Bangui, 26 février 2015 (RJDH)- Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, en visite en République Centrafricaine a annoncé la poursuite des présumés auteurs de crimes. Elle l'a dit à l'issue d'une rencontre avec la presse, le mercredi 25 février, lord de sa première visite dans le pays.
« La CPI est indépendante et travaille en collaboration avec le gouvernement centrafricain. Notre objectif est que les auteurs des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis en Centrafrique, soient traduits devant la justice et qu’ils répondent de leurs actes. Nous avons demandé que les auteurs des exactions soient arrêtés », a fait savoir Fatou Bensouda.
Je vous le répète: ces crimes doivent cesser. Ceux qui commettent des meurtres, des pillages, des viols ou d'autres crimes atroces doivent répondre de leurs actes répréhensibles, a insisté Fatou Bensouda. « (...). Notre action n'est guidée que par la loi et les éléments de preuve dont nous disposons. Les personnes qui au vu de ces preuves seront les principaux responsables de ces crimes seront punis », a-t-elle dit.
Sur la question de sa visite en Centrafrique, le procureur de la CPI a fait savoir aux journalistes que « sa mission consiste à faire la lumière sur la situation dans le pays et de mettre un terme à l’impunité ». Elle a souligné que des procédures judiciaires ont été déclenchées en commençant par des enquêtes préliminaires.
Fatou Bensouda dans ses explications, a souligné que le bureau de la Cour Pénale Internationale est disponible pour recevoir toutes les requêtes. « Des examens préliminaires ont déjà commencé. Ce sont les résultats de ces préliminaires que des enquêtes consistantes pourraient commencer. Il s’avère capital que la police se mette à pied d’œuvre, que les processus soient accélérés. Nous sommes ici pour des constats », a précisé le Procureur.
Elle a fait savoir en outre que des conversations entre elle en tant que Procureure de la CPI et Catherine Samba Panza, présidente de la transition centrafricaine, ont eu lieu afin que « la coopération entre la Centrafrique soit renforcée et qu’il faut veiller à ce que les enquêtes et les poursuites progressent autant que possible ».
Ex-Séléka et Anti-Balaka présumés criminels de 2014
« Au vu de l'analyse des informations disponibles menées en toute indépendance par mon Bureau, je sui parvenue à la conclusion qu'il y avait des motifs raisonnables pour penser que , les ex-Séléka et les Anti-Balaka avaient commis des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre», a-t-elle dit.
En poursuivant, Fatou Bensouda, rappelle que «le 24 septembre 2014, j’ai annoncé l’ouverture d’une 2ème enquête concernant la situation en Centrafrique. Ces enquêtes parallèles ont déjà recueilli des éléments de preuve. Nos enquêteurs sont encore sur le terrain pour les mêmes objectifs ».
Notons que l’affaire Jean-Pierre Bemba est en phase d’être clôturée. C’est le verdict qui est attendu à l’heure actuelle. De même, l’Affaire Dominic Ongwen, l’un des leaders de la LRA arrêté sur le territoire Centrafricain en janvier 2015 suit son processus devant la CPI.
Fatou Bensouda es arrivée en Centrafrique au moment où une vingtaine d’ONGs nationales et internationales soutiennent le projet de Loi déposé par le gouvernement au parlement provisoire, pour la création de la Cour Pénale Spéciale pour la Centrafrique en complément des actions de la CPI./
Auguste Bati-Kalamet.