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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 11:27

 

 

 

 

Dimanche  11 Mai 2014,  

 

Le Drian, Ministre Français de la Défense  effectue un voyage dans notre pays pour, « officiellement rendre visite  aux «  Eléments Français  Stationnés » au Sénégal,  et s’ « entretenir avec notre Ministre des Forces Armées ».

Cependant, le contexte sous régional dans lequel s’effectue cette visite  autorise à se demander,  à quelle fin ?

 

En effet, Le Chef de l’Etat  avait signé avec son homologue Français, Sarkozy, un «  Traité instituant un Partenariat en matière de coopération militaire entre la République Française et la République du Sénégal » le 18 Avril 2013, avec un délais  « d’un an pour définir les emprises » devant être mises, par le Sénégal, aux «  Eléments Français en Station ou en Transite » dans notre Pays. 

 

Voilà déjà, le 18 Avril 2914, un an que ce délai a expiré  pendant que les Sénégalais ignorent tout de ce «  Traité de partenariat »,  et que la France est de nouveau en « guerre » en République Centre Africaine,  alors que celle engagée au mali,  avec l’Opération Serval,  est en train d’être officiellement clôturée,  mais, en pratique,  elle continue de se dérouler  sous nos yeux.

 

C’est par ce quelle n’a  pas atteint  son but officiel qui est de lutter contre les terroristes qui ont occupé le Nord du Mali, pour les y chasser et aider l’Etat Malien  à recouvrer sa souveraineté sur toute l’étendue de son territoire. 

 

 Jusqu’ici, l’Etat souverain du Mali n’ assume pas sa souveraineté  dans la région Nord ,à Kidal,  que  l’Opération Serval a permis au Mouvement de Libération de l’AZAWAD, (MNLA) de réoccuper.

 

L’AZAWAD  est le  nom donné à cette partie Nord du Mali par les Indépendantistes du MNLA qui ont déclenché une guerre de sécession en complicité avec les « Jihadistes venus de Lybie »  avec la bénédiction du Président Sarkozy, et qui avaient fini par les y chasser vers le  Burkina Fasso, sous la protection du Président Blaise  Compaoré.

 

La nouvelle intervention des forces Françaises en  République Centre Africaine est aussi officiellement motivée  par le souci de mettre un terme à la « guerre de religion » entre musulmans et chrétiens de ce pays, aux conséquences humanitaires, sécuritaires   incalculables, et  qui menace ce pays d’une partition.

 

Cette nouvelle « guerre de France » , dans un pays où musulmans et chrétiens ont vécu des siècles dans la paix et la convivialité, est le résultat  d’un coup d’Etat  effectué par une rébellion armée, la SELEKA, appuyée par le Tchad,  contre le Président BOZIZE, lui-même installé par un coup d’Etat avec l’aide de la France, contre le Président PATASSE,  qui était démocratiquement élu.

 

 La France faisait payer ainsi à BOZIZE son rapprochement avec l’Afrique du SUD  et la Chine.

La prise du pouvoir par la SELEKA a jeté l’armée régulière de la République Centre Africaine  et  ses forces de Sécurité, dans une résistance armée dénommée les «  ANTI BALAKA » pour restaurer  le pouvoir du  Président légitime de leur pays,  BOZIZE, déchu par  la SELEKA.

 

Les  « ANTI BALAKA », ont cherché dans la communauté chrétienne,  qui fait 80% de la population, un soutien contre la SELAKA, qui est constituée en majorité de musulmans, qui, en Centre Afrique,  ne constituent que 20% de la population. 

 

Les soutiens du Tchad,  pays majoritairement  de population musulmane,  à la SELEKA, a été présenté par les ANTI BALAKA  comme une « guerre  de l’Islam contre la Chrétienté », dans un contexte où les  Gouvernements, membres de la Communauté des Etats d’Afrique Centrale,  (CEAC) avec la bénédiction de la France de Hollande,  confiait au Tchad un rôle de médiation et de pacification du pays, Comme le fit Sarkozy dans la médiation du Burkina dans la crise  au Nord Mali. 

