27/05/14 (RFI)
Lundi matin 26 mai, le camp de Mpoko en RCA, situé près de l’aéroport de Bangui, a connu un mouvement de panique lié à des rumeurs d’attaque. Un évènement qui a accentué l’inquiétude des humanitaires déjà soucieux d’un projet d’aménagement de l’aéroport lié à l’arrivée de la mission de l’ONU, la Minusca. Ce projet va contraindre 20 000 déplacés à abandonner leurs aménagements pour être relocalisés.
Quelques branches, des clous, des sacs de toile. Julienne et sa famille reconstruisent leurs abris de fortune : « La pluie et le vent ont détruit ma hutte, tout s’est écroulé. J’ai besoin qu’on me donne une bâche. »
Près de 60 000 déplacés continuent à vivre dans le camp de Mpoko, au bout de la piste de l’aéroport, près de la base de la force française Sangaris. Des points d’eau ont été aménagés. Faute de distribution d’aide alimentaire, certains ont même planté de petits jardins pour se nourrir. L’arrivée de la Mission des Nations unies, la Minusca, va cependant obliger une grande partie des déplacés à abandonner leurs aménagements.
« La Minusca va arriver au mois de septembre et souhaite agrandir le parking avions de l’aéroport pour pouvoir gérer sa flotte d’avions et sa logistique sur l’aéroport de Bangui, explique Agnès Faure de l’ONG Première urgence. Malheureusement, l’agrandissement de l’aéroport va toucher cinq zones sur les onze du site et ces cinq zones représentent une bonne moitié de la population du site actuellement. On nous a demandé dans ce cadre de faire déménager ces parties de la population sur le site même. C’est vraiment la double peine pour eux. Ils étaient déjà déplacés et ils vont être doublement déplacés. Ils vont se retrouver dans des conditions sanitaires encore plus déplorables que ce qu’on peut constater aujourd’hui sur Mpoko. »
Pour l’instant, aucun moyen financier n’a été proposé par les Nations unies pour accompagner cette relocalisation, notamment pour aménager la zone où les déplacés doivent être réinstallés.
ZOOM : Les populations réclament plus de sécurité
Une sécurité qui pour l’instant est laissée en grande partie aux forces internationales. La gendarmerie et la police centrafricaine se remettent cependant progressivement en route.
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