Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 18:22

 

 

 

 

 

Pascal-Canfin.jpg

                                                 Pascal Canfin

16 juillet 2012 | Par Lénaïg Bredoux et Thomas Cantaloube

 

C'est un des nouveaux visages du gouvernement, qui a été choisi pour incarner une rupture, celle d'avec la Françafrique du vieux ministère de la coopération. À 37 ans, l'écologiste Pascal Canfin est bien loin de ces réseaux. Ancien journaliste à Alternatives économiques, ancien député européen spécialiste de la régulation financière, il œuvre désormais comme ministre délégué au développement. Avec une mission : mener, au-delà du symbole, un changement de politique à l'égard des pays du Sud. En 1981, François Mitterrand avait échoué : en 2012, la récente visite d'Ali Bongo à Paris constitue une première mise à l'épreuve. Entretien.

Vous êtes ministre depuis deux mois. Le changement de l’intitulé de votre ministère, de la coopération au développement, fait partie des symboles de la présidence Hollande. Comment cette rupture s’est-elle concrètement incarnée ?

Elle s’incarne en effet dans le nom du ministère, mais aussi dans mon profil et dans la dissolution de la cellule Afrique de l’Élysée, qui a été intégrée dans la cellule diplomatique. Quand François Hollande a reçu un certain nombre de chefs d’État africains, il leur a parlé sans tabou. Tous les sujets sont évoqués dans le cadre des relations bilatérales normales. Nous avons normalisé les relations entre la France et l’ensemble des Etats concernés, en Afrique et ailleurs. Et je m’occupe du développement en Afrique et ailleurs.

C’est une nouvelle étape qui correspond aux aspirations de tout le monde, à celles des Français, à celles des populations concernées et à celles des chefs d’État. On me compare souvent avec le changement opéré en 1981 par François Mitterrand, avec la nomination de Jean-Pierre Cot (resté à peine quelques mois). Mais le monde a changé depuis 1981. En Afrique, on n’est plus du tout dans une situation où les anciennes puissances coloniales ont leur champ réservé. La Chine, l’Inde, la Turquie, l’Afrique du Sud y sont actives. On va en Afrique anglophone, les Anglais vont en Afrique francophone. La France s’adapte, enfin, à cette nouvelle donne.

À l’inverse, quelle est la réaction des chefs d’État africains qui voient disparaître ce qui était pour eux un canal d’accès bien pratique au gouvernement français ou au chef de l'Etat?

Ils n’étaient qu’une poignée à le faire ! On ne peut pas résumer l’Afrique à quelques chefs d’État qui avaient leurs habitudes et ceux-là ont réagi en prenant acte du fait qu’ils devaient désormais s’adresser à la filière normale du Quai d’Orsay et de la cellule diplomatique de l’Élysée. Cela n’empêche pas qu’il y ait toujours une réunion hebdomadaire sur l’Afrique à l’Élysée à laquelle je participe parce que c’est une zone où la France est active, où elle a des intérêts et où il y a des crises, comme au Mali. Ce suivi est nécessaire, mais les procédures sont désormais normalisées.

On a pourtant vu défiler à Paris certains chefs d’États africains qui incarnent la vieille « coopération ». François Hollande devait-il recevoir Ali Bongo,sans recevoir les représentants de l’opposition ou de la société civile gabonaise ?

Les ONG gabonaises ont dit de cette visite, et je trouve cela assez positif, qu’elle était l’occasion de dire en face à Ali Bongo un certain nombre de choses. Le président de la République a saisi cette opportunité pour parler des droits de l’Homme, des élections et de la démocratie. La question est de savoir quel mode de relation est efficace avec des pays qui n’ont pas d’organisation démocratique. Parce que là, on parle de l’Afrique, mais on pourrait aussi parler de la Chine par exemple. Si on est dans le boycott, on n’a aucun levier et cela ne correspond pas à la réalité du monde. Si on est dans la surenchère et la polémique permanentes, on n’a aucun moyen de pression. Doit-on plutôt utiliser la relation bilatérale pour dire en privé ce qu’il faut dire ? Je pense que c’est la bonne ligne.

Vous avez vu les présidents sénégalais, Macky Sall, et guinéen, Alpha Condé. Vous aviez pourtant dit que vous ne verriez pas chefs d’État…

Mais de quoi ai-je parlé avec Macky Sall et Alpha Condé ? De sujets de développement. Quand je les ai rencontrés, il y avait aussi leur ministre des finances pour évoquer, par exemple, l’annulation des dettes, les projets que la France peut soutenir… C’est de ma responsabilité.

Mais vous n’avez pas vu Ali Bongo et votre cabinet a reçu des représentants d’ONG gabonaises… Pourquoi ?

Il n’a pas demandé à me voir et je ne l’ai pas non plus sollicité, parce qu’il y a effectivement un problème spécifique avec le Gabon. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir de discussions. Par exemple, nous en avons d’assez poussées sur la protection de la forêt. Au nom des droits de l’Homme qui ne sont pas respectés dans ce pays, doit-on renoncer à travailler sur les questions forestières ? Je pense qu’il faut avoir, en privé, un discours ferme sur les droits de l’Homme et, par ailleurs, travailler ensemble sur certains dossiers. Je pousse aussi pour que les entreprises françaises agissent de manière transparente et qu’elles soient encadrées. C’est tout l’objet du texte discuté actuellement au niveau européen pour imposer la transparence aux grandes entreprises. Quand Aung San Suu Kyi est venue à Paris, elle a délivré deux messages principaux : “Venez investir pour conforter la transition démocratique, mais faites-le dans un cadre totalement transparent pour éviter les dérives”.

Pour éviter ce qui a pu se passer avec le groupe Total, accusé par plusieurs ONG d’exécutions, de travail forcé et de soutien à la junte militaire ?

Pour éviter les dérives. C’est une bataille extrêmement importante qui est en cours, celle de la transparence du cadre d’intervention des entreprises européennes. Elles n’y sont d’ailleurs pas toutes opposées : car la transparence protège celles qui ne veulent pas recourir à des pratiques opaques. Cela donne aussi une assurance pour tous les pays africains qui ne sont plus dans cette logique de mauvaise gouvernance et de corruption.

Le texte est actuellement en discussion à Bruxelles, mais c’est une directive qui ne sera pas opérationnelle avant un an et demi, deux ans…

Le texte est sorti il y a six mois. Il est actuellement en négociation au Parlement européen, et la négociation finale avec les États aura lieu à partir de la rentrée de septembre.

Mais peut-on imaginer d’ici là une loi française ?

Ce ne serait pas plus rapide que d’attendre la directive européenne ! Il faut au contraire se battre pour que celle-ci soit la plus ambitieuse possible. La position française est extrêmement claire : nous voulons un texte qui s’applique au maximum de secteurs économiques possibles, idéalement à l’ensemble des secteurs.

Cette directive permettra-t-elle de voir si une entreprise installée dans un pays verse des pots-de-vin ? Les flux financiers sont pourtant très complexes, avec les paradis fiscaux, les sociétés-écran...

Cette directive est un point d’appui. Je ne dis pas que, demain, en claquant les doigts, la corruption et les paradis fiscaux vont disparaître. Par ailleurs, cette discussion sur la transparence montre bien que la politique du développement ne se réduit pas à l’aide publique au développement. Pour moi, il s’agit aussi de regarder l’ensemble des flux financiers entre le Nord et le Sud. Ceux qui sortent de manière opaque voire illicite, dans le cadre de l’optimisation fiscale et des paradis fiscaux, représentent 10 fois le montant de l’aide publique au développement des pays de l’OCDE ! Si on n’élargit pas le champ du développement à ces questions qui n’étaient pas suivies par le ministère de la coopération, on passe à côté d’un enjeu essentiel.

Le récent rapport de la Cour des comptes sur la politique de développement montre que la France a de plus en plus souvent recours à des prêts – et de moins en moins à des dons, ce qui contribue à alourdir la dette des pays du Sud. Allez-vous renverser cette évolution ?

La part de l’aide qui passe par les ONG va doubler, c’est un engagement du président de la République et il sera tenu. Il s’est aussi engagé à revenir au niveau des dons de 2007. On le fera. Faut-il aller encore plus loin et modifier plus profondément la répartition entre les prêts et les dons ? Le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît. Faire des prêts non concessionnels [des prêts sous conditions – ndlr] pour une centrale à gaz au Kazakhstan a un intérêt relativement limité pour une politique publique de développement. Mais il faut inventer, et on y travaille, des mixages entre les prêts et les dons.

