23/07/14 (Jeune Afrique)
Après avoir refusé de participer aux négociations de paix sur la Centrafrique à Brazzaville, l'ex-Séléka a finalement accepté mercredi de signer l'accord de cessation des hostilités entre groupes armés.
C'est un accord au forceps, mais un accord quand même. La délégation de l'ex-Séléka a accepté mercredi 23 juillet en début d'après-midi de signer l'accord de cessez-le-feu dont devait accoucher le "Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique" organisé à Brazzaville, a annoncé l'Union africaine.
L'information a été confirmée à Jeune Afrique par une source proche de l'ancienne rebellion. "La signature n'a pas encore eu lieu, mais les choses sont en bonnes voies", a pour sa part indiqué un diplomate français présent sur place. Un membre de la Communauté économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC) confirme, lui, que la délégation de la Séléka a donné "son accord de principe".
Cette dernière devait encore communiquer ses amendements aux trois groupes de travail mis en place à Brazzaville, les discuter avec les différentes parties. Si ces dernières discussions ne bloquent pas, la signature officielle interviendra lors de la cérémonie de clôture.
Depuis hier, les tractations allaient bon train dans la capitale congolaise pour arracher un accord. La délégation de la Séléka au grand complet a été reçue mardi soir par les différents médiateurs, puis mercredi matin par Denis Sassous Nguesso.
L'ancienne rébellion réclame notamment le poste de Premier ministre, l'intégration de ses éléments dans la futur armée centrafricaine et la prise en compte de la région du Nord. Il semblerait donc qu'elle ait obtenu satisfaction.
Par Vincent DUHEM
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20140723152121/d...
RCA: dernières tractations pour sauver le Forum de Brazzaville
23/07/14 (RFI)
A Brazzaville, les Seleka continuent d’entretenir la confusion lors des discussions pour la Centrafrique lancées le lundi 21 juillet. Ce mercredi matin et alors qu'il s’agit en principe du dernier jour du Forum, une délégation d’ex-rebelles a rejoint la présidence congolaise pour y retrouver le médiateur Denis Sassou-Nguesso. En coulisse, les officiels s'activent pour obtenir la signature d'un accord de cessation des hostilités.
Alors que l’heure de la fameuse signature approche, les choses s’accélèrent à Brazzaville. Il y a d’abord eu cette réunion, avec l’ex-rébellion Seleka ce mercredi matin qui s’est terminée en début d’après-midi. Quelques minutes, une délégation du groupe armé anti-balaka s’est aussi rendue à la présidence.
La reprise des négociations, si elle a lieu, a été décalée. La médiation congolaise visiblement déploie les grands moyens à l’heure actuelle. Ce matin, Denis Sassou-Nguesso, mais aussi les représentants de l’Union africaine et des Nations unies ont reçu l’ex-rébellion de la Seleka. Difficile pour le moment d’évaluer les résultats de cette rencontre. La trentaine de représentants de l’ex-rébellion est retournée à son hôtel pour se concerter, selon le chef de leur délégation Mohamed-Moussa Dhaffane qui a également confirmé à RFI la demande du président congolais qu’ils reprennent les négociations, sans préciser quelle était leur réponse.
Selon plusieurs sources, la délégation Seleka a également formulé ce matin un certain nombre de demandes, notamment l’obtention de postes-clés au pouvoir et des garanties sécuritaires. Les négociations dépassent donc le simple cadre d’un accord de cessation des hostilités.
Survie politique ?
Pour beaucoup d’observateurs, la Seleka joue à Brazzaville finalement sa survie politique et physique. Exiger la partition de la Centrafrique comme elle l’a fait jusqu’à présent pourrait être une façon de faire monter les enchères, de demander beaucoup pour obtenir un peu, notamment une plus grosse part du gâteau politique. Puis selon des membres de l’équipe de médiation, cette attitude des Seleka de faire attendre, de venir en retard ou de lancer ces demandes, est classique en période de négociations.
Du côté de l’ex-rébellion, on continue d’affirmer que les inquiétudes sont sécuritaires. Depuis mardi soir, la délégation est au complet avec une trentaine de représentants politiques et militaires venus de différentes parties du pays. Les derniers sont arrivés tard dans la soirée des localités de Bambari, Birao ou encore Ndélé. Il faudra voir si avec cette base élargie, les Seleka très divisés en interne seront prêts à participer au processus et à s’engager à faire la paix.
http://www.rfi.fr/afrique/20140723-rca-seleka-recue-le-presi...