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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 04:29

 

 

 

Boz tribune Hilton

 

 

Christian Guenébem

 

 

 

Bozizé sait-t-il que c’est par sa faute que tout ce qui arrive actuellement se produit. Sait-t-il que si nous en sommes arrivés là, il en porte une large sinon l’écrasante part de responsabilité. A cause de lui, beaucoup de compatriotes jettent aujourd’hui la pierre à l’opposition, en particulier à ses principaux leaders traités de tous les noms d’oiseau, essentiellement parce que ceux-ci n’ont jamais voulu mettre les gens dans la rue pour engager une épreuve de force qui pourrait très vite dégénérer en bain de sang avec le pouvoir dictatorial de Bozizé et meurtrir encore davantage des familles centrafricaines qui n’en ont plus besoin.


Jusqu’ici Bozizé croyait qu’il était plus malin que tout le monde dans la classe politique nationale et qu’il avait une capacité de roublardise hors pair. Il est vrai qu’il a roulé dans la farine tous ceux qui avaient misé sur lui en 2002 et 2003, notamment sa prétendue technicité militaire,  pour pouvoir comploter et renverser le pouvoir d’Ange-Félix Patassé. En montrant par la suite son vrai visage et sa conception du pouvoir et sa manière de gérer les affaires du pays, beaucoup de ses anciens compagnons ont été ses victimes les uns après les autres au fur et à mesure des purges qu’il n’a cessé de réaliser.


A l’heure actuelle, il n’y a presque plus personne dans son cabinet présidentiel. Non seulement les différents membres ont progressivement baissé les bras sans ouvertement et formellement démissionner mais certains ont même quitté le pays sous divers prétextes et se trouvent présentement qui en France, qui en Belgique, laissant Bozizé seul à son triste sort. Il n’est quasiment plus entouré que des gourous de sa secte du christianisme céleste et de ses enfants dont certains comme Socrate, sont devenus ses conseillers de stratégie dans la gestion de la crise aigüe actuelle à laquelle ils sont tous confrontés et qui risque de les emporter.


Remontons au Dialogue Politique Inclusif de décembre 2008. Ce forum, quoique certains en disent, a été une réussite de par son caractère vraiment inclusif et le consensus qui s’était dégagé autour des nombreuses questions qui fâchent mais qui ont été assez bien surmontées collectivement. Le DPI s’est achevé avec une feuille de route qu’il fallait seulement dérouler. Même cela, Bozizé a été incapable de mettre en œuvre, pour l’importante part qui lui incombait. Force a été de constater qu’il lui manquait cruellement la volonté politique d’entrer dans l’histoire de notre pays par la grande porte en saisissant l’opportunité qui lui a été offerte de repartir d’un nouveau pied. Il a préféré se laisser prendre en otage par la bande de prédateurs et de nuls qui l’entourent en choisissant la continuité afin de mieux préparer sa réélection. Où sont aujourd’hui les Ngouandjika, Maléyombo, Ndoutingaï et autre Findiro ?


Résultat : Le pays qui ne se portait déjà pas bien a encore terriblement reculé. Tous les secteurs que le DPI a recensés et fortement demandé que des efforts de changement y soient apportés, se sont plutôt aggravés mais Bozizé et sa clique se berçaient toujours d’illusion qu’ils géraient bien le pays et que seuls des gens de mauvaise foi voyaient dans leur gestion de la mauvaise gouvernance. Puis arrivent les élections. Confronté à une grande impopularité, seule la tricherie et des fraudes massives pouvaient lui permettre de les gagner. Mais même voler intelligemment pour ne pas se faire piquer, Bozizé n’est pas capable de le faire. Avec le concours d’une nullité du genre, l’escroc et vrai faux pasteur qu’il a cru devoir s’attacher à cette fin, leur prétendue victoire électorale ne pouvait que déboucher sur une forte contestation et entraîner un blocage du pays en raison de leur forte volonté d’exclure tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux.    


Si aujourd’hui, tout le monde demande à Bozizé de dissoudre l’assemblée nationale et le gouvernement issu de ces élections qui n’en étaient pas, ce n’est pas pour rien. C’est bien parce que tout le monde, y compris la communauté internationale et même ses pairs chefs d’état des pays voisins, ont bien pris conscience que Bozizé a fait un passage en force électoral consistant à barrer arbitrairement la route de l’assemblée nationale à l’opposition au profit de sa famille que c’est par là que les difficultés pour lui viendront. Nous y sommes à l’heure actuelle.


Bozizé a cru que c’est en distribuant en permanence des galons et étoiles de général aux militaires qu’il aura la paix et que personne ne le prendra à défaut par un coup d’état. Il se croit à présent obligé de couvrir les mêmes galonnés et étoilés d’insultes et d’humiliations comme si c’était la meilleure solution dans la crise où il se trouve. Il fait croire à certains naïfs de son parti que ce serait à cause des permis d’exploration du pétrole qu’il a octroyé aux Chinois que les Français lui en voudraient au point de chercher à le renverser, d’où le piteux spectacle que les suppôts de son parti donnent avec le recrutement de quelques jeunes pour déchirer publiquement le drapeau français par vengeance. Il n’en sera pas ainsi un héros national sauf s’il choisit de jeter l’éponge en quittant le pouvoir afin d’épargner au pays et surtout à la capitale, un bain de sang et des pillages inutiles comme cela fut déjà le cas au 15 mars 2005 où il prit le pouvoir.   

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 La rédaction

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 02:39

 

 

 

general-francois Yangouvonda Bozizé

 

 

A mesure que les villes de provinces tombent les unes après les autres entre les mains de la rébellion de SELEKA, prouvant ainsi l’écrasante supériorité militaire des insurgés sur la pseudo-armée de Bozizé, sur place à Bangui au sein de la bozizie, c’est également la panique.


D’après des informations concordantes, plusieurs dignitaires du régime ont déjà anticipé la chute du pouvoir bozizéen en envoyant mettre à l’abri chez certains de leurs parents et amis au Cameroun notamment, femmes, enfants, voitures et naturellement leur argent. C’est ainsi que les banques de la place de Bangui ont enregistré beaucoup d’opération de transfert sur des comptes à Douala et Yaoundé au Cameroun.

 

Plusieurs témoins ont aperçu cet après-midi de dimanche, un général François Bozizé Yangouvonda pensif et complètement abattu, faisant le tour des hôpitaux de la capitale pour rendre visite aux nombreux soldats grièvement blessés ramenés à Bangui du front ainsi que les dépouilles de ceux envoyés en renfort et qui ont trouvé la mort sous les balles de SELEKA.

