Centrafrique : la restauration de la sécurité, préalable pour la tenue des élections en février 2015
French.china.org.cn | Mis à jour le 14-03-2014
Le président de l'Autorité nationale des élections (ANE) centrafricaine Dieudonné Kombo-Yaya, peu optimiste pour la tenue des élections générales en février 2015, a déclaré jeudi à Xinhua que la restauration de la sécurité sur toute l'étendue du territoire national est un préalable pour l' organisation de ces consultations censées mettre fin à la période de transition.
La transition en Centrafrique a débuté après la chute du régime de François Bozizé le 24 mars 2013, renversé par l'ex-coalition rebelle de la Séléka conduite par Michel Djotodia, constraint lui- même à la démission de ses fonctions de président de la transition il y a deux mois par les dirigeants d'Afrique centrale et la France à cause de la persistance des violences dans le pays.
Catherine Samba-Panza, élue le 20 janvier par le Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire), conduit désormais cette transition avec un nouveau gouvernement d'union nationale dirigé par l'ex-vice-président de la Banque de développement des Etats de l'Afrique central (BDEAC) André Nzapayeke en remplacement de Nicolas Tiangaye, poussé également à la porte, jusqu'aux élections présidentielle et législatives projetées en février 2015.
Selon Dieudonné Kombo-Yaya, la situation actuelle d'insécurité reste "potentiellement explosive même dans les localités où règne un semblant de paix. Il serait suicidaire de déployer des agents électoraux dans ces localités. Nous accusons déjà du retard dans le démarrage du processus", a-t-il remarqué lors d'un entretien exclusif avec Xinhua jeudi à Bangui.
Nommée le 16 décembre, l'équipe de l'ANE n'a pas encore reçu les financements nécessaires à la mise en oeuvre de la machine électorale. "C'est pénible, honteux et gênant. On a créé une institution de cette dimension sans pour autant prévoir des moyens matériels, financiers et roulants pour son opérationnalisation", regrette le dirigeant.
"Il n'est un secret pour personne que les caisses de l'Etat sont vides. Malgré cette situation, l'Etat devra prendre ses responsabilités. Le temps presse", a-t-il ajouté.
Malgré ces difficultés, les membres de l'ANE ont sillonné en janvier onze préfectures sur les seize que compte la Centrafrique pour établir un premier état des lieux des ressources disponibles.
La transition en Centrafrique doit s'achever par l'organisation des élections en février 2015. Cependant, la préoccupation majeure demeure la restauration de la paix et de la sécurité dans ce pays frappé par une grave crise sécuritaire et humanitaire depuis plus d'un an.
Près d'un million de sa population vit toujours dans des camps des déplacés, fuyant les exactions commises soit par des ex- rebelles de la Séléka soit par des milices d'autodéfense anti- Balakas (anti-machettes).
Source: Agence de presse Xinhua