http://rjdh.org/ PAR NAÏM-KAÉLIN ZAMANE LE 21 AOÛT 2015
Bertin Béa, Secrétaire Général par intérim du parti travailliste KNK est en cavale dans les locaux de la Cathédrale Immaculée Conception de Bangui. Il y a été déposé à la fin de l’après-midi du 20 août 2015 par un groupe de manifestants assimilés aux militants de son parti.
L’information est confirmée par une source religieuse, qui a souhaité s’exprimer sous l’anonymat. Le leader du KNK cherche la protection de la plateforme religieuse selon Me Jean-Louis Opalégna, Directeur de Cabinet de cette formation politique.
« Nous étions envahis par une foule en ébullition, des engins roulants et des klaxons peu avant la fin de l’après-midi du jeudi 20 août 2015. Nous étions surpris de voir qu’on nous amène un homme. Nous l’avons accueilli malgré nous et ne savons quoi faire », a raconté l’homme de Dieu sans prononcer le nom de Bertin Béa.
De ce que l’Église compte faire de Bertin Béa et des procédures ecclésiastiques en la matière, la source a indiqué qu’ « aucune disposition du Droit Canon ne régit cette question. L’Église catholique encore moins la Cathédrale Immaculée Conception de Bangui n’a pas d’immunité en matière de protection des leaders politiques qui fuient la justice ».
Un témoin des faits a confié au RJDH que peu après l’arrivée de la foule hier à la Cathédrale, des personnalités se seraient présentées et auraient engagé des discussions avec la foule. Mais, « rien n’a filtré des conversations. Elles auraient quitté les lieux à la fin des échanges».
Un fait reconnu par le Directeur de Cabinet du parti KNK. « Dans notre pays, si les gens se sentent traqués, ils trouvent refuge dans les ambassades qui constituent un territoire étranger. Par rapport à Béa qui s’est rendu compte qu’il n’a rien fait si ce n’est qu’animer la vie politique de son pays. Il s’est dit qu’il ne peut pas aller sur un territoire étranger, a choisi de se rendre là où la plateforme religieuse a l’habitude de se retrouver et de traiter des problèmes de la RCA. Il est allé là-bas pour se protéger contre l’injustice de la justice centrafricaine », trouve-t-il tout en demandant à la justice centrafricaine de se rendre à l’évidence.
Aucune réaction officielle n’est encore enregistrée du côté des autorités de la transition.
Bertin Béa, Secrétaire Général par intérim du KNK a été arrêté et mis en garde à vue le samedi 15 août alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour la France. Le Ministre d’État à la Justice, Aristide Sokambi a réagi après son arrestation et a noté que Bertin Béa a tenu des propos incitant à la révolte et a porté atteinte à l’ordre public. C’est lorsque le Parquet le présentait à la fin de sa garde à vue de six jours, au Juge d’Instruction le 20 août 2015 qu’un groupe d’hommes identifiés comme des adeptes du KNK ont envahi les locaux de la justice et l’ont libéré.
" Hier nous étions au palais de la justice, on s'attendait à une décision de mise en liberté provisoire malheureusement c'est plutôt une décision sous mandat de dépôt qui a été prise. Les militants étaient face à cette décision arbitraire, la situation s'est enflammée, le procureur à été exfiltré j'étais abandonné à moi même, les militants ont décidé de me récupérer et m'emmener à la cathédrale de BANGUI ou j'ai passé la nuit "
Bertin BEA (interview à DIASPORA Magazine)
(quelques photos du spectacle surréaliste offert par les femmes instrumentalisées du KNK au Tribunal de Bangui)