 

L’espèce d’armée hétéroclite formée pour les besoins de la cause par les zakawas vendeurs de thé du Km 5 et autres délinquants recrutés à la vite par Francis Bozizé pour servir de chair à canon, ne pouvait que faire piètre figure face de la rébellion, malgré les armes sorties tout droit des stocks de Bossembélé, Bezambé et autres qui ont été remises au recrues.

 

Toujours selon nos sources, Bozizé aurait déclaré à ses proches qu’il « n’est pas Patassé et qu’il se battrait jusqu’au bout ». En attendant, aucun de ses pairs de la sous-région qu’il a quittés il a vus il y a quarante-huit heures à N‘djaména, n’a jusqu’ici pipé mot tandis que la liste des villes conquises par la rébellion ne cesse d’être égrenée par les médias internationaux. Tout le monde semble assister silencieux au naufrage de l’entêté qui n’a jamais voulu écouter les conseils que ses parrains n’ont cessé de lui prodiguer.

 

Toujours dans ce sens, on apprend par certaines confidences qui ont fuité des coulisses du mini-sommet de N’djaména que ses homologues auraient demandé à Bozizé de dissoudre immédiatement son gouvernement et l’assemblée nationale dans un schéma qu’ils lui ont pratiquement fortement recommandé avec force détails mais comme à son habitude, Bozizé a botté en touche et a répondu qu’il allait d’abord réfléchir comme s’il avait encore le temps à la réflexion dans la situation où il se trouve.

 

En effet d’après les récits de la déroute que certains éléments de la soldatesque de Bozizé racontent, ils ne pouvaient  faire face à la puissance de feu des hommes de SELEKA, d’autant que ceux-ci se sont énormément renforcés ces derniers jours avec les multiples butins de guerre qu’ils ont eus en récupérant tranquillement plusieurs équipements et surtout des pièces d’artillerie de l’impressionnant arsenal de guerre de Bozizé qu’il a enfin consenti bien tardivement, à faire sortir de ses stocks pour équiper les renforts avant de les envoyer au front.

 

Une chose est sûre, les Centrafricains dans leur écrasante majorité, semblent assister et applaudissent à deux mains l’avancée des rebelles de SELEKA qu’ils considèrent comme un mal nécessaire et à la chronique d’une chute annoncée de Bozizé , ses enfants terribles et toute sa famille qui, le cas échéant, ne devraient s’en prendre qu’à eux-mêmes car ce n’est pas faute d’appuis et de soutiens de toutes sortes que « leur » pouvoir démarré tambour battant en mars 2003, a déçu toutes les bonnes volontés et tous ceux qui y ont naïvement cru à l’époque et qui s’en mordent amèrement les doigts à présent.  

 

La rédaction 

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 04:54

 

 

 

Bozizé seul

 

 

Dans la situation que traverse actuellement leur pays, les Centrafricains sont obligés de faire le constat paradoxal suivant : plus Bozizé échoue à assurer un minimum de décollage au pays, et même à s’imposer comme un vrai chef, davantage il veut s’accrocher au pouvoir. De même, plus il est impopulaire, plus il veut être encore candidat en 2016. C’est vraiment incompréhensible mais Bozizé, c’est aussi cela.


En prenant brutalement conscience que son pouvoir est en train de vaciller dangereusement, on le voit se démener ici et là, prendre des initiatives pour réunir des moyens tant financiers que militaires pour tenter d’en découdre avec la rébellion, lui ancien chef rebelle qui en avait fait voir de toutes les couleurs à Ange-Félix Patassé. Le voilà à son tour plongé dans la vie quotidienne difficile qu’il a fait vivre à Patassé.


A peine cinq mois après les événements du 2 août dernier caractérisés essentiellement par le décrochage de son buste du Jardin du Cinquantenaire par les jeunes mécontents qui se sont insurgés contre les recrutements tarifés injustes et discriminatoires dans l’armée nationale, signe de son record d’impopularité et la séquestration de son fils Francis à l’école de gendarmerie de Kolongo qu’il a fallu exfiltrer par le fleuve,  le pouvoir de Bozizé est encore gravement confronté à une situation extrêmement difficile qui, s’il n’y prend garde, va l’emporter.


N’eût été l’interposition des troupes tchadiennes dépêchées en catastrophe par Idriss Déby, les hommes de Séléka seraient déjà dans Bangui pour l’ultime bataille qu’on n’ose pas imaginer le scénario. Mais aussi curieux que cela puisse être, on apprend que Bozizé et son fils Francis sont en train de faire convoyer par pont aérien des armes à Birao dans le but de livrer bataille contre les hommes de Séléka afin de reconquérir les villes passées sous leur contrôle. Si tous ces moyens étaient disponibles, pourquoi ne pas avoir mis cela préalablement à la disposition des Faca que de laisser les soldats aller à la boucherie ? Pourquoi alors faire appel  au président tchadien pour une intervention d’urgence ? Tout cela n’est pas très logique mais traduit le profond désarroi dans lequel est plongé le bonhomme ces derniers jours.


Le triste état dans lequel la gestion de Bozizé et son fils a laissé les Faca aujourd’hui devrait les inciter à un peu plus de modestie mais les discours les propos de Francis selon lesquels ils mettront tout mettre en œuvre pour vaincre les rebelles laissent plutôt pantois et prouvent que lui et son père ne sont mus que par des sentiments d’orgueil mal placé et non de bon sens. Quant à l'opportuniste Cyriaque Gonda qui s’est permis de traiter les hommes de Séléka « d’aventuriers », il ne tardera pas regretter ses excès.


A présent, Bozizé n’a pas les moyens de recourir à la force pour mater une quelconque rébellion, fût-t-elle Séléka qui en revanche, peut débarquer en 24 h dans la capitale. Prendre le pouvoir par la force des armes non plus, n’est plus dans l’air du temps en Centrafrique. Dès lors, il ne reste plus à la classe politique qu’à s’asseoir autour d’une table pour décider ensemble ce qu’elle compte faire du pays en s’accordant sur un minimum de critères essentiels simples en excluant les soi-disant pouvoirs « discrétionnaires » et « constitutionnels » de Bozizé dont on voit actuellement les limites.


