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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 00:06

 

 

 

JP Mara

 

.

 

Dans ma dernière réflexion, je m’étonnais du silence du KNK du Centre A Fric concernant les rumeurs selon lesquels » Le Franc CFA serait dévalué le 1er janvier 2012 » et à cela il n’y a pas eu de réactions. D’ailleurs à part les insultes et les dénigrements, on ne peut pas s’attendre à une réaction sur le sujet de la part d’un parti qui n’a pas la culture du débat contradictoire, même en son propre sein. Néanmoins, on peut supposer que dans ce nouveau système de parti unique, il puisse un jour émerger des voix qui acceptent de voir la vérité.

Le collègue Eugène WOPE pose clairement le problème sur son blog publié dans les journaux banguissois ces derniers jours.

 

Oui je reste surpris par le silence du KNK et de ses ténors les « Teka mo Te Gue » et les « Mo Wara mo Te Biani » de 2003 à aujourd’hui. Car malgré tout, on peut les citer dans des déclarations où on nous rabâchait les performances économiques sans égales de la République Centrafricaine depuis le 15 mars 2003.

La République Centre A Fric et ses dirigeants politiques viennent d’instaurer un parti unique en spéculant sur l’aide des pays plus développés qui sont pris à la gorge par la grave crise économique qui menace la stabilité du monde. Cette crise protéiforme comme le dit Mr Wope, a commencé les stratégies de maximisation de gains par la vente de produits qui n’existaient que sur du papier donc virtuel, pour devenir monétaire, financière, bancaire etc..

Quelle que soit la manière dont elle est apparue, et quel que soit le modèle économique, il s’agit d’un modèle financier que l’on croyait au départ très performant pour l’économie.

 

Pendant que le peuple centrafricain misait sur la capacité du KNK et de son Président, lui faisant aveuglement confiance pour ramener la paix et la prospérité, gage de développement économique en RCA, les pays riches eux avaient misé sur la performance de ce système qui les conduit aujourd’hui dans l’impasse.

 

Mais à la différence des pays développés et riches,  la République Centre A  Fric ferme la porte à l’opposition et s’attend à ce que d’autres viennent lui trouver des solutions à ses problèmes économiques. Une chose est certaine, maintenant qu’ils ont eux aussi des problèmes, les dirigeants des pays riches ont reconnu qu’il y a un problème de stratégie et qu’il faut changer le logiciel. En Grèce, en Italie et en Espagne, les gouvernements qui n’ont pas été performants ont cédé la place pour une autre alternative. Bientôt, cette alternance verra jour dans beaucoup d’autre pays. Ces dirigeants des pays concernés ont, avant de frapper à la porte d’autres pays, commencé par reconnaitre qu’il y a un problème.

 

Et pendant ce temps, que font les Africains? Ils attendent, entourés de tous ceux qu’ils s’apprêtaient à installer au pouvoir. Ils attendent que ce même Occident qui est pris à la gorge par ses propres problèmes leur apporte des solutions miracles toutes pensées.

 

C’est ainsi que de janvier 2011 à bientôt janvier 2012, se passera un an que le « Wakodro » ou encore CENTRAFRICAIN attend. Si cette population centrafricaine accordait de l’importance à la mesure du temps, elle se dirait qu’elle vient encore de passer un an soit douze mois, trois cents soixante deux jours  de sa vie sans amélioration, sans modification de ses conditions de vie bien qu’il tienne la bible entre les mains tous jours.

Mesurer le temps est synonyme de quantification de la performance, facteur utilisé par l’être humain pour mesurer sa capacité de production qui sert à noter son degré d’évolution ou encore son niveau de développement.

 

Oui, ce que les Agences de notation utilisent comme performance de production pour donner des points (triple A) aux pays qui donnaient l’argent gratuitement aux dirigeants africains, c’est leur production et ce que cette production rapporte. Alors on se demande quelle note donneront les agences à la République centrafricaine ?

 

Il faut aller chez Forbes pour voir que nous n’avons pas de note puisque nous sommes au 200ème rang mondial parmi tous les pays. Et cela ce n’est probablement pas la faute de l’opposition politique. Le comble oh mon Dieu, c’est quand un acteur éminent du régime centrafricain confirme dans les médias que le pays ne produit rien et n’exporte rien, ce constat amène bien évidement à s’interroger au sens d’être ou ne pas être de ce régime.

 

En effet, contrairement aux idées reçues, on peut œuvrer pour le bonheur de son peuple seulement et si seulement ce dernier est autorisé à se prononcer sur les résultats politiques des dirigeants au pouvoir. Donc un peuple qui ne prend pas son destin est un aveugle. Dès lors que ce peuple n’est pas vigilent sur les actes posés par les ténors du pouvoir, alors il lui arrivera toujours ce qui arrive aux aveugles.

La dévaluation d’une monnaie n’est imposée qu’à des gens qui ne se préoccupent pas du rôle de la monnaie dans le fonctionnement de leur économie.

 

Les acteurs politiques actuels ont, pendant des années, misé sur les groupes électrogènes pour justifier la non nécessité de renouveler les infrastructures de production et de distribution d’électricité. Pire, ils ont misé sur les Chinois pour leur DONNER gracieusement ces équipements.


Ils ont laissé toutes les infrastructures techniques se dégrader : Production et Distribution d’Eau potable (SODECA), Production et Distribution d’Electricité, courant fort (ENERCA), Aménagements des structures de transport de l’Information (SOCATEL, ONI), Routes et Aéroport (Transport) Ecole et Hôpitaux. Or toutes les infrastructures précitées ont été dirigées par des Ministres qui ont des milliards en RCA.

 

Alors, faut-il vraiment être étonné que le pays ne produise rien ? Faut-il être étonné que le CFA soit devenu une monnaie trop forte pour une économie qui ne produit rien ?  Il faudrait peut-être admettre l’évidence que nos dirigeants centrafricains ont vécu dans la logique des sociétés de consommation, ce mode de vie où on ne soucie pas de sa trésorerie.

Ils ne se sont jamais préoccupés de l’économie réelle et de ses structures et se trouvent subitement face au mur.

 

Mais il est encore temps : ceux qui détiennent la clé du problème peuvent s’organiser pour que la RCA soit sauvée car ils sont la solution au problème. Sans leur demander l’impossible et sans considérations qu’eux-mêmes considèrent comme superflues, il faudra qu’ils admettent maintenant que leurs soutiens mafieux vont se désolidariser d’eux et la base populaire centrafricaine sera impitoyable le moment venu. La vision néolibérale du monde est impitoyable si vous ne produisez rien et pour produire, il faut TOUT le monde et non seulement ses Femmes, Enfants, Neveux, tantes, Oncles et je ne sais quoi d’autres.

 

 

Paris le 27 Décembre 2011

Jean-Pierre MARA

Ancien Candidat à la Députation de Janvier 2011 

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 17:34

 

 

 

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RÉPONSE BIBLIQUE AU COMPATRIOTE NGARO

 

*   *   *

 

NON : DIEU N’EST POINT DU TOUT SOURD !

 

*   *   *

 

Article initial : http://centrafrique-presse.over-blog.com/article-debout-centrafrique-par-socrate-alphonse-ngaro-94509381-comments.html#anchorComment

 

Bara mo mîngi na ïrï tî Jésus, Waködörö Ngaro !

 

Tu dis dans cet appel émouvant :

 

"Nous avons invoqué le Dieu des chrétiens, il semble sourd à nos appels et pourtant les cris de ton peuple ne cessent de monter vers lui."

 

Non : le Dieu des chrétiens, qui a créé toutes choses, y compris le Centrafrique, n'est pas du tout sourd aux cris des Centrafricains en détresse incommensurable. Il a répondu, mais c'est nous qui ne voulons ni L'écouter, ni mettre en pratique Ses commandements :

 

"11  Dis–leur : Aussi vrai que je suis vivant, le Seigneur, l’Eternel, le déclare, je ne prends aucun plaisir à la mort du méchant, je désire qu’il abandonne sa conduite et qu’il vive. Détournez–vous, détournez–vous donc de votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez–vous mourir… ? » (Ézéchiel 33 : 11).

