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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 03:03

 

 

 

 

Jean-Marc_Ayrault_-_mars_2012.jpg

 

Voici la liste des membres du gouvernement du premier ministre Jean-Marc Ayrault annoncée ce mercredi 16 mai par le secrétaire général de l'Élysée, Pierre-René Lemas :

MINISTRES

- Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères

- Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale

- Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la justice

- Pierre Moscovici, ministre de l'économie, des finances et du commerce extérieur

- Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé

- Cécile Duflot, ministre de l'égalité des territoires et du logement

- Manuel Valls, ministre de l'intérieur

- Nicole Bricq, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie

- Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif

- Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social

- Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense

- Aurélie Filippetti, ministre de la culture et de la communication

- Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche

- Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement

- Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture et de l'agroalimentaire

- Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l'État, de la décentralisation et de la fonction publique

- Victorin Lurel, ministre des outre-mer

- Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative

 MINISTRES DÉLÉGUÉS

- Jérôme Cahuzac, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et du commerce extérieur, chargé du budget

- George Pau-Langevin, ministre déléguée auprès du ministre de l'éducation nationale, chargée de la réussite éducative

- Alain Vidalies, ministre délégué auprès du premier ministre, chargé des relations avec le parlement

- Delphine Batho, ministre déléguée auprès de la garde des Sceaux, ministre de la justice

- François Lamy, ministre délégué auprès de la ministre de l'égalité des territoires et du logement, chargé de la ville

- Bernard Cazeneuve, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé des affaires européennes

- Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes âgées et de la dépendance

- Sylvia Pinel, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée de l'artisanat, du commerce et du tourisme

- Benoît Hamon, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et du commerce extérieur, chargé de l'économie sociale et solidaire

- Dominique Bertinotti, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée de la famille

- Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées

- Pascal Canfin, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé du développement

- Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée des Français de l'étranger et de la francophonie

- Frédéric Cuvillier, ministre délégué auprès de la ministre de l'écologie et du développement durable, chargé des transports et de l'économie maritime

- Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des PME, de l'innovation et de l'économie numérique

- Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants.

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 00:29

 

 

 

 

 

 

soldats-francais.jpg

N'DJAMENA AFP / 09 mai 2012 21h04 - Un militaire tchadien circulant sur une motocyclette a tiré sur deux soldats français qui sortaient de la base française du dispositif Epervier à N'Djamena, blessant un des militaires français à un coude, a appris mercredi l'AFP de source concordantes.

Les deux soldats français à bord de leur véhicule sortaient de la base et un individu à bord d'une motocyclette a tiré quatre balles en direction des soldats français, blessant l'un d'entre eux à un coude, a indiqué à l'AFP une source proche de l'ambassade de France au Tchad.

Le soldat a été admis à l'antenne médicale française. Il s'en est tiré et va être évacué, a ajouté la même source.

Un officier de la police judiciaire tchadienne a confirmé cette version précisant: la personne qui a tiré sur les militaires français est un militaire tchadien. Il a été arrêté et se trouve actuellement au B2 (deuxième bureau, renseignements militaires).

La France dispose dans le cadre de l'opération Epervier déclenchée en 1986 de 950 hommes au Tchad, comprenant notamment un important dispositif aérien avec des avions de chasse.

La base française à N'Djamena communique avec l'aéroport de N'Djamena. La base d'Abéché dans l'Est, de moindre importance, est également située sur l'aéroport.

Le 11 août 2010, date anniversaire des cinquante ans de l'indépendance du pays, le président tchadien Idriss Deby Itno avait remis en cause Epervier, lançant: Nous nous acheminons vers une révision de l'accord de siège entre Epervier et le Tchad.

Il reprochait notamment à la France de ne rien payer pour sa présence militaire. La présence de militaires français est mal vécue par une partie de la population.


(©)

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 01:24

 

 

 

 

 

francois-hollande-8-mai-2012.jpg

 

RFI mardi 08 mai 2012

Un peu plus d'un million des Francais établis hors de l'Hexagone ont voté lors du second tour du scrutin présidentiel, dimanche 6 mai 2012. Selon les chiffres publiés sur le site du ministère des Affaires étrangères, les Français de l'étranger ont majoritairement voté pour Nicolas Sarkozy avec 53,6% des suffrages contre 46,95% pour François Hollande. Dans les grandes villes africaines, les Français étaient plus partagés.

Les grandes villes africaines totalisent un peu plus de 21% du corps électoral des Français de l'étranger. Et d'Abidjan à Johannesburg en passant par Niamey, Nouakchott, Libreville ou encore Kinshasa, c'est le président sortant qui arrive en tête. Dans la capitale économique ivoirienne, Nicolas Sarkozy domine son adversaire avec plus de 65% des voix. En Afrique du Sud, son score dépasse même les 68% des suffrages exprimés.

Enfin à Libreville au Gabon, Nicolas Sarkozy est largement devant François Hollande tout comme à Djibouti où le président sortant totalise un peu plus de 60% des voix contre un peu plus de 38% pour François Hollande.

L'Algérie plébiscite Hollande

François Hollande qui a toutefois séduit ailleurs en Afrique. C'est le cas en Algérie où il est littéralement plébiscité avec plus de 87% des suffrages tout comme au Mali avec pas moins 77% des voix. C'est à peu près dans les mêmes proportions qu'il devance le président sortant chez les Français du Burkina Faso. Enfin au Sénégal au Cameroun à Madagascar ou encore en Centrafrique les Français ont, à l'image de leurs compatriotes de la métropole, tourné la page Nicolas Sakozy avec une nette victoire de François Hollande.

Dernier enseignement du vote des Français de l'étranger, une très faible mobilisation avec un taux d'abstention estimé à plus de 57%.

 

Mahamadou Issoufou, président du Niger

 

Par Christophe Boisbouvier RFI  mardi 08 mai 2012

 

« L’Afrique a besoin de consolider sa transition démocratique. Nous avons malheureusement des mouvements de recul au point de vue démocratique et j’espère que le président Hollande peut accompagner, comme beaucoup d’autres partenaires au monde, le processus démocratique en Afrique ».

La victoire d'un socialiste français vue par un socialiste africain. Est-ce que tout va être rose désormais entre la France et le Niger ? Pas si simple !

Au lendemain de l'élection en France de François Hollande, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, réagit au micro de Christophe Boisbouvier.

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 03:55

 

 

 

nicolas-sarkozy-le-3-mars-a-bordeaux_.jpg

Le Monde.fr | 04.05.2012 à 09h10 • Mis à jour le 04.05.2012 à 10h54

Par Yves Charles Zarka, philosophe, professeur à la Sorbonne, Université Paris Descartes

On a souvent reproché, ces derniers temps, aux intellectuels d'avoir été assez discrets pendant la campagne électorale pourtant décisive que nous traversons, et qui va s'acheverdans quelques jours par l'élection d'un nouveau président de la République. Cette discrétion me paraît pourtant plutôt positive. Il n'appartient pas à l'intellectuel, s'il entend conserver sa liberté, de prendre publiquement parti pour un camp ou pour un autre. Ce type d'adhésion ne peut en effet manquer de conduire rapidement soit à la désillusion, soit à la servilité à l'égard d'un pouvoir qui sait récompenser ceux qui le servent. Or, la servilité à l'égard du pouvoir est antinomique avec la liberté intellectuelle. La seule fonction de l'intellectuel à l'égard du pouvoir doit être la critique, en particulier le rappel de ses engagements, la remise en cause de ses abus, la déconstruction de ses idéologies périlleuses.

