APA – Douala (Cameroun) 23/07/15- Quatre camionneurs camerounais desservant le corridor Douala-Bangui ont été tués par des bandes armées qui sévissent en Centrafrique, a annoncé jeudi le Syndicat des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (SCPTC).
Selon cette organisation professionnelle, les camionneurs qui transportaient des marchandises vers Bangui, la capitale centrafricaine, ont été assassinés le 18 juillet. L'information qui n'a été révélée que ce jeudi, mentionne que l'attaque du convoi transportant des vivres a eu lieu en début d'après-midi, entre les localités centrafricaines de Baboua et de Bouar, situées à l'Ouest de la Centrafrique, vers la frontière avec le Cameroun.
Ces assassinats portent à huit personnes, le nombre de camionneurs camerounais tués par des milices centrafricaines depuis 2013, date à laquelle ce pays dont 80 pour cent du volume des marchandises transite par le port de Douala fait face à une crise sociopolitique.
La résurgence de l'insécurité sur le corridor Bangui-Douala a souvent provoqué des mouvements d'humeur des camionneurs camerounais, qui ont souvent bloqué le trafic sur ce corridor par lequel transite officiellement, chaque année, environ 55 milliards de francs CFA de marchandises centrafricaines.
La dernière grève en date remonte à moins de deux semaines, lorsque les camionneurs camerounais avaient décidé d'arrêter les dessertes pour cause d'insécurité grandissante.
Centrafrique: arrêt du trafic routier entre Bangui et le Cameroun à cause de l'insécurité
23/07/15 (AFP)
Les camionneurs centrafricains et camerounais qui desservent la route Bangui-Garoua-Boulaï (Cameroun), principal axe commercial pour la Centrafrique, ont arrêté le trafic pour protester contre les exactions des groupes armés et l'insécurité, a-t-on appris jeudi auprès d'un syndicat.
"Nous avons décidé de l'arrêt du trafic (...) pour protester contre les exactions des groupes armés, les actes de vandalisme de la population, et la mauvaise manière du contingent onusien du Bangladesh de sécuriser les convois" dans le nord-ouest du pays, a déclaré à l'AFP Gilbert Yazimongo, de l'Union syndicale des transporteurs centrafricains.
"Depuis hier, aucun camionneur n'est parti" de Bangui vers la frontière camerounaise, ni de Garoua-Boulaï vers Bangui, a affirmé un camionneur centrafricain, Job Modanga.
Principale voie terrestre reliant Bangui au port camerounais de Douala, la route Bangui-Garoua-Boulaï est essentielle pour les importations de la Centrafrique, pays enclavé.
"Tout le long du corridor les hommes en armes continuent de tirer sur les conducteurs. Samedi, un conducteur camerounais a été tué. Et à chaque fois que se produit un tel incident, la population pille les camions et récupèrent les marchandises et mettent les véhicules hors d'état de fonctionner en enlevant les pièces (détachées) pour les revendre", a-t-il assuré.
Dans un communiqué, le Bureau des Nations Unies de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a condamné l'attaque d'un convoi de vivres du Programme Alimentaire Mondial (PAM) samedi dans le nord-ouest de la Centrafrique.
Le convoi, "destiné aux populations affectées par la crise", et escorté par les Casques bleus de la Minusca, "a reçu des tirs qui ont mortellement touché le chauffeur" camerounais, a confirmé OCHA.
Par ailleurs, a accusé M. Yazimongo, "le contingent du Bangladesh qui sécurise les convois se place en tête et à la fin du convoi. Il roule à vive allure, laissant les véhicules du milieu à la portée des hommes armés et des vandales".
"Nous allons observer le mouvement jusqu'à ce que le gouvernement prenne ses responsabilités et que la Minusca (force onusienne de maintien de la paix) nous dise que rien ne sera comme avant", a-t-il conclu.
Le renversement en mars 2013 du président centrafricain François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, avait plongé cette ex-colonie française dans la plus grave crise de son histoire depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes.
Si la capitale connait un certain retour au calme depuis des mois, en province de nombreuses "zones grises" restent en proie aux groupes armés et au banditisme, en dehors de tout contrôle de l'administration centrale.