Bozizé est incompétent et incapable de diriger un pays. Sa médiocrité a faire en sorte que la RCA est devenue aujourd’hui la risée du monde entier. Il faut maintenant arrêter les frais. Les Centrafricains sont fatigués de lui. Seule une poignée de compatriotes égoïstes à qui il a refilé quelques prébendes continuent de le suivre et de rouler pour lui contre toute raison. Cela doit maintenant cesser.


Le triste spectacle de soi-disant députés qui défilent dans la capitale pour aller remettre un mémorandum à l’ambassadeur de l’Union Européenne est si atterrant et humiliant pour notre pays qu’il ne doit plus être renouvelé. Malheureusement on apprend que Parfait Mbaye télécommande une marche pour la paix et contre les rebelles le 24 décembre prochain à Mbaiki.


Il faut maintenant espérer que tirant leçon de la situation désastreuse dans laquelle il a plongé le pays, Bozizé renonce maintenant définitivement à sa lubie de faire sauter le verrou constitutionnel. C’est l’une des causes de la crise actuelle. S’il n’a toujours pas compris, on fera difficilement l’économie de la question de son départ de la tête du pays. Il ne doit pas lui seul, constituer un tel blocage et prendre les Centrafricains et leur pays en otage. A bon entendeur salut !

 

La rédaction

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 04:38

 

 

 

general-francois Yangouvonda Bozizé

 

 

Les déclarations des porte-parole du Quai d’Orsay et du gouvernement tchadien de ce mercredi 19 décembre rapportées par la presse donnent quelques indications et apportent un certain éclairage sur le nouvel emballement de la situation en Centrafrique de ces derniers jours qui doit empêcher Bozizé et son fils Francis de trouver sommeil.


En effet le porte-parole du Quai d'Orsay Philippe Lalliot, a souligné l'importance de la mise en place d'un "large dialogue national" en Centrafrique. Il a également ajouté que "La France est prête à favoriser le bon déroulement de ce dialogue, en coordination avec les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et tous les partenaires internationaux". Voilà qui a le mérite de la clarté et qui n’a rien à voir avec les propos habituellement « langue de bois » des diplomates du Quai d’Orsay.


 Le gouvernement tchadien quant à lui assure par la voix de son porte-parole Hassan Sylla, que « la présence des troupes tchadiennes sur le sol centrafricain ne vise pas à protéger un camp plutôt qu’un autre ni à s’opposer aux forces rebelles. C’est une mission de sécurisation de la population ; une mission d’interposition pour que les hostilités sur le terrain s’arrêtent et que le langage de la paix, du dialogue prenne le dessus sur le langage des armes ».  Toujours d’après celui-ci « Les rebelles veulent négocier à N’Djamena avec les forces loyalistes et le gouvernement centrafricain ».


Si tous ces propos, surtout ceux du ministre tchadien sont une réalité sur le terrain, Bozizé et sa clique devraient se faire quelques soucis et revenir de leur attente de voir les soldats tchadiens voler au secours des FACA inexistant qui font pitié faute de moyens et de motivation. Bozizé qui jusqu’ici, a toujours témoigné le plus grand mépris pour les leaders de l’opposition qu’il aime traiter de « prostitués », doit découvrir à présent qu’il est une entité négligeable et seulement une pièce d’un puzzle qui va dorénavant se construire sans qu’il en soit le maître.


A-t-il seulement conscience le moins du monde que ce qui est en train de se jour actuellement en RCA est le commencement de la fin de son régime et de son pouvoir. Il ne doit sans doute pas encore en avoir une petite idée mais il doit se préparer à se mettre à table pour le repas de couleuvres qui lui sera offert. Il a cru qu’il était plus malin que tout le monde en faisant traîner les choses pour gagner du temps, en jouant la montre afin de réussir préalablement son coup de force de faire sauter d’abord le verrou constitutionnel avant d’organiser le dialogue inter-centrafricain que tout le monde le pressait de tenir pour décrisper la situation du pays.


A présent, il est surpris et pris de vitesse à la fois par les mouvements politico-militaires qui ont brutalement fait irruption sur la scène pour le réveiller de son sommeil sur lit picot à la belle étoile, qu’il affectionnait tant ces dernières semaines. Il doit regretter aujourd’hui d’avoir trop tiré sur la corde. Depuis huit mois - cela remonte en effet à la visite éclair début mai dernier à Bangui du président Idriss Déby - il a fait durer le plaisir en faisant poireauter toute la classe politique suspendue à l’imminence vaine d’une annonce concernant la tenue du dialogue inter-centrafricain.


Personne ne peut être dupe des propos de son sous-marin Cyriaque Gonda tenus au cours de sa conférence de presse de ce mercredi selon lesquels « Le dialogue est déjà accepté par le chef de l’Etat. ». Si tel était le cas, on aurait pu faire l’économie de ces huit mois d’attente inutile où Bozizé allait et venait ici et là sans qu’on sache exactement ce qu’il cherchait. Bamboula du 13 août au Hilton de Roissy par ci, régulières absences injustifiées et autres à Bangui par-là, fréquentes randonnées inutiles à Bayanga pendant que les affaires du pays non traitées et les parapheurs s’amoncellent, les conseils de ministres qui ne se tiennent pas etc… !


Il s’est tellement amusé que Bozizé doit maintenant savoir que son régime est fini. Beaucoup de Centrafricains auraient aimé qu’il perde ce pouvoir de la même manière qu’il l’a conquis, c’est-à-dire par l’épée mais la providence en décidera-t-il autrement, les jours prochains nous le diront.

 

La rédaction

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 03:38

 

 

Déby et Bozizé

 

 

 

Lorsqu’il était venu à Bangui le 5 mai dernier, le président tchadien avait clairement fait comprendre à Bozizé l’impérieuse nécessité d’un dialogue avec l’opposition centrafricaine afin de décrisper la situation politique complètement bloquée depuis le hold-up électoral de la mascarade de janvier 201. Même si Idriss Déby n’est pas un démocrate modèle, Bozizé aurait dû suivre ses conseils qui pouvaient être profitable au pays et apaiser le climat politique tendu de la RCA.


 Le problème est que Bozizé, très imbu de sa personne et très méprisant à l’égard de l’opposition et ses principaux leaders, a fait semblant de suivre les conseils de Déby mais a tourné en rond jusqu’ici sans que le processus de ce dialogue inter-centrafricain que même la communauté internationale réclamait de ses vœux n’a jamais connu le moindre début de commencement. Bozizé se croyait toujours maître du jeu, gonflé qu’il est de son fameux pouvoir discrétionnaire prétendument conféré par la constitution qu’il cherche actuellement à modifier.