Prenons l’exemple des infrastructures énergétiques : une de mes priorité absolues est de trouver les modalités pour soutenir massivement le développement des énergies renouvelables, comme le solaire en Afrique. Cela ne peut pas se faire uniquement par des dons car cela coûterait extrêmement cher au budget de l’État. Mais il ne peut s’agir non plus uniquement de prêts, car ces infrastructures ne peuvent pas encore être viables économiquement sans subventions.

Mais on a vu l’Agence française de développement (AFD) prendre des participations dans des sociétés détenues par les proches de dictateurs. Comment l’empêcher ?

Jusqu’à présent, l’Agence française de développement avait une tutelle de l’État assez éloignée. C’est d’ailleurs ce que dit le dernier rapport de la Cour des comptes. Ma responsabilité en tant que ministre du développement est d’exercer cette tutelle, c’est-à-dire avoir un regard politique et obtenir une transparence sur tous les projets. Ce n’est pas une logique de reprise en main mais d’exercice légitime de la tutelle sur un opérateur de l’État, dont la mission sociale est d’exercer la politique publique de développement. L’AFD n’est pas une banque privée autonome. Son directeur général est d’ailleurs satisfait de voir l’État parler de nouveau d’une seule voix dans ce domaine.

Faut-il changer l’actuel directeur général de l’AFD, Dov Zerah ? Au-delà de sa personne, il incarne une certaine pratique de la Françafrique avec laquelle vous voulez rompre.

Je ne me prononce pas sur sa personne. Sa politique, c’est celle de l’agence et de la tutelle. L’essentiel, c’est que l’on puisse travailler ensemble. Ce qui me poserait problème, ce n’est pas ce qu’il a fait dans le passé, mais ce qu’éventuellement il ne ferait pas dans le futur.

Quelles sont les priorités en matière de développement que vous souhaitez instaurer ?

La France est un des premiers bailleurs au monde dans le domaine de la santé, avec un budget d’un milliard d’euros par an. Il faut en faire une évaluation, notamment dans la lutte contre le sida, voir si la priorité aujourd’hui ce doit être les brevets, la distribution, ou bien l’aide à la création de systèmes de santé dans les pays concernés. Il ne s’agit pas de faire moins mais d’évaluer ce qui est le plus pertinent.

Viennent ensuite les enjeux de développement durable : l’aide publique au développement doit s’intégrer totalement dans la recherche d’un nouveau mode de développement dans le monde. Aujourd’hui 1,3 milliard d’humains vivent dans la pauvreté absolue et nous devons pouvoir vivre sur une planète aux ressources limitées à 9 milliards d’ici 2050. Pour l’instant, nous manquons d’une feuille de route mondiale, comme l’a montré l’échec du sommet de Rio. En même temps, pour la première fois, et c’est sans doute le principal acquis de ce sommet, on a créé des Objectifs du développement durable qui doivent aboutir d’ici 2015. Il faut maintenant les faire vivre pour que, dans trois ans, la communauté internationale se fixe pour la première fois des objectifs chiffrés, en matière d’énergie ou d’eau par exemple. Je compte bien apporter ma pierre à cet édifice.

Est-ce qu’il y a des priorités de développement géographiques, notamment autour de la Méditerranée ?

Dans les prochains mois, nous devrons trancher la question de l’élargissement du nombre de pays dans lequel l’AFD peut intervenir. À ce stade, je n’ai pas de religion sur le sujet. Je constate que, dans un contexte limité budgétairement, nous n’avons pas intérêt à diluer nos interventions. Mais j’entends aussi ceux qui disent que la France doit être universelle et intervenir partout.

Pour l’instant, là où la France a un vrai impact, c’est le sud de la Méditerranée et l’Afrique. Cela ne veut pas dire que l’on va s’interdire d’aller dans certains États – je pense à la Birmanie – qui connaissent une évolution à accompagner. Il faut être capable d’être flexible pour accompagner les nouvelles donnes politiques.

François Hollande a dit à plusieurs reprises qu’il voulait affecter la taxe sur les transactions financières au développement. Dans quelle proportion ?

Il est impossible de répondre précisément à cette question aujourd’hui, car cela dépend d’une négociation européenne. La France est sans doute l’État en Europe qui pousse le plus pour qu’une partie de la taxe sur les transactions financières reste affectée au développement, alors que d’autres pays n’y voient qu’une ressource pour leur propre compte. Quel sera le compromis final : 10 %, 15 %, 30 % ? Je n’en sais rien.

10 %, 15 %, 30 % : cela reste faible par rapport à l’ambition de départ.

Dans l’absolu, je suis d’accord avec vous. Sauf qu’aujourd’hui, pour que cette taxe voie le jour, il faut une coalition politique. Il faut agréger à cette coalition des gens qui pensent que cette taxe peut être utile pour diminuer leur déficit, ou contribuer au budget européen. C’est la réalité du monde ! Soit on dit : On ne fera une taxe sur les transactions financières que si elle est affectée à 100 % au développement”, et il ne se passera rien. Soit nous faisons cette taxe avec trois objectifs : le budget européen, les budgets nationaux, et le développement. La répartition entre les trois émergera de la négociation.

Au sein de gouvernement français, notamment du côté de Bercy, il semble que l’on veuille affecter cette taxe à la résorption des déficits. Quel est l’état des débats au gouvernement ?

La priorité de Bercy est de réduire les déficits, mais ce n’est pas Bercy qui fait toute la politique du gouvernement français. Il faut attendre la fin de la discussion budgétaire. Je suis assez optimiste.

La procédure qui a été choisie pour mettre en place cette taxe sur les transactions financières est celle de la coopération renforcée. Or, elle est très longue. Il est difficile d’imaginer que cela aboutisse d’ici 2013.

Pas forcément. Il y a quand même eu une directive de la Commission européenne, basée sur des études de faisabilité et d’impact. Tout le travail technique a déjà été fait. La question est de savoir s’il y aura la volonté politique d’aller vite de la part des neuf pays (au minimum) qui choisiront la coopération renforcée.  On peut penser que oui.

Pour caricaturer un peu, avec le retrait des soldats français d’Afghanistan, vous allez récupérer le bébé de l’implication française dans ce pays. Laurent Fabius a annoncé une aide de 230 millions d’euros sur cinq ans pour l’Afghanistan. C’est moins que ce que désiraient les Américains, mais c’est plus que ce que des conseillers de François Hollande souhaitaient durant la campagne.

Le retrait militaire d’Afghanistan ne signifie pas un désengagement politique. Cela passe donc par un renforcement de la coopération civile. C’est un renforcement non négligeable par rapport aux chiffres actuels de la coopération française en Afghanistan. Nous sommes en dessous d’autres États et il y avait une pression pour que l’on augmente notre participation, mais nous avons des contraintes budgétaires.

Cependant, si nous sommes disposés à participer à l’effort de la communauté internationale, nous avons des conditions pour que cette aide soit efficace. La première condition, c’est la sécurité. On ne peut pas dire : c’est trop dangereux pour nos militaires, mais ce n’est pas dangereux pour des enseignants, des magistrats, des archéologues, des infirmiers, etc. Une partie des opérations civiles est aujourd’hui sécurisée par l’armée française. Le jour où l’armée française n’est plus là, qui sécurise ces opérations civiles ? L’armée afghane ? D’autres ? Voilà la discussion que nous avons. Nous sommes en train de regarder précisément quels sont les projets qui peuvent continuer sans sécurisation de l’armée française.

La deuxième condition, c’est la capacité d’évaluer à quoi sert cette aide. Dans le passé, nous avons eu des mauvaises surprises. Envoyer de l’argent sur un territoire sans être capable d’évaluer à quoi il sert pose un problème de légitimité. Nous sommes donc en train de regarder quels sont les projets et les secteurs qui répondent aux deux conditions.

Est-ce que cela signifie que ce chiffre de 40 millions d’euros par an pourrait finalement s’avérer bien moindre ?

Nous sommes prêts à mettre ce montant, mais on ne le mettra pas n’importe comment et n’importe où. Aujourd’hui, personne ne le sait, mais l’Union européenne et les États européens sont le premier bailleur de coopération civile de l’Afghanistan, devant les États-Unis, avec 1,2 milliard d’euros par an. L’aide publique au développement représente 90 % du PIB de l’Afghanistan. C’est déjà massif. Il s’agit donc d’utiliser cet argent au mieux et de s’assurer qu’il ne se perd pas dans des tuyaux qui n’ont pas été prévus pour cela. Cela me semble plus important que de dire : “On va mettre 10 ou 20 millions additionnels chacun.

