BANGUI AFP / 30 mars 2014 11h28- Au moins huit personnes ont été tuées et plusieurs blessées samedi à Bangui par des soldats tchadiens venus rapatrier leurs compatriotes fuyant les violences en Centrafrique, a-t-on appris auprès de la force africaine (Misca) dimanche.
Des soldats tchadiens venus de leur pays pour rapatrier leurs compatriotes qui désirent quitter (la Centrafrique) ont ouvert le feu sur les habitants des quartiers nord, faisant au moins huit morts et plusieurs blessés, a déclaré à l'AFP un officier de la Misca sous couvert d'anonymat. Ce bilan est encore provisoire et pourrait bien s'alourdir, a-t-il précisé.
On ignore à présent ce qui a entraîné ces tirs sur les habitants des quartiers nord. Mais nous tentons de recouper les informations pour savoir ce qui s'est exactement passé, a-t-il ajouté.
Selon une source au sein de la gendarmerie centrafricaine, les soldats tchadiens sont entrés dans la capitale en début d'après-midi, et dans leur progression, on a entendu des tirs aux environs de Gobongo, Galabadja, Foûh , des quartiers majoritairement chrétiens.
Confirmant le bilan donné par la Misca, cette source a fait état de près de 10 morts et plusieurs blessés.
Les soldats tchadiens ont tiré dans tous les sens. Les habitants des quartiers nord, pris de panique, se sont mis à fuir, provoquant ainsi une débandade généralisée dans le secteur, ont témoigné des habitants de la zone, joints par téléphone.
Des incidents surviennent régulièrement à Bangui entre d'un côté les milices anti-balaka et la population, majoritairement chrétiennes, et de l'autre les soldats tchadiens, accusés de complicité avec les ex-rebelles Séléka, majoritairement musulmans, qui avaient pris le pouvoir en mars 2013 en Centrafrique.
Le cycle infernal des tueries interreligieuses dans le pays a été déclenché par des mois d'exactions contre les chrétiens, perpétrées en toute impunité par les combattants de la Séléka.
En réaction, des milices d'autodéfense à majorité chrétienne, les anti-balaka, se sont formées. Très rapidement, elles ont attaqué sans distinction anciens rebelles et civils musulmans, à Bangui notamment, sans que la Misca et les soldats français déployés dans le pays parviennent à les en empêcher.
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