Bozizé a toujours naïvement cru à l’idée bidon assez répandue en RCA selon laquelle les Centrafricains étaient des ânes et que tant qu’un régime qui les dirige s’arrange pour payer toujours à terme échu les salaires des fonctionnaires, personne n’osera revendiquer quoi que ce soit et on pourrait dès lors leur faire avaler n’importe quoi. Là où le bât blesse est qu’en dehors de la question du paiement des salaires des fonctionnaires, Bozizé n’a aucune autre vision pour le pays qu’il est censé diriger.


La preuve, il n’a manifestement pas prévu que le même vent venu de Birao qui avait déjà failli emporter son pouvoir en 2007 n’eût été l’intervention de l’armée française ordonnée par Jacques Chirac à la demande du gabonais Omar Bongo qui avait stoppé net l’avancée de la rébellion de l’UFDR, allait encore souffler fort en décembre 2012. L’inventaire à la Prévert de ses engagements non tenus dressé par les forces rebelles coalisées ainsi que les exigences de celles-ci, sont assez éloquents et n’ont rien à voir avec les questions de paiement de salaires. Il est surtout question de restitution des diamants pris de force aux collecteurs et bureaux d’achat dans les zones et villes minières par les brigades minières et commandos de Ndoutingaï en 2008.


Comment est-ce possible qu’après avoir passé presque dix ans à la tête du pays, le pseudo général d’armée François Bozizé Yangouvonda n’ait pas été fichu de structurer ne serait-ce que l’embryon d’une armée digne de ce nom, à même de défendre le territoire national ?  Qu’il soit réduit encore aujourd’hui à pleurnicher aux pieds d’Idriss Déby pour qu’il puisse voler à sa rescousse, son semblant d’armée nationale n’existant que de nom, a quelque chose de vraiment pathétique et particulièrement humiliant mais Bozizé n’en est pas à une humiliation près, lui qui est désormais prisonnier de son propre jeu consistant à ne compter que sur des mercenaires et des troupes étrangères pour se tirer d’affaire et garder le pouvoir.

 

La mystérieuse disparition encore dans la nuit de lundi à mardi d’une importante quantité d’armes et de munitions de l’armurerie du camp Beal en dit long sur la réalité de la situation de cette armée nationale centrafricaine qui est à l’image de ce que lui-même et son fils qui en est le commandant en second, en ont fait. Le long entretien en tête à tête que lui a accordé récemment Idriss Déby en marge du sommet ACP la semaine dernière à Malabo puis la rencontre du lundi 17 décembre de Bozizé avec l’ambassadeur du Tchad à Bangui, ont ficelé l’intervention en urgence des troupes tchadiennes qui est actuellement en cours pour tenter de stopper l’avancée des rebelles.


Cette grossière ingérence tchadienne dans les affaires centrafricaines n’a curieusement suscité jusqu’ici aucune réaction ni de la CEMAC, ni de l’Union Africaine, ni de l’UE et du BINUCA. Tout le monde a l’air de trouver normal cet interventionnisme militaire de Déby. Aucune réunion spéciale de ces institutions n’est annoncée dans les prochains jours. Leur silence est assourdissant. Tout cela, pourquoi ? Or Bozizé est le problème et la cause de la crise. Seul son départ en est aussi la solution car tant qu’il continuera d’être au pouvoir avec ses méthodes d’un autre âge et sa mauvaise gouvernance, il n’y aura jamais de paix dans ce pays. Idriss Déby ne peut gérer deux pays à la fois. Lui aussi devrait se faire une raison.

 

La rédaction  

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 01:23

 

 

 

 

Firmin Feindiro

 

 

 


D’après des informations concordantes et selon toute vraisemblance, l’ancien procureur de la République de Bangui, puis ex-tout puissant ministre de la justice et de la moralisation, garde des Sceaux, ancien conseiller juridique officieux de Bozizé et ancien pilier de son pouvoir, serait bel et bien arrivé en France ce dimanche 2 septembre 2012 dans l’après-midi et aurait gagné l’appartement qu’il possède à Joué les Tours dans le département d’Indre et Loire.

 

Ainsi s’achève pour l’intéressé et de façon aussi pathétique qu’épique (ndlr : l’évasion de Bangui de Firmin Findiro se serait déroulée dans un premier temps à bord d’une pirogue sur le fleuve Oubangui puis par une longue marche à pieds sur les territoires de la RDC et du Congo Brazzaville d’où il aurait réussi à prendre un vol pour la France), l’aventure débutée tambour battant après le coup d’Etat du 15 mars 2003 de François Bozizé. Firmin Findiro aura tout été pour Bozizé. Piètre tête et bras juridiques et judiciaires de ce dernier, il l’aura mal conseillé jusqu’au bout et fait prendre à celui-ci toutes les décisions les plus discutables et contestables sur les plans du droit et de la justice. C’est lui que Bozizé dépêchera à plusieurs reprises à La Haye à la CPI, pour la saisine de cette institution et le suivi de l’affaire des crimes de guerre reprochés aux troupes du MLC de Jean-Pierre Bemba lors de leur intervention à Bangui en 2002-2003, pour laquelle la Cour de Cassation de la République centrafricaine, sur demande de Bozizé, avait déclaré son incompétence.

 

Plus tard, lorsque Bozizé s’est aperçu que la CPI voulait étendre son champ d’investigation aux crimes de guerres commis sur le territoire centrafricain, notamment à Paoua et dans le nord du pays depuis qu’il est arrivé au pouvoir, c’est encore Firmin Findiro qui conseillera à Bozizé, une démarche totalement ridicule qui consiste à saisir par écrit le Secrétaire Général de l’ONU afin qu’il fasse annuler les enquêtes que la CPI envisageait d’entreprendre sur les nombreuses violations des droits de l’homme et les crimes commis par sa soldatesque.

 

C’est toujours Firmin Findiro qui montera au créneau pour publier un scandaleux et hallucinant communiqué de presse consistant à empêcher à qui que ce soit en Centrafrique de prétendre avant une dizaine d’années, que Charles Massi aurait disparu et encore moins assassiné. Dans l’affaire de l’incendie du supermarché RAYAN du Libanais Ali El Akhrass, c’est toujours lui qui était le cerveau du dossier dans lequel, sans le moindre début du commencement de preuve, avec Bozizé, ils ont décidé de désigner les incendiaires comme étant Jean Daniel Dengou et le bâtonnier Me Symphorien Balemby.