Nous faisons le pari du renforcement de l’État afghan et de ses institutions. C’est pour cela que l’on peut imaginer davantage de coopération : l’hôpital français de Kaboul qui a mis en place des services de télémédecine particulièrement innovants, mais aussi la formation de juges, de douaniers, d’enseignants. Là, on construit du capital humain dans un cadre institutionnel. C’est extrêmement important pour la consolidation de l’état de droit.

Votre parti, Europe Écologie-Les Verts, fait partie de ceux qui ont défendu l’annulation de la dette de certains pays, notamment la Tunisie et l’Égypte. C’est un sujet que vous n’avez pas évoqué depuis que vous êtes ministre. Est-ce que la France milite pour l’annulation de la dette de ces pays ?

Il n’y a pas de position officielle qui consiste à aller plus loin que les engagements déjà pris dans le passé. En revanche, il y a un engagement très clair pris à l’égard des biens mal acquis, qui sont une petite partie, mais très symbolique, de cette question. Il n’y aura plus d’intervention particulière dans les procédures judiciaires, ce qui est un changement important avec les pratiques antérieures.

Vous étiez pourtant favorable à l’annulation de certaines dettes. Vous avez même signé des textes dans ce sens…

Oui, mais il y a une position interministérielle. Cela pose la question de notre rôle en tant qu’écologistes dans ce gouvernement. Nous faisons avancer des dossiers qui n’avanceraient pas, ou avanceraient moins, si nous n’étions pas là. Nous apportons une vision, mais nous ne sommes pas majoritaires dans ce gouvernement. C’est la réalité de la démocratie française. Le moment venu, nous ferons le bilan de savoir si nous avons plus réussi à pousser nos idées que ce que nous avons dû céder sur un certain nombre d’arbitrages.

C’est trop tôt pour faire un bilan de la participation des écologistes au gouvernement ?

Bien sûr ! Et il ne faut pas oublier toutes les décisions déjà prises par ce gouvernement, qui vont exactement dans le sens que nous, écologistes, souhaitons : augmentation de l’allocation rentrée scolaire, fin de la double peine pour ceux qui ont commencé à travailler jeune et qui ne pouvaient plus prendre leur retraite à 60 ans, blocage des loyers, mis en œuvre par Cécile Duflot, suppression du Cruiser insecticide, responsable de la disparition progressive des abeilles, etc. Et dans le collectif budgétaire, je retrouve une grande partie de notre projet fiscal : augmentation de l’impôt sur la fortune, modification des règles sur les prix de transferts pour éviter les abus dûs à l’optimisation fiscale des multinationales…

Pourtant, lors du remaniement, la seule décision majeure concernait le ministre de l’écologie, qui a changé d’affectation suite à des problèmes sur des permis de forages au large de la Guyane.

Ce que nous voulions obtenir concernant les forages, c’était la réforme du Code minier, une réforme indispensable pour modifier les conditions d’attribution des permis et d’exploitation des ressources. On va l’avoir. Cette histoire a été perçue comme une défaite de l’écologie, mais on a gagné la réforme du Code minier !

Laurent Fabius a parlé de sa volonté de promouvoir la diplomatie économique. De quoi s’agit-il ?

Nous avons un problème de déficit commercial. Il n’est donc pas illégitime que la diplomatie française travaille à le réduire. La mauvaise façon de le faire serait, en ce qui concerne le champ dont j’ai la responsabilité, de lier les aides publiques au développement à l’obtention de marchés pour les entreprises françaises. Mais si l’on peut développer notre aide dans des secteurs où il existe un savoir-faire français, comme l’assainissement ou les services urbains, avec des entreprises comme Alstom, qui construit des tramways, Veolia, ou Poma, qui construit des cabines de téléphériques à Rio ou en Colombie pour désenclaver les favellas, c’est une bonne chose. Ces réalisations sont utiles pour les gens, et il se trouve que ce sont des entreprises françaises qui les fabriquent. On ne lie pas les deux, mais il peut y avoir une cohérence sur laquelle je ne m’interdis pas de travailler.

Vous vous voyez partir en déplacement dans un pays étranger avec le PDG de Veolia ou d’Alstom ?

Si le service rendu correspond aux objectifs politiques que je défends, pourquoi pas ? Mais il ne faut pas se focaliser seulement sur les grandes entreprises, il faut aussi considérer les petites. J’ai demandé à ce qu’on me fasse remonter toutes les PME qui ne sont pas forcément connues par la diplomatie française, et qui sont capables d’offrir un service en phase avec les grandes orientations politiques que je défends en matière de villes durables, de développement agricole écologique, d’énergies renouvelables, etc. À partir du moment où la technologie et le savoir faire humain n’existent pas dans le pays où l’on intervient, il n’est pas honteux que cela soit une entreprise française qui s’en charge.

Vous savez bien que le vrai problème ce sont les conditions d’intervention de certaines entreprises françaises, le manque de transparence, etc. Par exemple, Alstom est impliquée dans plusieurs procédures judiciaires en Suisse par rapport à ses activités en Afrique.

C’est pour cela que l’on revient à la question de transparence. Si vous vous placez dans une perspective d’une offre économique favorable à un développement plus écologique, que vous ajoutez la transparence, et que vous n’impliquez pas seulement les grandes entreprises mais aussi les PME, cela fait un bloc cohérent en terme de valeur ajoutée pour les gens aidés et pour l’économie française. L’énergie, il faut bien la produire ! Si, localement, personne ne maîtrise le savoir-faire, ou si l’on peut avoir des accords de transferts de technologie, c’est une bonne chose que cela soit fait par des entreprises françaises. Par contre, il ne faut pas se retrouver dans la situation inverse où l’on bloquerait des projets parce que l’on n’aurait pas le savoir-faire, par exemple en matière d’énergies renouvelables.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 19:47

 

 

 

logo AREVA

 

4 juillet 2012  Eva Lacoste

Depuis la fermeture de la dernière mine d’uranium en France durant l’année 2001, l’Afrique reste aujourd’hui indispensable au fonctionnement de son parc électronucléaire. Avec le soutien de l’État, jusqu’à présent actionnaire majoritaire, le groupe Areva y poursuit une activité lucrative dans un climat d’omerta et d’ingérences politiques. Au mépris de l’environnement et des populations qui en paient le prix fort. 

Présent dans une centaine de pays, Areva dispose de la maîtrise de l’ensemble de la chaîne du nucléaire : exploitation de l’uranium, enrichissement et retraitement, ingénierie, fabrication de réacteurs et de systèmes de contrôle, maintenance. Ce « fleuron de l’industrie française » naissait le 3 septembre 2001, de la fusion de deux acteurs majeurs du secteur de l’énergie nucléaire : la Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires) à laquelle le Commissariat à l’énergie atomique transférait en 1976 ses activités d’exploitation minière et d’enrichissement de l’uranium ; le second, Framatome, spécialisé depuis 1958 dans la fabrication de chaudières pour centrales nucléaires. Tout est en place pour la poursuite de l’exploitation de l’uranium, avec le soutien de l’Etat français et l’appui des réseaux de la Françafrique aux méthodes bien huilées. 

Mais l’histoire d’Areva ne commence pas en 2001, et se présente bien davantage comme le prolongement du développement du nucléaire en France et de l’institution chargée de le promouvoir : le Commissariat à l’énergie atomique, impulsé en 1945 par Charles De Gaulle, dans le but de susciter la recherche et d’obtenir la maîtrise de l’arme nucléaire. Les matières premières, l’uranium en particulier, deviennent une priorité pour la France qui se tourne vers l’Afrique. Mais comme on le verra par la suite, le nucléaire civil, destiné à la production d’électricité, est à l’origine d’autres dangers dont les populations des pays producteurs feront les frais.

Le premier gisement d’uranium important a été découvert à Mounana au Gabon en 1956, alors colonie française de l’Afrique équatoriale. L’exploitation démarre en 1961 et se poursuivra pendant près de quarante ans, parfois sous la menace des armes, comme ce fut le cas lors du déclenchement de l’une des premières grèves des mineurs en 1965 après un accident mortel. Au total, plus de 26 000 tonnes du précieux métal ont été extraites, non sans laisser des traces. 

La population cohabite toujours avec les effets radioactifs de l’uranium, par inhalation de l’air, absorption d’eau et d’aliments, et dans de nombreux logements construits avec des remblais provenant de l’ancienne mine. Deux millions de tonnes de déchets radioactifs ont été déversés dans les cours d’eau et quatre millions dans les carrières abandonnées exploitées par la COMUF (Compagnie des mines d’uranium de Franceville), filiale gabonaise de la COGEMA, « ancêtre » d’Areva. 