Revenons à la campagne électorale. Nicolas Sarkozy va perdre les élections présidentielles. L'affaire est entendue depuis longtemps. Il y a en effet un moment où l'opinion bascule, et lorsqu'elle bascule en défaveur d'un chef d'Etat, il est pratiquement impossible de remonter le courant. Or, l'opinion a basculé contre Nicolas Sarkozy depuis plusieurs mois, voire années. On ne saurait donc expliquer sa défaite, comme le font la plupart des analystes politiques, simplement par la droitisation radicale de sa campagne, il y a bien d'autres choses qui entrent en jeu. Certes, cette droitisation du discours politique par emprunt explicite à des thèmes et des propositions de l'extrême droite est une erreur majeure. Moins d'ailleurs parce qu'elle permettrait d'expliquer sa défaite que parce qu'elle a contribué à républicaniser les thèses de l'extrême droite sur la sécurité en péril, le danger de l'immigration, l'hostilité à l'égard des élites, la transformation de l'Europe en bouc émissaire de tous les maux nationaux. La droite républicaine payera pendant des années, voire des décennies, cette erreur de jugement politique qui, sous le motif de vider l'extrême droite de ses thèmes et de ses électeurs, a fait perdre à la droite républicaine son âme.

Nicolas Sarkozy s'en défend évidemment, mais d'une manière qui aggrave encore son cas : il double son erreur politique d'une erreur philosophique. Dire en effet que les propositions politiques de Marine Le Pen peuvent être comparées à des propositions de fait telles que "Il pleut", "il fait beau", "la lumière est plus lumineuse que l'obscurité", c'est faire passer les options politiques de l'extrême droite pour des vérités de fait, c'est donc accréditer la vérité du discours du Front national d'une manière sans doute inespérée pour Marine Le Pen, qui s'en est d'ailleurs parfaitement rendu compte. Les politiques doivent savoir qu'il n'est pas possible de tout dire, au sens de dire n'importe quoi, pour atteindre son but. Tous les discours ne sont pas justifiables par une fin que l'on croit bonne, au contraire ils compromettent cette fin.

Mais la droitisation du discours de sa campagne n'est pas la seule faute de Nicolas Sarkozy, il y en eut bien d'autres antérieurement. Prenons quelques exemples.

Il n'a pas su faire la distinction entre la sacralisation du pouvoir et la dignité de l'Etat. Il a voulu désacraliser le pouvoir, ce qui est une bonne chose, mais en réalité il a compromis la dignité de l'Etat. Ce qui est condamnable. La désacralisation du détenteur du pouvoir, de son lieu et de ses actes, consiste en particulier en France à remettre en cause ce qu'il reste de monarchique dans l'exercice du pouvoir, et il reste beaucoup à faire en ce domaine. Mais la dignité est tout autre chose. Elle consiste dans le maintien de l'Etat dans la dimension de l'universel et dans la seule sphère politique. En revanche, ramener l'Etat au niveau des conflits entre particuliers, le faire sortir de la sphère politique pour entrer dans celle du religieux, servir des intérêts particuliers par des nominations ou des attributions, c'est le faire déchoir de sa dignité. Nicolas Sarkozy a rabaissé l'Etat tant par certains de ses discours, par certains de ses comportements, mais aussi et surtout par sa conception managériale du pouvoir. L'Etat de 2007 à 2012 est devenu un Etat entrepreneurial, son chef un simple manager. Cela a été ressenti par une bonne partie des Français qui ne voyaient plus dans l'Etat un souci de l'intérêt général, du bien commun, en somme du public. La mise au premier plan de sa vie privée, l'attention portée aux attributs bling, bling, n'ont été que des effets secondaires.

En outre, Nicolas Sarkozy n'a pas mesuré à quel point sa pratique du pouvoir portait atteinte aux principes fondamentaux de la République et de la démocratie. La capacité à décider et à agir, le courage d'affronter l'opinion sont de grandes qualités d'un homme d'Etat, mais à condition qu'elles soient limitées à son domaine de compétence. Or, l'hyperprésident a perdu le sens des limites. Il a remis en cause la distinction des fonctions entre le président et le gouvernement, pis, il a remis en cause la séparation des pouvoirs. L'intervention de l'exécutif, au nom de l'efficacité, a largement empiété sur le législatif et le judiciaire. Ce sont donc les freins que les pouvoirs doivent constituer les uns pour les autres dans une démocratie qui ont été rompus. Si l'exécutif peut tout, il devient responsable de tout. On comprend donc que soit née dans l'opinion une hostilité d'autant plus exacerbée que l'incapacité de l'hyperprésident à tenir ses engagements de la campagne de 2007 en matière de chômage, de justice sociale, de précarité devenait de plus en plus flagrante.

Autre faute majeure : la justification de l'enrichissement exorbitant de certains par l'excellence. Cette idéologie a été propagée pendant toutes les années du règne de N. Sarkozy. On entendait presque tous les jours par lui-même ou les membres de son gouvernement que la remise en cause des salaires faramineux et des parachutes dorés conduirait au départ des plus beaux cerveaux, des meilleurs entrepreneurs, sous entendu, sans eux la France deviendrait un pays de pauvres. Quel scandale ! Quand on sait la manière dont les grands patrons sont nommés ou choisis et combien l'incompétence se trouve récompensée dans un certain nombre de grandes d'entreprises(il en va tout autrement des PMI). Ce mode de justification de l'enrichissement quasi-illimité et du profit, dans un pays où il y a plus de huit millions de personnes au dessous du seuil de pauvreté, où le chômage augmente, est parfaitement inacceptable, parce qu'à la fois radicalement fallacieux et insupportable pour la plus grande part de la population. Si Nicolas Sarkozy passe pour le président des riches, il en est le principal responsable avec son idéologie de la mesure l'excellence par la richesse.

Telles sont quelques-unes des raisons de la défaite de Nicolas Sarkozy : il a rompu bien des équilibres, il n'a pas compris le rejet assez général dont sa conception de l'exercice du pouvoir faisait l'objet. C'est cela qui avant autre chose explique son échec.

Mais, il ne faudrait pas croire que cette analyse soit en creux une célébration de François Hollande. Elle constitue plutôt en une mise en garde. Il pourrait lui arriver la même chose qu'à son prédécesseur et peut-être plus vite, parce que les socialistes vont disposer de tous les pouvoirs : dans les régions, au Sénat en sans doute bientôt à l'Assemblée nationale, et à la présidence de la république. Il faut que François Hollanden'oublie pas le lendemain de son élection le thème de l'Etat exemplaire qu'il a développé tout au long de sa campagne. Le respect de cet engagement va être difficile, parce qu'on connaît la tendance du parti socialiste à s'emparerde tout l'appareil d'Etat et à servir en postes ses amis et ses affidés. Il sera possible de le vérifier très rapidement. Sa capacité à réduire l'endettement de l'Etat tout en promouvant la croissance par des réformes importantes concernant l'industrialisation de la France et les échanges avec nos partenaires, et non avec des mesurettes qui auraient des simples effets de surface, pourra également être mesurée à assez brève échéance.

Sans oublier bien sûr la réduction du chômage, la correction des inégalités, le contrôle des banques, la taxation des transactions financières. Sans omettre non plus la nécessité de défaire ou de refaire autrement ce qui a été mal fait comme l'inénarrable autonomie des universités, le joyau du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui s'est traduite par une dépendance encore plus radicale à l'égard de l'Etat. Bonne chance donc François Hollande ! Mais nous restons vigilants et espérons que nous n'aurons pas à regrettervotre prédécesseur qui avait aussi, quand même, quelques qualités.


Yves Charles Zarka est directeur de la revue Cités (PUF) dont le dernier numéro porte sur "Le populisme, contre les peuples ?".

Yves Charles Zarka, philosophe, professeur à la Sorbonne, Université Paris Descartes

 

L'état d'exception et la guerre menée par Nicolas Sarkozy

Le Monde.fr | 04.05.2012 à 14h23

Par Philippe Zarifian , professeur des universités

La campagne menée par Nicolas Sarkozy aura, dès le départ, été caractérisée par sa violence et sa brutalité, utilisant tous les moyens qui pouvaient faire mal à l'ennemi, saper son moral, le détruire. Et on ne comprend rien à cette campagne si on ne l'associe pas à un régime de guerre, volontairement instauré comme tel par le candidat-président.

C'est incontestablement le théoricien d'ultra-droite Carl Schmitt, qui aura le mieux caractérisé ce qu'est un régime de guerre, qui, pour lui, existait de façon latente derrière tout état politique "normal".

Pour comprendrel'essence du politique, disait-il, il faut toujours partir des situations exceptionnelles, des états d'exception.