 

Il déclare tout aussi formellement :

 

« 1  Mais non : la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour sauver, et son oreille n’est pas sourde au point de ne plus vous entendre ! 2  Ce sont vos fautes qui vous séparent de votre Dieu. C’est à cause de vos péchés qu’il s’est détourné loin de vous pour ne plus vous entendre. 3  Car vos mains sont tachées de sang et vos doigts de péchés, vos lèvres disent des mensonges, votre langue susurre des paroles perfides. 4  Personne n’invoque le droit, et nul ne plaide selon la vérité. On s’appuie sur des faussetés et l’on allègue des mensonges. Ils conçoivent le mal et enfantent le crime. 5  Ils couvent des oeufs de vipère, tissent des toiles d’araignée. Qui mange de ces oeufs mourra ; de chaque oeuf couvé qui éclôt sortira un serpent. 6  Leurs toiles d’araignée ne servent pas de vêtement, et l’on ne peut pas se couvrir de ce qu’ils ont confectionné. Les oeuvres qu’ils produisent sont des oeuvres mauvaises, de leurs mains, ils commettent des actes de violence. 7  Leurs pieds courent au mal, et ils ont hâte de verser le sang innocent. Leurs pensées sont sans cesse orientées vers le mal, dévastation et destruction jalonnent leur parcours. 8  Ils ne connaissent pas le chemin de la paix, et le droit est absent des routes qu’ils empruntent. Les sentiers qu’ils se tracent sont des voies tortueuses : quiconque s’y engage ne connaît pas la paix.

9  Et c’est pourquoi le droit demeure loin de nous, et l’on ne nous rend pas justice. Nous espérions de la lumière, et c’est l’obscurité. Oui, nous espérions la clarté et nous marchons dans les ténèbres. » (Ésaïe 59 : 1 – 9).

 

 Première solution des plus vitales à la survie de notre pays : la repentance, la repentance, la repentance, suivie d'une obéissance stricte à la Loi Morale de Dieu, décideurs et citoyens lambda compris, et alors :

 

« 13 Celui qui cache ses fautes ne prospérera pas, celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » (Proverbes 28 : 13).

 

Méthode pratique de la repentance :

 

« 16  Lavez–vous donc, purifiez–vous, écartez de ma vue vos méchantes actions et cessez de faire le mal. 17  Efforcez–vous de pratiquer le bien, d’agir avec droiture, assistez l’opprimé, et défendez le droit de l’orphelin, plaidez la cause de la veuve ! 18  Venez et discutons ensemble, dit l’Eternel : si vos péchés sont rouges comme de l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que la neige. Oui, s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront aussi blancs que la laine. 19  Si vous vous décidez à m’obéir, vous mangerez les meilleurs produits du pays. 20  Mais, si vous refusez, si vous êtes rebelles, c’est l’épée qui vous mangera, l’Eternel le déclare. » (Ésaïe 1 : 16 – 20).

 

N.B. : Prendre l'avertissement de Dieu au sérieux : "l'épée" se trouve désormais sur le territoire national...

 

God bless !

 

C. MABADA-MABAYE – Pasteur

http://philadelphie-infos.over-blog.com

 

*   *   *

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 14:42

 

 

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DEBOUT CENTRAFRIQUE !


Centrafrique, c’est plusieurs fois que je t’interpelle pour te mettre debout.


Cela doit te rappeler le moment fatidique du Fils de l’Homme avec ses amis ; Il les réveilla et leur dit : « Debout et priez avec moi ». C’était l’heure cruciale de la mort, de sa mort sur la croix.

 

Centrafrique, est-ce dire que pour toi aussi l’heure du sacrifice expiatoire a sonné ? Mais sur quel autel et pour quelle cause tu es en train d’être conduite et livrée ?

 

Debout donc et prie avec moi.

 

Nous avons invoqué le Dieu des chrétiens, il semble sourd à nos appels et pourtant les cris de ton peuple ne cessent de monter vers lui. Les orphelins et les veuves qui pleurent leurs pères et leurs maris comme Rachel, inconsolable dans sa tristesse.

 

Debout donc Centrafrique et déchire le ciel de tes admonestations tout en évoquant l’esprit de tes forêts et de tes savanes, de tes eaux, de ta terre pour que naisse un Moïse plutôt qu’un libérateur galonné avec une Bible sous le bras et un fusil à la main…Un loup dans la bergerie.

 

Que du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est, tous les ancêtres se dressent contre ce calvaire insoutenable et te libèrent de l’oppression et du manteau de l’opprobre. Tout est sens dessus-dessous et le néant est désormais ton nom, toi qui est bien le cœur et l’idéal d’unité et d’intégration du continent.

 

Ô Centrafrique de Boganda et nos pères !

 

Ton avenir est confisqué et te voilà confinée dans un présent terre à terre où tes enfants croupissent dans une existence vile et rampante, proies des multiples lieux de prières, des sanctuaires de dépravation, d’intérêts égoïstes et mercantiles que Dieu lui-même a désertés.

 

Toute honte bue comme le Phénix, tu ne seras jamais anéantie, Centrafrique !

 

Et il me sera alors donné d’exulter de ta libération, de ton bonheur, de ton total épanouissement.

 

Ô Mère blessée, meurtrie, ravalée, écrasée !

 

Mais qu’ils partent bien hors de toi, ces rapaces, tes avides bourreaux !

 

Et seront jetés sur leurs pas maudits les tisons ardents de la malédiction.

 

 

Socrate Alphonse NGARO

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 18:01

 

 

 


Sylvain-Ndoutingai


Brazzaville, 19 décembre. Timide soleil d’une saison pluvieuse qui a recouvert la capitale congolaise de la grisaille. Les chauffeurs de taxi pestent contre l’absence de clients sur les routes aussi impraticables que désertes, les travaux de la 22ème session ordinaire des ministres de l’Union économique de l’Afrique Centrale a démarré depuis le 7 décembre avec les travaux du comité inter-États, et les fonctionnaires de la Communauté des États de l’Afrique centrale (CÉMAC) retiennent leur souffle. Et pour cause !


En principe, à l’issue du conseil des ministres, si tout va bien, la Commission de la  CÉMAC se sera doté d’un nouveau président (du moins en théorie puisque la décision revient aux chefs d’États) en remplacement du camerounais Antoine Ntsimi, qui s’est fait attribuer début 2011, des indemnités aux allures de solde de tout compte alors qu’on ignore quand prendra fin de son mandat. Les ministres réunis à Brazzaville devaient se mettre d’accord sur le nom de la personnalité qui prendra les reines de la commission pour les prochaines années, en vertu du principe de rotation, décidé lors du sommet de Bangui début 2010. En vertu de cette règle, la présidence de la commission de la CÉMAC doit revenir à la République Centrafricaine pour les prochaines années.

Mais rien n’est aussi simple.


Mensonges et manœuvres au sommet

 

Le processus de désignation du prochain président de la Commission de la CÉMAC qui s’annonce n’a rien d’une partie de plaisir. En cause, la rivalité entre les États membres qui ont cédé à la tentation de la préférence nationale. Chaque État évoluant dans son couloir aérien.

Antoine Ntsimi, tout d’abord. Comme l’a révélé l’hebdomadaire Jeune Afrique en mai dernier, ce dernier qui avait fait signer au président en exercice de la Conférence, Denis Sassou Nguesso, un acte additionnel prévoyant de lui verser entre autres, une indemnité pour services rendus d’un montant équivalant à 30 mois de son dernier salaire brut, fait feu de tout bois pour empêcher qu’un Centrafricain soit désigné à la tête de la commission.

 

Pour y parvenir, il use de procédés à la limite de la légalité, oscillant entre mensonges et calomnies. Selon des informations d’une source crédible, durant le dernier conseil des ministres, Antoine Ntsimi aurait déclaré que si « son pays honore encore ses cotisations dans le budget de la Cémac, c’est parce que c’est son cousin qui est le ministre des finances du Cameroun ». Autrement dit, c’est grâce à lui que le Cameroun verse sa cotisation. Ensuite, il aurait accusé François Bozizé « de toujours lui faire des appels de fonds à la moindre fêtes. Ce qui a pour conséquence de plomber le budget de l’institution s’il avait accédé à toutes les demandes du président centrafricain. En conclusion, affirme-t-il, si la présidence de la commission revenait à un ressortissant centrafricain, cela laisserait libre champ à François Bozizé qui utiliserait les fonds de la CÉMAC à sa guise ». Arguments aussi risibles que spécieux.

 

La vérité, c’est que Ntsimi a un mépris atavique pour le Centrafricain. À preuve, il a déserté son poste depuis plusieurs mois et passe le clair de son temps dans son pays natal. À charge de l’institution de lui faire parvenir les parapheurs pour la signature. Ce qui revient à payer un billet d’avion à l’un de ses nombreux parents qui truffent la CÉMAC qui doit se rendre à Yaoundé chaque mois. Pendant ce temps, la villa au loyer surfacturé que paye la CÉMAC pour lui à Bangui reste inoccupée depuis des mois.  

 

Sylvain Ndoutingai à l’offensive ?

 

Après avoir perdu la présidence de la Banque de développement des États de l’Afrique centrafricaine au nom du principe de rotation, les Centrafricains refusent de voir s’envoler la présidence de la commission de la CÉMAC. L’objectif est clair : reprendre la main.