Ancien directeur diocésain de Caritas, l’abbé Bruno Ondo nous a apporté son témoignage : « Treize ans après la fermeture du site de Mounana, les riverains et les anciens mineurs en subissent toujours les conséquences. Les zones radioactives se trouvent à l’intérieur du champ d’activité des populations, là où les habitants viennent tremper le manioc, où elles vont pêcher, à proximité des habitations. Le prix véritable de l’uranium est celui payé par les populations. » La COMUF avait mandaté le laboratoire français Algade, une ex-filiale de la COGEMA, pour l’assister dans la surveillance radiologique à Mounana sous le contrôle du CNPPRI (Centre national de prévention et de protection contre les rayonnements ionisants). Mais il s’avère que le scénario de la COMUF, présenté depuis 2008, est en retrait de la réalité, ne prend pas en compte toutes les expositions et ne se présente pas en adéquation avec celui du CNPPRI. « Le manque d’informations concernant la situation radiologique est inacceptable », poursuit Bruno Ondo. « Depuis dix ans, cette surveillance est menée par la COMUF et le CNPPRI, mais ni les autorités locales ni les populations, premières concernées, n’ont vu le résultat de ce suivi. Ce qui fait lever des soupçons légitimes sur des déclarations qui se veulent rassurantes. » Où l’on retrouve une tradition d’omerta et de mépris des populations qui est une constante d’Areva.

Le véritable prix de l'uranium est celui payé par les populations

Au Niger, l’exploitation d’Arlit était lancée en 1966. Situé entre le Sahara et le Sahel, dans la région d’Agadez, capitale du peuple touareg, le site a permis d’extraire à ce jour plus de 100 000 tonnes d’uranium. En 2008, le chiffre d’affaires d’Areva était de 13,2 milliards d’euros, cinq fois le PIB du Niger. Mais pour l’ancienne colonie française, c’est une véritable catastrophe environnementale, sanitaire et sociale. Accumulation des déchets, pollution des sols, de l’air et de l’eau... Areva affirme qu’elle « met en œuvre tous les moyens disponibles pour limiter l’exposition au risque » (Areva : Nos dix engagements) et se prévaut d’un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRNS), organisme dont le manque d’indépendance à l’égard de l’exécutif français a été plusieurs fois épinglé. L’accès aux soins est assuré par Areva, dont les médecins ne détectent pas, étrangement, des pathologies liées aux radiations. C’est aussi l’épuisement des nappes aquifères, puisqu’Areva pompe, en plein désert, la nappe du Tarat. Depuis 1966, 270 milliards de litres d’eau ont été utilisés à Arlit et Akokan, l’autre ville minière, et des millions de litres d’eau continuent à être utilisés quotidiennement.

Cinquième producteur d’uranium, le Niger fait partie des pays les plus pauvres du monde et l’espérance de vie y dépasse à peine 50 ans. Le bénéfice annuel d’Areva tourne autour de 770 millions de dollars, tandis que le budget du Niger est de 320 millions de dollars.

Areva représente une présence industrielle dans quarante-trois pays et un réseau commercial dans une centaine de pays. Mais dans une logique insatiable de profits, la société rachetait à prix d’or (2,5 milliards de dollars), en 2007, la société canadienne UraMin, qui lui ouvrait des nouveaux gisements en Afrique. UraMin, rebaptisée Areva Resources Southern Africa, est immatriculée à l’ombre du paradis fiscal et judiciaire des îles Vierges britanniques, classé parmi les plus opaques et les plus nocifs. Etonnant pour un groupe qui se déclare au-dessus de tout soupçon. Curieusement, le titre d’UraMin avait vu sa valeur multipliée par quatre durant les six mois ayant précédé l’offre d’Areva... D’où les soupçons qui ont coûté en juin 2011 son poste à Anne Lauvergeon, PDG du groupe depuis 2001. Pour la petite histoire, c’est elle qui a choisi le nom d’Areva, inspirée par l’abbaye d’Arevalo en Espagne. On peut dire qu’elle aura caché jusqu’au bout son côté mystique. Les promesses de l’achat d’UraMin sont pour l’instant au point mort. Fin 2011, arguant des difficultés du marché après l’accident de Fukushima, Areva décidait le gel de ses projets miniers en Centrafrique, en Namibie et même à Imouraren au Niger, particulièrement prometteur, provoquant la colère des chefs d’Etat,... pour renforcer ses positions au Kazakhstan, en Jordanie, au Maroc ou en Mongolie. 

En 2007, Nicolas Sarkozy se rendait à Tripoli, officiellement pour « resserrer les liens entre les deux pays ». Outre des accords militaires tenus secrets, la France promettait à Kadhafi la fourniture par Areva d’un réacteur nucléaire, officiellement pour dessaler l’eau de mer. Mais comme le déclarait Jacques Attali (« Economie et apocalypse, trafic et prolifération nucléaire », Fayard, 1995) : « Il n’y a pas de distinction valable possible entre les matières nucléaires militaires et civiles (...) Le caractère dual de presque toutes les technologies permet de vendre des savoir-faire ou des technologies en feignant de croire aux intentions pacifiques du client. » La vente de centrales se poursuit... 

« Le nombre d’Etats nucléaires pourrait être d’une vingtaine dans trente ans », annonçait un rapport de la Délégation aux affaires stratégiques remis le 20 avril 2011 au ministère de la Défense. La multiplication des risques nucléaires, comme la déstabilisation et l’enfoncement dans la dette des pays africains, devraient rassembler largement face à la stratégie d’Areva, entreprise constituée à plus de 80% de capitaux publics.

L'indépendance énergétique, à quel prix?

Au moment où était commémoré en 2011, à grands renforts de discours humanistes, le cinquantenaire des indépendances africaines, perdurait un système hérité de la domination coloniale : soutien militaire, diplomatique et financier apporté aux dictatures et régimes autoritaires qui, en retour, favorisent un accès privilégié aux ressources naturelles. Le tout assaisonné de violence, affairisme et corruption. 

Le groupe Areva symbolise à lui seul le poids des réseaux de la Françafrique qui ont toujours su saborder les dynamiques démocratiques africaines. Ses mines nigériennes représentent toujours un tiers de sa production d’uranium, tandis que le pays est enfoncé dans la dette. Une lampe sur trois est éclairée en France grâce à l’uranium nigérien, mais la plupart des Nigériens n’ont pas l’électricité. Elle n’est pas produite localement, mais importée du Nigéria pour une minorité. 

Le mythe de l’indépendance énergétique française a un prix. Et ce prix est celui payé par les populations, spoliées de leurs terres, atteintes dans leur santé, leur environnement, leur espoir dans un devenir meilleur. L’eau elle-même, indispensable à la vie, est polluée, et la surexploitation de la nappe phréatique a contribué à la désertification de la zone d’Arlit au Niger en pays touareg. 

L’enlèvement de cinq Français fin 2010, sur le site même, n’est sans doute pas étranger à la frustration des populations locales et au partage des bénéfices liés à l’exploitation de l’uranium. Force est de constater que le débat de fond est évité et Areva pas égratignée le moins du monde. Contrats dont certaines clauses sont tenues secrètes, négation des risques sur le long terme, une constante des industries extractives... qui évoque irrésistiblement l’exploitation des gaz et huiles de schistes qu’on entend nous imposer. Le marché n’a pas de frontières, il serait bon de nous en souvenir.- Golias

Les mines d'uranium tuent

Pour chaque tonne de minerai d’uranium utilisable, il faut jusqu’à 2000 tonnes de déblai radioactif rejeté dans l’environnement. Le radon, gaz radioactif libéré lors de l’extraction, touche la santé des mineurs et des habitants autour des sites.

En Allemagne, l’exploitation des mines de la Wismut constitue un exemple typique. En raison de la forte contamination radioactive, on a enregistré des taux de cancers particulièrement élevés. Pas moins de 7000 cas de cancer du poumon ont été attestés et on estime à plus de 20 000 les victimes reconnues de l’extraction de l’uranium.

En Afrique, il est difficile d’établir des estimations en raison du manque de statistiques et du climat d’omerta entretenu. Mais les conséquences sanitaires sont catastrophiques. Alors qu’Areva prétend avoir mené des opérations de décontamination sur le site d’Arlit au Niger, des échantillons, prélevés et analysés par la Commission de recherche indépendante sur la radioactivité (Criirad) ont révélé des chiffres deux mille fois supérieurs à la normale. Sans cesse repoussée depuis 2009, la gigantesque mine à ciel ouvert d’Imouraren reproduirait les mêmes conditions d’exploitation qu’à Arlit, mais en pire, compte tenu de son étendue. Areva montre des velléités de retour au Gabon où les conséquences de l’exploitation des mines de Manouna ont laissé des traces dont souffre encore aujourd’hui la population.

