Par RFI 08-10-2014 à 23:20
En République centrafricaine, un regain de tension sévit à Bangui depuis 24 heures. Les chauffeurs de taxi ont bloqué, ce mercredi 8 octobre, plusieurs places de la ville en protestation après l'agression d'un taximen au PK5, l'enclave musulmane de Bangui. Parallèlement, les habitants du PK5 ont manifesté devant le siège de la Minusca après la mort d'un musulman assassiné la veille.
C'est devenu cyclique à Bangui. Un crime entraine d'autres crimes jusqu'à paralyser la ville et plonger ses habitants dans la peur et la confusion.
Mardi soir, dans une rue du quartier Gobongo, des hommes jettent des grenades sur une foule. Cet acte criminel blesse vingt-quatre personnes dont cinq gravement. Dans la foulée, un homme, présenté comme l'un des auteurs de ce crime, est lynché et son corps calciné. C'est un habitant du PK5, un musulman, et en apprenant la nouvelle, mercredi matin, l'enclave musulmane s'embrase.
Les manifestants en colère s'en prennent à plusieurs chauffeurs de taxi. Dans les heurts, l'un d'entre eux est assassiné ainsi que deux passagers. Immédiatement, les chauffeurs de taxi se mobilisent, dressent des barricades et occupent les carrefours.
L'ambiance est si tendue à Bangui que la coordination des mouvements anti-balaka renonce à sa marche pacifique prévue, jeudi, afin de « ne pas ajouter de la confusion à la confusion », selon son leader Edouard Patrice Ngaissona.
Cette dernière flambée de violences intervient dans un contexte politique marqué par l'affaire des fonds angolais qui font parler le tout-Bangui. Le gouvernement a promis de s'expliquer en détail sur l'utilisation de ces fonds, vendredi, devant les membres du parlement de transition.
Centrafrique : Tirs à l’arme lourde et violences à Bangui
http://www.lavoixdelamerique.com/ jeudi, octobre 09, 2014 Heure locale: 09:58
08.10.2014 15:42
Des tirs à l’arme lourde ont été entendus ce matin à Bangui alors que l’ultimatum des anti-balaka appelant la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, à la démission, s’expirait. Au moins quatre morts enregistrés.
Une manifestation hostile des Musulmans s’en est suivie.
Le bilan des violences était d’au moins quatre morts d’après nos correspondants dans la capitale centrafricaine.
Tout est pari du meurtre d’un musulman au quatrième arrondissement. Le président du collectif 236 habitant le même quartier a expliqué à l’un de nos correspondants qu’il s’agissait d’une violente réaction de musulmans.
« La réaction des musulmans ne ‘est pas faite attendre à la vue du corps complètement d’un des leurs, » a dit Azar Djaber, le président dudit collectif.
Ailleurs, un autre incident a été à l’origine d’émeutes. Il s’agissait d’un membre l’ex-milice de la Seleka qui a été tué après avoir dégainé une grenade qu’il a balancée dans un marché au niveau du quartier Gobongo.
A la suite de ces violences, les conducteurs des bus et taxis sont entrés en grève, paralysant la ville Bangui.
Deux autres corps jonchaient la rue, d’après Djaber.
Cette forte tension constatée à Bangui est, par coïncidence, tombée au jour où l’ultimatum de la Seleka appelant à la démission la présidente de la transition centrafricaine, Cathérine Samba-Panza. Samba-Panza a déjà indiqué qu’elle ne s’occupera pas de l’ultimatum des Balaka.
La situation était encore tendue malgré la présence des troupes onusiennes.