http://www.lanouvelleexpression.info/ lundi, 17 février 2014 13:57 Écrit par Edmond Kamguia K
La présidente centrafricaine a donné son soutien à la Cour pénale internationale (Cpi).
Sur la Chaîne Euronews, Catherine Samba-Panza a donné le 11 février 2014 son soutien à la Cour pénale internationale (Cpi) lors de la procédure d’enquête pour crime de guerre qui sera ouverte par la procureure gambienne de la Cpi Fatou Bensouda.
Cette dernière a récemment déclaré qu’elle allait ouvrir un examen préliminaire de la situation en République centrafricaine (Rca). Dans sa Déclaration, Fatou Bensouda souligne qu’«Au cours des derniers mois, j’ai émis un certain nombre de déclarations publiques exhortant tous les groupes impliqués dans le conflit en République centrafricaine (Rca) à cesser immédiatement les violences et je les ai avertis que les auteurs présumés de crimes atroces relevant de la compétence de la Cour pénale internationale (Cpi) pourraient être tenus responsables de ces actes à titre individuel…».
Des crimes graves relevant de la Cpi
Fatou Bensouda a affirmé que son Bureau a pris connaissance de nombreux rapports faisant état «d’actes d’une extrême brutalité commis par divers groupes et de la commission de crimes graves susceptibles de relever de la compétence de la Cpi. Les informations recueillies à propos de ces crimes présumés sont véritablement préoccupantes, tout comme les terribles souffrances des populations. Les allégations en question concernent des centaines de meurtres, des actes de viol et d’esclavage sexuel, la destruction de biens, des pillages, des actes de torture, des déplacements forcés ainsi que le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les hostilités. Dans de nombreux cas, les victimes semblent avoir été délibérément visées pour des motifs religieux». La procureure de la Cpi dit avoir décidé d’ouvrir un examen préliminaire après avoir pris connaissance de l’analyse effectuée par son Bureau des critères relatifs à la compétence de la Cour, s’agissant de la situation en Rca depuis septembre 2012.
Fatou Bensouda dit être parvenue à la conclusion que les événements en question et les graves crimes présumés commis dans ce contexte constituaient une nouvelle situation, distincte de celle déférée à la Cour par les autorités centrafricaines en décembre 2004 : «Mon Bureau va désormais concentrer son action sur la collecte et l’analyse de toutes les informations nécessaires pour déterminer s’il existe une base raisonnable pour ouvrir une enquête s’agissant de cette nouvelle situation. Mon Bureau coordonnera ses efforts avec ceux déployés par l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies en Rca…», a précisé Fatou Bensouda.
Besoin d’aide humanitaire, sécuritaire et budgétaire
La procureure de la Cpi a été claire : «La Rca étant un État partie au Statut de Rome, la Cpi est compétente en matière de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis sur le territoire ou par des ressortissants de ce pays depuis le 1er juillet 2002», a indiqué Fatou Bensouda. Favorable à l’envoi des casques bleus de l’Onu en République centrafricaine (Rca), Catherine Samba-Panza a appelé la communauté internationale à apporter de l’aide ou un appui en terme humanitaire, sécuritaire et budgétaire. Elle les a ainsi appelé à engager plus de troupes dans son pays dans le cadre des missions de sécurisation et de protection des populations civiles. Elle a réitéré ses positions habituelles sur les violences qui continuent malgré les efforts de la force française de l’Opération Sangaris et la force africaine de la Mission internationale de soutien en Centrafrique sous conduite africaine (Misca).
Dans le cadre de sa mission de conduire la transition centrafricaine jusqu'aux élections générales, Catherine Samba-Panza a mis l’accent sur la violence et indiqué que «les problèmes sont liés au fait qu’il y a encore beaucoup de membres incontrôlés sur terrain». Tout en notant «des réconciliations qui se font déjà à certains endroits du pays entre musulmans et chrétiens», Catherine Samba-Panza a montré sa détermination à aller en guerre contre tous ceux qui tuent, pillent et violent en Rca. Catherine Samba-Panza a clairement déclaré la guerre aux anti-balaka qui voudront continuer à tuer pour se venger contre les anciens rebelles de la coalition Seléka qui avait été dissoute. Surtout depuis la démission le 10 janvier dernier du président centrafricain de transition Michel Djotodia.
«Chacun devra répondre des actes qu’il a causés»
A l’issue d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) à N’Djamena, au Tchad. Mme la chef d’Etat de la Rca a été ferme dans ses propos : «Chacun devra répondre des actes qu’il a causés. Je n’ai pas à protéger des bandits de grand chemin, des politiques véreux ou des agitateurs qui ont amené ce pays dans la situation que nous connaissons en ce moment..», a précisé Catherine Samba Panza qui est également contre les courants sécessionnistes visant la partition du pays.