En Centrafrique, le projet d’exploitation de la mine de Bakouma, censé être relancé après l’achat d’UraMin en 2007, est gelé. Tout comme celui de Namibie, qui avait déjà alimenté la France en aluminium lorsque le pays était colonisé par l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid... en parfaite contradiction avec les résolutions de l’ONU et la condamnation de la Cour internationale de justice, des transactions commerciales qui impliqueraient une reconnaissance de cette occupation. Le cynisme et le contournement des lois et règles de sécurité ne sont pas franchement une nouveauté.

Sur le site de Trekkopje en Namibie, la teneur en uranium est très faible et ce sont des centaines de millions de roches qu’il faudrait traiter chimiquement, et plus la concentration en minerai est faible plus la pollution est importante. Si l’exploitation de l’une des plus grandes mines à ciel ouvert se concrétisait, ce serait l’annonce d’un nouveau désastre sanitaire et environnemental. 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 12:30

 

 

 

 

 

-areva-m.jpg

 

BANGUI AFP / 25 juin 2012 12h57- Des rebelles non identifiés ont attaqué et pillé dimanche une partie du site du groupe français de nucléaire civil Areva près du gisement d'uranium de Bakouma, dans le sud-est de la Centrafrique, a appris lundi l'AFP de sources militaire centrafricaine et diplomatique française.

« Un violent accrochage a mis aux prises hier (dimanche) dans l'après-midi à Bakouma l'armée centrafricaine et un groupe d'hommes armés non identifiés dans leur tentative de lancer l'assaut contre le site de la société minière Areva », selon un communiqué de presse militaire lu à la radio nationale.

« L'ennemi a fait quelques dégâts matériels et s'est retiré en emportant essentiellement des vivres. Il est pour le moment difficile d'établir un bilan des combats, cependant l'on ne déplore aucune victime sur la zone ni parmi le personnel, ni au sein de la population de Bakouma », a ajouté le communiqué.

« Des dispositions sont en train d'être prises en concertation entre la partie française qui a accompagné la partie centrafricaine dans la gestion de cette situation », ajoute le texte lu par un porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Jean Ladawa.

Une source diplomatique française a affirmé à l'AFP que cinq ressortissants français du groupe Areva qui étaient sur le site étaient en contact avec les autorités françaises qui cherchaient la solution la plus adaptée pour eux.

Le groupe Areva interrogé n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

En novembre 2011, il avait repoussé d'un à deux ans les travaux pour exploiter Bakouma, en raison de la chute des cours du minerai après la catastrophe de Fukushima au Japon. Environ 170 personnes travaillaient alors sur le site.

Avec 32.000 tonnes estimées à l'heure actuelle, le gisement situé dans une zone peu sécurisée est considéré comme important par Areva, même s'il n'égale pas par exemple les 180.000 tonnes de ressources de la mine géante d'Imouraren au Niger.

Malgré un processus de paix entamé en 2008 avec la plupart des rébellions importantes du pays qui ont déposé les armes, la Centrafrique reste la proie de groupes armées, rebelles, coupeurs de routes et braconniers.

La rébellion ougandaise de L'Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony ainsi que le groupe tchadien du Front populaire pour le redressement (FPR) de Baba Laddé y sont actifs.

Pour Saint-Cyr Nguida, économiste centrafricain expert développement, l'attaque de Bakouma est inquiétante pour le pays: "Quels investisseurs seront tentés de placer leur argent dans une situation pareille?".

Il estime même que les assaillants pourraient être instrumentalisés: "Nous sommes en face de certains calculs, et je n'ose pas indexer qui que ce soit, mais ce sont des calculs destinés à mettre l'économie à genoux en faisant fuir les investisseurs potentiels comme Areva qui est le numéro un mondial en matière d'énergie nucléaire et qui commence à envisager des réalisations dans la région".

 

 

NDLR : Certaines sources font état d'un élément de sécurité tué par les assaillants. Il est surprenant que le communiqué militaire n'en fasse pas mention. On a chaque jour la preuve que les pseudos autorités de Bangui ne contrôlent aucune le vaste territoire centrafricain abandonné depuis fort longtemps à toutes les rébellions et bandits armés. Il est aussi très surprenant par ailleurs que même la France ne soit pas non plus en mesure d'assurer la sécurité de ses intérêts sur le sol centrafricain en dépit de la suspension annoncée unilatéralement par la direction d'AREVA, de l'exploitation du site d'uranium de Bakouma pour au moins deux années.

 

 

 

 

 

 

 

Un site d'Areva attaqué en République centrafricaine

 

Libération 25 juin 2012 à 14:41 Par THOMAS HOFNUNG

 

Plus de peur que de mal, semble-t-il. Les cinq expatriés français qui travaillent sur le site d’Areva à Bakouma, en Centrafrique, ont été dépouillés par des rebelles dimanche en fin d'après-midi, sans être pris à partie physiquement, affirme le groupe français. Ce dernier se veut rassurant : «Les assaillants ont pillé les vivres et le matériel informatique avant de quitter les lieux»dit-on au siège de l’entreprise du nucléaire civil. Toutefois, l’attaque de dimanche paraît avoir été très violente : les autorités de Bangui évoquent ainsi un «violent accrochage», ajoutant : «L’ennemi a fait quelques dégâts matériels et s’est retiré en emportant essentiellement des vivres.»

 

Il est pour le moment difficile d'établir un bilan des combats, cependant, l’on ne déplore aucune victime sur la zone ni parmi le personnel, ni au sein de la population de Bakouma. Mais un bon connaisseur de la région donne une version sensiblement différente :«Tout le monde a déguerpi, les cinq Français se retrouvent isolés, sans rien à manger.» Il ajoute : «Bakouma est à 200 km de la capitale, Bangui, mais dans une zone isolée, à deux jours de route vu l'état du réseau. Il faut s’y rendre en avion.»

 

Une source diplomatique française a affirmé à l’AFP que les expatriés étaient en contact avec les autorités françaises qui cherchaient «la solution la plus adaptée» pour eux. La France dispose d’un détachement militaire sur l’aéroport de Bangui, en soutien des forces armées centrafricaines (les Faca). Selon une source bien informée, des renforts pourraient être envoyés depuis Libreville (Gabon), où la France dispose d’une base militaire permanente. Le groupe qui a attaqué le site de Bakouma n’a pas été identifié pour l’heure.

 

Un pays qui vit dans une instabilité chronique

 

Depuis des années, la Centrafrique vit dans une instabilité chronique, les attaques de mouvements rebelles se succédant les unes aux autres. En outre, les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), tristement célèbres pour leur cruauté, sont actifs sur son territoire. Sur décision du président Barack Obama, les Etats-Unis ont déployé en Centrafrique plusieurs dizaines de commandos des forces spéciales pour traquer la LRA.

 

Avec 32 000 tonnes estimées à l’heure actuelle, le gisement, situé dans une zone peu sécurisée, est considéré comme non négligeable par Areva, même s’il n'égale pas, par exemple, les 180 000 tonnes de ressources de la mine géante d’Imouraren au Niger. Au grand dam du président centrafricain François Bozizé, Areva envisage toutefois de quitter Bakouma, dont l’exploitation ne serait pas assez rentable. Les cinq expatriés du groupe faisaient de «l’exploration», confie un proche du dossier. L’attaque d’hier «va sans doute renforcer la volonté de l’entreprise de quitter rapidement la Centrafrique», estime cette source.

 

Source : http://www.liberation.fr/monde/2012/06/25/un-site-d-areva-attaque-par-des-rebelles-en-republique-centrafricaine_828931

 

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 02:29

 

 

 

 

Touche pas à ma Constitution 

 

 

 

 

recepisse-Godfroy.JPGrecepisse-Godfroy.-2-JPG.JPG

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 00:18

 

 

 

 

Bokassa-1er.jpg

 

 

Ministre de la coopération qui représenta la France lors de la parodie de sacre de l’empereur de Centrafrique Jean-Bedel Bokassa, en 1977, Robert Galley est mort ce 8 juin 2012 à Troyes (Aube).