 

Même si les arguments de droit, notamment le paiement des cotisations pour l’exercice en cours,  sont en défaveur de la République Centrafricaine, Sylvain Ndoutingaï est passé à l’offensive pour exiger que la présidence de la CÉMAC revienne à son pays. Selon nos informations, au cours du conseil des ministres de Brazzaville, à ceux qui rappelaient que pour l’exercice 2011 par exemple, la République Centrafricaine n’a versé aucun rond au budget de fonctionnement de l’institution sous régionale alors que les autres pays se sont acquittés de leurs cotisations, à raison de 12 milliards pour le Cameroun, 6 milliards payés par le Congo, 3 milliards versés respectivement par le Tchad, le Gabon et la Guinée Équatoriale, Ndoutingaï aurait opposé le principe de la solidarité entre les États de la CÉMAC.  De la part de Ndoutingaï, c’est plutôt bien joué.

 

Toujours selon la source, Sylvain Ndoutingaï se serait par ailleurs insurgé contre les propos de Ntsimi à qui il aurait demandé de « rembourser » les l’indemnités qu’il s’est fait payer au titre de solde de tout compte alors qu’il est encore en fonction et continue de toucher son salaire. « On ne touche pas des indemnités de départ tout en restant en fonction », aurait-il dit à Ntsimi. De l’avis de la source, le turbulent ministre de Bozizé se serait battu pour arracher la présidence de la Commission de la CÉMAC.

 

Mais le problème, c’est que Sylvain Ndoutingaï, instinct tribaliste oblige, aurait présenter la candidature  d’un certain… Albert Besse avec tout ce que ce nom a de fantasque, de médiocre et d’incompétence maladive.

 

Commentaires du président en exercice de la Conférence sur cette candidature : « la présidence de la Commission de la CÉMAC est trop sensible pour être confiée à un « voyou ». Ce qui aurait poussé les ministres à renvoyer la question à la prochaine cession du conseil des ministres qui se tiendra probablement en février 2012.

 

Il appartient désormais aux autorités de Bangui de mettre de côté leur proportion à voir les autres Centrafricains comme des ennemis et à vouloir coûte que coûte attribuer les postes juteux aux gbayas pur jus, pour présenter un candidat de poids. Ce n’est pas ce qui manque parmi les 4 millions de Centrafricains. Il existe en Centrafrique plein de cadres, capables de diriger la Commission de la CÉMAC, contrairement aux insinuations d’Antoine Ntsimi qui préférerait que lui succède un autre Camerounais.

 

Une chose est cependant certaine : les Centrafricains n’accepteront pas que leur échappe  la présidence de la CÉMAC comme leur a échappé bêtement, celle de la BDEAC. 

 

L’Indépendant.

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 22:09

 

 

Clément Bouté Mbamba

 

 

Monsieur Le Premier Ministre : Démissionnez !


Lettre au Premier Ministre Centrafricain


 « A ce sujet, je voudrais rappeler les propos tenus par son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, lors de son investiture le 15 mars 2011, je cite : « le gouvernement qui m’accompagnera dans ce mandat s’attèlera donc avec abnégation à traduire dans les faits les piliers du projet de société sur la base duquel j’ai été élu. Il s’agira de poursuivre la relance de l’économie nationale, la transparence dans la gestion de la chose publique, de combattre la pauvreté, la corruption, de lutter contre le chômage, de promouvoir et protéger les Droits fondamentaux de l’Homme, de donner à la République Centrafricaine l’image d’un pays où il fait mieux vivre. »


 Faustin Archange TOUADERA, Premier Ministre, 3ème discours de Politique Générale, Bangui 17 Mai 2011.


Monsieur le Premier Ministre,


Quatre années. Oui, le 22 janvier 2012 cela fera quatre ans que vous êtes à la primature, établissant de fait le record de longévité post-empire à cette fonction pour ce qui nous concerne et une marque à inscrire dans les annales de l’histoire politique de l’Afrique. Ces mille quatre cents soixante jours sont largement suffisant pour une analyse à la fois rétrospective et prospective.


Le 13 décembre 2011, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) publiait un rapport dans lequel il était écrit : « Par exemple, en juillet dernier, à Carnot, la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans était trois fois plus élevée que la mortalité des enfants du même âge dans le camp de réfugié de Dadaab au Kenya, où vivent dans des conditions extrêmes les populations qui ont fui la Somalie. A Carnot, cette crise est restée silencieuse. »


En interpellant votre Ministre de la Défense le 29 novembre de cette année, j’écrivais : « Aujourd’hui nous sommes proches du moment où le processus de notre [somalisation]  atteindra son paroxysme. »  Je dois vous l’avouer, Monsieur le Premier Ministre ma vision n’était pas à court terme mais à échéance intermédiaire, je m’étais donc trompé. Ce rapport de MSF me dément et confirme que nous sommes déjà en somalisation avancée puisque les conditions d’existence des populations centrafricaines dans certaines régions sont pires que celles des camps de réfugiés Somaliens. Placé devant cette succession de tragédies, il devient impérieux d’en identifier la cause, l’isoler et l’éradiquer.


Vos griots, ces vuvuzelas de la pensée unique, véritables cache-sexe de votre échec politique s’empresseront d’entonner la mélodie essoufflée du Knkisme avec comme refrain que d’énormes progrès ont été réalisés, que les salaires sont régulièrement payés, et qu’avec vous, la RCA n’a jamais été aussi dynamique qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais je compte sur vous, l’Enseignant, pour leur opposer la vertu de la pédagogie du concret car vous semblez vous réjouir de cette misère voulue et entretenue des masses centrafricaines et cela est à la fois dangereux et criminel.


De janvier 2008 à janvier 2012 : une tragédie permanente


Trois discours de politique générale, ils sont peu nombreux en Afrique et en RCA, les hommes et les femmes qui ont eu l’honneur d’en faire autant. Prenons les principaux axes.


Le 26 mars 2008 : 1er discours de Politique Générale


« Dans les circonstances actuelles, les objectifs prioritaires de mon Gouvernement tournent autour de quatre(4) axes que sont :

-le renforcement de la sécurité et la consolidation de la paix ;
-le renforcement de la bonne gouvernance et la promotion des Droits de l'Homme ;
-la stabilisation macroéconomique ;
-la reconstruction des infrastructures de base et la relance des secteurs productifs et sociaux. »


Le 14 mars 2009 : 2ème discours de Politique Générale

 

« A cet égard, les préoccupations majeures de mon Gouvernement, à court terme, c'est-à-dire d’ici les élections générales de 2010, seront axées sur les points suivants :

Premièrement, le renforcement de la sécurité et la consolidation de la paix ;

Deuxièmement, le renforcement de la bonne gouvernance et la promotion des Droits de l’Homme ;

Troisièmement, la stabilisation macroéconomique ;

Quatrièmement, la reconstruction des infrastructures de base et la relance des secteurs productifs et sociaux ;

Cinquièmement, la promotion du dialogue politique et social, ainsi que l’application des recommandations du DPI en vue du déroulement correct et transparent du processus électoral. »

 

17  ai 2011 : 3ème discours de Politique Générale


« Cette déclaration de politique générale est par ailleurs, structurée autour des axes stratégiques du DSPR II (2011-2015). Concrètement, les objectifs prioritaires de mon gouvernement autour de trois (3) axes :

          1. Consolidation de la Paix, Gouvernance et Etat de Droit ;

          2. Relance Economique ;

          3. Capital Humain et services Sociaux essentiels. »


Sur la base de ces engagements, peut-on affirmer si oui ou non vous avez réussi ? Notons en passant qu’en l’espace de trois discours, vos priorités à quelques variables (sémantiques) près ont toujours été les mêmes ce qui traduit un échec ou des résultats insuffisants. Analysons-les.


·        sécurité et la consolidation de la paix,


·        bonne gouvernance et la promotion des Droits de l'Homme,


·        reconstruction des infrastructures de base et la relance des secteurs productifs et sociaux, 

·        la promotion du dialogue politique et social, ainsi que l’application des recommandations du DPI en vue du déroulement correct et transparent du processus électoral,


·        Relance Economique. 

A l’heure où vous vous apprêtez à souffler sur votre 4ème bougie à la primature, aucun doute n’est autorisé : vous avez échoué.


