http://international.blogs.ouest-france.fr/ 07 mars 2014
"Je ne me souviens pas d'une visite de terrain aussi angoissante en huit ans de missions en tant que Haut Commissaire pour les Réfugiés". C'est en ces mots que Antonio Guterres s'exprimait hier dans une Lettre adressée au Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il y aurait selon lui environ 290 000 réfugiés au Cameroun, au Tchad et en République démocratique du Congo. De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch l’affirme tout simplement : les forces africaines et françaises déployées en RCD ne suffisent plus à endiguer la violence. Notamment les violences perpétrées par les milices anti-balaka contre les communautés musulmanes dans le Nord du pays.
« On constate aujourd'hui que des communautés musulmanes tout entières, qui vivaient en République centrafricaine depuis des générations, fuient en abandonnant leurs maisons », a déclaré Peter Bouckaert, directeur de la division Urgences à Human Rights Watch. « Les musulmans de la République centrafricaine sont plongés dans une situation insupportable et subissent d'horribles violences, sans que les forces africaines et françaises sur place soient en mesure de les protéger. ». Pour l’organisation Médecins sans Frontières estime pour sa part que cette escalade de la violence empêche le déploiement de l’aide humanitaire. Extraits de leurs communiqués, très alarmés.
Crédit photo Peter Bouckaert/Human Rights Watch : Hamila, au centre, jeune femme musulmane de 25 ans, vit sous la protection de l'Eglise catholique après l'assaut des millices anti-balaka dans lequel elle a perdu son mari et son beau-père. Ses trois enfants ont réussi à s'enfuir.