Car c'est à l'occasion de ces situations (la nécessité de mener une guerre) que s'exprime de manière la plus pure et significative l'essence de la souveraineté de l'Etat : le monopole de la décision. La situation exceptionnelle, selon Schmitt, est tout autre chose qu'un chaos ou une anarchie. Elle appelle et définit un ordre, mais qui ne relève pas du droit, de l'application d'une quelconque norme juridique (qui ne peut "régler" que les situations normales, normalisables).

En situation d'exception, la décision du souverain devient absolue au sens propre du terme.
Jamais l'analyse d'un fonctionnement politico- étatique normal, régulé par des normes de droit et de démocratie, ne permettra de
comprendre ce qui se produit en situation événementielle, lorsque surgit l'exception.

Le cas normal ne prouve rien. L'exception prouve tout. Elle ne fait pas que confirmer la règle. La règle ne vit que par l'exception. Avec l'exception, le pur rapport de force brise la carapace d'une mécanique juridico-bureaucratique figée dans la répétition. La situation d'exception n'est pas un choix ou une préférence. Elle s'impose d'elle-même, et impose la prise de décision volontaire. Et tout devient application d'une volonté, volonté de mener la guerre par tous les moyens possibles, de détruire l'ennemi.

On pourra aisément remarquer que, dans le discours de Nicolas Sarkozy, il n'a jamais été question de démocratie. Quel que soit le thème abordé, l'immigration, la crise, la question du travail, la défense de la France, etc., tout a été présenté comme si nous vivions dans une situation d'urgence, un véritable état d'exception justement, avec dramatisation volontaire. Et dans cet état, on ne peut utiliser valablement que la volonté d'un leader et la conduite d'une guerre, qui n'est pas que verbale (c'est Guéant qui, depuis plusieurs mois, la mène dans la pratique, avec les pouvoirs d'un ministre de l'intérieur).

Qu'est-ce alors que la politique pour Nicolas Sarkozy ? La politique a pour caractère spécifique d'opposer ami et ennemi. C'est en cela, et en cela seulement qu'elle est politique, et se distingue de toute autre forme d'activité humaine Toutes les notions, vocables, concepts vraiment politiques convergent vers un antagonisme concret, ils sont liés à une situation dont la logique ultime est cette confrontation. On pourra voir là aussi, si on reprend chacun des thèmes mis en avant par Sarkozy, qu'il trace à chaque fois cette ligne de démarcation entre ennemis et amis. Même sur la question du travail : l'ennemi, ce sont les syndicats, les travailleurs planqués et privilégiés, tous les corps intermédiaires et tous les compromis qui ont donné figure à l'Etat-Social. Les amis, ce sont les plus démunis, ceux qui travaillent sans protection juridique ou syndicale.

Dans cette campagne, Nicolas Sarkozy ne s'est jamais préoccupé du fond de ce qu'il disait. Il a d'ailleurs accumulé les positions contraires. Sa seule préoccupation, à chaque fois, à chaque conjoncture, a été : est-ce que cela me permet de porter un coup à l'ennemi et de rallierdes "amis" ? C'était sa seule véritable question. Il est devenu brusquement un ardent défenseur de la Nation, un sévère critique de l'Union Européenne, voire quelqu'un d'hostile à la mondialisation. Tout cela pour gagner les voix du FN, et plus largement de tous ceux qui pensent pâtir de l'ouverture de la France au monde qui l'entoure. Dans d'autres circonstances, il aurait tout aussi bien pu défendre une position favorable à la mondialisation. Il l'a fait par le passé...

La question est alors : est-ce que Nicolas Sarkozy n'a aucun projet, aucune conviction, ne défend aucun intérêt ? Non, bien sûr. Il défend un projet tout à fait cohérent avec la politique de la terre brulée, de la dramatisation et de la guerre. Son projet est simple : faire table rase de tout ce qui empêche les riches et les puissants de s'imposer par le pur rapport de force, en utilisant, comme simple masse de manœuvre, la plèbe, la foule des exclus et des souffrants. La force avant tout. Et une force qui, spontanément, profite aux plus puissants, à une caste minoritaire, qui sont ses " vrais amis ". Et au passage, soutenir le système économique dominant, le capitalisme sous sa forme actuelle, qui s'impose de lui-même malgré et dans sa crise.

Philippe Zarifian , professeur des universités

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 00:50

 

 

 

francois-hollande-et-nicolas-sarkozy-.jpg

 

PARIS 3 mai (Reuters) - Le duel télévisé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, présenté comme la dernière chance pour le président sortant de refaire son retard sur le candidat socialiste, n'a pas fait bouger le rapport de forces dans les sondages d'opinion.

Le dirigeant centriste François Bayrou a en outre infligé un camouflet à Nicolas Sarkozy en annonçant jeudi soir qu'il voterait pour François Hollande au second tour dimanche.

Trois enquêtes réalisées après cette confrontation souvent âpre entre les deux finalistes et publiées jeudi donnent à penser que les jeux sont faits trois jours avant l'échéance.

François Hollande a été jugé plus convaincant que Nicolas Sarkozy lors du débat par 45% des sondés, 41% étant d'un avis inverse, dans un sondage LH2 pour Yahoo publié.

Le sondage conclut à "un impact quasiment nul sur les intentions de vote" et le candidat socialiste est donné vainqueur dimanche avec 53% des voix, contre 47% à Nicolas Sarkozy. Le sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Paris Match donne le même écart, inchangé par rapport à mercredi soir.

Seul un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI est de nature à réconforter quelque peu le président sortant : François Hollande y obtient 52,5% des intentions de vote, soit une baisse d'un point et demi par rapport au 24 avril.

Ces enquêtes confortent l'avis des politologues selon lesquels ce genre de débat ne modifie qu'à la marge l'opinion des Français et qu'en outre la joute de mercredi soir s'est soldée au mieux par un match nul.

LE CAMOUFLET DE BAYROU

Selon Dominique Reynié, "il n'y avait pas dans le débat un François Hollande en grande difficulté et, comme il est le favori, le débat a plutôt consolidé sa position".

Christian Delporte, spécialiste de l'histoire des médias, déclare quant à lui le socialiste vainqueur "aux points".

"Dans un débat d'entre-deux-tours, il n'y a jamais un grand vainqueur et un grand vaincu. Quand on gagne, on gagne aux points, on gagne sur une impression, c'est un choc de personnalités", a-t-il déclaré à Reuters, ajoutant que la "révélation" Hollande avait jeté "le trouble" à l'UMP.

Nicolas Sarkozy, qui a conclu le débat mercredi en lançant un appel aux électeurs qui ont voté au premier tour pour la candidate du Front national Marine Le Pen (17,9%), le centriste François Bayrou (9,1%) et les indécis, n'a guère été conforté par les déclarations des éliminés du premier tour.

Mais il a été déçu par François Bayrou.

"Je ne veux pas voter blanc, cela serait de l'indécision et dans ces circonstances, l'indécision est impossible. Reste le vote pour François Hollande, c'est le choix que je fais", a déclaré le président du Mouvement Démocrate lors d'une déclaration à son siège de campagne, à Paris.

Le dirigeant centriste a précisé qu'il laissait libres ses électeurs de voter pour le candidat socialiste ou le président sortant Nicolas Sarkozy dimanche prochain.

Il s'est livré à une charge virulente contre Nicolas Sarkozy, lui reprochant la "violence" de sa stratégie d'entre-deux-tours et sa "course-poursuite" à l'extrême droite.

LE PEN PRÉPARE LES LÉGISLATIVES

François Bayrou avait déclaré qu'il prendrait ses "responsabilités". En 2007, il avait refusé de se prononcer entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal et avait voté blanc.

Marine Le Pen, qui a annoncé mardi dernier qu'elle voterait blanc, est déjà en pleine préparation des législatives de juin qui, prédit-elle, verront l'implosion de l'UMP à son profit après la défaite de Nicolas Sarkozy due, selon elle, à son refus de nouer des alliances avec le Front national.

