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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 22:10

 

 

 

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PARIS (AFP) - 12.09.2011 10:45 - La fracassante sortie de Robert Bourgi accusant la présidence Chirac d'avoir été inondée d'argent occulte africain a suscité lundi une onde de choc et bien des interrogations: si ce système a existé, a-t-il commencé avant 1995 et s'est-il poursuivi après 2005 ?

La fracassante sortie de Robert Bourgi accusant la présidence Chirac d'avoir été inondée d'argent occulte africain a suscité lundi une onde de choc et bien des interrogations: si ce système a existé, a-t-il commencé avant 1995 et s'est-il poursuivi après 2005 ?

Sorti de l'ombre par une interview fleuve au Journal du Dimanche, l'avocat franco-libanais, contre lequel des plaintes en justice ont été annoncées par Jacques Chirac et Dominique de Villepin, s'est démené lundi sur les radios (Europe 1, RFI, RMC), multipliant les détails croustillants sur ce qu'il appelle le "côté obscur de la Françafrique".

Une face sombre qu'il dit avoir prise en charge après la mort en 1997 de son "maître" Jacques Foccart, père fondateur, sous de Gaulle, de ce système de relations troubles maintenues entre Paris et ses anciennes colonies africaines.

Se qualifiant de "repenti", terme à connotation tant religieuse que mafieuse, l'avocat de 66 ans a évalué à "20 millions de dollars" les sommes qu'il a personnellement remises au président Chirac et à celui qui fut son secrétaire général à l'Elysée.

Outre les billets, sa besace était pleine de cadeaux, raconte-t-il, notamment pour le grand amateur d'épopée napoléonienne qu'est M. de Villepin. "Bustes de l'empereur, pièces rares qui concernent l'empereur..."

"Il y a deux ans, il me semble que Dominique de Villepin a fait procéder à une vente", a dit l'avocat.

Il admet n'avoir aucune preuve de ses accusations: "Dans ce domaine-là, il n'y a aucune trace".

M. Bourgi a étendu son réquisitoire aux prédécesseurs de Jacques Chirac, "Pompidou, Giscard d'Estaing, Mitterrand".

Accusations réfutées pour ce dernier avec prudence par Laurent Fabius. M. Mitterrand a-t-il touché de l'argent africain ? "A ma connaissance, non", a répondu son ancien Premier ministre socialiste.

Jugeant que tout cela "pue", Manuel Valls, candidat à la primaire PS, veut une enquête parlementaire sur "cette relation très particulière entre le pouvoir des gens de droite - mais ça a touché aussi la gauche il y a quelques années - et l'Afrique".

Alors que M. Bourgi s'emploie à exonérer l'actuel locataire de l'Elysée, qui lui a remis la Légion d'honneur en septembre 2007, de ces circuits d'argent occulte, M. Fabius a fait observer que Claude Guéant avait admis des conversations sur les financements chiraquiens entre l'avocat et Nicolas Sarkozy.

Un proche de M. Sarkozy, qui prend ses distances avec Bourgi, a assuré à l'AFP que cet avocat n'avait "jamais été conseiller officiel du président" et "traitait surtout avec Guéant plus qu'avec le président". Pour ce proche, M. Bourgi "apparaît plus motivé par sa rupture avec Villepin qu'autre chose".

L'ex-chiraquien Jean-François Probst conteste cette version. "Bourgi s'est dépensé sans compter pour Sarkozy auprès de nombreux chefs d'Etats africains lors de la présidentielle de 2007", a-t-il accusé dans Le Parisien. Il "a refait un deal avec Omar Bongo, qui lui aurait donné - dit-on - 1 milliard de francs CFA" (environ 1,5 million d'euros), a encore dit M. Probst, grand habitué, comme M. Bourgi, des capitales africaines.

Autre question soulevée par la confession de l'avocat: pourquoi parler aujourd'hui après des décennies dans l'ombre ? D'autant plus surprenant, relève son confrère du barreau l'ancien ministre UMP Patrick Devedjian, qu'en dévoilant ainsi les turpitudes auxquelles il dit avoir participé, M. Bourgi s'expose à des sanctions pénales.

Serait-ce, comme accuse M. de Villepin, pour torpiller sa future candidature ? Mais était-ce nécessaire pour barrer la route à ce candidat "qui n'a pas beaucoup d'espérance" ? s'interroge M. Devedjian.

M. Bourgi a sa propre explication: il a vu "trop de choses ignobles" et veut désormais "une France propre".

© 2011 AFP

 

L’argent de la Françafrique aurait aussi financé Nicolas Sarkozy


(Rue 89 12/09/2011)



 

(De nos archives) Jacques Chirac et Dominique de Villepin vont porter plainte pour diffamation contre l'avocat Robert Bourgi qui raconte dans Le JDD avoir convoyé des dizaines de millions d'euros provenant des régimes africains pour financer les campagnes de Jacques Chirac.

Le 29 décembre dernier, des câbles révélés par WikiLeaks parlaient de 28 millions d'euros détournés par Omar Bongo pour financer les activités politiques de Jacques Chirac mais aussi de Nicolas Sarkozy.

(La présidence gabonaise a fait savoir « ne pas être concernée » par les déclarations de l'avocat français. « Notre présidence date de 2009, on répond des faits à partir de là », a dit un proche d'Ali Bongo, l'actuel président du Gabon et successeur de son père Omar Bongo.)

Selon le quotidien espagnol El País qui publie ce mercredi soir plusieurs notes diplomatiques américaines, près de 28 millions d'euros auraient été détournés de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) par le président gabonais Omar Bongo. Cet argent aurait profité à des partis politiques français, et plus précisément à Nicolas Sarkozy.

Au début du mois de juin 2009, alors qu'un juge parisien venait d'admettre la plainte déposée contre Bongo par Transparency International, l'autocrate gabonais s'éteignait dans une clinique de Barcelone.

Quatre jours après la mort du dictateur, soit le 12 juin 2009, un haut fonctionnaire de la BEAC se confiait à un diplomate de l'ambassade américaine de Yaoundé, au Cameroun (siège de la Banque). Selon lui :

« Les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy. »

« La meilleure manière de voler de l'argent à une banque »

L'argent aurait profité « aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à [l'ancien président français Jacques] Chirac mais aussi Sarkozy. Bongo était le président africain préféré de la France », indiquent les câbles.

Des informations en ce sens circulent depuis des années. Dans « Affaires africaines », le journaliste Pierre Péan racontait déjà comment Omar Bongo avait financé, en 1981, les campagnes de Valéry Giscard d'Estaing et de François Mitterrand.

Le document confidentiel remis par l'ambassadrice américaine au Cameroun Janet Garvey à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton décrit en détail « la meilleure manière de voler une banque » africaine, contrôlée par le clan du président gabonais.

La BEAC regroupe les réserves des Etats membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale :

•le Gabon (qui en désigne le gouverneur),

 •le Cameroun (où est situé le siège),

 •la République du Congo,

 •la République centrafricaine,

 •le Tchad,

•la Guinée Equatoriale.

L'ambassade, pas en mesure de vérifier l'accusation

Selon le câble datant de juillet 2009, le gouverneur de la BEAC, le Gabonais Philibert Andzembe, avait placé en secret 500 millions d'euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société générale.

Un audit de la BEAC a été mené et aurait révélé des malversations encore plus larges et plus audacieuses, liées à la hiérarchie des officiels gabonais.

« L'enquête interne a montré que 36 millions de dollars [environ 28 millions d'euros, ndlr] ont été détournés via des chèques à des hauts responsables du Gabon. »

« Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds », conclut le télégramme signé de l'ambassadrice Janet Garvey.

Le président Omar Bongo est mort à la clinique Quiron de Barcelone, le 8 juin 2009, après 42 ans de règne sans partage sur un petit pays riche en pétrole. Son fils Ali l'a remplacé à la tête du pays en août de la même année.


Par Blandine Grosjean | Rue89 | 11/09/2011

© Copyright Rue 89

 

Fonds occultes: « Rien ne s’est arrêté avec Sarkozy » selon Probst


(ConnectionIvoirienne.net 12/09/2011)

Spécialiste reconnu de l’Afrique, Jean-François Probst a longtemps été collaborateur de Jacques Chirac au RPR et à la mairie de Paris avant de prendre ses distances et de devenir consultant international. Dans une interview au «Parisien» – «Aujourd’hui en France», il dresse un portrait peu flatteur de Robert Bourgi et des pratiques de la Françafrique.

J’ai connu Robert Bourgi avec Jérôme Monod à Grand Bassam en Côte d’Ivoire en 1982. C’était déjà un opportuniste et un affairiste », souligne Jean-François Probst, qui — en excellent connaisseur des nombreux réseaux de ce qu’on a appelé la Françafrique — a la dent dure à l’encontre de cet avocat d’affaires qui « a intrigué toute sa vie et a voulu se faire passer pour le successeur de Jacques Foccart, qui pourtant le détestait ». Toutes ces révélations supposées mélangent, selon lui, « des tas de choses vraies, des invraisemblances et des mensonges ». Elles « ne sont dictées, explique-t-il, que par la mythomanie et une soif de vengeance à l’encontre de Jacques Chirac, mais surtout de Dominique de Villepin, avec lequel il règle ses comptes à la veille du verdict dans l’affaire Clearstream ».