Pour ne pas se faire dépecer comme Bozizé en avait lancé l’ordre à ses éléments de sécurité, ces deux compatriotes ont dû quitter précipitamment le pays et ont trouvé asile en France où ils se trouvent toujours. Malgré la décision de mise en liberté rendue par la chambre d’accusation de la Cour d’appel et confirmée dernièrement par la Cour de Cassation, les personnes arbitrairement arrêtées dans le cadre de cette scandaleuse affaire dont l’épouse de Me Balemby et des parents de Jean Daniel Dengou ainsi que certains de leurs collaborateurs, qui avaient été déportées à la prison spéciale de Bossembélé puis ramenées plus d’un an après dans les prisons de Bangui, continuent toujours d’y croupir.

 

Tout cela par la seule volonté de Findiro et Bozizé.  Ayant appris l’évasion et l’arrivée en France de Firmin Findiro, Me Balemby et Jean Daniel Dengou ne font pas mystère de leur intention de poursuivre en justice sur le territoire français le sieur Firmin Findiro dont on apprend qu’il compte dès ce lundi demander l’asile à l’Office Français des Personnes Réfugiées et Apatrides (OFPRA). En juillet dernier, alors qu’il se trouvait à Paris, il avait demandé l’asile plutôt auprès de l’ambassade du Botswana. Pourquoi ? Est-ce l’ironie de l’histoire ou un pied de nez de la providence à celui-là même qui était le Procureur de la République en service commandé pour Bozizé et persécuteur gratuit des braves citoyens.

 

Les exemples démontrant l’arbitraire et la toute-puissance de Firmin Findiro au service de Bozizé sont légion dans plusieurs dossiers qui désormais, vont sans doute le rattraper maintenant qu’il n’est plus du sérail bozizéen. Il y a par exemple l’affaire de trafic d’ivoire, de diamant et de l’assassinat de treize personnes à Bakouma probablement par la LRA mais qu’il avait réussi avec son frère aîné, Laurent Findiro, le sous-préfet de Bakouma, à en faire porter le chapeau à un Suédois et un Britannique de la société CAWA Safari, est toujours pendante devant la justice. Il a eu des problèmes avec beaucoup de personnes à Bangui et il y a des risques que son exil puisse durer longtemps.

 

Déjà magistrat véreux et corrompu à l’époque du président Ange-Félix Patassé, Firmin Findiro avait été sanctionné par le Conseil Supérieur de la Magistrature présidé par Patassé en personne pour s’être laissé corrompre par le truand et sulfureux Sani Yalo qui avait offert une voiture d’occasion à son épouse. Il avait fait l’objet d’une mutation disciplinaire dans un tribunal en province et n’a dû son retour à Bangui qu’à la faveur du coup d’Etat de Bozizé qui ne lâchera plus jusqu’à son limogeage du gouvernement le 16 juillet dernier.

 

Cette position aux côtés de Bozizé lui a permis de racketter plusieurs justiciables, d’être au cœur d’affaire d’enrichissement et de corruption se chiffrant à plusieurs dizaines voire de centaines de millions de F CFA, ce qui lui a permis de se constituer une fortune personnelle dissimulée dans des comptes en France aux avoirs nullement en rapport avec les revenus officiels auxquels il avait droit de par les fonctions qu’il occupait en Centrafrique. L’acquisition sans crédit immobilier mais cash de son appartement de Joué-les-Tours dans les conditions que l’on sait décrites à l’époque par la rédaction de Centrafrique-Presse, en est l’illustration et prouve qu’il n’a pas perdu son temps.

 

 Firmin Findiro dit être l’objet de menaces de mort. AU point qu’il s’est cru obligé de quitter le pays, on suppose que ces menaces provenaient de Bozizé car on peut difficilement croire en dehors de ce dernier et ses bras armés et assassins impunis comme Ngaikoisset, Koudémon, et autres Anatole Ngaya, aucune menace ne devrait être prise au sérieux par un Firmin Findiro. Qu’est-ce qui a pu changer depuis son limogeage du gouvernement ? Il avait pourtant dernièrement convoqué une conférence de presse afin de récuser les accusations de complicité avec Ndoutingaï et d’atteinte à la sûreté de l’Etat, pourtant sa tarte à la crème contre beaucoup de personnes, voir le cas Jean Jacques Demafouth qu’il avait fait arrêter de façon spectaculaire dans son propre bureau ministériel après l’y avoir convoqué.

 

Selon nos informations, après avoir été limogé du gouvernement le 16 juillet dernier, Firmin Findiro a dirigé la chorale de l'Eglise Evangélique des Frères des Castors à qui il a préalablement appris un vieux cantique en sango portant sur la repentance. Cela a suscité une franche  hilarité et la moquerie des fidèles dont certains faisaient remarquer à juste raison qu'il a fallu qu'il ne soit plus ministre pour venir faire tout ce folklore. Chaque dimanche en effet, des témoins rapportent qu’en outre, il leur était donné d’assister à une sorte de réunion qui se tenait dans la voiture de Firmin Findiro, vitre fumée remontée, avec son ancien dircab et l'actuel Procureur de la République Tolmo et une tierce personne. Cette réunion insolite de chaque dimanche après le culte intriguait beaucoup mais maintenant qu'il a fui du pays, ceci n'explique-t-il peut-être pas cela ?

 

Le mauvais film de sa méchanceté gratuite contre de braves compatriotes défilera devant les yeux de Firmin Findiro comme pour lui signifier qu’il a brisé la vie de beaucoup de gens mais la descente aux enfers d’une vie en exil vient de débuter aussi pour lui. La vie ne tient qu’à très peu de chose et la mort ne rôde pas très loin…. !


La Rédaction

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 01:23

 

 

 

 

Bozizé KNK

 

 

 

Les négociations en cours entre les partenaires sociaux – dont les principales revendications se cristallisent autour 1°/ du paiement des arriérés de salaire des régimes des présidents Kolingba (1981-1993) et Patassé (1993 – 2003) ; 2°/ du décret d’application de la loi portant statut de la Fonction publique votée depuis 2009 ; 3°/ du déblocage des salaires – et le gouvernement, à la veille de la rentrée scolaire, couvre l’avenir centrafricain de multiples incertitudes.


