(RFI 13/03/14)
La commission chargée par le Conseil de sécurité des Nations unies d’enquêter sur les violations des droits de l'homme en Centrafrique est à Bangui. Elle a seulement deux semaines pour mener à bien sa mission, qu’elle entame par un couac : l’un des trois experts a quitté précipitamment le pays. Les raisons de ce départ restent floues.
Nommée en décembre dernier par le Conseil de sécurité, la commission chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme en République centrafricaine a un travail considérable à abattre en seulement deux semaines. Emmenés par le Camerounais Bernard Muna, 74 ans, ancien procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), les experts doivent recueillir un maximum d'informations sur les exactions et crimes les plus graves commis depuis janvier 2013. Ils en rendront ensuite compte au Conseil de sécurité, en vue d'éventuelles suites judiciaires.
Pour compiler le plus grand nombre de preuves possibles, les enquêteurs entendent rencontrer tout le monde : autorités locales, diplomates, responsables des forces militaires internationales, société civile, autorités religieuses et, même, les victimes de violences. « Nous aimerions parler aux réfugiés, à des groupes de musulmans ou des groupes de chrétiens qui ont fui la violence. Ils ont une histoire à raconter et ces histoires pourraient nous conduire à mieux décrire la situation au Conseil de sécurité », a déclaré Bernard Muna, avant d'arriver à Bangui.
Interrogations autour du départ de Jorge Castaneda
Avec les deux autres experts, la Mauritanienne Fatimata Mbaye, vice-présidente de la FIDH, et Jorge Castaneda, l'ancien ministre mexicain des Affaires étrangères, ils doivent rendre leur rapport au mois de juin. Mais la mission a commencé sur une fausse note. Arrivé mardi soir à Bangui, l'un des trois experts, Jorge Castaneda, a pris l'avion dès ce mercredi dans l'autre sens. « Il a fait un scandale quant à ses conditions d'hébergement et a décidé de repartir », a confié à RFI une source onusienne. Au sein de la commission d'experts, on indique que l'ancien ministre mexicain a du quitter la Centrafrique en urgence « pour régler un problème personnel ».