(RFI ) 04/04/14
Le logiciel de solde Louvois, est en train de supprimer les primes d'opération extérieures (Opex) des militaires français engagés en Centrafrique. Depuis quelques jours, l'exaspération gagne les soldats français, et inquiète les cadres de l'armée de Terre.
Ils ne peuvent pas demander à leurs subordonnés de se consacrer à une mission délicate, alors qu'ils n'ont pas l'assurance de toucher leurs primes en temps et en heure.
Depuis quelques jours la colère monte dans les rangs des soldats français de Sangaris. Depuis qu'ils ont appris, qu'ils ne toucheraient pas les primes d'opérations extérieures avant le mois de mai, alors que la relève est arrivée en février-mars en RCA. Avec cette prime, un militaire du rang, multiplie facilement par deux son salaire de base.
A Paris, au ministère de la Défense, on rappelle que de toute façon la prime d'Opex n'est jamais versée le premier mois, mais on reconnaît qu'il y a bien un problème et on assure que tout est mis en oeuvre pour accélérer le règlement.
Une nouvelle fois, le logiciel de paye Louvois est montré du doigt. Son calculateur de solde n'a pas pris en compte l'opération Sangaris, et refuse donc de verser les primes. Un véritable casse-tête, que le ministère de la Défense tente de résoudre.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a beau l'avoir enterré, en novembre dernier, Louvois est toujours là, et pose encore de sérieux problèmes. D'ailleurs son successeur n'arrivera pas avant de longs mois. On parle même de deux ans au total, le temps de boucler le circuit administratif, en respectant le Code des marchés publics.
1500 soldats touchés
Résultat : 1500 soldats de l'opération Sangaris sont touchés à différents titres alors qu'ils sont officiellement 2000 en Centrafrique.
Le problème touche aussi les militaires qui sont revenus en France en février-mars. Mais dans l'autre sens. Eux, continuent à toucher une prime d'Opex alors qu'ils sont déjà rentrés. Ils devront par la suite rembourser le trop-perçu, au mois de mai.
« De tels dysfonctionnements minent la confiance de nos hommes dans notre institution et nuit au moral de nos troupes engagées dans une opération délicate » laisse entendre un cadre de l'armée française préférant garder l'anonymat.
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