"Dépêché à l'heure d'un sacre - napoléonien jusqu'à la nausée - par le "cher parent" Valéry Giscard d'Estaing, le ministre de la Coopération Robert Galley avouera sur le tard avoir failli "périr de honte", avec sa queue de pie et ses gants blancs. Le déshonneur ne date pourtant pas de ce jour funeste de 1977. Mais de 1974, quand Paris laisse sciemment sombrer ce qui tient lieu d'État. Condamnant un pays misérable et enclavé à un mortel tête-à-tête avec son despote. Le pantin, converti un temps à l'islam sous l'influence du Libyen Kadhafi, échappe alors à son marionnettiste tricolore, qui s'en lave les mains. Et il faudra attendre 1979 pour que la "Giscardie", bientôt rattrapée par la piteuse affaire des diamants, consente à déboulonner son protégé. » (extrait d'un article de Vincent Hugeux, L’Express, 22 juin 2000)

 

NDLR : Robert Galley s’était aussi couvert de ridicule tout en déclenchant une polémique en France à l’époque, pour avoir osé comparer la pitrerie du sacre de Bokassa au jubilée de la Reine d’Angleterre.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 01:26

 

 

 

 

 

 

Fabius-et-ses-ministres-delegues.jpg

Vendredi, 01 Juin 2012 09:57

Pascal Canfin, nouveau ministre délégué au Développement du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, héritier des anciens ministères de la Coopération. « Les peuples africains ont aussi droit à la démocratie », déclarait celui qui était encore député européen d'« Europe-Ecologie (Les Verts) ». Interview et analyse, ci-dessous, de Thomas Legrand.

CE MATIN, VOUS ÉVOQUEZ UNE PROBABLE PETITE RÉVOLUTION QUI EST EN TRAIN DE PASSER INAPERÇUE ...

Oui, une petite révolution (pas encore certaine mais toujours possible) dans le monde du développement et de la coopération. On ne s’y est pas trop attardé mais le ministre délégué, en charge de la question est un écologiste : Pascal Canfin. Jusque-là député européen, Pascal Canfin fut aussi le conseiller économique d’Eva Joly pendant la campagne. Bref, le jeune ministre n’a rien à voir avec le monde du développement et de la diplomatie. C’est un spécialiste des questions financières qui s’est intéressé de près à la lutte contre les paradis fiscaux. Il est notamment à l’origine de l’organisation « Finance Watch » qui prétend dénoncer les dérives du monde de la finance. Autant dire que si François Hollande (qui a clamé pendant sa campagne être l’ennemi du monde de la finance) a placé Pascal Canfin à ce poste pour qu’il y fasse ce qu’il sait faire… Il faudra lui fournir une protection policière solide et surtout une protection politique à toutes épreuves. On sait qu’une partie non négligeable de « l’aide au développement », qu’elle soit bilatérale, qu’elle passe par l’« agence Française du développement », qu’elle soit sous forme de prêt ou de don- est détournée, se perd dans les méandres de la corruption, au travers d’intermédiaires douteux et peu fiables. Une bonne part de cette aide s’évapore en optimisation fiscale et finit dans des banques d’îles du Pacifique.

CE QUI REND LA POLÉMIQUE SUR LE CHIFFRAGE DE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT ASSEZ DÉRISOIRE ...

Oui, parce que le but politique toujours affiché, c’est d’atteindre 0,7% du « PIB ». On en est loin et les contraintes financières ne permettront pas d’augmentations. Du coup ça parait évident de s’intéresser à ce qui est vraiment fait avec le peu d’argent consacré au développement et de lutter contre la corruption. Seulement lutter contre la corruption en Afrique, c’est aussi lutter contre les corrupteurs. D’autres ministres de la coopération ou du développement (assez peu en réalité) s’y sont attaqués. On se souvient de Jean-Pierre Cot nommé en1981 et poussé à la démission en 1982 ; on se souvient, plus récemment, de Jean-Marie Bockel dont Omar Bongo avait demandé et obtenu de Nicolas Sarkozy le départ du ministère pour simplement avoir fait semblant de vouloir défier la « Françafrique ». A chaque fois, la « cellule Afrique » de l’« Elysée » court-circuite le ministre. Pour l’instant il n’y a pas de « cellule Afrique » auprès de François Hollande et la volonté de clarifier « l’aide au développement » semble sincère. Il faudra surveiller ça de près et sur la durée. Des organisations comme « Sherpa », le « CCFD » ou « Transparence Internationale », mais aussi la presse y veilleront. Le fait que Pascal Canfin ne soit pas du même parti politique que celui du Président est aussi un élément rassurant. Il y a quelques tests à venir. Est-ce que le parquet (donc l’exécutif) va continuer à enfreindre les actions en justice des associations qui luttent pour la restitution des biens mal acquis entassés en France par les familles de potentats africains ? Est-ce que le ministre Canfin pourra réactiver les processus de restitutions aux pays d’origine d’avoirs illicites, processus en sommeil depuis 2005 ? En fait la question est simple : Pascal Canfin va-t-il durer ? Ce serait une petite révolution… Une révolution pas spécialement spectaculaire mais sacrément salutaire.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 01:44

 

 

 

 

Boni-Yayi-et-FH.jpg

 

PARIS (AFP) - 29.05.2012 17:29 - Par Philippe ALFROY

Deux semaines après son entrée en fonction, François Hollande a détaillé mardi, à la faveur d'une visite du président béninois Thomas Boni Yayi, les grands principes du nouveau partenariat "équilibré" qu'il veut instaurer avec le continent africain.

Même si le mot de "rupture" est surtout associé à son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, le nouveau président l'a largement repris pendant sa campagne. En matière de relations avec l'Afrique, il veut rompre avec les pratiques contestées de diplomatie parallèle de la "Françafrique", qui ont empoisonné les liens entre Paris et ses ex-colonies depuis les années 60.

La première étape de ce changement annoncé s'est traduite dans les mots lors de la formation du premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Le ministère délégué à la Coopération y a été abandonné au profit d'un ministère délégué au Développement, attribué au député européen écologiste Pascal Canfin.

François Hollande y a ajouté un deuxième signe mardi en faisant du chef de l'Etat béninois et patron en exercice de l'Union africaine (UA), Thomas Boni Yayi, son premier invité africain sous les ors de l'Elysée.

"C'est un double symbole", a commenté le nouveau président français devant son hôte, "d'abord de reconnaissance de ce qu'est la démocratie béninoise, qui est exemplaire dans le continent, et un symbole également de la considération que je porte à l'Union africaine".

Il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy avait, lui aussi, affiché sa volonté de tordre le cou aux réseaux et aux pratiques "du passé". Mais, malgré la renégociation des accords de défense qui ont souvent servi à justifier le rôle de "gendarme de l'Afrique" de la France, son action a été brouillée par sa proximité avec certains dirigeants, ceux du Gabon notamment, ou le rôle mystérieux de certains intermédiaires comme l'avocat Robert Bourgi.

Désireux, à son tour, de tirer un trait définitif sur certaines de ces "pratiques", M. Hollande a donc détaillé mardi les "principes" qui, a-t-il promis, régiront dorénavant les liens de la France avec l'Afrique.

"D'abord le principe de bonne gouvernance, c'est-à-dire du développement de la démocratie partout en Afrique", a-t-il dit. Puis la mise en place d'un "pacte de croissance et de développement" pour le continent africain et sa "reconnaissance" dans des instances comme le G20, a-t-il ajouté.

François Hollande a enfin rappelé son attachement à la "stabilité" et à la "sécurité" de l'Afrique. Mais en se gardant de toute ingérence. Evoquant la situation préoccupante du Mali, coupé en deux par l'action de groupes islamistes et Touaregs, il a soumis toute action française à un mandat des Nations unies. Comme l'avait fait M. Sarkozy en Côte d'Ivoire en 2011.

"Nous ne voulons pas rentrer dans un principe d'ingérence", a résumé le président. La France "n'a pas vocation à intervenir directement" en Afrique, a insisté le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans un entretien au quotidien Le Monde.

Thomas Boni Yayi s'est déclaré "extrêmement satisfait" de la ligne fixée par son hôte et de sa volonté de ne plus "donner de leçons" aux Africains. "L'Afrique est décidée à se prendre en main", lui a-t-il assuré.

Interrogé par la presse, François Hollande s'est gardé de préciser si ses trois "principes", notamment celui de démocratie, étaient susceptibles d'affecter les relations de la France avec certains pays comme le Gabon, le Congo ou la Guinée équatoriale, dont les dirigeants sont mis en cause dans des procédures judiciaires françaises visant leur patrimoine.

"J'ai dit les principes qui devaient être les nôtres et je les rappellerai autant que nécessaire", s'est-il contenté d'indiquer.