En effet, à l'heure de cet an 4:


- notre espérance de vie est la deuxième plus faible au monde ;


- Bangui est classée 218ème ville sur 220 au monde selon le classement Mercier 2011;

- La RCA est le pire pays au monde selon le dernier classement Forbes ;


- des milliers de nos compatriotes errent çà et là au gré des intempéries dans la brousse, dans des camps de réfugiés au Tchad, au Soudan, au Cameroun et en République Démocratique du Congo à cause de l'insécurité généralisée;


- quasiment toutes les régions de notre pays à l’exception de la « République de Bangui » échappent à votre contrôle donc à votre autorité et sont livrées à des hors la loi;


- des millions de Centrafricains souffrent de la faim, ont des problèmes d'accès à l'eau potable, à l'électricité, à des soins de qualité;


- des ponts s’effondrent, la brousse recouvre les pistes, les cours d’eau s’assèchent, la déforestation s’accélère et la désertification est déjà une réalité en territoire centrafricain ;


- des centaines de milliers de jeunes Centrafricains étudient dans des conditions effroyables et des dizaines de milliers d'autres sortent du système scolaire sans réel espoir d'embauche tandis que des milliers d'autres souffrent, abandonnés par la république c’est-à-dire votre gouvernement ;


- des millions de Centrafricains souffrent du chômage, du sous-emploi et de la pauvreté ; 

- des centaines de milliers de ménages centrafricains vivent dans des conditions difficiles d'habitat, d'alimentation et d'environnement;


- des milliers de Centrafricains  qui souffrent de paludisme, du SIDA et d’autres pathologies ne peuvent être pris en charge cliniquement ;


- l'État centrafricain est privatisé au seul bénéfice d’un clan qui prospère à l’ombre de la violation des libertés les plus élémentaires des citoyens;


- les organes institutionnels de notre pays ne représentent plus que des caricatures de ce qu'ils auraient dû être à commencer par votre gouvernement. Certaines légendes urbaines affirment que vous-même, vous êtes une caricature de Premier Ministre,


- notre pays est devenu une firme privée où le pouvoir de l'État est un prétexte entre les mains de certains pour exercer, à leur guise, la brutalité, l’impunité, la prévarication constituant le fil conducteur de l'énergie qui déstructure notre histoire et vous, vous êtes l’un des managers de cette firme;


- vous avez institutionnalisé le désordre, encouragé et fait la promotion de l’illégal ;


- au nom des intérêts de votre parti, vous avez réussi à semer le chaos, la désolation et à mettre notre pays en 1ère classe dans le train de sa Somalisation.

 

Monsieur Le Premier Ministre,


Vos quatre bougies, ce sont quatre années de tragédies économique, sociale, culturelle, sanitaire, scolaire, agricole, industrielle et identitaire. Vous avez échoué et la tragédie est devenue permanente.

 

De la Colombianisation à la Somalisation

 

Monsieur Le Premier Ministre,

 

Lorsque je débarquai de ma Roumanie natale à Bangui pour la 1ère  fois en cette fin d’année 1981,  mon premier choc fut thermique. J’arrivais de Brasov, une ville où il faisait froid pour Bangui ; une ville en début de saison sèche. Après un court temps d’adaptation, j’adoptai la ville d’où mes parents sont partis et j’ai aimé la terre de mon père, de mon grand-père et de mes aïeux.

 

Pour les gens de ma génération, les enfants de l’Empire et de la République Restaurée ; le Centrafrique de cette époque était beau. Ce n’était pas le meilleur pays d’Afrique ni du monde. Il y avait des entorses à certains droits et certains équilibres n’étaient pas respectés. Mais nous vivions innocemment avec joie et par-dessus tout, nous avions un pays à l’intérieur duquel quasiment aucune entrave à la mobilité citoyenne n’était visible. Du nord au sud, de l’Est à l’Ouest, du Centre et de l’Extérieur ; chaque fille et fils de ce pays avait la possibilité d’aller et venir sans craindre de faire une rencontre désagréable qui pouvait lui coûter la vie.


Ce Centrafrique-là, celui de mon enfance et de mon adolescence, il n’existe plus. En parler aujourd’hui à ceux des générations qui sont venus une décennie après la mienne, c’est leur raconter une légende, un conte car le niveau atteint par la déchéance de notre pays est si profond qu’ils ont le sentiment que rien n’a existé de bon ou moins bon avant eux.

 

Le 23 mai 2008 (1), j’interpellais la classe politique centrafricaine en général et vous en particulier car étant le manœuvrier en chef de l’organisation du dialogue politique Inclusif en ces termes : « Les problèmes auxquels sont confrontés les masses centrafricaines ne trouveront pas un début de solutionnement lors de ce forum, car il ne sera pas la tabernacle pour la naissance du messie, il ne sera pas créateur d'emplois manufacturiers et il ne permettra pas de faire face aux crises du SIDA, de l'Education, de l'Environnement (santé, énergie, habitat...), de l'Economie, de l'Agriculture,... L’expression politique depuis la fin de la transition consensuelle est encadrée par la constitution. Tous ceux qui pensent que le régime en place agit mal n’ont qu’à s’aligner sur cette constitution pour utiliser tous les moyens légaux afin de stopper la descente aux enfers de notre pays : démission du gouvernement, dissolution de l'assemblée nationale, motion de censure au pire, démission du président de la République avec dans la foulée, nouvelles élections présidentielles... »

 

Monsieur Le Premier Ministre, vous n’avez pas saisi la justesse de cette opinion et organisé le DPI et avant cela, signé l’accord de paix global de Libreville.


Par ces deux actes politiques, vous avez « Colombianisé » la République Centrafricaine, c’est-à-dire reconnaître à des groupes de hors la loi, le droit d’exister. Trois années plus tard, vous n’avez pas le courage de reconnaître que le DPI fut du temps perdu et comme les FARC de la Colombie et le Cartel de Medellin avec Pablo Escobar, les groupes rebelles sont aujourd’hui maîtres de grandes portions de notre territoire. Vous êtes celui qui a laissé faire.

Comme si votre démission devant les rebelles ne suffisait pas, vous avez ouvert nos frontières à des sauvages comme Baba Laddé et Joseph Kony qui aujourd’hui font la loi, leurs lois dont vous venez de subir une application. Depuis la chute du général Siad Barré en 1991, l’Etat n’existe plus en Somalie. Depuis la démission de votre gouvernement l’état n’existe plus en Centrafrique. Vous préférez discuter avec des hors la loi comme Baba Laddé et brutaliser vos contradicteurs politiques. Vous préférez regarder les brigands transformer Bria en rivière de sang et mettre la pression sur les journalistes de la presse privée.

 

Vous préférez les vitrines des rues parisiennes, les voyages en 1ère classe et les missions permanentes que de vous rendre à Obo, Zemio, Bambouti, dans les camps des déplacés internes et ceux réfugiés dans les pays limitrophes. Vous préférez organiser des garden-parties de mauvais goût que de mobiliser les finances publiques pour nos sportifs et nos opérateurs culturels. Vous préférez les grosses et belles voitures, les groupes électrogènes, les griffes parisiennes et vous remettez le sort des ponts, des routes, des écoles, de la production électrique et de l’eau potable entre les mains de la providence pour les moins raisonnés d’entre vous et celle de la communauté pour ceux qui veulent afficher de la spiritualité.


Pour masquer votre échec, vous avez ouvert notre pays à toutes les armées de la sous-région et à celles d’Afrique du Sud, de l’Ouganda et des USA.

 

Monsieur le Premier Ministre,


Vous qui êtes Mathématicien, vous savez que l’histoire de cette science est marquée par des pratiquants qui ont produit pour le présent et l’avenir des théorèmes qui constituent ses fondements. Comme Politicien, que voulez-vous que l’histoire retienne de vous ? J’imagine les encyclopédies des temps à venir : Faustin Archange Touadera, l’homme qui sortit la RCA de la salle de soins intensifs pour l’emmener à la morgue.


De l’échec au père noël :


Il y a quelques jours, j’apprenais comme tous les Centrafricains la rapine dont vous fûtes victime aux portes de Bangui. Ce déplorable incident est sans aucun doute la preuve majeure de votre échec. En cette fin d’année, la providence ne pouvait pas trouver meilleur clin d’œil que celui-ci. En effet, vous n’étiez pas sur place et vous n’avez pas eu les armes des hommes de Baba Laddé braquées sur vous avec la menace de payer les 500.000Fcfa ou de leur céder quelques têtes de bœufs, ce stress, cette pression, cette panique ; vous ne l’avez pas vécu. Non, vous étiez au frais dans cette ville sans lumière et parfois sans eau courante qu’est devenue Bangui. Ils sont venu, se sont servi et sont réparti. C’est dire qu’avec vous, le n’importe comment fait cause commune avec le n’importe quoi.


Monsieur le Premier Ministre, soyons sérieux un instant.

 

Francis Laloupo disait en avril 2003 que le pire qui pouvait arriver à notre pays était que François Bozizé Yangouvonda se prenne pour un vrai chef d’état. Je le paraphrase en disant que le pire qui puisse encore nous arriver est que vous continuez à piétiner la misère centrafricaine en vous considérant comme un Premier Ministre ou comme le canal du redressement. Au regard de ces quatre années, vous n’êtes pas cet homme-là.