"Il remerciera ses amis de l'UMP qui l'auront empêché d'avoir le moindre espoir de gagner", a-t-elle dit à Reuters.

Les deux finalistes ont quant à eux jeté leurs dernières forces dans la bataille lors de grands meetings en province.

Nicolas Sarkozy a choisi Toulon, l'une des quatre villes de France à avoir été gérées par le Front national, où il a appelé à battre la gauche qui, selon lui, mènerait le pays à la ruine en raison des dépenses inconsidérées prévues par son programme.

François Hollande était lui sur des terres socialistes, à Toulouse, où il a galvanisé une foule de plus de 25.000 personnes sur la place du Capitole.

"De nouveau, la gauche est là, prête à diriger le pays", a-t-il dit en mettant en garde contre la tentation de la démobilisation qui naîtrait des bons sondages en sa faveur. "Rien n'est fait, rien n'est acquis, rien n'est conquis."

Yves Clarisse, avec service France

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 02:38

 

 

 

 

Hollande c'est maintenant

Paris 29 avril (C.A.P) - « Je veux que le 6 mai soit une bonne nouvelle pour les démocrates et une terrible nouvelle pour les dictateurs » « …Partout dans le monde on nous espère, on nous attend » François Hollande 29 avril 2012 Palais omnisport de Paris - Bercy. Les oreilles des dictateurs surtout ceux d’Afrique centrale et celles de celui qui est actuellement au pouvoir à Bangui, doivent commencer à siffler avec cette déclaration martelée lors de son dernier meeting parisien par François Hollande ce dimanche après-midi.

C’est un sérieux avertissement que le candidat du parti Socialiste français à l’élection présidentielle adresse au syndicat des présidents dictateurs, surtout ceux de l’Afrique centrale qui depuis des lustres, soit par tripatouillages et autre modification anticonstitutionnelle des constitutions ainsi qu’au moyen de grossières fraudes électorales, s’agrippent par la force au pouvoir tout en songeant ou envisageant leur succession par leur progéniture.

Cette volonté politique du très probable futur locataire du palais de l’Elysée sonne comme l’annonce de la fin prochaine de la si décriée « françafrique », avec ces scandaleux et fréquents convoyages de mallettes d’argent vers les présidents français qui garantissaient en retour la longévité au pouvoir des potentats africains qui en profiter pour opprimer leurs peuples.

Le président sortant Nicolas Sarkozy, avant de prendre ses fonctions à l’Elysée en 2007, avait annoncé sa volonté d’opérer une rupture avec la françafrique mais une fois installé au pouvoir n’a pas tenu ses promesses et profondément déçu les démocrates notamment africains. Ceux-ci attendent toujours beaucoup de la mère France, seule puissance occidentale qui dispose des bases militaires sur le continent africain et qui, quoi qu’elle en dise, continue de faire le gendarme pour les chefs d’Etat africains.

Il faut ardemment souhaiter que si François Hollande remporte la présidentielle le 6 mai prochain, qu’il tienne vraiment sa promesse en n’assurant plus une assurance-vie aux dictateurs africains mais qu’il mette fin aux sordides réseaux françafricains qui ont fait tant de mal à l’Afrique en aidant plutôt les démocrates et à l’éclosion de la démocratie réelle dans les pays africains pour l’instauration de véritables relations de coopération mutuellement enrichissante entre la France et les pays africains.    

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 01:19

 

 

 

 

 KADHAZY

 

Par Fabrice Arfi et Karl Laske (Mediapart)

Le régime de Mouammar Kadhafi a bien décidé de financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Mediapart a retrouvé un document officiel libyen qui le prouve. Cette note issue des archives des services secrets a été rédigée il y a plus de cinq ans. L’en-tête et le blason vert de la Jamahiriya préimprimés s’effacent d’ailleurs légèrement. Ce document, avec d’autres, a échappé aux destructions de l’offensive militaire occidentale. D’anciens hauts responsables du pays, aujourd’hui dans la clandestinité, ont accepté de le communiquer à Mediapart ces tout derniers jours.

document Moussa Koussa

 

La traduction intégrale du document de Moussa Koussa est à lire sous l'onglet "Prolonger" de cet article

 

MOUSSA-KOUSSA.jpg

Dès 2006, le régime libyen avait choisi « d’appuyer la campagne électorale» de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, et ce pour un « montant de cinquante millions d’euros » : c’est ce qu’indique en toutes lettres cette note datée du 10 décembre 2006, signée par Moussa Koussa, l’ancien chef des services de renseignements extérieurs de la Libye.

Un accord « sur le montant et les modes de versement » aurait été validé quelques mois plus tôt par Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités locales, en présence de l’homme d’affaires Ziad Takieddine, qui a introduit dès 2005 en Libye les proches du ministre de l’intérieur, notamment Claude Guéant, et Nicolas Sarkozy lui-même. Le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bachir Saleh, alors à la tête du Libyan African Portfolio (LAP, soit l'un des fonds d'investissement financier du régime libyen), aurait de son côté été chargé de superviser les paiements.

« Mon client n'était pas présent à la réunion indiquée dans le document, nous a indiqué Me Samia Maktouf, l’avocate de M. Takieddine. En revanche, il pense que ce document est crédible, vu la date et les personnes qui apparaissent dans ce document outre lui-même. »

« Ce document prouve qu'on est en présence d'une affaire d'Etat, que ces 50 millions d'euros aient été versés ou non, a lui-même commenté M. Takieddine, rencontré par Mediapart vendredi 27 avril. L'enquête sera difficile parce que beaucoup d'intervenants sont morts pendant la guerre en Libye, mais c'est déjà important de rendre public ce document. » Cette réponse de Ziad Takieddine – malgré son hostilité exprimée de multiples fois à notre égard – est celle d’un acteur clé de la lune de miel franco-libyenne, qui a secrètement conseillé Claude Guéant jusqu’à la veille de la guerre, comme en attestent de nombreuses notes publiées par Mediapart.

L’une d’entre elles, rédigée le 6 septembre 2005 par Ziad Takieddine et adressée à Claude Guéant, affirmait ainsi que certains pourparlers franco-libyens devaient « revêtir un caractère secret ». « L’autre avantage : plus d'aise pour évoquer l'autre sujet important, de la manière la plus directe...», précisait le document, mystérieusement.

L’élément nouveau que nous publions aujourd’hui vient désormais confirmer les accusations portées par les principaux dirigeants libyens eux-mêmes peu avant le déclenchement de la guerre sous l'impulsion de la France, en mars 2011. Mouammar Kadhafi, son fils Saïf al-Islam et un ancien chef des services secrets, Abdallah Senoussi, avaient en effet tous trois affirmé publiquement détenir des preuves d'un financement occulte du président français. La découverte de la note de M. Koussa exige désormais que s’engagent des investigations officielles – qu’elles soient judiciaires, policières ou parlementaires – sur cet épisode sombre et occulte des relations franco-libyennes.

La face cachée de l’arrivée de Nicolas Sarkozy sur la scène libyenne, en 2005, puis en 2007, apparaissait déjà en filigrane dans le dossier des ventes d’armes à l’Arabie saoudite et au Pakistan instruit par les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, en particulier à travers l’activité de lobbying déployée par M. Takieddine en faveur de l’ancien ministre de l’intérieur auprès de Tripoli. Or l’enquête entre leurs mains vient d’être élargie par un réquisitoire supplétif, le 5 avril dernier, à tous les faits de blanchiment présumés apparus jusqu’à ce jour.

Les investigations visent l’intermédiaire, mais aussi plusieurs proches du chef de l’Etat, Thierry Gaubert, Brice Hortefeux, Nicolas Bazire ou encore plus indirectement Jean-François Copé. Echappée des secrets de la dictature déchue, la note décisive que nous reproduisons ci-dessus – et dont la traduction intégrale est sous l'onglet Prolonger – vient en outre confirmer les propos de l'ancien médecin de M. Takieddine, qui avait suivi alors les déplacements de l'homme d'affaires, notamment en Libye, et avait rapporté des projets de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par la Libye.