« La grande erreur de Villepin, tellement désireux de devenir le chef de la Françafrique, c’est de s’être appuyé sur Bourgi, dont il croyait se faire un ami. Puis Villepin a compris un jour que tout cela sentait le soufre et a dit à Bourgi : Il ne faut plus qu’on se voit. Vexé, Bourgi en a fait une maladie, a traversé la rue — pour passer de l’Elysée à la Place Beauvau — pour se jeter dans les bras de Nicolas Sarkozy qui était alors ministre de l’Intérieur et qui lui a dit : Viens chez moi. »

Toutefois, toutes ces pratiques de « valises de billets » entre l’Afrique et la France se sont-elles arrêtées avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée en 2007, comme le laisse entendre Bourgi? « Ce n’est pas crédible. C’est même le plus gros mensonge de sa vie. Rien ne s’est arrêté avec Sarkozy, qui avait pourtant prôné la rupture », réplique aussitôt Probst. Il rappelle que « Bourgi s’est dépensé sans compter pour Sarkozy auprès de nombreux chefs d’Etat africains lors de la présidentielle de 2007 » et que ce dernier « a filé à Libreville dès juillet 2007 et refait un deal avec Omar Bongo, qui lui aurait donné — dit-on — 1 milliard de francs CFA (NDLR : 1,5 M€) ». Le président gabonais, aujourd’hui décédé, « a utilisé Bourgi », assure Probst en rappelant une évidence : « Omar Bongo était un réaliste, pas un philanthrope. Certes, il arrosait tout le monde dans les campagnes électorales, mais il voulait surtout jouer le bon cheval. »

« Tout cela a existé. Le dernier interlocuteur de Bourgi à l’Elysée, c’était Claude Guéant, alors secrétaire général de la présidence », précise Probst, bien qu’il reconnaisse qu’« à l’Elysée comme au Quai d’Orsay, depuis le retour d’Alain Juppé, Bourgi est aujourd’hui persona non grata ». En effet, dit-il, « Bourgi a commencé à déplaire après le deuxième grand voyage de Sarkozy en Afrique — qui l’avait mené de Kinshasa à Brazzaville et Niamey en mars 2009 —, puis il a été écarté en douceur sous une montagne de fleurs et de couronnes. Sarkozy l’avait d’ailleurs décoré de la Légion d’honneur à l’Elysée dès septembre 2007. » Avant de conclure sans hésitation : « Après l’avoir pressé comme un citron, Sarkozy et Guéant vont le jeter… S’il a fait tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a dit, il mérite la prison! »


Le Parisien


Mis en ligne par Connectionivoirienne.net La Rédaction · 12 septembre, 2011 a 12:44 PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO FANUCCHI

© Copyright ConnectionIvoirienne.ne

 

Chirac, De Villepin et Sarkozy accusés d’avoir reçu des fonds occultes africains: La droite française au cœur du scandale


(Liberté 12/09/2011)

 

L’avocat français d'origine libanaise Robert Bourgi décrit avec force détails des remises de fonds d'Afrique, d'un montant “incalculable”, à des hommes forts de la droite française, notamment Chirac et De Villepin, mais épargnant Sarkozy, lequel est accusé par un ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac d’en avoir lui aussi largement bénéficié.

Au fur et à mesure que l’élection présidentielle française, prévue en mai 2012, approche, des scandales secouent la classe politique de l’Hexagone. Après la gauche, qui a été ébranlée par l’affaire Dominique Strauss-Kahn, c’est au tour de la droite d’être ciblée avec les révélations de l'avocat d'origine libanaise Robert Bourgi, 66 ans, et celles de l’ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse.

Dans ses déclarations parues dans l’édition d’hier, du “Journal du Dimanche”, il décrit avec un grand luxe de détails des remises de fonds d'Afrique, s’élevant à un montant “incalculable”, qu'il aurait opérées personnellement auprès de l'ex-président et l'ex-Premier ministre français entre 1997 et 2005. S’il a pris le soin d’exonérer l’actuel chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, ce dernier est impliqué dans l’affaire par un ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse. Celui-ci accuse Robert Bourgi d'en avoir également apporté à Nicolas Sarkozy, dans un livre de Pierre Péan à paraître cette semaine. En effet, alors que Robert Bourgi, qui est devenu un conseiller influent de Nicolas Sarkozy sur l'Afrique après avoir œuvré dans l'entourage de Jacques Chirac et Dominique de Villepin, affirme que “ni Omar Bongo ni aucun autre chef d'Etat africain, par mon intermédiaire, n'a remis d'argent ni à Nicolas Sarkozy ni à Claude Guéant”, son plus proche collaborateur, l'ex-Monsieur Afrique de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse, affirme dans un entretien accordé en février 2011 à Pierre Péan et reproduit dans son livre “La République des mallettes” que quand “il semblait évident qu'il y aurait deux candidats à droite (ndlr: pour la présidentielle de 2007 lorsque Dominique de Villepin, alors Premier ministre, et Nicolas Sarkozy étaient en concurrence), Robert Bourgi estima qu'il était temps de tendre la sébile pour les deux”. Il précise que Robert Bourgi “obtient de Denis Sassou Nguesso et d'Omar Bongo (ndlr: les présidents congolais et gabonais) des sommes conséquentes”, sans donner de détail sur les montants des fonds allégués ni sur leur utilisation.

Poursuivant, il ajoutera que quand il rentre à Paris, “Dominique de Villepin est à terre, après l'échec retentissant du CPE en avril 2006”, et “tout logiquement, Bourgi estime que désormais la route est dégagée pour Sarkozy. Villepin est cuit... Et au lieu de distribuer une mallette à chacun, il n'en fait qu'une, plus grosse, et la dépose aux pieds du ministre de l'Intérieur” de l'époque, Nicolas Sarkozy, affirme Michel de Bonnecorse. Il argumentera son accusation en soulignant que “le retour sur investissement a été immédiat après l'élection de Nicolas Sarkozy : Bongo a été un des tout premiers, sinon le premier chef d'Etat appelé par le nouveau président” après son élection, poursuit le diplomate.

Par ailleurs, le président gabonais “Bongo obtint alors un prêt pour l'Etat gabonais de 40 millions que Jacques Chirac lui refusait”. Ceci étant, Dominique de Villepin a qualifié hier d'“indignes” et “mensongères” les accusations de financement occulte des campagnes de Jacques Chirac, assurant que “tout cela n'est pas un hasard”. “Ces allégations sont mensongères et indignes”, a déclaré sur la télévision publique France 3 l'ancien Premier ministre. “On voit l'acharnement, la volonté de salir la présidence de Jacques Chirac”, déclare celui qui fut son secrétaire général à l'Elysée, son ministre et son Premier ministre. Saisissant au vol l’opportunité, François Hollande, candidat à la primaire socialiste en vue de la présidentielle de 2012, a demandé hier l'ouverture “d'une procédure judiciaire”. “Je demande que le garde des Sceaux puisse demander au parquet d'ouvrir immédiatement une procédure judiciaire, parce qu'on doit savoir ce qui s'est passé pendant toutes ces années, parce que ce sont de graves infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales et peut-être même davantage”, a déclaré l'ancien patron du parti socialiste sur la chaîne privée Canal +.


Par : Merzak Tigrine

© Copyright Liberté

 

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Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 23:27

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L’avocat Robert Bourgi, successeur de Jacques Foccart, révèle vingt-cinq ans de pratiques occultes sous Chirac. Pour la première fois, un homme avoue des financements occultes en provenance d’Afrique.

 

Pourquoi prendre la parole aujourd’hui?

 

Avant toute chose, je veux dire que je parle en mon nom personnel, je ne suis mandaté par personne. Pierre Péan, que je connais depuis vingt ans, est venu me voir pour son enquête sur Alexandre Djouhri et, de fil en aiguille, nous avons un peu parlé de quelqu’un que je connais bien, Dominique de Villepin. Depuis quelques jours, j’observe, je lis et j’entends les commentaires de ce dernier sur l’enquête de Pierre Péan. Trop, c’est trop. À 66 ans, j’en ai assez des donneurs de leçon et des leçons de morale… J’ai décidé de jeter à terre ma tunique de Nessus, cet habit qui me porte malheur et que je n’ai jamais mérité.

 

Dans le livre de Pierre Péan, vous racontez comment Villepin vous a déçu…

 

J’ai travaillé avec Dominique pendant des années. Nous avons été très proches, comme on peut être proche d’un ami, de quelqu’un que l’on connaît intimement. Et puis, fin 2005, brutalement, il m’a chassé. Oui, il m’a déçu. N’est pas de Gaulle qui veut. L’entendre donner des leçons, lui que je connais de l’intérieur, m’exaspère.

 

À quand remonte votre première rencontre?

 

En mars 1997, le jour de l’enterrement de mon maître, Jacques Foccart, Dominique de Villepin m’appelle et me dit qu’il m’attend le soir même dans son bureau. Ce soir-là, à l’Elysée, il y a Jacques Chirac. Le président me demande de reprendre le flambeau avec Villepin… Et souhaite que je l’initie à ce que nous faisions avec le "Doyen", comme j’appelais Foccart.

 

C’est-à-dire?

 

Pendant trente ans, Jacques Foccart a été en charge, entre autres choses, des transferts de fonds entre les chefs d’État africains et Jacques Chirac. Moi-même, j’ai participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris.

 

«Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs» Directement?