En effet, votre politique de saut de puces ne permettra pas de voir le bout du tunnel. Table ronde par ci, DSRP par-là, accord de partenariat à droite, intermédiaire blacklisté ou peu crédible à gauche…tous les ingrédients nécessaires pour retarder le redressement de la RCA, étape obligatoire pour remettre d’aplomb notre pays et l’inscrire durablement dans le 21ème siècle. Vous en êtes conscient, vous l’homme des chiffres car la RCA n’atteindra jamais les objectifs du Millénaire pour le Développement et vous en êtes partiellement responsable.


Cette irritation qui vous gagne au fur et à mesure que vous me lisez, c’est la voix de votre conscience, écoutez-la !


Monsieur le Premier Ministre, avec vous notre pays est devenu un cas d’école à multiple prisme : un échec politique, administratif, économique, générationnel…dont le baromètre est cette Somalisation qui prend de l’envergure.


D’ici quelques jours ce sera noël. Ceux qui croient au père noël guetteront les signes des présents que ce dernier leur apportera. L’occasion vous est fournie de panser symboliquement les plaies des Centrafricains en démissionnant : Vous ne nous manquerez pas mais vous serez notre père noël 2011 dans ce Centrafrique du KNK où les conditions de vie deviennent au fil du temps pire que celles des camps des réfugiés Somaliens.


Conclusion


Monsieur le Premier Ministre,

 

Lors de la cérémonie de sanctification de son génocide electoral, François Bozize Yangouvonda avait juré que la récréation était terminée. Vous qui êtes Enseignant, vous savez mieux que quiconque comment  est la cour à la fin de la récréation. Aidez votre pays, votre Président et votre parti à vivre la fin de sa recréation : DEMISSIONNEZ !


Vous êtes entré dans l’histoire politique de la RCA par la petite porte, celle des combines et des messes nocturnes. Vous en sortirez aussi par une petite, celle de la honte et de l’infamie éternelle. C’est ce que l’encyclopédie de l’Homo Politicus Centrafricanus  retiendra de vous.


Pour éviter cela, aidez votre Président en prouvant que Bangui peut encore diriger ce pays et que la noblesse de la politique ne s’est pas perdue dans les méandres de la rivière KNK : DEMISSIONNEZ !


La rédemption est un principe religieux difficilement applicable à la politique. Vous avez eu votre chance mais vous avez choisi de prendre votre place en 1ère classe dans le train qui vous conduit avec certains de vos contemporains dans les poubelles de l’histoire politique de la RCA.


Il y a dans la vie deux sortes de destin disait Ahmadou Kourouma. Ceux qui ouvrent  les pistes dans la grande brousse de la vie et ceux qui suivent ces pistes ouvertes. Comme Premier Ministre, vous n’avez eu aucun de ces deux destins mais vous en avez créé un 3ème : celui de ceux qui ont eu la chance d’exister.


Nous ne vous regretterons pas mais nous regretterons le temps perdu et les sacrifices inutilement consenti : DEMISSIONNEZ !(2)

 

Clément DE BOUTET-MBAMBA

 

Post-Scriptum : Bonnes fêtes de fin d’année


2011 s’en va et 2012 arrive. Cette année, le monde a connu d’énormes bouleversements dont les ondes se sont reparties sur toutes les latitudes. L’Afrique n’a pas été épargnée et notre pays la République Centrafricaine fut aussi secoué. Nonobstant la panne d’avenir qui y sévit depuis plus d’une décennie maintenant et l’état de grande pauvreté, nos populations tiennent à la vie et entretiennent la flamme de l’espérance que les jours prochains seront meilleurs que ceux d’aujourd’hui et d’hier.


C’est pourquoi je formule d’abord les vœux que lors du bilan de 2012, nous ayons un Centrafrique pacifié et en marche vers le progrès avec plus de justice et d’excellence dans un pays où les libertés matérielles et immatérielles deviendront sacrées. Un Pays où tous ceux de ma génération et des générations périphériques, qui l’ambitionnent, pourront en toute liberté prendre part à l’animation de la cité, de leur cité en agissant afin d’être clairs sur les actions et les réalités aux fins d’imaginer un avenir pour le Centrafrique et les Centrafricains afin de juguler les crises sociale ,politique, intellectuelle, économique et culturelle que nous vivons.


Ensuite que 2012 soit l’année pendant laquelle nous mettrons la maîtrise de la nature et de l’espace au profit du Centrafricain pour améliorer ses conditions d’existence, de travail et d’instruction.

Enfin que l’année 2012 soit celle durant laquelle nous ferons la guerre et mettrons un terme aux hors la loi qui ont pris le contrôle de plus de 80% de notre territoire national.

Bonnes fêtes de fin d’année.

 

N B : La démission du 1er Ministre ne signifiera pas la fin de la descente aux enfers de la RCA. Mais elle est une étape cruciale sur le chemin du redressement.

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 17:30

 

 

 

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Chronique de Jean-Baptiste Placca sur Radio France International

 

samedi 17 décembre 2011


A suffrage clair, légitimité incontestable

 

Par Jean-Baptiste Placca


17 décembre 2010. L’humiliation de trop ! Mohamed Bouazizi s’immole par le feu. Par le sacrifice d’un de ces êtres méprisés par les régimes imbus de leur toute-puissance, l’Histoire bascule. Dans le monde arabe, certes, mais c’est en Afrique !

Depuis un an, des pouvoirs réputés inébranlables se sont effondrés, comme pour rappeler aux dirigeants politiques qu’il vaut mieux s’assurer d’avoir réellement le suffrage – l’adhésion – de leurs peuples, pour espérer gouverner sans craindre d’être chassé, comme Ben Ali, arrêté, comme Moubarak ou Gbagbo, ou lynché, comme Kadhafi.

Que disent les oracles ? Les élections gagnées à la faveur d’irrégularités patentes ne vous mettent à l’abri de rien ! Les victoires remportées sur une opposition muselée ou contrainte au boycott par un dispositif grotesque de fraude ne signifient rien ! Les scores vertigineux (70%, 80%, 90%) ne sont que vanité, si les populations qui vous les accordent sont tenues par la terreur ! Les scores inférieurs à la majorité qui vous font roi, parce que vous avez décidé, subitement, un jour, de changer le mode de scrutin pour une proportionnelle de convenance, sont tout aussi vains !

C’est de légitimité que l’on vous parle ! Le vote ne peut être une formalité que l’on expédie vite, dans une impréparation visible à l’œil nu, juste pour renouveler son bail à la tête d’un Etat, pour perdurer au pouvoir. Dans l’Afrique d’aujourd’hui, les élections approximatives, avec des irrégularités que l’on minimise, comportent plus de risques que d’avantages. La meilleure assurance contre une fin humiliante ou même tragique est de s’assurer que l’on tient sa légitimité de la majorité de son peuple, et que l’on gouverne bien.

Bien sûr, il y aura toujours dans l’entourage d’un chef d’Etat (surtout en Afrique), des courtisans, pour lui faire croire qu’il a le peuple avec lui, même quand ce n’est pas le cas. Mais lorsque les choses tournent mal, les foules en colère ne pourchassent pas les courtisans et les griots. Qui se souvient de Moussa Ibrahim, éloquent porte-parole du colonel Kadhafi, qui se mentait à lui-même et a menti, jusqu’au bout, à son maître ?

L’Histoire est en marche ! En lettres de feu et de sang, Mohamed Bouazizi en a écrit les premières lignes. Les peuples arabes et africains savent, à présent, que ce sont eux qui auront le dernier mot. Ils ont beau être écrasés par les tyrans, abusés par les despotes ou floués par les margoulins, l’heure a sonné pour chaque peuple de s’écrier : « nous n’avons plus peur ! Nous ne nous laisserons plus faire ! ».

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 06:06

 

 

 

JP Mara

 

 

J’interpelle la CEI,  particulièrement  Mr Rigobert VONDO et Rodrigue Joseph MAYTE sur le motif de leur séjour prolongé en France après la mascarade d’élection dont ils ont été spécialistes en Janvier 2011 en République Centrafrique

 

 

1/RAPPEL :

 

La Commission Electorale Indépendante (CEI) comprenait trente et un membres dont le Président était Joseph BINGUIMALE,  aidé par  Rigobert VONDO et Rodrigue Joseph MAYTE. Mais on sont-ils passés ces trois ?

