A l’instar de la présidente de la transition, Léopold Narcisse Bara qu’on a annoncé comme étant au gouvernement André Nzapayéké pour le compte des anti-balakas mais que l’aile Edouard Patrice Ngaissona récuse et désavoue, a cru devoir dresser à son tour le lundi 12 mai devant la presse, le bilan de ses cent jours à la tête du département de la jeunesse et des sports. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Non seulement ledit bilan qui naturellement, est bien maigre parce que presque exclusivement réduit à quelques breloques ramenées par des athlètes ayant pris part à quelques compétitions dans la sous-région en taekwondo, boxe et autres ,et que le ministre a mis à son actif, mais comme tout bilan, Léopold Bara n’a fait que parler de plusieurs projets à coup de centaines de millions de F CFA qu’il a conçus pour ce département et oublie de parler de son coûteux et inutile déplacement à Abidjan pour aller plaider pour la candidature de la RCA pour abriter le prochain championnat africain de basket.
Léopold Bara a continué hélas à la tête de ce département des sports à entretenir l’illusion que malgré la sécheresse financière du gouvernement, les athlètes et sportifs centrafricains doivent et peuvent continuer à se préparer pour prendre part aux compétitions sportives africaines à l’étranger dont les coûts de participation pour nos jeunes sont hors de portée de nos moyens actuellement inexistants.
On est actuellement au cœur du sujet car notre équipe nationale de foot-ball est attendue vendredi prochain à Brazzaville. Il faut que le trésor national débourse pour cela la somme de 325 millions de F CFA que visiblement le gouvernement a beaucoup de mal à réunir. Franchement à quoi bon claquer autant de fric pour simplement aller « taper dans le ballon » alors que des tas de Centrafricains meurent bêtement de faim. C’est insensé… !
Eu égard à la grave crise que traverse notre pays, le gouvernement et les ministres concernés doivent avoir le courage de suspendre jusqu’à nouvel ordre, en tout cas jusqu’à ce que les conditions financières et matérielles soient réunies, toute participation des athlètes et sportifs de notre pays à toutes les compétions sportives à l’étranger. Cela ne devrait pas être très compliqué à faire comprendre aux dirigeants et aux jeunes sportifs qui ne rêvent que de sortie et de voyages à l'étranger et qui ne sont pas censés ignorer la gravité de la crise généralisée dans laquelle se débat notre pays.
L’initiative de présentation de son bilan par Léopold Bara cache mal ou plutôt trahit clairement la conscience de l’intéressé qu’il est bel et bien assis sur un siège éjectable et qu’il va vraisemblablement faire les frais du réaménagement du gouvernement annoncé par la cheffe d’état de la transition le 6 mai dernier à l’hémicycle du CNT.
La rédaction