 

Oui, bien sûr. C’était toujours le soir. "Il y a du lourd?" demandait Chirac quand j’entrais dans le bureau. Il m’installait sur un des grands fauteuils bleus et me proposait toujours une bière. Moi qui n’aime pas la bière, je m’y suis mis. Il prenait le sac et se dirigeait vers le meuble vitré au fond de son bureau et rangeait lui-même les liasses. Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions. Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L’argent venait du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C’était en 1995. Il m’avait confié 10 millions de francs que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac. En rentrant, le "Doyen" m’avait dit que cela s’était passé "en présence de Villepinte", c’est comme cela qu’il appelait Villepin. Foccart ne l’a jamais apprécié… Et c’était réciproque.

 

Pourquoi?

 

En 1995, Juppé et Villepin se sont opposés à ce que Foccart occupe le bureau du 2, rue de l’Élysée, qui était son bureau mythique du temps de De Gaulle et Pompidou. Le "Doyen" en avait été très amer. Il avait continué à apporter les fonds, mais il avait été humilié.

 

À combien évaluez-vous les remises d’argent de Foccart venant d’Afrique?

 

Incalculable! À ma connaissance, il n’y avait pas de comptabilité. Plusieurs dizaines de millions de francs par an. Davantage pendant les périodes électorales.

 

Jacques Chirac, accusé par Jean- Claude Méry dans sa fameuse cassette d’avoir vu une remise de 5 millions de francs, a toujours démenti tout cela…

 

Je sais ce que je dis. Je sais ce que j’ai fait.

 

«À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé "la marche à suivre» Que faites-vous donc à partir de 1997, à la mort de Foccart, avec Dominique de Villepin?

 

Je l’ai présenté aux chefs d’État africains. Au début, ils se sont étonnés de devoir traiter avec Villepin, qui avait déjà son discours officiel sur la "moralisation"… Je leur ai dit que c’était une décision du "Grand", autrement dit de Chirac. Je dois dire que Villepin s’y est bien pris avec eux. Que le courant est bien passé. Il a su y faire… Il m’appelait "camarade" et s’est mis à m’offrir du whisky pur malt de 1963.

 

Et les remises de valises ont continué?

 

Elles n’ont jamais cessé. À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé "la marche à suivre". Il s’est même inquiété. C’est sa nature d’être méfiant. Je devais me présenter à l’Élysée sous le nom de "M. Chambertin", une de ses trouvailles. Pas question de laisser de traces de mon nom. Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d’État africains - Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso(Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) - ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002.

 

Alors que ces fonds en liquide ne figurent sur aucun compte officiel, que les fonds secrets avaient été supprimés par Lionel Jospin, que l’affaire Elf avait mis en lumière les fortunes occultes des chefs d’État africains…

 

C’est l’exacte vérité. Un exemple qui ne s’invente pas, celui des djembés (des tambours africains). Un soir, j’étais à Ouagadougou avec le président Blaise Compaoré. Je devais ramener pour Chirac et Villepin 3 millions de dollars. Compaoré a eu l’idée, "connaissant Villepin comme un homme de l’art", a-t-il dit, de cacher l’argent dans quatre djembés. Une fois à Paris, je les ai chargés dans ma voiture jusqu’à l’Élysée. C’est la seule fois où j’ai pu me garer dans la cour d’honneur! C’était un dimanche soir et je suis venu avec un émissaire burkinabais, Salif Diallo, alors ministre de l’Agriculture. Je revois Villepin, sa secrétaire, Nadine Izard, qui était dans toutes les confidences, prendre chacun un djembé, devant les gendarmes de faction… Les tams-tams étaient bourrés de dollars. Une fois dans son bureau, Villepin a dit : "Blaise déconne, c’est encore des petites coupures!"

 

«Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël» Comment écoulait-il ces fonds? Pierre Péan a demandé à Éric Woerth, trésorier de la campagne de 2002, qui n’a jamais eu vent de ces espèces…

 

Je ne sais pas ce que Chirac et Villepin en faisaient. C’est leur problème.

 

Vous dites que Laurent Gbagbo aussi a financé la campagne de Jacques Chirac en 2002…

 

Oui. Il m’avait demandé combien donnait Omar Bongo, et j’avais dit 3 millions de dollars. Laurent Gbagbo m’a dit : "On donnera pareil alors." Il est venu à Paris avec l’argent. Nous nous sommes retrouvés dans sa suite du Plaza Athénée. Nous ne savions pas où mettre les billets. J’ai eu l’idée de les emballer dans une affiche publicitaire d’Austin Cooper. Et je suis allé remettre le tout à Villepin, à l’Élysée, en compagnie d’Eugène Allou, alors directeur du protocole de Laurent Gbagbo. Devant nous, Villepin a soigneusement déplié l’affiche avant de prendre les billets. Quand on sait comment le même Villepin a ensuite traité Gbagbo, cela peut donner à réfléchir…

 

Jacques Chirac était-il au courant de toutes les remises d’espèces?

 

Bien sûr, tant que Villepin était en poste à l’Élysée. Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël. En général, un déjeuner était organisé avec Jacques Chirac pour le donateur africain, et ensuite, la remise de fonds avait lieu dans le bureau du secrétaire général. Une fois, j’étais en retard. Bongo, qui m’appelait "fiston" et que j’appelais "papa", m’avait demandé de passer à 14h 45. Nadine, la secrétaire de Villepin, est venue me chercher en bas et m’a fait passer par les sous-sols de l’Élysée. J’avais un gros sac de sport contenant l’argent et qui me faisait mal au dos tellement il était lourd. Bongo et Chirac étaient confortablement assis dans le bureau du secrétaire général de l’Élysée. Je les ai salués, et je suis allé placer le sac derrière le canapé. Tout le monde savait ce qu’il contenait. Ce jour-là, j’ai pensé au Général, et j’ai eu honte.

 

«Dominique est quelqu’un de double» Après la réélection de 2002, Villepin a quitté l’Élysée pour le ministère des Affaires étrangères. Avec qui traitiez-vous?

 

Toujours avec lui. Cela a continué quand il est passé au Quai d’Orsay, à l’Intérieur, et aussi quand il était à Matignon. Place Beauvau, un nouveau "donateur", le président de Guinée équatoriale Obiang NGuéma, a voulu participer. J’ai organisé un déjeuner au ministère de l’Intérieur, en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade et son fils Karim, au cours duquel Obiang NGuéma a remis à Villepin une mallette contenant un million et demi d’euros. Parfois, Dominique sortait directement l’argent devant nous, même si je venais accompagné d’un Africain, et, sans gêne, il rangeait les liasses dans ses tiroirs. Pour l’anecdote, je lui laissais parfois la mallette sans qu’il l’ouvre en lui donnant le code de la serrure… Une autre fois, lorsqu’il était à Matignon, Villepin s’impatientait parce que l’ambassadeur du Gabon était en retard. Il est finalement arrivé tout essoufflé avec un sac contenant 2 millions d’euros. "C’est lourd", disait-il… en frôlant l’infarctus.

 

À cette époque, en pleine affaire Clearstream, Dominique de Villepin a toujours évoqué les consignes présidentielles de "moralisation de la vie publique"…

 

Oui, en public, il a toujours eu ce discours. Dominique est quelqu’un de double. Un individu à deux faces. Pendant toute la période Clearstream, à plusieurs reprises, il était euphorique. "On va bourrer le nabot", disait-il en parlant de Nicolas Sarkozy. Il était certain, pendant des mois, que l’affaire Clearstream allait tuer politiquement son rival. Au total, après qu’il eut quitté l’Élysée, j’estime avoir remis à Villepin, en direct, une dizaine de millions de dollars. Et, outre cet argent liquide, je lui ai remis des "cadeaux"…

 

Quel genre? 

 

Je me souviens d’un bâton du maréchal d’Empire, qui lui avait été offert par Mobutu. Bongo et Gbagbo lui ont aussi offert de superbes masques africains. Bongo lui a offert des livres rares, des manuscrits de Napoléon… Chirac a reçu des cadeaux splendides, aussi. Je me souviens d’une montre Piaget offerte par Bongo, qui devait réunir environ deux cents diamants. Un objet splendide, mais difficilement portable en France…

 

Comment savez-vous cela?

 

J’avais accès au gestionnaire du compte parisien d’Omar Bongo, et il m’est arrivé d’aider certaines personnes proches de Dominique, qui en avaient besoin. Avec "papa", nous avions un code: entre nous, nous appelions Villepin "Mamadou", parce qu’autrefois un secrétaire général du président gabonais se prénommait ainsi. Il me suffisait de dire : "Papa, 'Mamadou' a besoin de quelque chose." Et Omar Bongo me disait de faire le nécessaire.

 

«Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy» Vous disiez que les remises d’espèces ont continué quand Villepin était à Matignon...

 

Bien sûr. Les présidents africains avaient dans la tête que Villepin allait préparer la présidentielle. Omar Bongo, place Beauvau, lui avait dit : "Dominique, entends-toi avec Nicolas." Et Villepin lui avait ri au nez et lui avait répondu : "J’irai à Matignon, puis à l’Élysée." Il avait un sentiment de toute-puissance à cette époque. Je me souviens d’un jour, au Quai d’Orsay, où sa secrétaire m’appelle en urgence. "Camarade, un double whisky aujourd’hui, la ration John Wayne", me lance Dominique dans son bureau. Il avait quelque chose à me dire : "Aujourd’hui, j’ai atteint l’âge du général de Gaulle le jour de l’appel du 18 juin, j’ai 49 ans, Robert! Je serai l’homme du recours!" Il a prononcé plusieurs fois cette phrase – "Je serai l’homme du recours" – en imitant la voix du Général. En rentrant chez moi, j’ai dit à ma femme qu’il y avait peut-être un problème…

 

Comment cela s’est-il arrêté et pourquoi?