Selon des connaisseurs du régime libyen à qui nous l'avons soumis, ce document, dont le signataire et le destinataire appartenaient au premier cercle de Kadhafi, est conforme, jusque dans son style, aux habitudes bureaucratiques du régime. Outre celle du calendrier grégorien, la deuxième date qui y figure conforte son authenticité : elle n'est pas celle du calendrier musulman habituel, mais de celui imposé par le dictateur, qui part de l'année du décès du prophète Mahomet, l'an 632.

Un document authentique, selon Ziad Takieddine

Depuis plusieurs mois, nous avons entrepris des recherches pour retrouver des dépositaires d’archives du régime déchu, en rencontrant à Paris et à l’étranger plusieurs représentants de factions libyennes, dont certaines avaient conservé des documents et d’autres s’en étaient emparés, en marge des affrontements armés. Ainsi, Mediapart a publié ici, dès le 10 avril dernier, des documents des services spéciaux libyens demandant des mesures de surveillance d’opposants toubous domiciliés en France.

Le document décisif que nous publions aujourd’hui, sous la signature de Moussa Koussa, a été adressé, le 10 décembre 2006, à un ancien homme clé du régime libyen, Bachir Saleh, surnommé le “caissier de Kadhafi”. Directeur de cabinet du “guide” déchu, M. Saleh était aussi le responsable du Libyan African Portfolio (LAP), le puissant fonds souverain libyen crédité de plus de 40 milliards de dollars. Sous l’ère Kadhafi, le LAP a servi à d’innombrables opérations d’investissement. Certaines avouables (tourisme, pétrole, agriculture, télécommunications…). Et d’autres moins, comme l’ont confirmé plusieurs sources libyennes concordantes. Contacté sur son numéro de téléphone portable français, M. Saleh n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Connu pour avoir été l’un des plus proches collaborateurs de Mouammar Kadhafi et le mentor de deux de ses fils (Motassem et Saïf al-Islam), Moussa Koussa a quant à lui été le patron pendant plus de quinze ans, entre 1994-2011, des services secrets extérieurs libyens (l’équivalent de la DGSE française), avant de devenir le ministre des affaires étrangères de la Libye.

Notons que l’auteur de cette note et son destinataire ont vécu, à l’heure de la chute du régime Kadhafi, des destins similaires. Moussa Koussa vit actuellement au Qatar, sous protection, après avoir fui la Libye en guerre, en mars 2011, ralliant d’abord Londres, puis quelques semaines plus tard Doha. Bachir Saleh, emprisonné brièvement par les rebelles du Conseil national de transition (CNT) avant d’être relâché en août dernier, a été exfiltré et accueilli par les Français. Comme l'a rapporté Le Canard enchaîné, lui et sa famille bénéficient toujours de la protection des autorités françaises qui leur ont accordé un titre de séjour provisoire.

Les deux paragraphes écrits par Moussa Koussa sont sans équivoque sur le sujet explosif abordé. « En référence aux instructions émises par le bureau de liaison du comité populaire général concernant l’approbation d’appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, Monsieur Nicolas Sarkozy, pour un montant d’une valeur de cinquante millions d’euros », peut-on d'abord y lire. Puis M. Koussa affirme transmettre et confirmer « l’accord de principe sur le sujet cité ci-dessus ». Le montant pharaonique promis par les Libyens est à rapprocher des 20 millions d’euros officiellement dépensés par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2007.

L’ancien chef des services secrets extérieurs de Mouammar Kadhafi ajoute dans sa note que l’accord évoqué est formulé « après avoir pris connaissance du procès-verbal de la réunion tenue le 6. 10. 2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens (Abdallah Senoussi, ndlr) et le président du Fonds libyen des investissements africains (Bachir Saleh, ndlr), et du côté français Monsieur Brice Hortefeux et Monsieur Ziad Takieddine ». Ce serait « au cours » de cette entrevue qu’« un accord a été conclu pour déterminer le montant et le mode de paiement ». Le document ne précise cependant pas le lieu de cette réunion, qui s’est tenue un an jour pour jour après une visite de Nicolas Sarkozy en Libye.

Ziad Takieddine, rencontré par Mediapart en présence de ses avocats, vendredi 27 avril, n’a pas contesté l’authenticité du document que nous lui avons présenté, tout en précisant comme Me Samia Maktouf, son avocate, qu’il n’avait pas été présent, le jour indiqué, à cette réunion.

« Je n'ai pas assisté à cette réunion, mais elle a certainement pu avoir lieu, nous a indiqué M. Takieddine. Votre document reflète un accord signé par Moussa Koussa pour soutenir la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, et Brice Hortefeux a été effectivement là-bas à cette date ainsi qu'à d'autres dates, ça, c'est sûr. M. Moussa Koussa et les autres personnes citées étaient effectivement des relais avec la France. »

Selon M. Takieddine, Claude Guéant, l’ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, et « son correspondant en matière de renseignement d'Etat », Bernard Squarcini, étaient parallèlement en lien étroit avec M. Koussa. « Cela se passait nécessairement en secret, vu la sensibilité des relations entre les services de renseignement », précise-t-il, tout en confirmant l’implication, côté libyen, de Béchir Saleh, comme représentant du LAP, et Abdallah Senoussi lui-même « dans les relations de la Libye avec la France ».

« J'ai les éléments et je n'hésiterai pas à les sortir »

Les relevés des voyages de M. Takieddine, dont la justice française détient la copie depuis plusieurs mois, montrent toutefois que l’homme d’affaires était à Tripoli le 9 décembre 2006, soit la veille de la rédaction de la note de Moussa Koussa. Il était également en Libye quelques jours plus tôt, les 20 et 21 novembre.

Dans un entretien accordé le 25 avril à l’hebdomadaire Jeune Afrique, M. Takieddine déclare avoir été informé en mars 2011 par Saif al-Islam Kadhafi de l’existence d’un « versement d’argent » pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

« Lors de ma dernière rencontre avec Seif al-Islam que j'ai interrogé, il m'avait bien dit : “J'ai les éléments et je n'hésiterai pas à les sortir”, explique M. Takieddine à Mediapart. En réalité, il ne pensait pas que Nicolas Sarkozy irait jusqu'au bout. On peut penser que c'est pour cette raison que le système a protégé Bachir Saleh (exfiltration et production d'un passeport diplomatique) et qu'ils ont essayé par tous les moyens de tuer Saif al-Islam qui a été à l'origine de ces révélations. Par ailleurs, cela explique l'accueil que Monsieur Claude Guéant m'a réservé dès mon retour de Libye, en m'arrêtant à l'aéroport (ndlr, le 5 mars 2011), car il pouvait penser que j'étais moi-même en possession de ces documents, pour pouvoir les subtiliser. »

Ce n’est pas la première fois que le nom de Brice Hortefeux est associé à l’arrière-plan financier des relations franco-libyennes. Mais le haut responsable de l’UMP, intime de Nicolas Sarkozy, a toujours démenti. « Je n'ai jamais rencontré Moussa Koussa et Bachir Saleh, a déclaré M. Hortefeux à Mediapart, le 27 avril. J'ai déjà rencontré Abdallah Senoussi, qui connaissait beaucoup de monde, mais nous n'avons jamais eu de discussion sur un financement électoral. Je suis allé en Libye une seule fois dans ma vie, en 2005. J'oppose donc un démenti catégorique et vérifiable. »

Comme Mediapart l’avait rapporté (ici), les confessions de l’ancien médecin de M. Takieddine, couchées sur papier le 20 décembre 2006 par le directeur d’une société de renseignements privés suisse, Jean-Charles Brisard, évoquaient déjà le nom de M. Hortefeux dans un schéma de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye en 2007. En des termes plus télégraphiques : « MODALITES FIN CAMPAGNE NS », « FIN LIB 50 ME », « MONTAGE INCLUT SOC BH PAN + BANQUE SUISSE (ND) » et « FIN CAMPAGNE TOTALEMENT REGLE ». Le mémo Brisard avançait aussi le chiffre de 50 millions d’euros affectés à la campagne de M. Sarkozy.

