GENEVE AFP / 04 avril 2014 12h48 - Les soldats de l'armée tchadienne ont tiré sans avoir été provoqués sur la foule à Bangui le week-end dernier, tuant au moins 30 personnes et faisant au moins 300 blessés, a indiqué vendredi l'ONU.
Dès que le convoi de l'armée nationale tchadienne a atteint la zone de marché du (quartier) PK12, ils auraient ouvert le feu sur la population sans qu'il y ait eu de provocation, a déclaré à Genève un porte-parole de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville, présentant aux médias les premiers résultats des enquêteurs des Nations unies sur l'incident.
Alors que les gens fuyaient dans la panique dans toutes les directions, les soldats ont continué à tirer de façon indiscriminée, a-t-il ajouté.
Pourquoi ont-ils commencé à tiré? Ce n'est pas clair, a-t-il indiqué, répondant à plusieurs questions des médias sur ce sujet.
Selon les premiers résultats du l'enquête, au moins 30 personnes ont été tuées et au moins 300 autres blessées, dont des enfants, des handicapés, des femmes enceintes et des personnes âgées.
Il a précisé que les soldats tchadiens impliqués étaient des membres de l'armée tchadienne, et non pas de la force africaine en Centrafrique (Misca).
Selon les informations recueillies par les enquêteurs de l'ONU, il semble que l'action des forces tchadiennes a été totalement disproportionnée, puisqu'ils ont tiré sur un marché bondé de civils non armés, a insisté M. Colville.
Le porte-parole a également estimé que le nombre de soldats tchadiens impliqués ne devait pas être très élevé et que ces individus avaient dû repartir directement dans leur pays.
Les enquêteurs de l'ONU se sont rendus sur les lieux des faits, une zone de marché, et ainsi que dans deux centres médicaux où ils ont parlé avec des blessés.
Acteur-clé de la crise centrafricaine et incontournable puissance régionale, le Tchad a claqué la porte jeudi de la Misca, dénonçant une campagne malveillante contre ses soldats, à nouveau mis en cause après avoir tué des civils le 29 février à Bangui.
Il s'agit de l'incident le plus grave impliquant des troupes étrangères en Centrafrique depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par la Séléka, une coalition à dominante musulmane appuyée par le Tchad.
Le contingent tchadien, qui avec environ 850 soldats aguerris est l'un des principaux fournisseurs de la Misca (6.000 hommes au total), va donc se retirer alors que les forces africaine et française Sangaris (2.000 soldats) réclament au contraire des renforts pour pacifier le pays, notamment en province, où l'armée française a commencé à se déployer cette semaine dans l'Est.
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