 

Fin 2005, la dernière semaine de septembre. Nadine, sa secrétaire, m’appelle selon le code : "Nous allons acheter des fleurs." Cela voulait dire que l’on se retrouve devant le Monceau Fleurs du boulevard des Invalides. Elle venait me chercher en voiture pour m’amener à Matignon. Ce jour-là, elle m’a fait entrer par l’arrière et m’a laissé dans le pavillon de musique. Villepin m’a fait attendre une demi-heure. J’ai tout de suite eu l’intuition qu’il y avait un problème.

 

Que s’est-il passé?

 

Il est arrivé et a lancé un drôle de "Alors, camarade, ça va?", avant de m’expliquer : "L’argent de Sassou, de Bongo, de tous les Africains, sent le soufre. C’est fini", a-t-il poursuivi… Je me souviens de sa phrase : "Si un juge d’instruction vous interroge, vous met un doigt dans le cul, cela va mal finir." Il parle exactement comme cela. Je l’ai bien regardé. Je lui ai dit qu’il m’emmerdait et je suis parti en serrant la mâchoire. Il m’a couru après en disant "camarade, camarade!", m’a rappelé cinq ou six fois dans les jours qui ont suivi. J’avais décidé que ce n’était plus mon problème. Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy.

 

Comment cela?

 

Nicolas Sarkozy m’a écouté, je lui ai raconté tout ce que je vous raconte aujourd’hui. Même lui, il m’a paru étonné. Je l’entends encore me demander : "Mais qu’est-ce qu’ils ont fait de tout cet argent, Robert ?" Il m’a dit aussi : "Ils t’ont humilié comme ils m’ont humilié, mais ne t’inquiète pas, on les aura." Je l’ai revu la semaine suivante. Nicolas Sarkozy m’a dit : "Robert, là où je suis, tu es chez toi", et m’a demandé de travailler pour lui, mais sans le système de financement par "valises".

 

«L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années» Les financements africains auraient-ils cessé pour la campagne de 2007? Difficile à croire… D’autant que Sarkozy, à peine élu, s’est rendu au Gabon et a annulé une partie de la dette gabonaise… 

 

Je dis ce que je sais. Ni Omar Bongo ni aucun autre chef d’État africain, par mon intermédiaire, n’a remis d’argent ni à Nicolas Sarkozy ni à Claude Guéant.

 

Vous étiez proche de Laurent Gbagbo, vous n’avez pas été invité à l’intronisation d’Alassane Ouattara…

 

Laurent Gbagbo est un ami de trente ans. Il m’a raccroché au nez la dernière fois que je l’ai appelé. J’étais dans le bureau de Claude Guéant et c’était dans les derniers jours avant sa destitution… Il ne voulait plus prendre ni Sarkozy ni Obama au téléphone. Il ne voulait rien entendre et m’a dit : "C’est la dernière fois que je te parle." Par la suite, tout le monde le sait, Alain Juppé m’a fait enlever de la liste des invités pour l’intronisation de Ouattara.

 

Vous en voulez à Alain Juppé…

 

Lui aussi me fait sourire quand je l’entends donner des leçons de morale. Je vais finir par cette histoire qui remonte à 1981. Alain Juppé a pris la tête du Club 89, un cercle de réflexion de chiraquiens qui s’est installé dans de superbes locaux de l’avenue Montaigne. C’est moi qui ai signé le bail du loyer, qui était de 50.000 francs mensuels, une somme pour l’époque. D’ailleurs, le téléphone du 45, avenue Montaigne était à mon nom! L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années, entre 1981 et 1992. Les espèces du président gabonais ont fait vivre les permanents pendant des années… Le secrétaire général du Club 89, Alain Juppé, ne pouvait pas l’ignorer. Je sais qu’aujourd’hui tout le monde a la mémoire qui flanche. Moi, pas encore.

 

Laurent Valdiguié - Le Journal du Dimanche  11 septembre 2011

 

 

 

Le Sénégal réfute les accusations sur les fonds occultes à Jacques Chirac

DAKAR AFP / 11 septembre 2011 21h11- Le porte-parole de la présidence sénégalais a qualifié dimanche de faux et archi-faux les propos de l'avocat franco-libanais Robert Bourgi, conseiller officieux pour l'Afrique du président français Nicolas Sarkozy, qui a fait état de financements occultes d'Africains à l'ex-président français Jacques Chirac.

Je voudrais démentir de la manière la plus formelle ces affirmations de Robert Bourgi, a déclaré à l'AFP Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole et ministre à la présidence.

Dans un entretien diffusé dimanche par Le Journal du Dimanche (JDD, français), Me Bourgi a décrit des remises de fonds par valises émanant de chefs d'Etat africains qu'il aurait réalisées entre 1997 et 2005 auprès de l'ancien président français Jacques Chirac et de celui qui fut son secrétaire général et Premier ministre, Dominique de Villepin.

Il a notamment évoqué des versements effectués à l'approche de la campagne présidentielle de 2002. Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d'Etat africains - Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) - ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002, a-t-il affirmé.

Tout ce qu'il a dit, en tout cas en ce qui concerne le Sénégal, c'est faux, archi-faux, totalement faux, dénué de tout fondement, a réagi Serigne Mbacké Ndiaye, en mettant en doute la parole de cet avocat franco-libanais, réputé pilier de la Françafrique.

Comme toute l'opinion, je me demande ce que vaut maintenant la parole de Robert Bourgi. Et deuxièmement, je me demande qu'est-ce qui le fait courir, a dit Serigne Mbacké Ndiaye, promettant une réaction plus détaillée dans un communiqué dans les prochaines heures.

En juillet, Robert Bourgi avait créé la polémique au Sénégal en accusant Karim Wade, fils et ministre du président Abdoulaye Wade, d'avoir demandé fin juin l'intervention de l'armée française lors de manifestations contre les coupures d'électricités ayant tourné à l'émeute à Dakar.

L'avocat avait alors déclaré, lors de plusieurs entretiens à des médias français et sénégalais, avoir été réveillé dans la nuit du 27 au 28 juin par Karim Wade qui lui demandait d'appeler les plus hautes autorités françaises pour une intervention de l'armée française dans la capitale sénégalaise lors de ces violentes manifestations.

Les propos de Bourgi sont faux et dénués de tout fondement (...) ce sont des élucubrations, avait réagi Karim Wade.

Les déclarations de l'avocat français avaient également été démenties par la présidence sénégalaise.

En revanche, l'ex-numéro 2 du régime du président déchu Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire a abondé dans le sens de M. Bourgi, en affirmant dimanche à l'AFP que quelque trois millions d'euros avaient bien été transférés d'Abidjan à Paris pour financer la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002.

Cet ancien proche de Gbagbo, Mamadou Koulibaly, est actuel président de l'Assemblée nationale ivoirienne.


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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 23:09

 

 

 

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PARIS - AFP / 27 août 2011 06h22 - L'intervention de la France en Libye est un investissement sur l'avenir, a estimé vendredi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, dans un entretien au quotidien Aujourd'hui en France/Le Parisien.

Quand on m'interroge sur le coût de l'opération - le ministère de la Défense parle de 1 million d'euros par jour - je fais remarquer que c'est aussi un investissement sur l'avenir, a-t-il déclaré.

Selon lui, les ressources du pays ont été confisquées par Kadhafi qui a accumulé les stocks d'or. Cet argent doit servir au développement de la Libye. Une Libye prospère sera un facteur d'équilibre pour la région, a affirmé Alain Juppé.

Interrogé sur les origines de l'intervention de la France dans le conflit, le ministre des Affaires étrangères a reconnu qu'on nous a reproché du retard à l'allumage lorsque que se sont déclarées les manifestations du Printemps arabe.

Il est vrai que, pendant longtemps, nous nous sommes un peu laissé intoxiquer par ceux qui disaient que les régimes autoritaires sont le meilleur rempart contre l'extrémisme, a-t-il avoué.

C'est fini, a-t-il ajouté. Notre ligne, qui a déjà prévalu en Côte d'Ivoire, c'est de privilégier les aspirations des peuples et la protection des populations civiles, a rappelé Alain Juppé.

Pour le chef de la diplomatie française, la victoire des rebelles ne sera acquise que lorsque toute menace de violence contre les populations civiles aura été écartée et lorsque Kadhafi aura été neutralisé.

L'Otan ne doit pas baisser la garde, a-t-il prévenu.

A la question pourquoi cette nouvelle doctrine ne s'applique-elle pas à la Syrie, le ministre a répondu : Mais elle s'applique intégralement à la Syrie !

La France a dit la première que Bachar al-Assad devait quitter le pouvoir, a-t-il souligné. Pour lui, elle est à la pointe de la mobilisation internationale pour faire pression sur le régime par des sanctions politiques et financières.

Alain Juppé a cependant concédé que l'intervention militaire n'est évidemment pas envisageable aujourd'hui, car il faut tenir compte de la situation régionale et internationale du dossier syrien.