Doté d’un budget 2 milliards de Francs CFA, la CEI avait pour une démarche stratégique de cafouillage, notamment trainer longtemps « les élections ne doivent techniquement se tenir dans le délai » le temps d’organiser la fraude. Ainsi  les dates furent d’abord fixées arbitrairement au 16 mai 2010. On se rappellera de quelques déclarations du porte-parole de la CEI Rigobert Vondo. Dans la même logique, Bozizé limogea les ministres Cyriaque Gonda chargé du DDR et Elie Ouéfio ministre de l'Administration du Territoire, qui avait en charge la préparation des élections, en collaboration avec la CEI et annula les deux décrets des 2 et 25 mars 2010 portant découpage des circonscriptions électorales. L'opposition exprima son scepticisme, soutenue par la communauté internationale, les bailleurs de fonds,  les Nations unies ainsi que l'opposition en raison de la situation sécuritaire et du retard pris dans la préparation des élections. Mais tout cela s’avéra peine perdue car il ne fallait pas entraver la marche de la tricherie. Le Mercredi 20 octobre 2010  Bozizé convoqua sans en fixer l’ordre du jour toutes les forces vives de la nation centrafricaine, la commission électorale, le corps diplomatique, les bailleurs internationaux et les partis d’opposition au Palais de la Renaissance pour une grande messe. N’ayant pas apprécié l’interpellation en pleine séance par l’opposant Bedounga, Bozizé donna l’ordre à sa sécurité rapprochée de faire sortir ce dernier de la salle. Il traita sa garde par la suite de tous les noms pour n’avoir pas simplement abattu « l’emmerdeur » Joseph Bendounga.

 

Tout était orchestré par Bozizé pour rejeter sur la communauté internationale (surtout M. Samzun  et Mme Zewde Sahle Work) la responsabilité des ses échecs si d’aventure il perdait les élections. Mais c’est surtout lors de cette rencontre que Bozié annonça les mesures arrêtées par VONDO, MAYTE et NGOUANDJIKA : Le vote sera manuel donc pas informatisé et basé sur le découpage électoral de 2005. La Communauté Internationale n’a pas osé remettre en cause cette décision, sachant que Bozizé était déterminé et qu’ils ne pouvaient plus le contrarié. Pendant tout ce temps, Bozizé évita soigneusement de parler du rapport de l’audit qui a été effectué sur la scabreuse gestion de la CEI.

 

2/LE TRAVAIL DE TERRAIN

 

Pendant qu’Elie WEFIO se débattait avec les Préfets, Sous préfets, Les Chefs de Brigades, les Maires et Chefs de Villages pour verrouiller le déroulement la réussite des élections dans les provinces, des déclaration pleuvaient à Bangui.  Rigobert Vondo déclara par exemple que « le problème de report, nous faisons tout à la CEI, pour qu’on en parle plus,  ce mot là n’existe pas pour la Commission Electorale Indépendante ».

 

3/ELECTIONS :

 

Nous sommes le 23 janvier : 1,8 million d’électeurs centrafricains (pour 4,8 millions d’habitants) sont appelés aux urnes pour choisir un président parmi cinq candidats et élire 105 députés.

Un homme râblé, au costume beige constellé de taches, entre dans un bureau de vote. Il n’a pas de carte d’électeur, et tend à l’assesseur - toujours unique - un petit bout de papier. En lettres manuscrites au stylo bille, son identité est déclinée sur le document intitulé « récépissé ». Il porte le numéro 139. Le président du bureau le considère comme valable. Mais le registre comporte deux numéros 139. L’électeur pourra néanmoins voter, puisque son nom figure face à l’un des deux 139.

Les listes manuscrites censées permettre aux électeurs de trouver le numéro de leur bureau de vote ne sont pas affichées. D’après la CEI, le scrutin devait prendre fin à 16 h 00. Mais à 16 h 40, une foule bruyante remplit encore la cour. On joue des coudes et on crie pour se faire une place dans la file d’attente. « Les listes ne sont pas affichées, vous trouvez ça normal Madame  »,

 

C’était le résultat travail des Rigobert VONDO, Rodrigue MAYTE, Elie WEFIO et tant d’autres à la CEI.

 

4/DEPOUILLEMENT A LA BOUGIE

 

Dans un centre sans électricité il est 18h et il fait déjà sombre. Dans ce pays sans électricité, les électeurs attendaient car il y avait encore beaucoup d’urnes à dépouiller.

Joseph Rodrigue MAYTE, président de la sous commission dépouillement « les opérations du dépouillement ont pris un retard à cause de ces préalables de l’opposition ».

 

Résultat des Présidentielles : « Le président Bozizé a été plébiscité par le peuple centrafricain pour un bon travail bâti depuis 7 ans, date du sursaut patriotique », s’était félicité Fidèle Gouandjika, porte-parole du gouvernement et ministre du Développement rural, ajoutant encore ceci : « C’est la victoire du peuple centrafricain, la victoire de la démocratie ». Démocratie vous avez dit ? Démocratie à la Roumaine ou à la Soviétique alors avec un parti unique.

 

A l'annonce des résultats des législatives qui se déroulaient en même temps, n'a fait qu'ajouter de l'huile sur le feu : le KNK (Kwa Na Kwa, soit « le travail rien que le travail » en langue sangö), parti présidentiel, est gagnant à 90%. Cela aussi, c’était le résultat du travail de MAYTE et VONDO.

 

Pourtant, la mission d'observation de l'Organisation internationale de la francophonie, déployée dans les bureaux de vote, avait relevé « toutes sortes de difficultés et de dysfonctionnements », selon son responsable, l'ancien président du Burundi Pierre Buyoya.

 

« Dictature familiale »

 

L’opposition politique réunie dans le Collectif des Forces pour le Changement déposa alors  un recours en annulation devant le Conseil mais n’obtint pas gain de cause. Elle se contentera d’exiger l’annulation et la reprise des élections en créant un front dont le slogan est symbolique FARE 2011.  Cette décision va provoquer l’ire de Bozizé qui a pris cela comme un crime de lèse-majesté.

 

 

5/PRESQQUE UN AN MOIS APRES, INTERPELLATION DE VONDO ET MAYTE

 

Le discours de Bozizé à l’occasion du 1er décembre 2011 est un aveu d’impuissance devant le manque de politique concrète dans la résolutions des problèmes socio-économiques de  notre pays, surtout en ce qui concerne la question sécuritaire en rapport avec Baba Laddé, Joseph Kony et l’échec du DDR.

 

Depuis ces élections, on peut se poser plusieurs questions dont :

 

A-Ou êtes-vous passés Mr VONDO et Mr MAYTE ? Officiellement, Vous êtes en France pour des raisons de santé. Mais peut-on vous rendre visite si vous êtes malades ? Nous sommes ici dans  le pays ou les dirigeants ne truquent pas les élections et ou les citoyens se soucient de l’Etat de leur concitoyens.

 

B-Pourquoi Rigobert Vondo le Président du PUP qui aurait tellement voulu être nommé le Porte Parole du KNK se tait ? Votre silence vaut t-il son pesant d’Or ?

 

C-Monsieur VONDO, Monsieur MAYTE, pouvez-vous nous sortir le Procès Verbal des Elections législatives de quelques circonscriptions par exemple ceux de ma circonscription MALA  ou du 4eme arrondissement de Bangui ?

 

D-Par ailleurs, que dit le KNK sur les rumeurs de dévaluation du CFA ? Puisqu’il n’y a plus d’opposition à l’Assemblée Nationale, n’est-on pas en droit d’attendre une politique économique qui permette de résoudre tout le problème de paiement de salaires, de pauvreté, d’infrastructure, etc en RCA, Théoriquement aucun Centrafricain de devrait plus mourir de faim puisque les Ministres Centrafricains sont des milliardaires ?

 

Je suis surpris du silence du KNK du Centre A Fric concernant les rumeurs selon lesquelles » Le Franc CFA sera dévalué le 1er janvier 2012.

 

Jean-Pierre MARA


Ancien Candidat à la Députation de Janvier 2011

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 00:21

 

 

logo MSF

 

 

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OH ! CENTRAFRIQUE...

 

Dans un ultime appel à l'aide au bénéfice du Centrafrique, Médecins Sans Frontières fait un bilan accablant et sans complaisance de l'état de santé dans ce pays au bord du gouffre. C'est une sonnette d'alarme tirée pour réveiller les consciences, avant qu'il ne soit trop tard. Ce réveil des consciences n'est pas seulement adressé aux habituels bailleurs de fonds courant souvent au secours du malade Centrafrique, mais il est aussi un appel adressé au peuple centrafricain, dans la prise en main de sa propre survie.

 

Si entre autres choses importantes MSF se permet de dire sans ambiguïté que « Si le gouvernement maîtrise la situation à Bangui et dans les préfectures voisines, il n’exerce aucun contrôle sur une grande partie du pays, où règne l’impunité. Sans aide extérieure, le système de santé ne fonctionnerait tout simplement pas. » c'est pour montrer aux yeux de chacun l'impuissance et l'incapacité du gouvernement à assumer les responsabilités élémentaires, mais fondamentales, qui sont les siennes.