© 2012 AFP

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 03:17

 

 

 

Fabius-et-ses-ministres-delegues.jpg

                         Laurent Fabius et ses ministres délégués

 

PARIS (AFP) - 17.05.2012 17:51 - Le nouveau ministre français délégué au Développement, Pascal Canfin, veut une politique africaine "davantage tournée vers la société civile" avec pour objectif d'encourager un "développement soutenable", a-t-il déclaré à l'AFP jeudi.

"Nous voulons mettre en oeuvre une politique davantage tournée vers la société civile des pays du Sud (...) qui pose la question du développement soutenable, qui est un objectif officiel tant de l'Union européenne que de la France", a déclaré M. Canfin, un jeune député européen du parti Europe Ecologie-Les Verts, âgé de 37 ans.

"Nous allons faire en sorte que la politique française d'aide au développement poursuive bien une politique de développement soutenable", a insisté cet ancien journaliste spécialiste des questions économiques.

"Je crois que je peux apporter une plus-value dans ces domaines", a ajouté celui qui fut l'initiateur d'une ONG (Finance Watch) spécialisée dans la lutte contre l'influence des lobbies financiers dans l'élaboration des lois.

Il s'est aussi prononcé "pour que la taxe sur les transactions financières (envisagée au niveau européen) serve un objectif de développement, à travers la lutte contre la pauvreté et le changement climatique".

"Si on veut trouver une majorité politique en Europe et si on veut que cette taxe voie le jour, il faudra trouver un compromis entre les trois objectifs qu'elle doit servir: la réduction du déficit (public), la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique", a-t-il expliqué.

Interrogé sur la ligne fixée par le président socialiste François Hollande, qui avait jugé pendant la campagne "nécessaire" une rupture avec la Françafrique, expression désignant les relations mêlant influences occultes et de chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies africaines, il est resté très prudent.

"Il y a en effet un mandat clair fixé pendant la campagne. Nous préciserons les choses, avec le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius", a-t-il dit.

© 2012 AFP

 

« La situation est très difficile », reconnaît le nouveau chef de la diplomatie française, qui dit également vouloir prendre ses distances avec les vieilles pratiques de la « Françafrique » et développer des partenariats dans la transparence. « Avec l'Afrique nous devons avoir un partenariat d'égal à égal. C'est un continent qui est appelé à une croissance considérable. Ce sera bien sûr une de nos priorités », a souligné Laurent Fabius devant la presse.

Premier signe de changement : le ministère de la Coopération disparaît et fait place à un ministère délégué au Développement. A sa tête, un quasi inconnu, Pascal Canfin. Cet ancien journaliste de 38 ans se définit comme écologiste et altermondialiste, il défend depuis des années de nouveaux moyens de financements pour les pays en développement. Dernier maillon de cette chaîne de la diplomatie française : Yamina Benguigui. Cette femme engagée, franco-algérienne, réalisatrice de documentaires, devient désormais ministre délégué à la Francophonie et aux Français de l'étranger. 

 

Fabius veut rompre avec la Françafrique

 

BBC Afrique 17 mai, 2012 - 18:42 GMT

 

Laurent Fabius, qui a pris ses fonctions ce jeudi, s'est dit favorable à une réforme de la politique africaine de la France.

 

"Avec l'Afrique nous devons avoir un partenariat d'égal à égal, transparent, ouvert et démocratique, dans le souci du développement’’. C’est en ces termes que le nouveau ministre français des Affaires étrangères, s’est exprimé alors qu’il était interrogé sur la méthode que retiendrait la diplomatie française pour mettre un terme à la Françafrique.

 

La Françafrique est un réseau parallèle mêlant politique et affairisme entre la France et ses ex-colonies africaines.

 

La disparition hier du ministère de la coopération, relève donc d’une volonté délibérée de changer les relations franco-africaines.

 

Dorénavant les chefs d’Etat africains seront en lien avec le ministre délégué au développement.

 

Pascal Cafin est un ex-député européen et financier, âgé de 37 ans, et n’a aucune attache avec le continent.

 

Il a été l’un des plus fervents défenseurs de la taxe sur les transactions financières internationales qui vise à financer les projets de développement sur le continent africain.

 

Mais l’équipe chargée de l’Afrique à la présidence française elle ne disparait pas.

 

Elle est dirigée par Helene Le Gal, qui connait bien le continent africain pour avoir débuté sa carrière de diplomate à Ouagadougou, en 1988 avant d’intégrer la direction des affaires africaines au Quai d’Orsay et d’en devenir la sous-directrice en 2005.

 

Cette diplomate est entrée dans l’actualité française récemment alors que le Rwanda a refusé sa nomination au poste d’ambassadeur de France à Kigali.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 17:19

 

 

 

 

 

Fabius.jpg

 

RFI  jeudi 17 mai 2012

En France, Laurent Fabius fait son grand retour aux affaires. L'ancien Premier ministre de François Mitterrand accède aux Affaires étrangères dans l'équipe de Jean-Marc Ayrault, ce mercredi 16 mai 2012. L'Afrique fait partie du champ d'action du nouveau patron du Quai d'Orsay. Que faut-il en attendre ?

Contrairement à François Hollande, Laurent Fabius n'est pas un homme neuf sur le continent africain, même s'il n'en est pas un fin connaisseur.

Les mauvaises langues se rappelleront qu'en décembre dernier, il s'est rendu au Togo avant d'aller au Gabon en février comme invité de marque à des colloques. Il y a été reçu par les chefs d'Etat et on l'a vu à la télévision nationale gabonaise déclarer que les relations entre la France et le Gabon étaient « excellentes » et souhaité « qu’elles se développent dans le futur ».

Laurent Fabius, le mitterrandien, sera-t-il l'homme de la rupture ou fera-t-il le grand écart au nom du rayonnement de la France, entre les grands principes et la survie du pré carré ? La question se pose mais, pour un diplomate français, « Laurent Fabius n'est pas l'homme des anciennes pratiques ». Il n'est pas homme non plus à faire dans le « copinage ».

Quoi qu'il en soit, Laurent Fabius, par sa stature d'ancien Premier ministre, d'ancien président de l'Assemblée nationale, saura sans doute imposer sa marque et ne se laissera pas facilement dicter sa politique africaine par l'Elysée.

Le ministère de la Coopération change de nom

On l'appelle désormais le ministère chargé du Développement. Le glissement sémantique ne doit rien au hasard. François Hollande vient de tourner une page dans l'histoire des relations entre la France et l'Afrique, comme il l'avait annoncé durant la campagne électorale.

Et pour bien marquer cette volonté de rupture, le nouveau ministre délégué chargé du Développement n'est pas un familier des affaires africaines. Pascal Canfin était le conseiller économique d'Eva Joly, pourfendeuse de la Françafrique. Le nouveau ministre chargé du Développement dépendra donc du ministre des Affaires étrangères. 

Et c'est le titulaire de ce portefeuille, Laurent Fabius, qui s'occupera des dossiers politiques. Il aura notamment à gérer l'épineux dossier Mali, dont la moitié du territoire est désormais sous le contrôle d'al-Qaïda au Maghreb islamique et de ses alliés d'Ansar Dine.

La situation au Mali est également une priorité du nouveau président. François Hollande a eu, il y a quelques jours, un entretien téléphonique avec le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, et durant la campagne, il a rencontré discrètement à Paris le chef de l'Etat Nigérien, Mahamadou Issoufou.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 03:57

 

 

 

 

 

 

Sarko-au-Maroc.jpg

SlateAfrique 15/05/2012

L’ex-locataire de l’Elysée rejoint le club des VIP français qui se mettent au vert à Marrakech dans leurs demeures de rêve. Nicolas Sarkozy, accompagné de sa femme Carla et de leur petite Giulia, devrait y séjourner quelques mois dans une villa.

La passation de pouvoir achevée entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, les Sarkozy vont d'abord partir en famille se reposer. «Carla et son époux vont souffler un peu, réfléchir à leur avenir mais aussi redécouvrir un autre rythme, sur un autre mode», souligne une source proche de l'ex-première dame de France. Carla Bruni-Sarkozy devrait également profiter de ce repos pour finaliser son prochain album, dont la sortie est annoncée pour l'automne prochain.

«Je vais m’occuper de ma fille», aurait confié l’ex-président à ses intimes. Selon un ami, il va prendre «trois mois de vacances» et préparer sa nouvelle vie professionnelle. Aucun détail officiel n'a filtré quant à la destination - la maison familiale des Bruni au Cap Nègre sur la Côte d'Azur ou l'étranger? Mais déjà, des rumeurs persistantes circulent: l’ex-couple présidentiel et leur petite Giulia devraient se mettre au vert dans leur villa de maître de Marrakech acquise fin 2011.