La première différence, c'est qu'il n'y a pas de mandat international, a-t-il expliqué. Nous n'allons pas, sous notre propre responsabilité, nous lancer dans une opération militaire ! s'est-il exclamé.

La Russie, mais aussi la Chine, le Brésil ou l'Inde s'y opposent, a également confirmé le ministre français des Affaires étrangères.


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La fin de l’ère Kadhafi : vers la démocratie en Libye ?

 

 Vendredi 26 août 2011 5 26 /08 /Août /2011 19:58

 

La tempête continue de souffler pour les dictateurs arabes. Après les chutes de Ben Ali et Moubarak, Mouammar Kadhafi, le « frère guide » n’est plus le maître de Tripoli. Bien que ce dernier soit toujours en fuite, il garde cependant toujours une certaine capacité de nuisance dans ce conflit qui aurait déjà fait plus de 20000 morts. Après 42 ans de règne sans partage marqué par l’inconsistance et la folie, une nouvelle ère s’ouvre désormais pour le peuple libyen. Alors que les européens se positionnent déjà en vue de la reconstruction du pays et de l’exploitation des hydrocarbures, On peut se questionner sur la possibilité de voir un jour une Libye démocratique.


 Le Conseil National de Transition (CNT), installé désormais à Tripoli, a été reconnu à ce jour par près de 60 pays comme le gouvernement légitime de la Libye, dont le Tchad et le Burkina Faso – pays soupçonnés d’avoir fourni des mercenaires à Kadhafi dès le début de la rébellion – et l’Union Africaine s’apprête à le faire aujourd’hui.

  


On sait peu de choses du CNT. Son chef, Moustapha Abdeljalil, a été un juge qui avait pour habitude de rendre des jugements allant à l’encontre de l’avis émis par le régime. En tant que président de la cour d’appel de Tripoli, il a confirmé par deux fois la peine de mort des infirmières bulgares. En 2007, Abdeljalil est nommé ministre de la justice. En août 2010, une représentante de Human Rights Watch loue le fait qu’Abdeljalil ait « très bien pris position » contre les arrestations arbitraires et les détentions prolongées sans procès. On peut espérer qu’il ne soit donc pas un simple opportuniste.


Alors que le chef du CNT semble donc intègre, on apprenait par le journal Libération que Abdelhakim Belhaj, l’un des chefs militaires rebelles, aujourd’hui gouverneur militaire de Tripoli, serait un djihadiste proche d’Al Qaîda bien connu des services secrets américains. Il est donc difficile aujourd’hui de savoir si le CNT a des intentions louables, comme Abdeljalil l’écrivait au journal français Le Monde en avril 2011:


 « Nous avons constitué des comités locaux, puis un Conseil national de transition, pour conduire à son terme notre lutte sans retour, faire naître une première démocratie et administrer notre pays exsangue en attendant le jour où toutes les femmes et tous les hommes de Libye pourraient, débarrassés de Kadhafi et de sa famille, s’exprimer enfin au grand jour à travers des élections générales, transparentes et libres. »


 Mais Ces promesses se transformeront elles en actes ? La Libye n’a aucune expérience de la démocratie, pas de presse indépendante, pas d’institutions bien établie – tout était dirgié par le Kadhafi pas de société civile et une tradition de tribalisme. Le chemin sera donc long et semé d’embûches.
 
Du côté Européen, la course aux contrats de reconstructions à déjà commencée comme prévu. Aide militaire ou financière, les européens et les américains ne comptent pas déserter le territoire libyen, et cherchent à se positionner de façon stratégique en vue d’obtenir les faveurs de la « Libye de demain ».


Avant la chute du « guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste », la Libye produisait 1,6 million de barils de pétrole par jour (2% de la production mondiale) et ses réserves sont estimées à 43 milliard de barils. Le pays était le 17e producteur de pétrole dans le monde et troisième en Afrique. Le pétrole représentait plus de 95% des exportations du pays, dont 85% à destination de l’Europe.


Moustapha Abdeljalil, a déjà auparavant promis de récompenser, lors de la reconstruction du pays, les États ayant aidé la Libye « en fonction du soutien » qu’ils ont apporté aux insurgés. Les entreprises pétrolières françaises et britanniques semblent donc les mieux placées. L’Italie, qui s’est montrée plus reticente à participer à la coalition de l’OTAN risque de perdre la place prédominante qu’elle avait avant le déclenchement de la rébellion.

 

Source: http://www.spsrasd.info/fr/content/la-fin-de-l%E2%80%99%C3%A8re-kadhafi-vers-la-d%C3%A9mocratie-en-libye

 

 

 

 

 

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 03:22

 

 

 

drapeau françafricain

 


(Le Nouvel Observateur 10/08/2011)


PARIS (AP) — François Hollande, candidat aux primaires socialistes, considère que le quinquennat de Nicolas Sarkozy n'a pas mis fin aux pratiques de la Françafrique.

"La volonté du président de gérer lui-même la relation avec l'Afrique et la persistance d'un certain nombre d'intermédiaires me confirment que les réseaux demeurent", déplore-t-il dans un entretien à l'hebdomadaire "Jeune Afrique".

Quant aux propos du Premier ministre François Fillon, selon qui la Françafrique n'a "plus aucune réalité", M. Hollande y voit "une volonté d'en terminer avec ce qu'a fait le président depuis bientôt cinq ans". Et d'ajouter: "Nous verrons bien si les réseaux et les connivences sont abolis".

S'il est élu à l'Elysée, le député de Corrèze promet d'en finir "avec ces rapports de domination, d'influence et d'affairisme pour les amis du pouvoir". Il s'engage à ne pas tenir "de discours comme ceux, profondément blessants, sur l'Homme africain de Nicolas Sarkozy".

Par ailleurs, François Hollande considère que "la France doit retirer ses troupes de Côte d'Ivoire. Sa présence n'y est plus nécessaire".

Quant à l'intervention en Libye, "c'est la politique du rattrapage", accuse-t-il. Selon lui, "l'empressement" de Nicolas Sarkozy visait à "occulter deux fautes qu'il avait commises: la visite grotesque du colonel (Moammar Kadhafi) à Paris (en 2007) et le silence des autorités françaises à l'égard de la Tunisie quand s'est déclenché le printemps arabe" en décembre 2010.

François Hollande prône une accélération de l'aide à la Tunisie post-Ben Ali. "Le G-8 a été trop frileux", estime-t-il. L'aide internationale de 40 milliards d'euros promise à l'Egypte et à la Tunisie "ne doit pas s'étaler sur cinq ans mais être immédiate".

Tandis que le régime de Bachar el-Assad continue d'écraser les manifestations populaires en Syrie, François Hollande considère que les sanctions contre Damas "n'ont pas été prises comme elles auraient dû l'être". "Je n'oublie pas les ambiguïtés et les connivences longtemps du parti de Nicolas Sarkozy à l'égard d'Assad père et fils", tance-t-il. "Je n'oublie pas davantage le fait que le seul pays représenté à haut niveau pour l'investiture de Bachar el-Assad fut la France".

 AP


© Copyright Le Nouvel Observateur

 

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 01:25

 

 

 

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par Ursula Soares RFI mercredi 06 juillet 2011

La France propose de revoir sa coopération militaire avec le Tchad. Après les propos mardi 5 juillet 2011 d’Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, qui avait déclaré que le dispositif militaire français au Tchad, appelé « Epervier », ne se justifiait plus, Ndjamena confirme que des discussions sont en cours pour un possible retrait des 1 000 hommes déployés depuis 25 ans dans le pays.

C’est un nouvel accord de coopération qui se dessine entre la France et le Tchad. Les déclarations du chef de la diplomatie française laissent entendre que Paris n’entend pas laisser ses troupes dans le pays. Pour des raisons politiques et financières, la question s’était déjà posée, en août 2010, lorsque le président tchadien Idriss Deby avait reproché à la France de ne rien payer pour sa présence militaire. La France avait alors rappelé que les forces militaires françaises se maintenaient au Tchad « à la demande des autorités tchadiennes dans le cadre de l’accord qui lie les deux pays ». Cette remise en cause du dispositif Epervier est intervenue dans un contexte de normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan, après cinq ans de guerre par rébellions interposées.

Le Tchad n’exclut pas le retrait des forces françaises

Un an après, la question financière est-elle toujours d’actualité ? Est-il de l’intérêt du Tchad de se voir démuni de l’aide militaire actuelle française et la voir ainsi réduite ? Dans ce cas et avec un dispositif si léger, le Tchad pourrait-il être sûr que la France interviendra comme elle est intervenue en 2008 ? En effet, en février de cette année-là, une offensive rebelle avait atteint Ndjamena. Avec l’appui de plus de 1 000 militaires français présents sur le terrain, plusieurs centaines d’étrangers avaient été évacués et les forces d’Idriss Deby avaient reçu un précieux appui en matière de logistique et « de renseignement ».

Au micro de RFI, Moussa Faki, ministre tchadien des Affaires étrangères, confirme que de futures discussions sur le statut des forces françaises au Tchad sont prévues et que la possibilité de leur retrait n’est pas exclue, si telle est effectivement la volonté de la France.

