Une mosquée de Bangui, en Centrafrique, a été saccagée jeudi, ont rapporté des témoins. Cette attaque s'est produite au lendemain de celle opérée contre une église de la capitale par des jeunes musulmans, qui a fait une dizaine de morts.
Des jeunes gens issus des milices chrétiennes anti-balaka ont dressé des barricades à l'aide de pneus enflammés pour bloquer les rues où peu d'habitants s'aventuraient. Ils craignaient une nouvelle flambée de violences religieuses et de représailles contre les musulmans encore présents dans la ville.
L'attaque de la mosquée du quartier de Lakouanga n'a pas fait de victime, l'édifice étant vide à ce moment-là. Mercredi, c'est l'église Notre-Dame de Fatima, où se sont réfugiés plusieurs milliers de chrétiens déplacés par les violences, qui avait été attaquée par des hommes armés. Jonas Bekas, prêtre de la paroisse, a fait état de onze morts.
Le raid contre l'église a fait suite à un accrochage entre miliciens chrétiens et habitants du quartier musulman de PK5, selon des témoins.
Réaction trop lente
Sébastien Wenezoui, un chef des anti-balaka, a accusé les forces internationales déployées en Centrafrique d'avoir abandonné l'église à ses assaillants, pointant en particulier les soldats burundais de la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous commandement de l'Union africaine. Il a aussi jugé que les soldats français de l'opération Sangaris n'avaient pas réagi assez vite.
"Ce qui nous blesse le plus est que la France est ici pour protéger la population civile. La Misca est ici aussi pour protéger la population mais quand nous avons appelé les Burundais, ils ne sont pas venus", a-t-il déclaré à l'agence Reuters par téléphone.
Un porte-parole de la Misca, Francis Che, a démenti que la force africaine ait réagi trop lentement, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte. "Les gens doivent comprendre que nous les réprimerons et les traduirons devant la justice nationale ou internationale", a-t-il dit.
(ats / 29.05.2014 18h25)