 

Par ailleurs, MSF ajoute : « …de nombreuses tentatives d'aide au pays ont été durement entravées, sinon empêchées par la corruption et le manque de capacité. Observés à différents niveaux, des dysfonctionnements empêchent toute forme de service médical, y compris la distribution de médicaments, la qualité des soins et l'obligation de rendre des comptes pour le système, et rendent difficile toute aide internationale. »

 

Au vu de ces éléments relevés par MSF, il apparaît très clairement que parmi les causes de la détérioration des conditions de santé en Centrafrique, l'impuissance, l'incapacité du gouvernement et les dysfonctionnements des services publics occupent une place prépondérante.

 

Dans un pays où la gouvernance est une affaire de famille, l'on ne peut guère s'étonner devant un tel constat. Et il n'y a qu'en Centrafrique qu'on ne s'étonne plus de rien, car l'irrationnel est devenu rationnel. C'est pourquoi,

 

-        Sans le moindre scrupule, le Président de la République élève son rejeton au grade de colonel, en fait son ministre de la Défense, en ignorant royalement qu'un soldat, aussi aguerri fût-il, ne fait pas forcément un bon ministre de la Défense. Mais ici, les liens du sang obligent.

-        Sans le moindre scrupule, le Président de la République fait de son neveu, fidèle compagnon de rébellion, ministre des mines puis ministre des Finances, en dépit de son ignorance et de ses incompétences notoires. Les liens du sang obligent encore.

-        Sans le moindre scrupule, le Président de la République nomme au poste de Premier Ministre, une silhouette, un cliché dont on ignore l'image réelle. Les liens du sang n'y sont pour rien, mais une autre raison explique cette nomination.

-        Sans le moindre scrupule, le Président de la République marche sur les cadavres de ses opposants, empêche ceux qui vivent encore d'exprimer leurs inquiétudes et met en place une Assemblée Nationale composée d'hommes muets car aux ordres. Ici, ce n'est plus une affaire de famille car ici,  la Constitution est devenue le tapis rouge sur lequel on marche pour entrer au Palais.

 

Alors, quand vous avez un ministre de la Défense qui porte des « rangers » plus grands que ses pieds, vous aurez beaucoup de mal à avancer. Vous aurez beaucoup de peine à assurer la défense de votre territoire car votre ministre passera son temps à s'occuper de ses chaussures.

 

Vous ne pouvez pas être étonné de savoir que votre ministre des Finances, qui a un parcours sinueux et douteux, n'aura pas la confiance des interlocuteurs censés discuter avec lui et ne pourra obtenir son visa à temps pour se rendre dans les lieux où se prennent les grandes décisions. C'est dire tout simplement qu'il ne mérite pas de s'asseoir à la même table que ces éminents interlocuteurs.

 

Si votre Gouvernement, à travers son Tout Premier Ministre, n'est pas capable de présenter on programme, de faire le bilan de ses activités en expliquant les réussites et les échecs de ces mêmes activités, on peut applaudir MSF, pour le travail qu'il fait à la place de ce gouvernement.

 

L'Assemblée Nationale, dont la fonction n'est pas seulement de voter les lois, devait comprendre qu'elle doit aussi contrôler l'action gouvernementale car le vote du budget suppose aussi son contrôle. Ainsi, elle doit savoir que les ministres ont le devoir de lui rendre compte de leurs activités. C'est dire que lorsque des rebelles étrangers pénètrent sur le sol de Centrafrique et y font des exactions, l'Assemblée doit demander des explications au Ministre de la Défense, si ce n'est au Premier Ministre, qui ne doit pas s'y dérober. C'est dire que lorsqu'un Ministre déclare que « les caisses sont vides », l'Assemblée doit s'enquérir auprès du Ministre des Finances.

 

Quand un Premier Ministre reste muet face aux grandes difficultés que rencontre son pays et si le Président lui-même « roupille » sur ses deux oreilles, ou s'agite un peu, c'est qu'il y a problème. Et le peuple doit savoir ce qui se passe.

 

Et ce qui se passe, c'est tout simplement l'incapacité du régime, son aveu d'impuissance qui se révèle dans tous les domaines, chaque jour.

 

Le Ministre de la Défense  ou plus précisément l'homme chargé de surveiller l'Armée et dont la mission n'est pas de protéger le territoire, n'a le regard que sur le petit groupe d'hommes sous sa responsabilité. Lui-même sait de quoi il est responsable, et beaucoup de centrafricains aussi le savent. Ils le savent quand ils voient les Généraux de l'Armée sillonner les rues de Bangui avec des véhicules blindés intouchables et frappés des étoiles de leur grade, comme s'ils célébraient l'invasion de la LRA et des troupes de BABA LADDE dans un territoire sans Armée. Ils le savent quand ils sont eux-mêmes braqués par des hommes en uniforme, dont ils ignorent le corps. Ils le savent quand ils vont à l'hôpital voir les corps de leurs parents tués lors des embuscades tendues par des voleurs de grand chemin.

 

Le Ministre des Finances sait pourquoi il est là et n'attend que son heure. Ce n'est pas sans raison qu'il s'est permis  de demander à la population de Berbérati, où il s'est présenté comme candidat usurpateur, d'attendre plus tard pour célébrer le 1er Décembre, fête nationale qui pourtant doit être célébrée le même jour, par tous les centrafricains. Lui seul peut se le permettre, vu la cécité et la défaillance du souverain. Si la mortalité infantile ronge avec acuité la région de la « Haute-Sangha », nous préférons encore l'histoire à la réalité d'aujourd'hui, pour s'étendre inexorablement à d'autres régions du pays, à qui le doit-on, si ce n'est à l'ancien ministre des Mines aujourd'hui ministre des Finances.

 

En démantelant les maisons d'achat de diamants pour accaparer l'exclusivité de l'achat de ces pierres précieuses, n'a-t-il pas mis au désœuvrement ces acteurs inlassables qui permettaient aux paysans d'avoir des ressources pour vivre honorablement ? De là à penser que 'il l'a fait, non pas seulement pour la simple raison de s'enrichir tout seul, mais pour mettre en même temps ces populations de Berbérati, Carnot et Nola dans l'état de misère qu'elles connaissent aujourd'hui et qu'elles doivent partager avec les autres populations centrafricaines, il n'y a pas deux pas à faire. N'DOUTIGAÏ, en se présentant comme candidat à la députation à Berbérati n'a pas mieux fait que d'insulter les gens de cette région qu'il « croyait » représenter, mais il a en même temps montré qu'il pouvait disposer de leurs vies ( car pour lui, elles n'ont personne pour parler à leur place) et ce qui leur arrive aujourd'hui n'est nullement surprenant.

 

Dans un avion où l'on ne sait plus s'il y a un pilote ou qui est le pilote, il ne reste aux passagers plus qu'à s'alarmer. Et s'alarmer, c'est voir le danger en face et tout faire pour l'éviter.

 

Le Centrafrique ne mérite pas d'aller à la catastrophe, c'est pourquoi les centrafricains doivent prendre leurs responsabilités car l'heure est grave. Nos enfants meurent par manque de soins. Nos enfants meurent parce que nos dirigeants sont dépassés et impuissants. L'heure est à l'action, l'indifférence face à la catastrophe que vivent nos populations est une caution portée au régime actuel.

 

Trop c'est trop ! Ne soyons donc pas indifférents à la disparition imméritée des nôtres, car si d'autres peuvent s'émouvoir de nos misères, il nous appartient, nous en premier,  de chercher à en trouver les remèdes.

 

Merci MSF, de pleurer nos morts, si ce n'est notre propre MORT !

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 01:45

 

 

Boz ballon

 

 

QUAND LES « FOUS » AURONT HONTE

 

 

« Le fou est celui qui a tout perdu, sauf la raison », avait avisé un prestigieux sage. Un autre sage, non moins célèbre, avait prédit, lui, qu'une « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Et la ruine de l'âme, si ce n'est pas la mort, n'est rien d'autre que la folie. Ainsi, nos deux sages se rejoignent sur le thème de la folie, en empruntant des voies différentes.

 

Si dans le cas du premier, le fou a tout perdu sauf la raison dont il continue de jouir, il est un pays, pardon pour le terme, il est un « empire » où cette prescription s'entendrait mieux si dictée sous les termes suivants : «  Le fou est celui qui a tout gagné, sauf la honte. »

 

Dans cet empire, berceau de tous les paradoxes, un empire situé au cœur du continent africain, il ne faut pas être sain(t) pour tout gagner. Et tout gagner, c'est être le dernier de la classe et, par un de ces hasards qui bouleversent  à la surprise générale l'ordre établi, se voir propulser dans les hautes sphères de l'autorité.

 

Tout gagner, c'est partir de rien, sortir de la hutte de torchis parentale et se retrouver très vite propriétaire de la plus luxueuse villa du village.

 

Tout gagner c'est avoir une arme à la ceinture et ne pas être capable  de défendre sa maison, suite à la charge d'une bête sauvage, une bête qui n'est rien d'autre qu'un groupuscule de bandits étrangers et armés, venus semer la terreur dans votre propre demeure.