Autre réaction, celle du général Mahamat Nouri, un des principaux leaders des rebelles tchadiens et leader de l’Alliance nationale pour le changement de la démocratie (ANCD). Dans une interview à l’AFP, depuis Doha, Mahmat Nouri s’est félicité de la position du ministre français des Affaires étrangères : « Nous sommes très satisfaits des déclarations de M. Juppé. C’est une très bonne chose. Il faut que la France lâche (le président tchadien Idriss) Deby ».

La politique de redéploiement militaire de la France

Alain Juppé avait insisté, ce mardi 5 juin 2011, devant les députés, sur « la politique de redéploiement de la France » et donné l’exemple de la Côte d’Ivoire : « Je vous rappelle que la force Licorne en Côte d’Ivoire, de 1 700 militaires au plus fort de l’intervention, va être réduite à 300-400 hommes à la fin de cette année », avait-il ajouté.

Déjà en 2008, c’est le président français, Nicolas Sarkozy, qui avait annoncé une refonte de la présence militaire française en Afrique, avec une nouvelle approche : la renégociation des anciens accords de défense liant Paris et ses anciennes colonies et une approche plus européenne des relations de sécurité avec le continent.

C’est ainsi qu’en avril 2010, les troupes françaises stationnées au Sénégal ont été rapatriées. Actuellement, la France compte encore trois bases permanentes en Afrique : Djibouti, Gabon et l’île de la Réunion.

 

Le dispositif « Epervier »

L’opération Epervier avait été déclenchée en 1986, après une offensive des forces armées libyennes qui soutenaient le dirigeant tchadien Goukouni Oueddei, renversé quelques années auparavant par Hissène Habré.

Depuis, les militaires français n’ont plus jamais quitté le pays, gardant notamment une base sur l’aéroport de Ndjamena et une autre sur l’aéroport d’Abéché dans l’Est.
Au Tchad, les militaires français assurent deux missions permanentes : la protection des intérêts français et la sécurité des Français résidant au Tchad.

Conformément à un accord de coopération technique bilatéral, ils apportent également un soutien logistique (ravitaillement, carburant, transport, formation, etc.) aux forces armées tchadiennes ainsi qu’un « appui renseignement ».

 Les forces françaises fournissent également une aide médicale à la population.

 

La France s’interroge sur l’avenir de sa présence militaire au Tchad

Par RFI mercredi 06 juillet 2011

Alors que la France a déjà revu ses accords de défense avec cinq de ses anciennes colonies africaines, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, propose de revoir la coopération militaire avec le Tchad.

Sur le papier, seul un accord d'assistance logistique et de renseignement lie la France et le Tchad. Dans les faits, depuis 1986 et l'opération Epervier, près d'un millier de militaires français sont stationnés en permanence au Tchad. Récemment, en 2006 et en 2008, l'action de l'armée française a été déterminante face aux rebelles qui souhaitaient renverser le pouvoir en place.

Mais lors des cérémonies du cinquantenaire de l'indépendance de l’ancienne colonie, en 2010, le président tchadien Idriss Déby avait remis en cause la présence française : « Epervier ne joue plus son rôle, avait-il déclaré. Si la France veut rester au Tchad, entraîner son armée et utiliser ses avions, il y a un coût à payer. »

Quarante millions d'euros par an

Mardi 5 juillet, Alain Juppé a répondu : « Notre dispositif ne se justifie pas. Nous ne souhaitons pas forcément rester au Tchad dans le format actuel. » L'idée pour la France serait donc de réduire fortement sa présence afin de maintenir uniquement un pôle dédié à la formation.

Pour intervenir dans la zone sahélienne, la France devra peut-être alors se chercher une autre base dans la région. Mais la réduction de ses effectifs en Afrique permettra à l'armée française de faire des économies. Le coût annuel de l'opération Epervier est évalué à quarante millions d'euros.

 

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6 juillet 2011 3 06 /07 /juillet /2011 00:43

 

 

 

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PARIS - AFP / 05 juillet 2011 20h32 - Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a déclaré mardi que le dispositif militaire français au Tchad, appelé Epervier et fort de plus d'un millier d'hommes, ne se justifiait plus et devait être rapatrié.

Nous sommes en train de discuter avec le Tchad d'un nouvel accord de coopération. Nous avons un dispositif là-bas, Epervier, avec plus d'un millier d'hommes, dont la présence ne se justifie pas, que nous avons (...) à rapatrier, a déclaré le ministre lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

En janvier, alors qu'il était encore ministre de la Défense, Alain Juppé avait affirmé que Paris était prêt à faire évoluer ce dispositif. Nous ne souhaitons pas rester forcément dans le format actuel, nous sommes prêts à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l'armée tchadienne, avait-il dit.

Ses nouvelles déclarations mardi semblent indiquer que Paris n'entend pas laisser de troupes au Tchad.

Le 11 août 2010, le président tchadien Idriss Deby avait remis en cause Epervier, lançant: Nous nous acheminons vers une révision de l'accord de siège entre Epervier et le Tchad.

Il reprochait notamment à la France de ne rien payer pour sa présence militaire. Cette remise en cause était intervenue dans un contexte de normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan, après cinq ans de guerre par rébellions interposées.

A l'époque, Alain Juppé avait simplement rappelé que le dispositif Epervier était au Tchad à la demande des autorités tchadiennes dans le cadre de l'accord qui lie les deux pays. Nous ne nous imposons pas, avait-il assuré.

Avec 950 hommes environ et des avions de chasse, l'opération Epervier avait été déclenchée en 1986, après une offensive des forces armées libyennes qui soutenaient le dirigeant tchadien Goukouni Oueddei, renversé quelques années auparavant par Hissène Habré.

Depuis, les militaires français n'ont plus quitté le pays, gardant notamment une base sur l'aéroport de N'Djamena et une autre sur l'aéroport d'Abéché dans l'Est.

Le dispositif assure deux missions permanentes : la protection des intérêts français et la sécurité des Français résidant au Tchad. En février 2008, alors qu'une offensive rebelle avait atteint N'Djamena, le dispositif Epervier avait ainsi évacué plusieurs centaines d'étrangers et fourni un précieux appui logistique et de renseignement aux forces d'Idriss Deby.

Nous avons une politique de redéploiement, a insisté mardi Alain Juppé devant les députés. Je vous rappelle que la force Licorne en Côte d'Ivoire, de 1.700 militaires au plus fort de l'intervention (va être réduite) à 300-400 hommes à la fin de cette année, a-t-il ajouté.

Le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé en 2008 une refonte de la présence militaire française en Afrique, avec la renégociation des anciens accords de défense liant Paris et ses anciennes colonies et une approche désormais plus européenne des relations de sécurité avec le continent.

Depuis le départ annoncé en avril 2010 des troupes françaises stationnées au Sénégal, la France compte encore trois bases permanentes en Afrique (Djibouti, Gabon et Réunion).


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NDLR :  Selon le discours de Pretoria de Nicolas Sarkozy qui avait annoncé une révision des accords de coopération militaire avec certains pays africains, la France n'a pas vocation à continuer à jouer les gendarmes en Afrique. Elle a de moins en moins les moyens de le faire. Or le dispositif Epervier tel qu'il existe depuis 1986 permettait à la France de jouer au gendarme en intervenant soit au Tchad soit en Centrafrique, comme ce fut encore récemment le cas en 2006 et 2007 à Birao, pour sauver la mise au pouvoir dictatorial et sanguinaire de Bozizé confronté à la rébellion de l'UFDR. 

 

Epervier était aussi présent à N'djaména et Abéché pour aider le pouvoir de N'djaména à faire face à une attaque éventuelle venant de la Libye du colonel Kadhafi qui dans le passé avait déjà fait la guerre contre le Tchad à propos de la bande d'Aouzou. Présentement, non seulement Kadhafi ne représente plus de menace pour Idriss Déby mais c'est même Kadhafi qui, dans la situation où il se trouve maintenant, a besoin de  de Déby qui a aussi réussi à faire chasser du Soudan la presque totalité de ses opposants et autres mouvements de rébellion qui n'arrêtaient pas de lancer des rezzous contre lui.    

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 01:54

 

 

 

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YAOUNDE - AFP / 01 juillet 2011 22h51 - Le ministre français chargé de la Coopération Henri De Raincourt a affirmé vendredi à Yaoundé que la France n'avait pas de candidat pour la présidentielle prévue cette année au Cameroun.

La France, de la manière la plus solennelle qu'il soit, affirme, et personne ne peut prouver le contraire, qu'elle n'a pas de candidat pour la présidentielle, a déclaré M. De Raincourt en visite depuis jeudi soir à Yaoundé.

Il s'exprimait lors d'un entretien avec l'AFP au quotidien d'Etat Cameroon Tribune et le journal privé Le Jour.

La présidentielle doit en principe se tenir en octobre. Beaucoup estiment que Paul Biya, deuxième président du Cameroun depuis son indépendance en 1960 et au pouvoir depuis 1982, sera candidat, mais l'intéressé n'a pas fait de déclaration publique à ce sujet.

Depuis quelques semaines, des journaux camerounais soutiennent que Paris a choisi le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation (Intérieur) Marafa Hamidou Yaya pour succéder au président Biya, âgé de 78 ans.

La France fait confiance à la démocratie. La France ne s'ingère pas dans la politique intérieure des pays africains, a assuré M. De Raincourt.

Il y a des élections qui se profilent à l'horizon au Cameroun. La France souhaite que ces élections (...) se déroulent le mieux possible et dans la transparence la plus totale, a-t-il espéré.