Ces trois exigences syndicales portées par toutes les centrales (05) mais dont la satisfaction ne dépend que de l’état des caisses du Trésor désespérément vides, ajoutées à l’exaspération des populations du fait de la flambée sans cesse des prix des denrées alimentaires et de première nécessité, de la crise de l’électricité et de l’eau, de la dégradation généralisée des ruelles, rues, avenues de Bangui ainsi que des routes de provinces, de l’effondrement de tous les ponts de Bangui, de la gestion clanique et patrimoniale des affaires de l’Etat par Bozizé, des conséquences de l’affaire du coup d’Etat familial réel ou supposé du demi-Dieu Ndoutingaï, constituent un cocktail des plus détonnant pour le putschiste du 15 mars 2003 dont tous les signes indiquent l’épilogue du pouvoir.


Il n’y a aucun doute quant à l’incapacité et au manque de volonté du gouvernement à apporter des solutions à tous ces problèmes vitaux pour les populations centrafricaines. Cependant, comme à son habitude, il compte sur la subornation des leaders syndicaux - dont la nomination de l’un d’eux comme ministre de la Fonction publique ne suffit plus à faire taire la base des centrales – pour espérer mettre une sourdine à un problème qui a servi de motif au coup d’Etat de 2003 et qui, neuf ans plus tard, est bien en place sans un début de solution.


La gestion à tâtons et à la petite semaine des affaires de l’Etat prouve, s’il en était encore besoin, l’absence de politique et de programme car ce qui en tient lieu relève des coups de tête présidentiels qu’autre chose.

L’état d’abandon des ruelles, rues, avenues et ponts dans la capitale Bangui en dit long sur la vision de développement que Bozizé et son gouvernement ont d’une part, et leur insensibilité devant les drames (ndlr : le pont de Pétévo a déjà fait plusieurs morts) que les ponts effondrés occasionnent à leurs concitoyens d’autre part, car il ne se passe pas une nuit sans qu’un automobiliste ou un motard ne plonge dans les précipices de plusieurs mètres de profondeur laissés par ces ponts.


Si Bozizé a attendu jusqu’à ce que son fils devienne président de la fédération de basket-ball pour lui trouver 400 millions FCFA pour la réhabilitation de la salle omnisports et qu’à l’occasion de certaines fêtes tel que le dernier Aïd el fitr il jette des billets de banque depuis la fenêtre de sa voiture, la preuve est ainsi faite qu’il a les moyens de résoudre les problèmes centrafricains, malheureusement il ne choisit que ceux qu’il veut bien résoudre.


Cette façon de faire lui ôte toute qualité d’homme d’Etat et le disqualifie d’office quant à sa prétention à présider à la destinée de 4 millions d’âmes et à la souveraineté d’un Etat étendu sur 624 000 km².


La gestion qu’il fait de l’affaire du coup d’Etat familial, ourdi réellement ou non par son « cher » neveu et poulain, donne une illustration supplémentaire sur ses incapacités à diriger un Etat puisqu’il ne parvient même pas à gérer un clan. En raclant le fond des caisses du trésor (environ 200 millions de F CFA) pour aller faire la bamboula à Roissy CDG le 13 août dernier sachant bien qu'il privait ainsi les retraités du versement de leurs maigres pensions, Bozizé a ainsi suffisamment fait montre de son irresponsabilité et de son inaptitude à diriger ce pays.


La Rédaction

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 02:29

 

 

 

Boziz--et-Ndoutinga-.jpg

 

C’est un véritable tremblement de terre qui vient de se produire à Bangui. Qu’est ce qui a pu enfin décider Bozizé à se séparer de sa création, celui qu’il a fait prince, toujours systématiquement couvert, protégé, défendu contre vents et marées. Il n’a jamais voulu plier devant les énormes pressions de Paris, Washington et autres lobbies miniers. Finalement les effets de l’envoutement et du maraboutage de Ndoutingaï sur Bozizé auxquels certains croyaient dur comme fer ont fait long feu. Les circonstances dans lesquelles a été annoncé le limogeage du détenteur du record de longévité gouvernementale de la bozizie, montrent bien que le baobab qu’on pensait invincible est tombé. Dorénavant le ressort entre Sylvain Ndoutingaï et François Bozizé est bel et bien cassé.

En effet, le jusqu’ici indéboulonnable argentier et homme de confiance de Bozizé, présent à ses côtés dès les premiers moments de sa rébellion jusqu’à son putsch, à son aventure de Düsseldorf en juin 2004, prenait tranquillement part sans se douter de rien à la réception d’adieu qu’avait offerte en la Résidence de France de Ouango-Bangui, l’ambassadeur Jean-Pierre Vidon qui doit quitter définitivement la RCA dans quelques jours.

Ce sont les enfants de Bozizé, notamment Socrate et Francis, qui se sont empressés de téléphoner à certaines de leurs relations à Paris pour annoncer la nouvelle du limogeage de leur pire ennemi qui s’est répandue comme une traînée de poudre en attendant qu’elle ne soit rendue publique sur les antennes de la radio nationale à Bangui. Le moins qu’on puisse dire est que cette nouvelle a été ressentie par la plupart des Centrafricains comme un véritable soulagement. C’est dire combien elle était attendue depuis très longtemps au point que lassée, l’opinion a même fini par se rendre à l’idée que Ndoutingaï et Bozizé étaient si liés qu’ils ne disparaîtront  qu’ensemble avec leur régime.

Malheureusement, cette idée revient à sous-estimer la gravité des faits qui ont surgi récemment sans être ébruités outre mesure, dans les rapports entre les deux hommes. C’est l’accident qui aurait pu être plus dramatique de l’hélicoptère de Bozizé à Bayanga peu après la cérémonie de commémoration de la mort de Boganda à Bobangui où Bozizé qui devait se rendre à Bayanga, a contraint Ndoutingaï à embarquer avec lui. A 100 m de son atterrissage, l’hélico a pris feu et obligé le pilote à effectuer de grandes manœuvres de sauvetage d’urgence. Les superstitieux n’ont qu’à se livrer à toutes les interprétations à leur guise mais certains ont franchi le pas pour accuser carrément Ndoutingaï d’avoir commandité l’incendie de l’aéronef mais Bozizé a été bien inspiré de l’obliger à monter à bord avec lui. Ils auraient pu périr ensemble sans la baraka qu’ils ont eue.

