06/05/14 (La Voix du Nord)
Des éléments du GTIA Dragon de la force Sangaris, progressant sur la RN1, l'axe majeur entre le Cameroun et Bangui, ont été accrochés lundi 5 mai par une colonne adverse à hauteur de la localité de Boguila à 450 km au nord-ouest de la capitale (photo de l'accrochage, ministère de la Défense). Pas de blessé du côté français qui a dû riposter sévèrement, aux missiles MILAN et Eryx, au mortier de 81 mm, pour disperser cette bande d'une quarantaine d'hommes lourdement armée qu'on soupçonne de perpétrer des exactions et des pillages depuis une dizaine de jours dans la région.
Le GTIA (groupement tactique interarmes) Dragon est installé à Bossangoa au nord-ouest de la Centrafrique depuis quelques semaines, remplaçant les troupes tchadiennes de la MISCA parties le 10 avril. C'est un axe stratégique, la RN1, Main Supply Road, la route principale d'approvisionnement entre le Cameroun et Bangui tout au sud de la Centrafrique.
La patrouille du GTIA Dragon, armé à Bossangoa par le RMT (régiment de marche du Tchad) de Meyenheim (deux sections d'infanterie) et le 12e RC (cuirassiers) d'Olivet (l'état-major tactique et un peloton blindé), tentait de prendre contact avec un détachement camerounais de la MISCA, en position à Paoua au nord de la Centrafrique, quand un renseignement fit état de la progression rapide d'une colonne d'une quarantaine d'adversaires, composée de pick-up et de motos en provenance de Bémal à la frontière tchadienne (d'où la suspicion sur d'anciens miliciens de la Séléka).
Le détachement Sangaris se déploya pour protéger le village et barrer la route à cette bande " lourdement armée, avec de l'armement de combat, pas ancestral ", souligne le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major des armées. "Nos adversaires ont immédiatement engagé le combat, visiblement décidés à s'emparer de la position ", constate le colonel Jaron. Le contact, établi après 16 h, dura pendant trois heures jusqu'à la nuit. Les soldats de Sangaris ont fait usage de missiles MILAN et Eryx (antichars) et de mortiers de 81 mm. Une frappe aérienne d'une patrouille d'avions de chasse, venant de N'Djamena, a apporté son concours.
Saluons au passage le travail du photographe et militaire anonyme (crédit photo EMA). Les combats ont cessé avec la nuit. Les adversaires en profitant pour s'enfuir de la zone. Pas de bilan précis officiel pour l'heure. " On pense avoir détruit une partie de la colonne adverse ", commente-t-on. Détruire signifiant à la fois : tuer, blesser ou anéantir des véhicules. Ce " TIC " (troops in contact) est assez notable. Depuis décembre, Sangaris a plutôt eu affaire, dans Bangui et ailleurs à des contacts sporadiques, voire individuels. Là, il s'agissait d'une quarantaine d'hommes entrant résolument dans une logique de combat. Une affaire sérieuse à surveiller de près.
Une manœuvre de Sangaris (pas de détails opérationnels donc) a actuellement lieu pour sécuriser la zone et rétablir la sécurité. L'hôpital de Boguila avait été ainsi attaqué le 26 avril par d'anciens de la Séléka. Seize personnes avaient été tuées, dont trois membres de l'ONG Médecins sans frontières qui s'est retirée de la RCA depuis.
http://defense.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2014/05/06/la-f...
RCA: violent accrochage entre Sangaris et des rebelles à Boguila
RFI - 06/05/14 - Un accrochage s'est produit, lundi 5 mai, entre les forces françaises et un groupe armé à Boguila, dans le nord-ouest de la Centrafrique, a-t-on appris ce mardi auprès de l'état-major des forces françaises.
Une région théâtre, il y a une dizaine de jours, d'une attaque meurtrière contre un hôpital. Depuis l'attaque du 26 avril contre l'hôpital de Boguila, les autorités locales, la préfète de l'Ouham, la représentante du département au sein de Parlement de transition, réclamaient une intervention dans la région. C'est certainement ce qui a poussé l'opération Sangaris à lancer une mission de reconnaissance entre Bossangoa et Paoua, dans des zones où la force française n'était pas déployée. « Un nouveau raid meurtrier était en préparation », assure une source militaire.
Avant même d'arriver à Paoua, où les hommes de Sangaris devaient rejoindre la Misca, les Français ont été alertés. Une quarantaine de miliciens circulant en Pick-up et en motos, lourdement armés, ont été repérés descendant depuis la localité de Bémal à l'extrême Nord-Ouest, près de la frontière avec le Tchad. Bémal, c'est là où s'étaient repliés les éléments identifiés comme étant des Seleka responsables de l'attaque de Boguila, il y a 10 jours. Ce qui a fait dire à l'état-major que le groupe repéré lundi était peut-être « la bande » à l'origine des exactions rapportées ces derniers jours.
Trois heures de combats sans perte côté français Le groupe a été intercepté à l'entrée de Boguila en fin d'après-midi. Immédiatement assure l'état-major, « les miliciens ont engagé le combat. Ils ont tenté une manœuvre de débordement ». En clair, ils ont essayé d'encercler les Français. Sangaris a alors riposté avec force : tirs de mortiers, tirs de missiles antichars Milan et une frappe aérienne réalisée à partir d'un avion venant de Ndjamena. Les combats ont duré jusqu'à la tombée de la nuit.
Selon un bilan donné par les militaires français il y a eu « plusieurs morts dans les rangs des assaillants et des véhicules détruits », sans plus de précision pour le moment. Toute la nuit, les patrouilles se sont poursuivies, mais une partie du groupe de miliciens serait parvenue à s'échapper.
http://www.rfi.fr/afrique/20140506-rca-violent-accrochage-en...