M. Biya est passé devant les électeurs à chaque fois qu'il y a eu le rendez-vous fixé par la Constitution. On ne peut pas comparer M. Biya et M. Kadhafi ou M. Biya et M. Gbagbo, a estimé M. De Raincourt.

Le cadre juridique des élections élimine d'emblée tout espoir de transparence et d'évolution de la démocratie, a soutenu dans un récent rapport un observatoire des droits de l'homme.

En 2008, le Parlement, dominé par le parti présidentiel, avait supprimé par amendement la limitation du nombre de mandats présidentiels. L'amendement avait été précédé d'un mouvement de contestation populaire dont la répression avait fait 40 morts officiellement, au moins 139 d'après des ONG locales.

M. De Raincourt a été reçu en audience vendredi dans l'après-midi par M. Biya pendant une soixantaine de minutes, selon la télévision d'Etat.

Je me suis fait le messager de ce que le président de la République française (Nicolas Sarkozy) souhaitait dire au président Biya c'est-à-dire, naturellement réaffirmer la réalité, la profondeur, la densité des liens qui unissent depuis toujours et pour toujours le Cameroun et la France, a-t-il déclaré à la Cameroon Radio-Television (Crtv), au terme de l'audience.

Ces liens reposent sur la confiance (et) le respect mutuel, a-t-il précisé. Il devait quitter vendredi Yaoundé pour Paris.


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NDLR : Quand Paris dit qu’il n’a pas de candidat, la vérité est qu’il en a bien un qui est généralement le président sortant qui veut se succéder à lui-même. Les Africains, en particulier ceux de l’opposition, sont maintenant habitués aux discours hypocrites des autorités françaises qui tentent vainement de faire croire à leur neutralité ou leur pseudo refus de choisir entre les multiples candidats qui doivent s’affronter aux élections présidentielles en Afrique. On a vu ce que cela a concrètement donné au Gabon après la mort de Bongo Ondimba. On l’a encore expérimenté en RCA avec Bozizé dont la frauduleuse et scandaleuse réélection n’a pas ému outre mesure les autorités françaises qui ont choisi de s’accommoder du fait accompli que Bozizé leur a imposé.  Elles recommencent aujourd’hui avec le Cameroun.

 

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 22:20

 

 

 

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Enquête sur la sécurité du président

Par Jean-Marc Leclerc Le Figaro 30 juin 2011

Les voyages élyséens imposent une vigilance de tous les instants. Nicolas Sarkozy se déplace douze fois plus que Jacques Chirac. 

«Véga bousculé !» Véga est le nom de code donné au chef de l'État sur les fréquences de la police. Et «Véga» ne doit guère être satisfait de l'épisode de ce jeudi, à Brax (Lot-et-Garonne), où un individu a pu l'agripper par le col et le tirer violemment contre une barrière métallique censée le protéger de la foule. Cette affaire ne restera sans doute pas sans conséquences, même si le chef de l'État a rapidement fait savoir qu'il ne porterait pas plainte.

En quatre ans, Nicolas Sarkozy a multiplié par douze le rythme des voyages présidentiels en France, à raison de deux déplacements par semaine en moyenne. Quand son prédécesseur ne se rendait en province qu'une fois tous les mois et demi environ.

Autre rythme, autres méthodes : quand une faille apparaît dans le dispositif de sécurité déployé le jour J, ce n'est plus le lampiste qui trinque mais le responsable départemental de la police ou de la gendarmerie, voire le préfet du département en personne. Le 12 janvier 2009, à Saint-Lô (Manche), quelques quolibets et une vitre brisée ont ainsi scellé le sort du préfet de la Manche et de son directeur de la police en tenue, tous deux démis de leurs fonctions. Le préfet limogé fut muté au Conseil supérieur de l'administration territoriale de l'État, en charge de l'«évaluation de l'action des préfets et des sous-préfets en poste territorial».

Depuis cet incident, la tension était palpable dans les préfectures à l'approche de chaque visite du chef de l'État. «Il y a eu un avant et un après Saint-Lô», confie un préfet. Selon lui «rares sont les préfets qui sous-traitent désormais les préparatifs de la visite à leur directeur de cabinet». Et la question sera d'ailleurs rapidement posée à celui du Lot-et-Garonne.

Une «blindée» au coffre «bien rempli»

La logistique impressionnante des voyages obéit à un quasi rituel. Rien n'est laissé au hasard. Pas même ce que mangera le président à bord de son Falcon d'État, car la nourriture servie à bord est «sécurisée». Crainte d'un empoisonnement ou simple respect de normes d'hygiène draconiennes ? La santé du chef de l'État vire presque à l'obsession tant les précautions prises sont importantes. Nicolas Sarkozy ne se déplace jamais sans son médecin personnel du service de santé de l'Élysée. Il en conviera même un second si sa suite est importante. «Imaginez que quelqu'un dans la délégation requiert l'assistance du docteur en même temps que le président », décrypte un conseiller. A l'arrivée, le Samu local déploie aussi une antenne, au cas où…

Le chef suprême des forces civiles et militaires ne saurait être victime de l'imprévoyance. Il reste le garant de la continuité du feu nucléaire, même au fin fond du Lot-et-Garonne. Dans son sillage se tient toujours l'un de ses deux aides de camp, modèles de discrétion. Ce jeune officier ne porte pas la clé des missiles autour du cou, mais il transporte dans une mallette de quoi assurer une liaison permanente avec le chef d'état-major particulier du président à l'Élysée. Une tradition s'est instaurée : c'est l'aide de camp et nul autre qui remet en main propre au président chacun des discours qu'il prononcera lors de ces déplacements en province ou ailleurs.

Autre homme clé : le «transmetteur». Il détient les moyens de communication cryptés à la disposition du chef de l'État, dont un téléphone satellitaire. Au lendemain son élection, Nicolas Sarkozy a mis en place à l'Élysée un Service de permanence et d'information (SPI), sur le modèle de ce qu'il avait connu à l'Intérieur. Où qu'il se trouve, le «spi» l'alerte en temps réel sur ce qui se passe en France ou à l'étranger, qu'il s'agisse d'un titre de tennis remporté par un champion français, par exemple, ou de la libération de compatriotes retenus en otage.

La «blindée» aussi est du voyage : Renault Vel Satis ou Citroën C6. L'Élysée en possède deux. La voiture est convoyée à l'avance, comme la «papamobile» pour le pape. Avec son poids de char d'assaut et ses vitres épaisses à l'épreuve des balles qui déforment le paysage au point de donner mal à la tête, sa conduite nécessite une formation spéciale. Son coffre est toujours «bien rempli» (comprendre : en armes), dit un officier de sécurité qui a tenu autrefois le poste du «siège», c'est-à-dire celui du passager avant droit qui sort le premier, en cas de coup dur, pour couvrir la sortie du président toujours installé à droite, derrière lui.

Rues balayées, roind-point fleuris, commerces fermés

En amont de chaque visite, une petite armée prépare le terrain. Tout commence à 8 heures 30 dans le «salon vert» qui jouxte le bureau présidentiel. Dans cette pièce qui fut le bureau d'Attali, le chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, soumet régulièrement les propositions de visite émises par les élus, les associations ou les chefs d'entreprise, toujours friands de ce type de déplacements. «La maîtrise du calendrier reste fondamentale», assure Franck Louvrier, conseiller du président pour la communication, le seul qui effectue à ses côtés l'intégralité des voyages. L'entourage de Nicolas Sarkozy veille à ce qu'il ne se fasse pas imposer son agenda par l'extérieur. Deux alternatives au moins lui sont toujours proposées.

Un premier repérage est effectué dans chacun des sites étudiés. Une fois l'endroit choisi, le préfet de département concerné s'accorde avec le chef de cabinet sur le programme. «Les idées viennent surtout d'ici», assure, sans rougir, un conseiller à la présidence. Seuls quelques rares préfets abordent l'événement sans trop d'appréhension. L'un d'eux déclare : «Pour espérer le pardon en cas de pépin, mieux vaut avoir pratiqué Sarkozy et les siens durant leur passage à l'Intérieur… »

Avant que n'arrivent les «précurseurs», sorte de mission d'audit dépêchée par l'Élysée à la veille du jour J, tout aura été nettoyé, balisé, mis en scène. Les trajets sont doublés. Les rues balayées. On fleurit parfois les ronds-points. Au besoin, on ferme les commerces, les bars, les kiosques à frites. L'impératif de sécurité dicté par les services spécialisés de la présidence prime sur tout le reste.

Le précédent Édith Cresson

Les experts de la protection rapprochée ont encore en mémoire la débâcle d'Édith Cresson, alors ministre de l'Agriculture, qui, dans les années quatre-vingts, s'était retrouvée encerclée par des paysans, bousculée à la sortie d'une étable, obligée de fuir en hélicoptère. Le préfet y avait laissé sa casquette. Plus récemment, en 2003, c'était au tour de Nicolas Sarkozy, alors «premier flic de France» et du premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin, de devoir affronter une foule hostile, à Bastia, juchés sur les chaises en plastique d'une salle d'aéroport.

Aujourd'hui, un déplacement en province ne mobilise pas moins de 700 gendarmes et policiers, appuyés au besoin par un hélicoptère, des escadrons de gendarmes mobiles et des CRS, mais aussi des hommes du Raid (Unité d'élite de la police nationale), du GIPN (Groupement d'intervention de la police nationale) et une quinzaine de fonctionnaires de police en civil. Sans compter le GSPR (Groupe de Sécurité du Président de la République).