« C'est grotesque », avait réagi Nicolas Sarkozy sur le plateau de TF1, le 12 mars dernier. « S'il (Kadhafi, ndlr) l'avait financée (la campagne, ndlr), je n'aurais pas été très reconnaissant », avait ironisé le président-candidat, en référence à l’intervention militaire française en Libye. Contacté vendredi 27 avril, l'Elysée n'a pas souhaité faire de nouveaux commentaires.

L’actuel ministre de l'intérieur français, Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau, en 2006, a lui-même admis ses contacts répétés avec Moussa Koussa, début 2007, devant la commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières bulgares. La sollicitude de la France vis-à-vis de Bachir Saleh pourrait aujourd’hui trouver son explication par sa connaissance des lourds secrets franco-libyens. Et des circuits financiers qu'il a lui-même supervisés.

Quant à Abdallah Senoussi, également cité dans la note de décembre 2006, comme ayant participé aux réunions préparatoires avec Brice Hortefeux, au sujet du financement de la campagne électorale de 2007, il aurait été arrêté il y a quelques semaines en Mauritanie, mais aucune image n’est venue confirmer une telle affirmation. Il est réclamé par la Libye, mais également par la Cour pénale internationale (CPI), et la France, ayant été condamné par contumace à Paris dans l’affaire de l’attentat contre le DC-10 d’UTA.

Une chose est en revanche certaine : les forces de l’Otan ont bombardé le 19 août 2011, à 5 heures du matin, la maison d’Abdallah Senoussi, située dans le quartier résidentiel de Gharghour, à Tripoli. Un cuisinier indien avait trouvé la mort dans le raid et une école avait été détruite. « C'est un quartier résidentiel. Pourquoi l'Otan bombarde ce site ? Il n'y a pas de militaires ici », avait alors dénoncé un voisin, Faouzia Ali, cité par l’Agence France-Presse.

La réponse se trouve peut-être dans les secrets qui lient M. Senoussi à la France. « C'est le principal témoin de la corruption financière et des accords qui ont impliqué de nombreux dirigeants et pays, dont la France », a affirmé en mars dernier à l'agence Reuters une source « haut placée dans le renseignement arabe ».

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 01:10

 

 

 

 

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Accusations contre les services secrets français dans l'affaire DSK, soupçons de financement de sa campagne de 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi: Nicolas Sarkozy était attaqué de toutes parts samedi, alors qu'il peine à combler son retard sur François Hollande.

A une semaine du 2e tour de la présidentielle, le chef de l'Etat essuie également des critiques de membres de sa majorité, qui lui reprochent de se fourvoyer en reprenant les thèmes de l'extrême droite pour séduire l'électorat du Front national, surprise du 1er tour à presque 18%.

Absent de la campagne électorale, l'ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a fait irruption samedi dans le débat en accusant ses adversaires d'avoir fait capoter sa candidature. "Je n'ai tout simplement pas cru qu'ils iraient si loin (...), je ne pensais pas qu'ils pourraient trouver quelque chose capable de m'arrêter", a déclaré DSK, faisant allusion aux hommes du président, dans une interview accordée au quotidien britannique "The Guardian".

En déplacement à Clermont-Ferrand, le chef de l'Etat a réfuté ces accusations et a demandé à DSK de se taire. "Trop, c'est trop ! Je dis à M. Strauss-Kahn 'expliquez-vous avec la justice et épargnez aux français vos commentaires'", a lancé M. Sarkozy.

Documents embarrassants

Le président sortant a ensuite été mis en cause dans un autre dossier: le financement de la campagne de 2007 qui l'avait mené au sommet de l'Etat.

Le site d'information et d'enquête Mediapart a publié un document, attribué à Moussa Koussa, ancien chef du renseignement libyen, faisant état en 2006 d'un "accord de principe" de Tripoli pour financer à hauteur de 50 millions d'euros (60 millions de francs) la campagne de Nicolas Sarkozy.

Ces polémiques interviennent alors que le socialiste François Hollande se montre chaque jour plus confiant dans la victoire.


(ats / 28.04.2012 19h34)

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Kadhafi aurait donné son accord pour financer la campagne de Sarkozy en 2007, accuse Médiapart

PARIS (AP) — Le site Mediapart publie samedi le fac-similé d'une note officielle du régime de Moammar Kadhafi, datée de décembre 2006, qui donnerait son accord de principe pour financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007, à hauteur de 50 millions d'euros.

M. Sarkozy "doit s'expliquer devant les Français", a réclamé Bernard Cazeneuve, porte-parole du candidat socialiste François Hollande. Autre porte-parole de ce dernier, Delphine Batho estime que ces "nouvelles révélations (...) imposent l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge indépendant".

Joint par l'Associated Press, le palais de l'Elysée n'avait pas réagi dans l'immédiat.

D'après le site d'investigations, ce document daté du 10 décembre 2006 est signé de Moussa Koussa, alors chef des services secrets extérieurs libyens. Il est adressé à Bachir Saleh, directeur de cabinet du colonel Kadhafi et responsable du fonds souverain Libyan African Portfolio (LAP).

Le document, traduit de l'arabe, stipulerait ainsi: "En référence aux instructions émises par le bureau de liaison du Comité populaire général (gouvernement, NDLR) concernant l'approbation d'appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, M. Nicolas Sarkozy, pour un montant d'une valeur de cinquante millions d'euros". Et M. Koussa d'assurer qu'il allait transmettre et confirmer "l'accord de principe sur le sujet cité ci-dessus". AP


(AP / 28.04.2012 17h34)

 

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La Libye était prête à financer la campagne de Sarkozy en 2007

PARIS AFP / 28 avril 2012 19h11- Le site français d'information Mediapart a publié samedi un document signé d'un ex-dignitaire libyen affirmant que le régime de Mouammar Kadhafi avait accepté en 2006 de financer à hauteur de 50 millions d'euros la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dans cette note, entourée d'un cadre vert, rédigée en arabe et traduite par Mediapart, Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignement extérieur de la Libye, confirme un accord au sujet des instructions émises par le bureau de liaison du comité populaire général concernant l'approbation d'appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, M. Nicolas Sarkozy, pour un montant d'une valeur de cinquante millions d'euros.

La note ne précise pas si un tel financement a effectivement eu lieu.

Elle stipule que cet accord est consécutif au procès-verbal de la réunion tenue le 6/10/2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens (Abdallah Senoussi, ndlr) et le président du Fonds libyen des investissements africains (Bachir Saleh, ndlr), et du côté français M. Brice Hortefeux et M. Ziad Takieddine.

Ami proche de Nicolas Sarkozy, M. Hortefeux a été ministre de 2007 à 2011, notamment à l'Intérieur.

Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de M. Sarkozy, a qualifié samedi cette hypothèse de ridicule.

Il s'agit d'imaginer un financement libyen de 50 millions d'euros, dans une campagne électorale dont les comptes sont plafonnés à 22 millions d'euros. Des comptes qui ont par ailleurs été validés par le Conseil constitutionnel et n'ont donné lieu à aucune contestation, a-t-elle fait valoir.

L'avocate de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, citée par Mediapart, a affirmé que son client n'était pas présent à la réunion indiquée dans le document mais qu'il pense que ce document est crédible, vu la date et les personnes qui apparaissent.

Le parti socialiste a demandé à M. Sarkozy de s'expliquer devant les Français face à des éléments aussi graves, étayés par des documents nouveaux émanant de l'entourage du dictateur libyen lui-même

Mediapart explique avoir obtenu cette note d'anciens hauts responsables du pays, aujourd'hui dans la clandestinité, qui l'ont communiquée ces tout derniers jours.

Homme de confiance du colonel Kadhafi, Moussa Koussa, ancien chef des services de renseignements libyens de 1994 à 2009, puis ministre des Affaires étrangères, a fait défection au régime de Tripoli avant de se rendre à Londres, puis au Qatar.

Interrogé vendredi par Mediapart, l'ex-ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a déclaré n'avoir jamais rencontré Moussa Koussa et Bachir Saleh, ancien homme clef du régime libyen et destinataire de la note qui lui a été adressée le 10 décembre 2006, selon Mediapart.