Un «cadeau» tenu secret

A l’époque, la presse marocaine avait fait état d’une information, sans en livrer la sourcer, qui laissait entendre que Nicolas Sarkozy avait reçu cette maison en cadeau. «Un superbe palais faisant partie du projet immobilier de luxe Amelkis à Marrakech, aurait été offert à un célèbre chef d’Etat européen», rapportait l’hebdomadaire Al Ousboue cité par Biladi. 

Le «cadeau», entouré du plus grand secret, avait ainsi été dévoilé par des anonymes, mettant dans l’embarras de généreux donateurs, affirmait l’hebdomadaire marocain. Al Ousboue indiquait que c’est un riche homme d’affaires des Emirats arabes Unis qui avait offert cette luxueuse demeure à un «chef d’Etat européen à l’occasion de la naissance récente de son bébé».

La villa de près de 700 m2, construite dans une enclave VIP et ouvrant de plein pied sur l’un des plus beaux golfs de la ville, serait similaire à celle que s’étaient fait construire en 2004, sur le même site, Jean-Louis Borloo, ex-ministre de Sarkozy et son épouse, la journaliste de télévision Béatrice Schonberg. Elle fait partie d’un projet du groupe émirati Emaar (un temps associé au roi du Maroc sur le projet) où les demeures de ce standing sont commercialisées à partir de 700.000 euros.

Carla Bruni-Sarkozy l’avait probablement visité en décembre dernier dans la plus grande discrétion lorsqu’elle avait séjourné à Marrakech pour les fêtes de fin d'année.

Bottin mondain

On le sait, depuis quelques années, Marrakech est devenue l’un des lieux de résidence préféré des célébrités françaises. En dresser la liste, c’est retrouver ceux qui font l’actualité politique, la Une des magazines people, trustent les émissions de télévision ou sont au cœur du capitalisme à la française. Sarko, habitué des palaces du roi Certains n’y voyagent qu’en oiseaux migrateurs. Ils prennent à Marrakech leur quartier d’hiver mais n’y possèdent pas de nid. Nicolas Sarkozy fut d’abord l’un d’eux. Lui et ses proches y avaient leur rituel de vacances de la Saint-Sylvestre.

En 2007, pour son premier déplacement au Maroc en tant que président, il avait débarqué à Marrakech. Durant son quinquennat, le roi Mohammed VI mettait souvent à sa disposition le Jnan Kebir (le grand jardin), le dernier né des palais du monarque alaouite, mélange d’architecture mauresque et de décoration africaine. Le couple Sarko-Carla était aussi l’invité de Mohammed VI au Royal Mansour - qui a aussi vu défiler Cécilia et son compagnon Richard Attias ainsi que Jacques et Bernadette Chirac.

Classé en 2011 parmi les hôtels «les plus extraordinaires du monde» par le Conde Nast Traveler, la Bible des voyageurs fortunés, le palace est en passe de détrôner la célébrissime Mamounia. Un concentré de Marrakech-sur-Seine Que vient chercher la tribu gauloise qui hante ces palaces de rêve et achète des riads au cœur de la médina et des villas de maître nichées dans les palmeraies? Un concentré de Marrakech-sur-Seine, autrement dit un club ultra sélect où les élites parisiennes se retrouvent entre elles.

Palais des 1001 ennuis

La tribu a ses pionniers qui ouvrirent la voie il y a vingt ou trente ans. Le couple Yves Saint-Laurent - Pierre Bergé était de ceux-là. Après un premier voyage à Marrakech en 1966, ils firent en 1974, l'acquisition d'une première maison, Dar Essaâda (la maison du bonheur en arabe), réplique en miniature de la célèbre villa TaylorChurchill et Roosevelt avaient scellé le sort de l’Afrique du Nord en pleine Seconde Guerre Mondiale. Ils aimaient passer de longues heures dans les Jardins Majorelle, du nom de ce peintre tombé amoureux des couleurs chatoyantes de la cité.

Et, lorsque au début des années 80 un promoteur immobilier avait menacé de les raser, ils décident de faire oeuvre de sauvegarde, achètent le terrain, l'atelier et la maison du peintre. Rebaptisée Villa Oasis, la propriété est devenue un lieu mythique. C'est dans ses jardins aujourd'hui ouverts au public que les cendres d'YSL ont été dispersées.

Alain Delon et Mireille Darc aussi font figure de précurseurs dans cette «colonisation touristique» qui n’ose pas dire son nom. Avec ses zelliges flamboyants, ses murs intérieurs peints au tadelakt, ses fenêtres voilées par des moucharabiehs, le riad qu’ils s’offrirent était à vrai dire un palais, le palais de la Zahia – la joie de vivre en arabe. Situé à deux pas de la Mamounia, c’est une immense bâtisse que des Occidentaux cousus d’or se repassent lorsque l’ennui menace.

Paul Getty Junior l’homme le plus riche des Etats-Unis, disait-on à la fin de seconde guerre mondiale – l’avait acheté en 1968 et en avait fait un bijou architectural en préservant son style d’origine grâce au concours de l’architecte Bill Willis, qui y ajouta une piscine dans une cour-jardin à l’abri d’un haut mur. Il l'avait ensuite cédé à une comtesse française au sang bleue, née La Rochefoucauld, avant que le couple d’acteurs ne le rachète à son tour.

Un vaudeville très Paris-Marrakech

Puis est arrivé Bernard-Henri Lévy, qui a fait de ce riad, tout proche d’un des palais du roi Mohammed VI, un salon de la vie politique franco-française où se croisent ténors de droite et grandes consciences de gauche.

Les alcôves de son salon marocain et de sa vaste salle à manger, qui forment des niches rectangulaires coiffées de plafonds en cèdre décorés, résonnent encore de l’intrigue amoureuse qui a passionné le Tout-Paris il y a quelques années: c’est là que Carla Bruni, venue en escapade avec l’éditeur Jean-Paul Enthoven, brisa le couple Raphaël Enthoven, le fils de Jean-Paul, et de Justine Lévy, la fille de BHL. Un vaudeville très Paris-Marrakech qui inspira deux romans, ceux de Justine et de Jean-Paul.

Jusqu’à sa chute, Dominique Strauss-Kahn faisait partie du cénacle. Et pour cause: plus personne en France ni dans la médina n’ignore que le désormais paria de la politique française dispose lui aussi d’un riad  à quelques pas de babouches de celui de BHL. Dispose, car il n’est pas le propriétaire de la luxueuse demeure. Elle appartient pour l’essentiel à son épouse, la journaliste Anne Sinclair, qui l’aurait achetée à Laura Gomez, ex-femme de Kyle Eastwood, le fils de Clint – pour près de 500.000 euros.

Kech, hypnotique «base arrière»

Aujourd’hui, et malgré la crise, l’investissement s’est révélé judicieux: la bâtisse, est évaluée au bas mot à 3 millions d’euros par les professionnels. Aujourd’hui, DSK n’est pas le seul à avoir sa «base arrière» à Marrakech. Il a entre autres voisins un éphémère secrétaire d’Etat de l’ère François Mitterrand, Thierry de Beaucé, qui exploite depuis des années, avec son compagnon brésilien, le riad Madani, une ancienne demeure du grand vizir Glaoui, transformée en maison d’hôte de luxe avec jardin de rêve et piscine en terrasse sur plus de trois mille mètres carrés.

Les patrons du CAC 40 ne sont pas en reste. Sans parler des stars du Show-biz comme Jamel Debbouze, heureux propriétaire d’une villa dans le quartier huppé de Targa. Exemple parmi d’autres, Jean-René Fourtou, qui fut le tombeur du «maitre du monde», Jean-Marie Messier, avant de prendre sa place à la tête du groupe Vivendi – lequel contrôle le principal opérateur téléphonique du pays, Maroc Telecom -, a également ses habitudes à Marrakech. Des habitudes d’homme très riche. Il possède depuis plus de dix ans une propriété, Dar El Sadaka (La maison de l’amitié), installée dans une ancienne oliveraie de 13 hectares aux allures de musée fantasmagorique. Fourtou, comme Alain Carignon, l’ancien maire de Grenoble qui réside à Marrakech, sont des proches de Sarkozy. Ils avaient même été pressentis pour jouer les sous-marins pour la campagne de l’ex-président …

C’est un fait : Marrakech hypnotise. La ville attire comme la lumière un papillon. Presque tout le gotha français y possède son palais des mille et une nuits, surtout lorsque les bords de Seine ne sont plus cléments.

Ali Amar

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE