http://www.metronews.fr 16-01-2014 17:38
AFRIQUE - Toujours au bord du génocide, la Centrafrique a lancé jeudi le processus de désignation d'un nouveau président de transition. Drastique, le profil du poste élimine quasiment... toute la classe politique du pays.
A la recherche de la perle rare. Depuis mercredi, les membres du parlement provisoire centrafricain (CNT) se sont mis en quête d'un nouveau président de transition pour le pays. Le poste est en effet vacant depuis que Michel Djotodia a été acculé à la démission vendredi dernier. Après deux jours de tractations, les parlementaires se sont mis d'accord jeudi sur 17 critères d'éligibilité. Les candidats ont désormais deux jours pour se déclarer, avant un vote du CNT prévu lundi matin.
Si la discussion a été si compliquée, c'est que le profil du poste est drastique, éliminant notamment toute personne ayant été membre d'une rébellion ou d'une milice au cours des vingt dernières années, ainsi que tous les parlementaires… "C'est cuit pour 99% des politiciens !", relève pour metronews Thierry Vircoulon, responsable pour l'Afrique centrale d'International Crisis Group. Sur la liste, qui doit être finalisée d'ici à samedi, bon nombre de noms pourraient donc être largement inconnus.
Trouver un équilibre entre chrétiens et musulmans
Quoi qu'il en soit, l'élection du président ne signifiera pas la fin de l'imbroglio politique. Il repartira même de plus belle, souligne le spécialiste : "ensuite, il faudra désigner un Premier ministre puis un gouvernement. La vacance du pouvoir pourrait donc encore durer plusieurs semaines". Car ces discussions aborderont un autre problème crucial : l'équilibre entre chrétiens (majoritaires dans le pays) et musulmans (qui composent la rébellion Séléka).
"Il faudra rassurer la communauté musulmane", prévoit Thierry Vircoulon. Sans cela, difficile en effet d'espérer mettre fin aux tueries interreligieuses qui ensanglantent le pays depuis des mois. Or sur le terrain, le temps presse. Si Bangui connaît une accalmie - très précaire - suite à l'opération française Sangaris, le reste du pays reste livré à la violence. Tous les éléments restent réunis pour un génocide, a encore rappelé l'ONU jeudi, n'hésitant pas à faire le parallèle avec deux exemples terribles : "le Rwanda et la Bosnie".
CRITERES D’ELIGIBILITE
- Etre de Nationalité Centrafricaine
- Etre âgé(e) de 35 ans au moins.
- Avoir une propriété bâtie en République Centrafricaine
- Jouir de tous ses droits civiques et d’une bonne moralité
- Etre compétent, intègre, crédible, rigoureux, capable d’impulser une dynamique de réconciliation nationale, doté d’un leadership participatif et justifier d’une expérience dans les hautes fonctions politiques, publiques ou privées,
- N’avoir pas été privé de son droit à l’éligibilité par décision de justice,
- N’avoir pas été condamné à une peine afflictive ou infamante,
- N’avoir pas été condamné à une peine d’emprisonnement pour vols, escroquerie, abus de confiance, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption et trafic d’influence, infraction aux lois sur les mœurs et stupéfiants, infractions économiques, douanières et fiscales
- N’avoir pas été condamné par contumace,
- N’avoir pas été un failli non réhabilité dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux centrafricains, soit par un jugement rendu a l’étranger mais exécutoire en République Centrafricaine,
- Ne pas être un majeur incapable ou une personne sous curatelle,
- N’avoir pas été Chef d’Etat de Transition, Premier Ministre Chef du Gouvernement de transition, membre du Gouvernement de transition, membre du Cabinet du Chef d’Etat de Transition, membre du Cabinet du Chef du Gouvernement de transition, à compter du 17 janvier 2013
- Ne pas être membre du Bureau du Conseil National de Transition, membre du Conseil National de Transition, membre de la Cour Constitutionnelle de transition, membre du Haut Conseil de Communication de Transition, membre de l’Autorité Nationale des Elections, leader d’un parti politique, magistrat en fonction, membre des forces de défense et de sécurité,
- N’avoir pas été membre d’une Milice ou d’une rébellion armée durant les 20 dernières années,
- N’avoir pas été impliqué dans la mauvaise gestion d’un département ministériel, d’une administration, d’un office ou d’une entreprise publique en République centrafricaine.
- Etre en règle avec l’administration fiscale de la République Centrafricaine.
- Déposer sur le compte du trésor public une caution d’un montant de deux millions francs CFA, non remboursable pour ceux dont la candidature est retenue.
Pièces du dossier à fournir
- Déclaration de candidature
- Profession de foi
- Curriculum vitae
- Acte de naissance légalisé
- Certificat de Nationalité
- Certificat médical datant de moins de trois mois
- Casier judiciaire, bulletin n° 3, datant de moins de trois mois
- Titre de propriété bâtie
- Original de la quittance de la caution
DELAI DE CANDIDATUTRE
- : Vendredi 17 janvier 2014 à 09 heures.
Lieu du dépôt des dossiers de candidatures : Secrétariat général du Conseil National de Transition (contre récépissé).
- : samedi 18 janvier 2014 à 10 heures.
Examen des dossiers de candidature : samedi 18 janvier 2014 de 11 heures à 14 heures
Consultation des forces vives de la Nation :
Samedi 18 janvier 2014 : 15 heures à 17 heures
Dimanche 19 janvier 2014 : 10 heures à 14 heures
- : Hémicycle du Conseil National de Transition (CNT)
Publication de la liste des candidats : Dimanche 19 janvier 2014 à 14 heures 30 minutes
- : Lundi 20 janvier 2014 à 10 heures.
- : Hémicycle du Conseil National de Transition (CNT)