 

 Ce faisant, ni la  CEEAC, ni l’UA, encore moins le Conseil de Sécurité  des Nations Unies  n’ont tenu compte  des rapports de coopération militaire entre la France et le Tchad, dont elle a  militairement  installé  le Président  de cette République, par un coup d’Etat mémorable sous l’appellation «  Opération Epervier »,  et transformé  celui-ci en bras armé contre le  Soudan du Président El Bachir.

 

Cette implication du Tchad, qui est perçue par les chrétiens de la République  Centre Africaine, comme le principal soutien à la SELEKA, donc comme  une partie du conflit, a transformé en «  véritable guerre de religion »  la résistance des ANTI BALAKA, dont l’aggravation  a mis le gouvernement du Tchad au banc des accusés ; ce qui  l’a amené à retirer  unilatéralement ses troupes en jetant ainsi le pays dans le chaos, et la France, en temps que « faiseur de régime »  dans cette partie d’Afrique,  devant ses responsabilités dans la crise de ce peuple meurtri.  

 

  La France voit ainsi  mis en danger ses intérêts stratégiques dans cette sous région, qui avaient toujours motivé  son immixtion  militaire dans les affaires intérieures  de ces pays.

 

Devant les réticences de l’Union Européenne à  participer  la « guerre de France » en République Centre Africaine, et les lenteurs du Conseil de Sécurité à s’impliquer militairement pour stopper cette désastreuse « guerre de religions » dont la France  est principalement responsable, ce voyage de Le Drian dans notre pays ne peut pas nous laisser indifférents.

 

En effet, il intervient quelques jours seulement après la Déclaration officielle de notre Chef d’Etat de ne pas envoyer des troupes en République Centre Africaine, prétextant en avoir déjà envoyé des milliers dans différents théâtres d’opération de paix en Afrique et dans le monde, et les menaces sécuritaires dans la sous région.

 

Ce voyage  ne s’inscrit donc  t- il pas  dans une logique d’activation du «  Traité instituant un Partenariat en matière de coopération militaire entre la République du Sénégal et la République  Française » signé par le Président Macky Sall et le Président Sarkozy le 18 Avril 2012, soit moins d’un mois après l’accès du Président Macky Sall au pouvoir, et dont l’écrasante majorité  des Sénégalais ignorent les tenants et aboutissants,  pour n’avoir pas été encore soumis à l’Assemblée nationale et rendu public ? 

 

Ce « Traité » qui prévoit aussi, parmi ses dispositions,  le transfert aux «  Eléments des Forces Françaises  Stationnées ou en transite »  à Dakar, «  la Station d’émission inter- armée de Rufisque »   et les « logements y afférant », qui est le poste de commandement stratégique et de contrôle de nos propres forces armées, devrait voir terminé  depuis le 18 Avril 2013, la « définition des emprises »  des sites destinés aux soldats Français.

 

Cette visite devrait donc  être l’occasion pour le peuple Sénégalais,  de soutenir  le Chef de l’Etat pour qu’il maintienne sa position sur l’envoi des troupes en République Centre Africaine,  pour mettre fin  à  la transformation de notre Armée nationale en « supplétif » de l’Armée Française dans les « guerres de France en Afrique, héritée de notre tradition peu glorieuse de « Tirailleurs Sénégalais au service de la France ».

 

Le Président Macky Sall devrait profiter de ce sursaut patriotique pour mettre fin à ce«  « Traité » de coopération militaire qui ne sert aucunement les intérêts de sécurité du Sénégal face au terrorisme  Sahélien,  mais donne à la France une Base maritime,  avec  « ses 115O  Eléments stationnés » pour le « contrôle du Golfe de Guinée ».

 

Le terrorisme islamique dont le Sénégal pourrait être victime viendrait du Sahel et non du Golfe de Guinée, pour  falloir nécessiter de conserver un tel «  Traité » qui met aussi notre Armée nationale sous le contrôle de l’Armée Française.


Ibrahima Sène  PIT/SENEGAL   Dakar le 10 Mai 2014.

 

http://www.dakaractu.com/Que-vient-faire-au-Senegal-le-Ministre-Francais-de-la-guerre-en-Afrique_a65988.html

Lu pour vous : Que vient faire au Sénégal, le Ministre Français de la « guerre en Afrique » ?
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Published by Centrafrique-Presse.com