L'hebdomadaire satirique Le Canard Enchainé avait affirmé début avril que Bachir Saleh, recherché par Interpol, a obtenu un titre de séjour au nom du regroupement familial en France. Il était responsable du Libyan African Portfolio (LAP), le puissant fonds souverain libyen crédité de plus de 40 milliards de dollars, selon Mediapart.

Le 12 mars, M. Sarkozy avait rejeté un éventuel financement de sa campagne de 2007 par la Libye. S'il l'avait financée (la campagne), je n'aurais pas été très reconnaissant, avait-il ironisé, en allusion à l'intervention armée de la France dans le cadre d'une opération de l'Otan qui a fait chuter le régime de Kadhafi (mars-octobre 2011).

Mediapart avait publié ce jour-là une autre note laissant penser que Tripoli aurait financé à hauteur de 50 millions d'euros la campagne de 2007 de M. Sarkozy. En mars 2011, le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, avait affirmé sur Euronews que la Libye avait financé la campagne de M. Sarkozy pour la présidentielle de 2007.


(©)

Le PS demande à Sarkozy de "s'expliquer devant les Français"

28.04.2012 à 17h27 • Mis à jour le 28.04.2012 à 18h43

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Après la publication, par Mediapart, d'un document prouvant l'accord de la Libye pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, Bernard Cazeneuve, un des porte-parole de François Hollande, a demandé samedi au président-candidat de "s'expliquer devant les Français".

"A plusieurs reprises au cours des dernières semaines, des informations précises ont été communiquées par voie de presse, relatives aux relations qu'aurait pu entretenir la France avec le régime du colonel Muammar Kadhafi au cours des dernières années. (...) Ces informations ont tout d'abord concerné le projet du gouvernement français de vendre du nucléaire civil à la Libye du colonel Kadhafi, jusqu'à l'été de l'année 2010. Elles ont été à plusieurs reprises confirmées ces derniers jours par l'ancienne présidente du groupe Areva, Anne Lauvergeon (...) Si ces faits étaient définitivement établis, ils témoigneraient des relations coupables et hasardeuses entretenues par les dirigeants français actuels avec ceux d'une dictature, dont on savait depuis longtemps la monstruosité des pratiques".

"Si les faits révélés par Mediapart étaient définitivement confirmés par d'autres documents ou les instructions judiciaires en cours, il serait alors établi que le président sortant a menti aux Français, pour dissimuler la réalité d'une très grave affaire d'Etat", ajoute-t-il.

 

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 17:32

 

 

 

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PARIS AFP / 25 avril 2012 17h22- Le candidat socialiste à la présidentielle française François Hollande a estimé mercredi qu'une rupture était nécessaire par rapport à des pratiques qui ont desservi la France et l'Afrique.

M. Hollande a assuré que si il était élu le 6 mai, il veillerait à ce que ces relations reposent sur des principes, et notamment celui de la solidarité.

La rupture est nécessaire par rapport à des pratiques qui ont desservi la France et l'Afrique, par rapport à des usages qui n'ont rien d'acceptable ni de légaux, a déclaré le candidat socialiste lors d'une conférence de presse.

Evoquant les liens, sous la Ve République, entre Paris et certaines de ses anciennes colonies, le candidat socialiste a relevé qu'il y avait eu des relations dont nous voyons encore quelques soubresauts aujourd'hui dans un certain nombre d'instructions judiciaires.

Une enquête judiciaire est en cours en France sur les conditions dans lesquelles le président équato-guinéen Teodoro Obiang, le président du Congo Denis Sassou Nguesso, ainsi que le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba, ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France.

Je veillerai à ce que les relations entre la France et l'Afrique puissent être posées sur des principes. D'abord celui d'une solidarité que nous avons, d'une politique que nous pouvons mener à la fois pour l'économie mais aussi pour la langue, a enchaîné François Hollande.

M. Hollande a en particulier été questionné sur l'organisation à l'automne du sommet de la Francophonie en République démocratique du Congo, ancienne colonie belge où les dernières élections n'ont pas été jugées crédibles par l'Union européenne en raison de nombreuses irrégularités et fraudes.

Sur les régimes eux-mêmes, les règles doivent être aussi celles de la démocratie et donc je n'accepterais pas des élections qui auraient été frauduleuses où que ce soit, a fait valoir le candidat PS, sans précision.

Il a qualifié la Francophonie d'élément très important pour une politique à l'égard de l'Afrique.


(©)

     

Freddy Mulongo, Réveil FM International

 

Question: Irez-vous à Kinshasa au Sommet de la francophonie qui se tiendra du 12 au 14 octobre 2012, si vous êtes élu, alors que l’Union européenne vient de dire clairement que les élections qui se sont tenues en République démocratique du Congo ont été frauduleuses ? Il y a eu des fraudes massives. Par ailleurs, quelle sera votre relation avec la Françafrique et la France « du fric et des mallettes » dont on parle ?

 

François Hollande

 

Réponse : Une rupture est nécessaire par rapport à des pratiques qui ont desservi la France et l’Afrique et par rapport à des usages qui n’ont rien d’acceptable, ni de légal. Il y a eu des relations dont nous voyons encore quelques soubresauts aujourd’hui dans un certain nombre d’instructions judiciaires. Je veillerai donc à ce que les relations à la France et l’Afrique puissent reposer sur des principes. D’abord celui d’une solidarité que nous avons, d’une politique que nous pouvons mener à la fois pour l’économie mais aussi pour la langue. De ce point de vue-là, la francophonie est un élément très important d’une politique à l’égard de l’Afrique et, d’une manière générale, à l’égard de la culture française à l’étranger. Deuxièmement, sur les régimes eux-mêmes, les règles doivent être aussi celles de la démocratie et donc je n’accepterai pas des élections qui auront été frauduleuses. Où que ce soit.

 

NDLR : Avec ces propos sans ambiguïté du très probable futur président de la République française, les oreilles de plusieurs professionnels de modification constitutionnelle pour s’accrocher à vie au pouvoir et de fraudes électorales en Afrique ont dû énormément siffler.

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 00:23

 

 

 

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Source : www.la-lanterne.eu

Nous y sommes, enfin. Dans moins de 72 heures les Français – pas tous, loin de là – se dirigeront vers les urnes ce dimanche 21 avril 2012 afin de désigner le candidat qu’ils estiment le plus à même d’endosser le rôle de Président de la République. Mais les électeurs n’attendent pas un simple Chef de l’Etat ; plutôt un David Copperfield de l’économie et de la finance qui ferait réapparaître vite fait, bien fait, le fameux « A » qui manque à l’appel.

S’il y a bien un thème qui a dominé cette campagne électorale c’est à l’évidence celui de la crise économique qui frappe un par un les pays de la zone Euro contraints d’adopter des plans de rigueurs toujours plus drastiques. Après l’Italie et l’Espagne c’est au tour de la France de subir la foudre des terribles agences de notation Standard and Poor’s, Moody’s ou Fitch, encore inconnues du grand public il y a à peine deux ans.

Le matraquage médiatique sur la situation financière déplorable n’a servi qu’à recentrer la campagne sur le programme économique des différents candidats qui ont tous, bien entendu, une recette miracle, un élixir de jouvence pour relancer l’économie hexagonale, et celle de l’Europe par la même occasion. Quoiqu’en ce qui concerne l’Europe, les avis divergent radicalement selon les candidats potentiels.

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, les représentants des partis frontistes, dont le seul point commun est de  vouloir, grosso modo, sortir la France de la zone Euro, profitent de la cacophonie qui règne entre l’UMP et le PS. L’incapacité du gouvernement à trouver des solutions concrètes pour en finir avec la crise et les mesures hasardeuses que promet la gauche laissent le champ libre à des discours trop extrémistes, qui trouvent une oreille attentive parmi les oubliés de la campagne électorale. Les travailleurs d’usine, les artisans et commerçants ( 1,2 millions de Français tout de même ), ainsi que la population des classes moyennes, tous se sentent lésés, abandonnés par l’UMP et le Parti Socialiste qui passent leur temps à railler le camp adverse sur telle ou telle mesure, réforme, ou dans la plupart des cas, pour quelques chamailleries dignes d’une cour de récréation. Estimons-nous encore heureux de ne pas subir l’élection présidentielle américaine et ses spots publicitaires assassins à l’encontre de chaque candidat !

