissent rassurer la population. On attend beaucoup de la Minusca et du renfort pourquoi pas d'autres contingents. »
Le représentant spécial des Nations unies Parfait Onanga a profité de cette visite pour faire des annonces fortes. Les villes de Kaga Bandoro et Ndélé sont décrétées « zones exemptes d'armes ». Un désarmement forcé des combattants sera effectué si nécessaire.
Pour lui, cette mesure « est un message clair envoyé aux groupes armés. Une mission de la Minusca », ajoute-t-il, sera « menée avec détermination pour s'assurer que tout groupe armé, que ce soient les ex-Seleka ou les anti-balakas, qui tenteraient de perturber le processus électoral, soient mis aux arrêts. »
Ce qui s'est passé pendant le référendum se reproduira sûrement dans une moindre mesure pendant l'élection présidentielle, a également lancé Parfait Onanga. Tout en affirmant que la Minusca serait là pour appuyer le processus électoral.