On raconte aussi que Ndoutingaï aurait vainement tenté de rencontrer le président Idriss Déby Itno à sa résidence dans la nuit du 5 mai dernier qu’il a passée à Bangui sans qu’on ne sache trop les raisons pour lesquelles il tenait à voir l’hôte de Bozizé lequel en a été énormément intrigué. A-t-il pu obtenir de Ndoutingaï des explications convaincantes, rien n’est moins sûr.  Toujours est-il que les décisions prises par la suite par Bozizé à l’égard de Ndoutingaï ne laissent aucun doute sur une certaine mise à l’écart traduite par l’éloignement de la protection rapprochée de Bozizé des parents de Ndoutingaï comme les commandants Roger Godongaï et Martin Ouanti mutés d’office ailleurs. L’interdiction désormais faite aussi à Ndoutingaï lui-même de quitter Bangui et de garer sa voiture dans l’enceinte du palais de la présidence, participent également de cette disgrâce.  

Il y a un temps pour tout dit-on. La succession de tous ces faits apporte bien la preuve de la déliquescence du pouvoir complètement essoufflé et au bout du rouleau de Bozizé inauguré en fanfare depuis le coup d’Etat du 15 mars 2003, qui a perdu en chemin ses différents piliers et partisans, écartés les uns après les autres au fur et à mesure que grandissait les diverses ambitions de Bozizé de conserver ad vitam aeternam ce pouvoir voire, à ne le laisser qu’à un de ses fils. Aujourd’hui, Sylvain Ndoutingaï a visiblement perdu la guerre de succession qu’il a engagée contre Francis Bozizé. Qu’adviendra-t-il de lui ? Il se murmure que toute la progéniture de Bozizé aurait demandé au père d’en « finir » avec lui. Demain, une autre guerre peut éclater, si ce n’est déjà fait, entre Francis et Socrate Bozizé. Qui sera désigné et adoubé par le président de père ? On ne devrait pas beaucoup  tarder à le savoir.

Ndoutingaï viré, il reste ses nombreux partisans et courtisans qu’il a infiltrés partout dans l’appareil d’Etat en attendant de s’emparer lui-même un jour du pouvoir suprême et qui ont aussi commis beaucoup de dégâts. Dans le gouvernement où son rayon d’action reposait sur une petite dizaine de ministres masculins et féminins acquis à sa cause et qu’il manipulait comme il voulait, autour et sous les pieds de Bozizé, du premier ministre l’inexistant Touadéra, au sein de la magistrature par l’entremise de Firmin Findiro, dans la grande administration, à l’assemblée nationale, parmi les députés, dans la préfectorale, dans l’armée et le commandement des différentes unités, la gendarmerie, la sécurité présidentielle, la police, les milieux de commerçants libanais de la place, dans le secteur des mines, bref dans quasiment tout ce qui compte dans le pays.

Bozizé aura-t-il le courage, la volonté politique et les moyens de nettoyer et se débarrasser de la longue emprise de ce monsieur en détruisant la grande toile d’araignée qu’il a patiemment tissée à travers le pays ?  Il faut craindre qu’il ne soit pas en mesure de relever ce vrai défi sans la réalisation duquel son pouvoir pourrait être définitivement plombé car le ver Ndoutingaï est dans le fruit.  Wait and see… !

Rédaction C.A.P

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 03:34

 

 

 

 

 

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La victoire du candidat socialiste François Hollande du 6 mai 2012 doit plonger dans une profonde consternation Bozizé et les membres de son clan au pouvoir en Centrafrique. C’est une véritable revanche du Parti Socialiste français et aussi du parti MLPC membre comme ce dernier de l’Internationale Socialiste avec son président Martin Ziguélé, qui n’ont cessé d’être insultés,  raillés par le bouffon et ancien thuriféraire de la bozizie, l’actuel ministre de l’agriculture, Fidèle Gouandjika qui osait déclarer que les socialistes ne reviendraient plus jamais au pouvoir en France et que le MLPC n’avait qu’à enterrer ses douces illusions de retourner au pouvoir en RCA. Les Centrafricains s’en souviennent encore parfaitement. La roue de l’histoire vient de tourner autrement.

Le 2 mai dernier déjà, comme on pouvait s’y attendre, les propos de Jean-Louis Bianco dans une interview sur RFI à propos de ce que serait la politique africaine du candidat François Hollande ont provoqué une vraie panique dans la bozizie à Bangui. Ce qui est en effet annoncé tant par le candidat Hollande lui-même lors de ses meetings à propos des dictateurs dans le monde et particulièrement en Afrique que par Jean-Louis Bianco, député socialiste, ancien secrétaire général de l'Elysée et ancien ministre des Affaires sociales, dans son interview, a de quoi inquiéter ceux-ci qui comme Bozizé en Centrafrique, sont légion.

« D’abord, pour la politique africaine de la France comme pour la politique internationale en général, le grand changement, c’est qu’on aura affaire à un président normal. C’est-à-dire un président qui sera constant, qui sera fiable, qui sera prévisible et dont les idées et les discours ne varieront pas au fil du temps… »  

1°) Sur les modifications des constitutions

« Faire du respect des constitutions l’élément constitutif de notre relation avec l’Afrique. Le temps de l’Afrique est venu. Nous croyons à l’Afrique. François Hollande respectera l’Afrique ». Jean Louis Bianco

2°) Sur les fraudes électorales

« Je n’accepterais pas des élections frauduleuses où que ce soit. » François Hollande

3°) Sur la Françafrique

« Il ne faut pas avoir d’indulgence à l’égard des pratiques qui doivent peu à peu disparaître ». Jean Louis Bianco

Bozizé qui est un fraudeur d’élections achevé ne peut que redouter la présence au palais de l’Elysée de quelqu’un comme François Hollande qui a une conception de la démocratie aux antipodes de celle d’un vulgaire putschiste. Bozizé a d’autant plus de raisons de paniquer qu’il a justement l’intention de faire adopter par l’actuelle assemblée nationale monocolore totalement dévouée à lui issue de son scandaleux hold-up électoral de janvier 2012, un projet de modification de la constitution concocté à la faveur d’un récent toilettage du code électoral et déjà prêt pour faire sauter le verrou du nombre de mandat du président de la République et permettre à Bozizé de mourir au pouvoir.

Ancien putschiste autoproclamé qui a troqué le treillis contre les costumes rayés et cravates, Bozizé est encore aujourd’hui au pouvoir après des élections frauduleuses en 2005 et récemment en 2011. Que peut donc attendre un dictateur comme Bozizé d’un Hollande qui a déclaré urbi et orbi dans un de ses meetings, son intention de «défendre l’idée que la démocratie vaut partout dans le monde, et notamment en Afrique » et que « le 6 mai 2012 sera un jour terrible pour les dictateurs et une bonne nouvelle pour les démocrates».

