15/10/15 à 20:52 (RFI)
Des éléments armés supposés appartenir aux groupes anti-balaka ont attaqué le quartier du PK5, l'enclave musulmane de Bangui, selon les informations recueillies par RFI. Des tirs nourris ont été entendus au PK5 pendant au moins une heure. Les comités d'autodéfense de ce quartier ont repoussé les assaillants. Un bilan provisoire fait état de huit blessés.
Ces violences surviennent alors que la France a plaidé ce jeudi pour l'adoption de nouvelles sanctions contre ceux qui entravent le processus de paix. C'est ce qu'affirme le ministère français des Affaires étrangères qui se refuse toutefois à dévoiler le nom des personnes susceptibles d'être visées par ces sanctions.
NDLR : Cette tension survient juste le lendemain des déclarations des différents porte-parole de la MINUSCA qui, lors de leur conférence de presse hebdomadaire, avaient allégué que la situation sécuritaire de Bangui était redevenue "stable" après les graves violences des 26, 27 et 28 septembre derniers. Quel crédit peut-on accorder dorénavant aux paroles de ces responsables de la MINUSCA ?
La situation sécuritaire toujours volatile dans le 5ème arrondissement de Bangui
http://rjdh.org/ PAR ARMANDO YANGUENDJI LE 15 OCTOBRE 2015
L’insécurité persiste dans le 5ème arrondissement de Bangui. Des crépitements d’armes légères sont quotidiennement entendus. Cette situation inquiète la population de cette partie de Bangui.
Selon le constat fait par le RJDH, les quartiers tels que Banzanga, Gbakoundja, Yassimandji, Sara et Malimaka sont déserts à cause de l’insécurité. Les habitants desdits quartiers ont trouvé refuge ailleurs. Les barricades jonchent les ruelles. Dans les quartiers et aux abords des rues, des jeunes armés contrôlent les passants.
Un habitant qui a requis l’anonymat a tenté d’expliquer les détonations des armes de la veille: « Une tentative de braquage serait à l’origine des tirs d’hier nuit, mais c’est régulièrement comme ça depuis la récente crise. »
Un membre d’un groupe de jeunes armés rencontré au quartier Yassimandji donne les raisons de leur action: « Nous nous sommes organisés pour veiller sur les biens de nos parents contre les malfrats, voilà notre objectif. »
Une femme d’environ soixante ans au quartier Malimaka sous l’anonymat précise que, « certaines personnes ont même dû quitter la maison pour être à l’abri au quartier Benz-Vi ou ailleurs ».
Une autre qui était en train de faire sortir sa famille dans ce secteur a expliqué que la situation est confuse. « On nous parle d’une éventuelle attaque d’hommes armés, on ne sait plus quoi faire. La solution c’est de se retirer d’ici », a-t-elle témoigné. Toujours selon cette dernière, « parfois ces tirs proviennent des jeunes qui excellent dans le racket et les braquages à main armée. »
Plusieurs personnes ont quitté le 5ème arrondissement après le regain de violence, déclenchée le 26 septembre dernier. Le bilan officiel faisait état d’une soixantaine de morts et plusieurs blessés.