«Quand il s'agit de la sécurité du président, on nous accorde tout et même davantage, d'où la colère élyséenne quand un incident éclate malgré tout», affirme un contrôleur général de la Sécurité publique. Il n'y a pas que cela. Un haut fonctionnaire qui connaît bien le président le dit : «Nicolas Sarkozy aime foncièrement les policiers et les gendarmes. Il avance sans craintes dans l'espace aménagé pour sa sécurité. Or, il n'est jamais agréable de réaliser que l'on a pris des risques par excès de confiance».

Contrôler les pneus des cars

A l'entendre, le chef de l'État n'apprécie pourtant pas la démesure de certains dispositifs. En 2002, à Montluçon, atterrissant sur l'aéroport de la Creuse, il avait distingué sur les toits des militaires munis de fusils à lunette cachés sous des toiles de camouflage : «Ridicule !», avait-il lâché, furieux.

Plus que jamais, pour assurer la sécurité du premier personnage de l'État, le professionnalisme est de rigueur. Et il ne va pas sans imagination. Comme le jour où un chef de secteur eut l'idée de contrôler les pneus des cars qui menaient des contestataires sur le site d'un voyage présidentiel consacré au nucléaire. Les militants ont fini par atteindre leur destination… une heure après le départ des autorités.

Mais dans le Lot-et-Garonne, ce jeudi 30 juin 2011, «l'inacceptable» est survenu. Le président a chancelé en public, sans tomber certes, et gardant une parfaite maîtrise de la situation. Son agresseur a été interpellé sur le champ. Mais trop tard. Un avertissement sérieux pour les déplacements à venir. La sécurité rapprochée du président va devoir plancher d'arrache-pied pour éviter qu'un tel incident ne se reproduise. Aucun relâchement n'est permis en pleine campagne présidentielle.

 

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 01:35

 

 

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Par François Krug | Rue89 | 28/06/2011 | 17H37

Bernard Kouchner reprend ses activités de conseil aux entreprises et aux gouvernements étrangers, qui avaient suscité beaucoup de polémiques. L'ex-ministre des Affaires étrangères vient de créer une société au nom explicite, No Borders Consultants. Mais s'il est déjà très actif en Guinée, c'est selon lui à titre bénévole : le Président est un ami.

Pour son retour dans le privé, Bernard Kouchner a choisi une référence à son passé chez Médecins sans Frontières. Le 10 juin, il a enregistré au tribunal de commerce de Paris les statuts de No Borders Consultants, une société domiciliée à son adresse personnelle.

« Développement durable, santé et relations internationales »

Selon ses statuts, No Borders Consultants travaillera « en France et à l'étranger » dans « le conseil en développement durable, santé, relations internationales, et toutes prestations de services se rapportant à cet objet ». Bernard Kouchner en est le président et le principal actionnaire, aux côtés de ses enfants et de sa femme Christine Ockrent.

Depuis le remaniement de novembre, Bernard Kouchner s'est fait discret. Comme l'avaient signalé Les Inrockuptibles, son statut d'ex-ministre lui a permis de bénéficier pendant six mois d'un bureau dans une annexe du ministère, d'une secrétaire et d'une voiture de fonction. Il a dû renoncer à ces avantages mi-mai, explique-t-on au Quai d'Orsay.

C'est surtout à l'étranger qu'on a pu apercevoir Bernard Kouchner. Le 5 avril, il participait ainsi à Genève à « Gateway to Africa » (« Passage vers l'Afrique »), une conférence pour VIP privés et publics. Présenté par le programme comme un « humanitaire de renommée mondiale, diplomate, visionnaire et médecin », il était venu dresser un bilan des systèmes de santé en Afrique.

Un dossier sur lequel il travaille déjà, en Guinée. Bernard Kouchner connaît bien le pays – et son président Alpha Condé, un ami de jeunesse. Fin janvier, il a ainsi visité plusieurs hôpitaux locaux et discuté de la création d'un système d'assurance maladie. « Il n'y a pas de santé gratuite », aurait-il conclu, selon les médias locaux.

Les conseils qu'il fournit à la Guinée seraient, eux, gratuits. Rue89 a tenté de joindre Bernard Kouchner par l'intermédiaire de son entourage, sans succès. Dans La Lettre du continent, en février, l'ex-ministre assurait en tout cas intervenir « à titre bénévole et à la demande du président Condé ». Et il s'est insurgé lorsque L'Express a suggéré qu'il avait « autant le sens des affaires que celui de l'amitié » :

« Je n'ai aucune activité professionnelle ou intérêts commerciaux en Guinée. »

Des rapports controversés pour le Gabon et pour Total

Cette mission en Guinée en rappelle une autre, au Gabon. Payante, cette fois-ci. Entre ses passages aux ministères de la Santé – sous Lionel Jospin – et des Affaires étrangères – sous Nicolas Sarkozy –, Bernard Kouchner avait en effet rédigé un rapport controversé sur le système de santé gabonais. Il avait été recruté par des cabinets dirigés par deux de ses proches.

Problème : le Gabon a tardé à régler la facture des deux cabinets. Dans son livre « Le Monde selon K », paru en 2009, le journaliste Pierre Péan soupçonne Bernard Kouchner d'avoir profité de ses nouvelles fonctions au Quai d'Orsay pour obtenir le paiement. Bernard Kouchner avait démenti tout conflit d'intérêts.

Ce n'était pas la première polémique sur ses activités de consultant-vedette, entre humanitaire et affaires, public et privé. En 2003, Total avait commandé un rapport à Bernard Kouchner et à sa société personnelle, BK Conseil, en réponse à des accusations de « travail forcé » en Birmanie. Un rapport trop favorable au géant pétrolier, selon certains défenseurs des droits de l'homme.

Bernard Kouchner avait liquidé BK Conseil en 2007, à son arrivée au ministère des Affaires étrangères. Son autre société, BK Consultants, avait été simplement « mise en sommeil », puis liquidée en 2009 lorsque la polémique sur la mission au Gabon avait éclaté. En créant aujourd'hui No Borders Consultants, Bernard Kouchner revient donc à un métier qu'il connaît bien. Saura-t-il cette fois-ci éviter les polémiques ?

 

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 00:46

 

 

 

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Paris 28 juin (AFP) La cour d'assises des Hauts-de-Seine s'est intéressée mardi au train de vie somptuaire du fils du président tchadien Idriss Deby, tué en juillet 2007 lors d'une agression dans un parking de Courbevoie pour laquelle cinq hommes sont jugés.

A l'ouverture du procès, le président de la cour d'assises Jean-Pierre Getti a dit vouloir "chercher à savoir si le mode de vie de Brahim Deby peut expliquer une partie des faits", sans pour autant "salir sa mémoire".

Quatre des accusés comparaissent pour "vol avec violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner", le cinquième est jugé pour "complicité". Deux ont reconnu les faits.

Le 2 juillet 2007, Brahim Deby, 27 ans, est découvert agonisant dans le parking de son immeuble de Courbevoie, après avoir été attaqué au pistolet à impulsions électriques par quatre faux policiers, son corps couvert de poudre d'extincteur. Ivre et drogué, il succombe d'une détresse respiratoire.

"C'est le seul soir où mon frère n'était pas accompagné d'un garde", a déploré Adam Deby Itno.

Interrogé sur le statut dont bénéficiait Brahim Deby en France, son frère Adam répond qu'il était considéré comme "un diplomate", même si, relève le président Getti, il ne bénéficiait pas de l'immunité diplomatique.

Connu de la police française, notamment pour des affaires de stupéfiants, Brahim Deby avait été condamné en juin 2006 à six mois de prison avec sursis pour port d'arme et détention de drogue par le tribunal correctionnel de Paris.

L'arme avait été transportée dans une valise diplomatique.

"Est-il vrai que votre frère exhibait des liasses de 500 euros'", demande le président.

"Mon frère n'avait pas besoin de faire cela, car beaucoup voyaient en mon frère le (futur) président du Tchad. Tout le monde était intéressé par son argent et puis il était très généreux", a répondu Adam Deby.

S'appuyant sur l'enquête de police, le président Getti égrène les locations de voiture de luxe, les sommes mirifiques dépensées en boîtes de nuit et restaurants parisiens (pas moins de 20.000 euros la veille de son décès) ainsi que la villa de luxe à 40.000 euros la semaine réservée pour des vacances à Saint-Tropez.

Amateur de femmes, parfois brutal, Brahim Deby était très courtisé.

"Il était imbu de sa personne et tenait des propos sexuels et désobligeants sur les femmes", raconte Sabrina, une jeune femme appelée pour tenir compagnie à la victime lors de sa dernière soirée.

Cette dernière soirée ressemblait aux précédentes : kyrielle de bouteilles de champagne sur la table de la boîte de nuit, rails de cocaïne et une nuée de jeunes femmes et de profiteurs, bien décidés à profiter de son train de vie de pacha.

A cette différence près, qu'à l'aube, il était agressé violemment, ses assaillants prenant soin de lui dérober son argent de poche pour la soirée, soit 50.000 euros.

Le procès doit durer jusqu'au 8 juillet et le président Deby est attendu lundi 4, selon son avocat Pierre Haïk.

 

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