 

Tout gagner, c'est se contenter de voir une pauvre sœur, pour ne pas dire une pauvre mère, se faire assassiner gratuitement, pour avoir voulu prendre la route et chercher à donner à manger à sa famille, la voir perdre sa vie parce que rien n'a été fait pour anéantir les bandits qui l'ont tuée et qui rôdaient depuis quelque temps déjà dans les parages.

 

Tout gagner c'est  voir l'avenir de « l'empire », cet avenir qu'est la jeunesse, mourir inexorablement de faim et offrir au monde, les images de cadavres ambulants, sans le moindre cas de conscience.

 

Tout gagner, c'est aussi la nature qui vous surprend et vous réveille de votre sommeil,  en déversant  sur votre village, une pluie diluvienne qui emporte tous vos ponts et vous isole.

 

Tout gagner, c'est aussi se contenter du paiement d'un maigre salaire, et ne plus oser regarder le moribond qui gémit au bord de la route ou tout juste dans la maison voisine, pour la simple raison que le calvaire qu'il vit n'est pas le vôtre,  et qu'il n'y a lieu ni de compatir, ni de s'alarmer.

 

Tout gagner, c'est enfin, même si la liste est interminable, se voir pousser des ailes parce qu'un cortège de gueux et d'oiseaux intéressés vous applaudissent, et s'enthousiasment de vous voir devenir fou.

 

Et dans ce « royaume » où l'on a tout gagné, l'on a gagné l'autisme car l'on n'entend plus rien et, ne pouvant rien entendre, les reproches et les insultes dirigés contre vous ne peuvent faire naître en vous, la plus petite parcelle de honte qu'éprouverait une âme sensible.

 

L'on a gagné la cécité car,  la misère autour étant devenue invisible à tout regard,  l'on ne peut avoir honte de cette misère.

 

L'on a gagné la déraison du fait qu'on se voit investi de tous les pouvoirs, en l'occurrence celui de tout savoir, ce qui fait qu'on n'a pas honte des hallucinations qu'on peut avoir et des âneries qu'on peut pondre et étaler çà et là.

 

Et dans cet « empire » où le fou a tout gagné sauf la honte, il lui reste véritablement à tout gagner, y compris la honte. Alors, il aura effectivement tout gagné et pourra se flatter d'être un homme « normal ».

 

Car la honte, aussi péjorative qu'elle puisse paraître,  n'est pas moins un élément positif dans le comportement de l'être humain. Avoir honte, c'est prendre conscience d'un état de fait. C'est aussi juger. Et juger est un exercice de l'esprit, une preuve que cet esprit est sain et capable d'analyses et de réactions appropriées.

 

Et tout ce qu'on peut souhaiter, c'est que les princes de « l'empire » éprouvent la honte devant les images et la dure réalité de ce que vivent les enfants, les femmes, les malades et les personnes âgées, bref, les fragiles parmi les plus fragiles de ce pays qu'ils prétendent administrer.

 

La coupe de la honte étant pleine, il est temps de la vider et d'ouvrir un nouvel horizon, un horizon prometteur pour ce pays, qu'on n'aurait jamais osé qualifier de « pauvre » et qui ne mérite nullement le sort qu'on lui impose.

 

C'est dire donc que quand les fous auront honte, ils gagneront la raison qu'ils n'auraient pas dû perdre.

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Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 03:07

 

 

 

Olivier Gabirault

 

 

       ABSENCE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE A  LA 3è EDITION DU TOURNOI DE FOOTBALL DE L’UNIFFAC (UNON DES FEDERATIONS DE FOOTBALL DE L’AFRIQUE CENTRALE


 

L’équipe de football catégorie « cadets » de la République Centrafricaine avait fait l’exploit de gagner la deuxième édition de la coupe de l’UNIFFAC (Union des Fédérations de Football de l’Afrique Centrale) en 2009. 


    La République Centrafricaine, détentrice de cette coupe et devant défendre son titre à l’occasion de la 3è édition du tournoi qui vient de se dérouler à NDJAMENA du 4 au 11 décembre 2011, y est absente faute de moyens financiers.


  Il est tout à fait choquant de constater que pour une somme qui n’atteint  même pas 16 000 euros (10 Millions CFA) sollicitée à ce sujet par la Fédération centrafricaine de Football, l’Etat ne soit pas en mesure d’y faire face alors que des fonds publics sortent abusivement du Trésor à d’autres fins. Cette attitude des autorités centrafricaines qui ne prend pas en compte l’image ainsi que l’avenir du pays, brise à la fois un espoir naissant et décourage l’effort, la volonté de cette génération montante qui serait même disposée à se rendre à NDJAMENA par la route pour défendre son titre.                                                                                                                                                 

 

La victoire des cadets centrafricains qui a donné pourtant de l’espoir à notre football aurait du être encouragée pour sa consolidation, grâce à une bonne préparation par des rencontres internationales amicales en prévision de ce tournoi et pour d’autres compétitions.                                                                                                                          

 

Il convient de rappeler que les nations dont le football a évolué ont d’abord mis le prix nécessaire pour former des pépinières de joueurs (minimes, cadets, juniors), pour multiplier des rencontres internationales amicales pour les aguerrir avant d’obtenir par la suite de bons résultats. En Centrafrique, les autorités aiment seulement la gloire née de la victoire des sportifs sans l’effort nécessaire  qu’il faut pour la préparer.                                              

 Le pays regorge de grands talents qui ne se révèlent pas suffisamment faute de moyens et de conditions indispensables à leur éclosion véritable.                                                                          

 

Nos sportifs qui n’ont rien à envier notamment à ceux de la sous-région, sont confrontés constamment d’une part aux conditions de préparation, et d’autre part à l’incertitude qui plane en permanence sur leurs déplacements dans le cadre des compétitions internationales pour lesquelles l’Etat a pourtant pris des engagements. L’absence ou l’insuffisance de la préparation et l’incertitude du déplacement brisent constamment la motivation, le moral des joueurs, ce qui aboutit nécessairement à leur stagnation.                                                                                              

 

Le football ne pourra jamais évoluer en Centrafrique sans une attention particulière de l’Etat par le financement de la préparation des joueurs sur le plan local et international. Avant les compétitions officielles, les erreurs, les faiblesses se corrigent grâce à des rencontres internationales amicales qui permettent également de mieux connaître les autres  adversaires.                                                                                                                                               

 La Fédération quant à elle, doit se fixer des objectifs clairs à atteindre même graduellement dans des compétions, grâce aux moyens attendus bien évidemment de l’Etat, le sport étant l’un des meilleurs vecteurs diplomatiques  d’un pays peu connu sur la scène internationale comme la République Centrafricaine.


Chaque Bureau Fédéral a certes sa politique. Mais il ne lui serait pas inutile de s’inspirer de certaines expériences positives antérieures. Dans ce cadre, il convient de rappeler qu’en 1984, parallèlement à un travail de reconstruction du football, le Bureau Fédéral de l’époque s’était fixé entre autres, deux objectifs. Le premier était, à deux mois de la Coupe de l’UDEAC1984 (aujourd’hui CEMAC), de mettre en place une équipe nationale (absente huit ans auparavant) mais avec l’objectif de se placer  parmi les trois meilleures du tournoi.

 

Malgré la jeunesse  de l’équipe (deux mois d’âge seulement), cet objectif qui a été notifié préalablement au gouvernement de l’époque, inquiet de la perspective d’une humiliation du pays, a été réalisé. En effet, non seulement la République Centrafricaine a battu les autres pays pour se classer juste après les finalistes qui étaient le Cameroun et le Congo, mais son équipe a gagné la coupe du fairplay et le Président de sa Fédération a été désigné Commissaire de Match de la finale du tournoi. Le deuxième objectif toujours dans le cadre du relèvement du niveau de cette discipline consistait à ne perdre aucun match à domicile.  Ce pari avait également été tenu, nos équipes ayant soit fait match nul, soit remporté la victoire, la plus célèbre étant contre l’Egypte à BANGUI en 1986.


C’est seulement par la conjugaison de la volonté de gagner au niveau de l’Etat,  accompagnée de moyens nécessaires, surtout à temps, et de celle de la fédération qui doit se fixer des objectifs clairs à atteindre grâce à des préparations adéquates, que le football pourrait faire la gloire du pays et mieux le faire connaître à l’extérieur. 

Une fois de plus, le fait pour la République Centrafricaine de ne pas participer à une compétition parce que l’Etat est incapable de sortir 10 Millions CFA est une image politiquement catastrophique pour notre pays.


Paris le 12 décembre 2011

 


Olivier GABIRAULT, ancien Président de l’Union des Fédérations de Football de l’Afrique Centrale, ancien Président de la Fédération Centrafricaine de Football (1984-1986).

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