Le président Nicolas Sarkozy, quant à lui, se raccroche tant bien que mal à son partenariat avec la Chancelière allemande Angela Merkel qu’il considère – ou du moins voudrait que le Français  lambda considère – comme la seule et unique chance de se sortir de ce bourbier que représentent les marchés financiers, la dette souveraine et le déficit public. Comme si le seul argument qu’il pouvait avancer en vue de sa réélection était cette espèce de pacte, cet accord tacite entre la France et l’Allemagne qui aurait pour finalité de calquer l’économie française sur le modèle de notre voisin allemand, dont on vante partout la rigueur exemplaire. Début janvier 2012, peu avant la perte de notre « A » tant aimé,  le Président aurait lâché en plein Conseil des ministres : « Si on perd le triple A, je suis mort. ». Certains diront qu’il ne l’est qu’à moitié, mais lui se voit peut être déjà avec un pied dans la tombe.

Il faut bien avouer qu’il n’a pas été au rendez-vous de toutes ces belles promesses de campagne qui n’aboutissent que rarement, et ce, peu importe la couleur politique du candidat. Pour preuve, la cote de popularité de monsieur Sarkozy n’a cessé de chuter depuis son accession à la présidence en 2007. Un sondage publié dans le Journal du Dimanche (source Ifop, Insee, Eurostat) montre qu’en 2012, il ne reste que 34% d’électeurs satisfaits sur les 65% qui l’étaient en 2007. De même, les 31% de Français mécontents en 2007 sont désormais 66% en 2012.

Ainsi, en 2007, Nicolas Sarkozy avait bâti son programme de campagne sur le thème ô combien récurrent de l’insécurité, chronique en banlieue. Tellement chronique qu’aucun candidat n’a abordé la question de manière concrète en 2012, excepté Marine Le Pen, fonds de commerce oblige. Un thème qu’il connaissait tout de même sur le bout des doigts, habitant déjà place Beauvau, l’adresse du Ministère de l’Intérieur. Afin de traverser la rue pour aller tout droit au Palais de l’Elysée, l’avocat de formation part en campagne avec un slogan digne d’une campagne de pub pour les supermarchés E.Leclerc : « Travailler plus pour gagner plus ».

Pour atteindre son objectif, il a pourtant tenté de se poser en président réformateur avec des mesures comme la suppression de la taxe professionnelle destinée à relancer l’investissement productif dans certains secteurs de l’économie, ou encore la détaxation des heures supplémentaires et l’instauration du service minimum – très pratique en cas de grève générale de la RATP / SNCF, il faut l’avouer -.

Cependant, ce président qui se voulait omniprésent sur tous les fronts a lui-même scellé son sort en adoptant une attitude qu’on a qualifiée de «bling-bling » dans tous les médias, français  comme étrangers. Il a bel et bien brisé le carcan de l’éthique présidentielle. Le début de son quinquennat fut donc un florilège de ses plus belles randonnées pédestres, entouré de ses gardes du corps et jamais sans sa paire de Ray-Ban modèle Aviator. Sans compter sur son mariage avec l’ex-mannequin, chanteuse  et actrice pour Woody Allen à ses heures, Carla Bruni – dont un buste a failli être érigé à Nogent-sur-Marne (94) – et le fruit de leur amour la petite Giulia, née en octobre 2011.

On pourrait certes passer outre la sur-médiatisation de sa vie privée et laisser de côté la personnalité quelque peu urticante du chef de l’Etat – qui se montre plus que véhément à l’égard des journalistes lors des débats télévisés – mais on ne peut se permettre d’oublier les scandales financiers qui entachent le quinquennat de notre président. On pense bien évidemment à l’ami de son ami, monsieur Ziad Takieddine, qui s’est illustré dans l’affaire Karachi ; ou encore à certaines « valises », « mallettes », appelez ça comme bon vous semble, qui, d’un avis général, ne devaient pas contenir que du shampoing.

Si l’on associe cette communication d’un genre nouveau avec les mauvais choix qu’a pris Nicolas Sarkozy lors de son mandat, on comprend mieux dès lors pourquoi sa popularité a subi une telle décote depuis son arrivée à l’Elysée. On peut l’expliquer aussi par le fait qu’il a rendu effective la réforme des retraites et augmenté conséquemment le nombre de radars – ce qui, par ailleurs, a permis une diminution non négligeable du nombre d’accidents de la route chaque année – , deux choix qui ont fortement déplu à une bonne partie de la population ayant participé à son succès en 2007. Enfin, avec la promulgation de la loi anti-téléchargement Hadopi et sa décision d’engager la France dans le conflit libyen, celui-ci a achevé de se mettre l’opinion publique à dos jusqu’à la perte de notre triple A au début de cette année 2012. Le véritable coup de massue pour ce président d’une soi-disant  « France Forte » – visiblement en panne d’inspiration -, qui pensait trouver une porte de sortie par le biais d’une intervention télévisée historique. En direct du palais présidentiel et en compagnie de sa collègue Mme Merkel, le président a joué sa dernière carte afin de convaincre non pas son électorat, mais la France entière, que seuls eux deux peuvent sauver le pays et l’Euro !

Quoi qu’il en soit, on n’avait jamais vu un chef d’Etat autant abhorré des Français ; à tel point qu’un journal satirique baptisé « CASSE-TOI ! », paru dans la période février/mars 2012,  avait pour devise dans le seul et unique numéro 1 « Le journal des pauvres cons qui veulent que Sarko dégage » et la Une titrait «  Marre de la Sarkonnerie ! ».Le contenu de ce torchon devient par la suite trop indécent pour être cité. Allez comprendre comment un seul homme, un président, peut susciter tant de haine !

On peut douter qu’un autre, de droite ou de gauche, eût évité la perte de notre AAA ou limité les dégâts d’une quelconque façon, tant le marasme économique se fait ressentir au sein du Vieux Continent, et tout particulièrement en France, où le taux de chômage flirte avec les 10% et dont le montant de la dette publique s’élève à 85% de notre PIB.

Un seul chef d’Etat de la Vème République a connu des déboires similaires à ceux de Nicolas Sarkozy. En 1974, Valéry Giscard d’Estaing (VGE) était élu 20ème Président de la République Française alors que le monde subissait de plein fouet son premier choc pétrolier en 1973. Lui-aussi avait voulu réformer – notamment par le biais de son premier ministre Raymond Barre surnommé à juste titre « le père la Rigueur » – une France qui arrivait au terme de ses Trente Glorieuses, mais en vain. Lui-aussi avait voulu incarner le changement en s’affichant au coin du feu, aux côtés de son épouse  lors  de ses allocutions présidentielles. Et lui-aussi avait été éclaboussé par un scandale financier, celui des « diamants de Bokassa ».

A l’époque, Jean-Bedel Bokassa, ex-capitaine de l’armée coloniale française en Centrafrique, s’empare du pouvoir par un coup d’Etat et s’autoproclame Empereur de Centrafrique, prenant le nom de Bokassa Ier. Totalement mégalomane, l’homme entretient des relations étroites avec la France allant même jusqu’à organiser son sacre à l’identique de celui de Napoléon Bonaparte. En 1979, Le Canard Enchaîné dévoile l’affaire en publiant le fac-similé d’une commande de diamants émanant de l’empereur et destinée au président Valéry Giscard d’Estaing. C’est à l’occasion de visites diplomatiques que Bokassa aurait remis à maintes reprises des plaquettes de diamants à VGE. L’affaire émousse définitivement la légitimité du président qui ne cessera de démentir les accusations de ses détracteurs. Monsieur Giscard d’Estaing  fut battu par la crise de l’or noir et par l’opposition de l’époque, incarnée par le socialiste François Mitterrand. Il avait cependant passé le premier tour en tête, avant d’accuser la défaite. Reste à savoir si Nicolas Sarkozy fera mieux – ou moins bien – que son prédécesseur…

Hugo Millett

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