Pour ou contre le réarmement des FACA. Cette question est devenue une confrontation nationale dont l’intensité trouve son origine dans des faits criminels enregistrés ces derniers jours à Bangui suite aux effets de masse de l’agressivité de la « riposte musulmane » lancée depuis le quartier du KM5.
Certains sont pour le réarmement, d’autres sont contre. Ceux qui sont contre pensent que « la mission de réarmement des FACA dépasse les compétences de la transition et qu’il faut préalablement réformer les FACA avant de les réarmer ».
En tout cas, face à l’intensité de la menace qui pèse sur la sécurité du sanctuaire national, le pays ne peut indéfiniment se priver de toute activité institutionnalisée de sécurité dont les FACA constituent la forme la plus affirmée. C’est dire que nous sommes tous d’accord sur la nécessité pour le pays de s’astreindre à l’effort de défense et de sécurité.
Dès lors, la question fondamentale est de savoir est ce que les FACA sont aujourd’hui en situation d’assurer en tout temps et en toutes circonstances, et contre toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégralité du territoire, ainsi que la vie de la population ?
La réponse à cette question doit être entendue comme la traduction concrète de la nécessité d’équiper, d’unifier, d’entrainer et de permettre aux FACA de retrouver la confiance en elles.
Comment faire alors dans les jours à venir pour assurer notre sécurité ?
La réponse à cette question risque de heurter notre bien fondé nationalisme, pour la simple raison que pour les cinq à dix ans à venir les FACA risquent de ne pas avoir le temps nécessaire d’adapter son organisation, son équipement, son entrainement, sa permanence, son unité et sa déconcentration territoriale à la réalité de la menace intérieure et sous régionale afin de permettre à notre pays d’exploiter en toute tranquillité les richesses de notre sous-sol.
Il nous faut donc conclure avec des Etats tiers des accords de coopération militaire prévoyant l’installation de bases militaires dans les zones sensibles éloignées, les zones d’extraction du diamant et les itinéraires d’exfiltration de ce dernier, tout en confiant en priorité la zone de Bangui à une grosse partie des FACA tamisées.
Paris, le 07 novembre 2015
Roger ANDJALANDJI