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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 19:20

 

 

 

Considéré et voulu par presque tous les fils du pays et tous les partis de l’opposition ainsi que tous les mouvements armés comme seule et unique voie pour ramener une paix durable en République centrafricaine, ce grand forum national censé réunir sans exclusive tous les protagonistes majeurs de la longue et grave crise qui secoue ce pays est aujourd’hui dans l’impasse par la seule volonté de François Bozizé. Ce n’est un mystère pour personne que celui-ci, dès le début, ne voulait pas de ce dialogue national inclusif. Il était conforté dans son refus par les conseils de son clan politique qui voyait dans la tenue d’une telle assise (surtout si l’ancien président Ange Félix Patassé y prenait part) un véritable danger pour la survie de leur pouvoir.

 

Tout est donc mis en œuvre afin de faire traîner au maximum les préparatifs et gagner ainsi du temps. Sans qu’on puisse en percevoir le bien fondé et alors qu’on ne leur a prévu que peu de siège, on va exiger que tous les groupes armés désignent absolument leurs représentants dans le comité préparatoire pensant sans doute ainsi les piéger. Entre temps, l’ancien porte parole de Bozizé et actuel ministre de la communication, Cyriaque Gonda, ira même se promener en Côte d’Ivoire pour rencontre le premier ministre Guillaume Soro sous prétexte de s’inspirer de l’exemple ivoirien du « dialogue direct » alors que l’expérience et le contexte ivoirien sont totalement différents de la situation centrafricaine.

 

L’immuable et puérile position de Bozizé consistant à répéter inlassablement dans toutes ses déclarations et interviews lorsqu’il est question du sort qu’il entend faire à l’ex président Ange Félix Patassé et son ancien ministre de la défense Jean Jacques Démafouth que ces derniers étaient libres de regagner leur pays mais que si jamais la justice décidait de leur demander des comptes, il ne pourrait rien faire pour eux, est bien la preuve que l’homme n’a nullement envie de voir se tenir ce dialogue national inclusif. Il prend donc la lourde responsabilité d’assumer seul les conséquences de l’impasse dans laquelle sa gestion a plongé le pays.

 

Or, si le dialogue national inclusif ne se tient pas comme tout semble l’indiquer, la situation du pays qui est déjà extrêmement grave surtout sur le plan de l’insécurité, s’empirera. C’est un secret de polichinelle que le régime de Bozizé ne contrôle que la capitale Bangui. Le reste du territoire est un vaste no man’s land où écument des bandes armées non identifiées, des mouvements nationaux de rébellion armée, voire étrangers comme c’est le cas de l’Armée de Résistance du Seigneur de l’Ougandais Joseph Kony qui utilise le territoire centrafricain comme bon lui semble. Bozizé avait pourtant courant 2007, effectué une visite à Kampala pour s’entretenir avec Yowéri Musevéni notamment au sujet des incursions de la LRA.

Récemment aussi, des troupes régulières tchadiennes ont allégrement franchi la frontière et pénétré sur plusieurs kilomètres à l’intérieur du territoire centrafricain où elles ont brûlé des villages et tué de paisibles paysans et volé leurs boeufs sans que cela ait suscité quelque émotion ni réaction des autorités centrafricaines de Bangui. Il est vraisemblable que ce soit même avec leur aval que cela se soit déroulé. Une telle situation ne saurait s’éterniser. Comment peut-on parler de développement d’un pays dans un tel contexte ! Le monde rural n’existe plus. La RCA se meurt. Si on laisse Bozizé prendre ainsi le pays en otage, l’impasse actuelle le précipitera définitivement dans le gouffre. C’est probablement ce que Bozizé souhaite lui qui est parfaitement conscient que sans le pouvoir, il n’a point d’avenir.

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 12:59

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Bozizé n’a rien à redouter de la révision des accords de défense franco-centrafricains

 L’annonce par Nicolas Sarkozy de la prochaine remise à plat des fameux accords de défense de certains pays africains de l’ex empire colonial français qu’étaient les anciennes AEF et AOF dans le but de les rendre plus transparents ou plutôt moins opaque, est une excellente chose. Tout le monde sait que les différents gouvernements français, depuis le règne de Jacques Foccart à l’Elysée jusqu’à celui de Michel de Bonnecorse, en ont fait une utilisation à géométrie variable.

 Les relations entre la France et les pays africains de son ancienne sphère d’influence ont toujours été jusqu’ici - on ne sait trop jamais pourquoi - du domaine réservé de locataire de l’Elysée. C’est aussi toujours au nom de ces obsolètes accords de défense dont plusieurs clauses sont étrangement restées secrètes que certaines opérations militaires pour renverser des régimes, le cas Bokassa en RCA par exemple avec « barracuda » en septembre 1979, ou rétablir des  présidents destitués, tel Léon Mba au Gabon dans les années 60.

 Plus récemment encore, pendant les derniers mois de Chirac à l’Elysée en 2007, c’est au nom des mêmes accords de défense qu’une intervention militaire particulièrement musclée des forces spéciales françaises appuyée par des Mirage F1 a été déployée en Centrafrique pour empêcher les combattants de l’UFDR de renverser François Bozizé dont les soldats n’en menaient pas large voire refusaient même d’aller au front des villes de Birao, Ouadda Djallé et autres Bria.

 Il faut dire que s’agissant spécialement de Bozizé, peu avant sa prétendue investiture en juin 2005 après la mascarade électorale qu’il avait organisée pour s’autoproclamer président de la République centrafricaine, la ministre déléguée à la coopération d’alors, Mme Brigitte Girardin s’était rendue à Bangui et avait signé avec lui des accords de défense restés secrets à ce jours. Ce qui est très déplorable c’est qu’en France même, les problèmes qui touchent les états africains ex colonies françaises ne font jamais l’objet de débats parlementaires. Les députés français s’en fichent. C’est ainsi que les divers présidents de la France se sont toujours emparés des questions liées aux relations francoafricaines pour en faire leur chasse gardée et en décider toujours seuls sur la base des fiches des services de la DGSE, du ministère des armées ou des diverses cellules africaines de l’Elysée ou du Quai d’Orsay. 

 Ces accords ont toujours été interprétés jusqu’ici par certains chefs d’état africains comme des contrats d’assurance vie qui les prémunissaient  ad vitam aeternam contre toute tentative de coup d’état ou d’épreuve de force quelconque. Ainsi, ils se permettaient de s’installer dans la mauvaise gouvernance à leur guise et de ne point se préoccuper du respect des droits de l’homme dans leur pays.

 En ce qui concerne Bozizé, il avait quelque peu flairé depuis longtemps ce que vient d’annoncer Sarkozy à savoir la révision des accords francoafricains de défense qu’il avait déjà pris langue avec l’Afrique du sud avec qui il avait signé des accords secrets de défense dont il est à présent le seul à Bangui à posséder un exemplaire étant lui-même président et ministre de la défense. Depuis, ce sont des éléments sud africains qui assurent sa sécurité à ce jour. Son seul et vrai problème est de savoir jusqu’où les sud Africains sont prêts à s’impliquer pour le protéger et défendre son pouvoir. Il ne doit cependant pas tellement redouter cette révision des accords de défense avec la France et le Centrafrique qui pend à l’horizon.

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial