La Radio nationale attaquée par des hommes armés
http://www.radiondekeluka.org mardi 7 juillet 2015 12:4
La Radio nationale centrafricaine a été la cible d'une attaque d'hommes armés non encore identifiés aux environs de 2 heures 30 du matin ce mercredi. Des hommes en treillis ont défoncé la porte principale et n'ont pas accédé au studio.
Tout s'est passé dans la discrétion totale a souligné Eloi Bellonghot, le directeur de la Radio nationale. « Il n'y a eu de coup de feu tiré au niveau de la radio. Ils ont forcé et brisé l'entrée de la radio, mais n'ont pas réussi à pénétrer au niveau du studio », affirmant tout ignorer sur les motivations des assaillants.
« C'était aux environs de 2 heures du matin qu'ils sont arrivés. Ils ont rencontré les deux éléments de la gendarmerie en poste à l'entrée qui ont tenté de résister. Malheureusement le surnombre a fait qu'ils se sont retirés. C'est plus d'une dizaine d'après la description qui en a été faite, s'ils ont réussi presque à entourer la radio, ça veut dire qu'ils étaient nombreux. Ils n'ont pas réussi à atteindre le studio mais ils ont cassé l'entrée principale de la radio, la régie également », a expliqué Eloi Bellonghot.
Des enquêtes ont été ouvertes par l’Eumam, forces militaires conseillers de l'Union européenne déployée en République Centrafricaine ainsi que la gendarmerie nationale.
Le directeur général de la Radio souhaite que le gouvernement concentre l'essentiel du dispositif sécuritaire pour la protection de cette institution étatique. « L'enquête qui a été lancée va déterminer le reste. Quand on a parlé de dix personnes qui sont venues, certainement les gens ont étudié le terrain. Ils savent qu'on a un effectif réduit. S'il y a arsenal assez adéquat et s'il y a un effectif assez important, que les gens ne pourront même pas oser rentrer à la radio », a déploré Mr Bellonghot.
Selon les informations recueillies sur place, aucun matériel informatique n'a été emporté par les assaillants. Un gendarme à proximité, qui a voulu trouver refuge, s'est cassé l'avant-bras et a été conduit dans une formation sanitaire de la place.
Certaines sources proches de la gendarmerie nationale réfutent l'hypothèse de vol à mains armées ou encore de pur sabotage de l'institution, mettant en exergue une tentative manquée de faire une déclaration politique.
Les mêmes sources indiquent que les agresseurs auraient passé par dessus la clôture de la station. Des échanges verbaux suivis de menaces ont eu lieu entre les gendarmes en faction et les assaillants. La riposte à la grenade d'un des gendarmes les a mis en débandade.
Rejetant l'hypothèse que les assaillants seraient venus de la République démocratique du Congo, le coup aurait été préparé à Bangui de longue date, vu le mode opératoire de l'attaque, à en croire les sources de la gendarmerie.
Centrafrique: la radio d'Etat attaquée
Par LeFigaro.fr avec AFP le 07/07/2015 à 11:36
Des hommes armés non identifiés ont attaqué les locaux de la radio d'Etat à Bangui la nuit dernière, blessant un gendarme qui en assurait la sécurité, a-t-on appris de sources concordantes. "Les trois éléments de la gendarmerie qui assurent la sécurité de la radio d'Etat ont été la cible d'une attaque d'un groupe d'hommes armés non identifiés, déguisés pour certains en Casques bleus" des Nations unies, a affirmé une source au sein de la gendarmerie centrafricaine.
Après avoir désarmé deux des gendarmes, "les assaillants ont saccagé la régie puis tenté en vain de s'introduire dans le studio" principal, a poursuivi cette source. Le troisième gendarme a alors "fait des tirs de sommation, obligeant ces individus à se retirer des locaux en prenant en otage un gendarme qu'ils ont finalement libéré mais avec une fracture au bras", selon la même source. Une enquête est ouverte pour savoir s'il s'agit d'une tentative de putsch ou d'un acte de braqueurs", a-t-elle ajouté, précisant que le nombre d'assaillants n'était pas connu. Un présentateur de la radio d'Etat a confirmé les faits, précisant que le gendarme blessé avait été conduit à l'hôpital pour y recevoir des soins.
La Centrafrique s'était retrouvée en plein chaos après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d'une rébellion à dominante musulmane, la Séléka. La situation sécuritaire à Bangui connaît depuis plusieurs mois une normalisation progressive, malgré le banditisme et la délinquance armée qui subsistent dans la capitale. Dans l'intérieur du pays, certaines provinces comme le Nord-Est et l'Ouest, où l'Etat est quasiment absent, restent en proie à divers groupes armés. L'élection présidentielle, initialement censée se tenir en novembre 2014, a été fixée par les autorités de transition au 18 octobre prochain.