Sous la présidence de Jacques Chirac et grâce à l’entremise du défunt président Omar Bongo Ondimba, l’armée française a sauvé la mise à deux reprises à Bozizé face à la rébellion de l’UFDR qui avait déjà pris la ville de Birao et était en route pour s’emparer du pouvoir à Bangui. N’eût été l’intervention musclée des mirages et des parachutistes français, le destin de Bozizé aurait été différent et il ne serait plus actuellement au pouvoir en train d’opprimer encore davantage le peuple centrafricain. Entre temps, de nouveaux accords de défense ont été négociés entre la France et la République centrafricaine qui ne prévoient plus ce genre d’interventionnisme.

Certes, il y a toujours à Bangui le contingent militaire français « Boali » dont la seule présence permet de rassurer le dictateur de Bangui mais aussi bien « Boali » que les détachements africains de la CEEAC, piaffent d’impatience et doivent regagner bientôt le bercail d’ici 2013. De même, est-ce un hasard si la veille de l’élection de François Hollande comme président de la République, le protecteur de Bozizé, le président tchadien Idriss Déby Itno et l’ex-président burundais Pierre Buyoya au nom de l’OIF, ont effectué une visite à Bangui de 24 h dont l’issue pourrait peser sur le court terme des événements en Centrafrique.  

Est-ce aussi l’ironie du sort si quelques jours avant la victoire de François Hollande, les contradictions au sein de la bozizie semblent s’être exacerbées et s’accélèrent au point où des informations relativement concordantes font état d’une tentative de coup de force qui a échoué, de celui-là même que les Centrafricains appellent le « vice-président », le ministre d’Etat aux finances et au budget Sylvain Ndoutingaï, qui a été pourtant fabriqué de toutes pièces par Bozizé et que celui-ci a laissé se tailler un ego hypertrophié au point de vouloir maintenant être calife à la place du calife.

Les prochains jours nous en diront davantage sur l’évolution des choses mais d’ores et déjà et quoiqu’on en dise, on ne peut pas ne pas voir en la victoire de François Hollande un grand espoir pour les Centrafricains et un élément qui va incontestablement constituer un catalyseur de la situation devenue insupportable et qui ne peut plus durer en République Centrafricaine avec un président qui n’en a rien à foutre du pays et du sort inqualifiable de ses fils qui pataugent dans une misère sans nom.  

Rédaction C.A.P

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 03:52

 

 

J Jacques Demafouth

 

L’affaire Jean Jacques Demafouth est très embarrassante et une vraie épine dans le pied du pouvoir de Bozizé. La visite que lui ont rendue à la SRI certains diplomates de la place et en particulier la représentante du Secrétaire Général de l’ONU et responsable du Binuca (Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique) Mme Margaret Vogt est, quoiqu’on puisse en penser, une manière de faire comprendre clairement à Bozizé qu’on désapprouve le sort fait au vice-président du Comité de pilotage du DDR.

Contrairement aux élucubrations apparemment rassurantes mais peu réalistes de Firmin Findiro tendant à faire croire que l’arrestation et la détention de Demafouth n’impacterait pas la poursuite du programme DDR, il n’est pas du tout sûr qu’on ne soit pas revenu à la case départ au sujet du désarmement.

C’est Mme Margaret Vogt du BINUCA qui doit avaler son chapeau, elle qui avait cru devoir aller plaider vigoureusement fin décembre dernier encore devant le Conseil de sécurité des Nations Unies à New York la nécessité de trouver d’urgence 3 millions de dollars pour le désarmement et 19 millions de dollars pour la phase de réintégration des ex-rebelles. Elle avait expliqué que le programme DDR n’avait concerné jusqu’ici que seuls 4800 ex-combattants, de l’Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD) qui ont été effectivement démobilisés. L’arrestation de Demafouth et du député de Birao est intervenue moins d’un mois après ce plaidoyer. Si ce n’est pas un sabotage du DDR, cela y ressemble beaucoup.

Que doit-t-on penser d’un régime pour lequel on se donne beaucoup de peine pour lui rechercher d’urgence des financements pour un programme de désarmement si vital pour la restauration de la paix et qui passe derrière saboter le travail ? Telle est la question qui se pose clairement et logiquement à propos des agissements du pouvoir de Bangui qui visiblement manque totalement de crédibilité aux yeux des observateurs du dossier centrafricain.

La communauté internationale, surtout l’Union Européenne qui, en finançant les élections du 23 janvier 2011 comme elle l’a fait croyait contribuer au renforcement du processus démocratique en Centrafrique s’est sentie flouée car elle a surtout permis à Bozizé de conserver le pouvoir, doit se poser quelques questions sur un tel régime qui visiblement n’a pas la volonté politique que les choses puissent réellement avancer dans le bon sens en Centrafrique.

Bozizé a géré seul et dans la plus grande opacité l’enveloppe de huit milliards de F CFA octroyée par les pays de la CEMAC pour le DDR centrafricain. Il a catégoriquement refusé de confier la gestion de cette manne au PNUD comme on le lui a demandé. Qu’a-t-il réellement fait de cet argent jusqu’à ce que dernièrement il vienne annoncer que l’argent du DDR était épuisé ? Comment peut-on sérieusement faire confiance à un tel individu dont on voit par ailleurs les désastreuses conséquences de la gestion qu’il prétend faire des finances publiques de son pays dont il s’est imposé tout seul comme ordonnateur des dépenses et comptable.

On ne peut que le regarder aller tout seul droit au mur avec toutes les décisions incohérentes et dictatoriales qu’il prend ces derniers temps pour dissoudre les conseils d’administration des entreprises d’Etat et offices publics et la domiciliation des recettes non plus dans les banques commerciales mais à la BEAC etc…

Aux Nations Unies Mme Vogt avait clairement déclaré que « les difficultés de mobilisation des ressources pour achever le processus du DDR pourraient conduire à un retour au conflit dans le pays ». Avec les entraves de toutes sortes que dresse le régime de Bozizé à la recherche des financements, (ndlr : arrestation et détention arbitraires de Demafouth et du député de Birao sans levée préalable de son immunité, interdiction faite à ses avocats de le voir, arrestation de Ferdinand Samba directeur de publication du quotidien « Le DEMOCRATE », et on ne voit pas comment le DDR pourrait se poursuivre.

Rédaction C.A.P

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