Centrafrique : L’insuffisance des jouets du Noël déplorée par des commerçants et parents
http://rjdh.org Par Sandrine Mbagna le 17 décembre 2015
A neuf jours de la fête de Noël, les commerçants de la capitale déplorent l’insuffisance des jouets sur les marchés. Certains parents se plaignent aussi par rapport au prix de ces jouets. D’après le constat fait par le RJDH, l’insécurité sur l’axe Bangui-Garoua-Mboulaï serait à l’origine de la rareté de jouets.
Cette année, les marchés de la ville de Bangui n’arrivent pas à offrir la foire aux guirlandes et jouets de toute sorte pour la fête de Noël, comme dans les années précédentes.
Au marché de KM5, du rond point Koudoukou jusqu’au niveau de pharmacie Sambo, nous n’avons vu aucun commerçant installé de jouets.
Devant le supermarché Amigos, nous avons trouvé un commerçant qui a installé quelques jouets au sol sous une table et explique que l’insécurité sur l’axe Bangui-Garoua-Mboulaï empêche les commerçants d’acheminer les produits sur Bangui.
« Nous avons des difficultés par rapport à l’insécurité sur l’axe Bangui Garoua-Mboulaï. Les commerçants n’ont pas envie de payer beaucoup de jouets puisque de fois en route, des hommes en armes pillent les convois. Ça fait que nous avons peur. Ce que je vends est arrivé en avion, mais le stock était vraiment insuffisant », a-t-il expliqué.
Au Petevo, nous n’avons vu aucune trace de jouets et guirlandes comme-ci le père Noël n’a pas visité ce marché.
Au centre-ville, quelques jouets installés à même le sol et certains commerçants ambulants circulent dans la ville avec peu des jouets qu’ils ont trouvés.
Danabien Sylvain est commerçant au marché central. Il est en train d’installer de petits vélos. Pour lui, la vente des jouets est un commerce périodique. « Je ne peux pas prendre des risques pour rien, car les jouets et les guirlandes sont des commerces périodiques. Après la fête de Noel, les gens ne s’intéressent pas à cela, donc je préfère ne pas vendre des jouets cette année. Depuis ces derniers temps, les convois qui quittent Garoua-Mboukaye pour Bangui n’arrive pas à temps pour ne pas perdre j’ai seulement acheté des petits vélos », souligne-t-il.
Devant le super marché Rayan, nous avons trouvé le Père Noël dans son habit habituel, avec une clochette dans sa main. Il nous accueille avec un sourire chaleureux. Ici on sent quand même l’approche de Noel. Des musiques de Noel raisonnent. Deux jeunes filles sont devant le Père Noël. Elles dansent pour recevoir ceux qui viennent chercher des jouets.
A l’intérieur du super marché, une panoplie de jouets est installée, des hommes des femmes viennent chercher des jouets et des guirlandes.
Ursula, habite au quartier Boy-Rabe et est venue chercher des jouets. Elle se plaint des pris, « déjà à une semaine de la fête de Noël, les jouets sont très chères. Les poupées qui se vendaient à 3500 F cfa l’année dernière, se vendent à 7000 Fcfa. Ça sera très difficile cette année », note-elle.
A côté des acheteurs, des commerçants viennent aussi d’autres marchés pour chercher des jouets. Mais ils se plaignent par rapport au prix. « Cette année, nous avons constaté que les stocks de jouets ne sont pas suffisants et c’est vraiment chère. Nous qui sommes des revendeurs, nous avons des difficultés. Tu peux payer par exemple une voiture ici à 5000 Fcfa, mais tu pourras vendre dehors à combien ? », s’est-il interrogé.
Depuis le début de la crise dans le pays, en décembre 2012, l’approvisionnement des marchés centrafricains en jouets à l’approche de Noel pose problème.
Centrafrique : Les déplacés du 6ème arrondissement de Bangui regagnent progressivement leurs domiciles
http://rjdh.org Par Bienvenue Marina Moulou-Gnatho le 17 décembre 2015
Des habitants du 6ème arrondissement notamment, des quartiers Fatima 1 et 2 et Gbatouri regagnent progressivement leurs domiciles après les évènements de septembre et octobre derniers. Ces derniers affirment être obligés malgré l’insécurité toujours persistante.
Nous sommes devant l’école Fatima Garçon. Le secteur est calme. La majorité des portes des maisons reste fermée. Les habitants sont tous chez eux, certains sont collés à leur poste récepteur sous le manguier. Des passants et certains conducteurs de moto sont visibles sur la voie qui mène à l’église Christianisme Céleste de Gbatouri.
Devant le siège de l’ONG Enfant Sans Frontière, nous avons rencontré Max Well Ligouna qui habite le quartier Cattin. Il nous montre son itinéraire « j’emprunte toujours cette voie pour rejoindre Cattin, mais suite aux derniers évènements, nous étions obligés de contourner par Béthanie. Après avoir constaté une accalmie, les gens entrent au Km5. C’est depuis deux semaines que nous avons repris cet axe », a-t-il expliqué.
En descendant un peu sur cette même ruelle, nous avons rencontré Patricia Elewoagni assise devant sa maison, elle n’a mentionné aucune présence de forces nationales et internationales dans le secteur. « Nous avons regagné notre quartier depuis deux semaines. Mais à 17h nous sommes déjà au lit car nous craignons pour notre sécurité car il n’ya même pas les forces nationales et internationales pour sécuriser le secteur. C’est seulement Dieu qui nous protège », a-t-elle expliqué.
Quittant l’église Christianisme de Gbatouri pour sortir devant le Bar Bercy, nous avons rencontré un groupe de jeunes, qui habitent le secteur. « Lorsque la tension était vive, nous avions quitté le secteur. Mais nous sommes toujours là le soir pour surveiller nos maisons à cause des voleurs. Le calme n’est pas totalement revenu, c’est seulement ces trois derniers jours qu’on n’a pas entendu des détonations d’armes », a mentionné Prince Yangue, l’un de ces jeunes.
Les habitants du secteur justifient la timide circulation sur l’avenue CEMAC par l’insécurité dans la zone « c’est ce qui empêche les conducteurs de reprendre cet axe car ils ont peur d’être agressés. Mais après le travail de la Minusca, la circulation commence à reprendre petit à petit », a souligné sous l’anonymat un autre jeune.
Malgré ce retour progressif, de nombreux habitants du secteur se trouvent sur le site des déplacés.