La signature à la hâte des deux décrets par BOZIZE sous la pression d’une reprise des hostilités militaires par Séléka pour lever à la va vite un couvre-feu que du reste pas grand monde respecte et confiné à quelque km2 de la capitale Bangui, illustre parfaitement l’inadmissible fonctionnement de ce général président dont la roublardise n’a que trop duré.
Pourquoi donc n’a-t-il pas dès son retour de Libreville le 11 janvier dernier, soit déjà un peu plus de deux mois, signé ces décrets pour libérer les prisonniers en question dont il ne doit sans doute pas en rester beaucoup ? On aurait bigrement fait l’économie d’une crise supplémentaire inutile et on serait déjà passé à autre chose.
Malheureusement avec BOZIZE, et c’est ainsi depuis qu’il a débarqué à la hussarde à la tête de ce pays, c’est toujours un pas en avant, deux ou trois pas en arrière. Tant qu’il n’a pas le feu au derrière, il continuera à faire le zouave en faisant perdre le temps à tout le monde. C’est ce qui est encore en train de se passer actuellement entre lui et Séléka. En se comportant ainsi, il a incité davantage la rébellion à monter les enchères en augmentant le nombre des points de leurs revendications qui initialement, n’étaient pas aussi nombreuses mais qui sont passées du simple au double en très peu de temps à cause de l’entêtement de BOZIZE.
Les conséquences de son mode opératoire dont sont suffisamment lassés les Centrafricains, irritent aussi énormément ses homologues de la CEMAC et de la CEEAC dont certains ne cachent même plus leur exaspération et vont jusqu’à bouder souvent les réunions de chefs d’état consacrés au cas BOZIZE et la situation centrafricaine. Des témoins racontent que lors du sommet de la CEEAC de Libreville, c’est Idriss DEBY qui s’était fait fort d’annoncer à BOZIZE que c’est désormais Michel DJOTODIA qui serait le nouveau ministre de la défense. Il s’en est fallu de peu pour que BOZIZE fasse un arrêt cardiaque. Deux heures de calino-thérapie auraient été ensuite nécessaires pour le requinquer tant il avait cru qu’il avait déjà perdu le pouvoir.
De devoir toujours et toujours être sollicités pour voler au secours du même BOZIZE, de plus en plus considéré un peu partout dans les milieux diplomatiques comme réellement incompétent et en somme inapte à diriger un pays. C’est surtout sa versatilité et son incapacité à tenir ses promesses qui est plus insupportable pour ses interlocuteurs. La dernière promesse sur laquelle il est déjà revenu est celle de sa troisième candidature à la présidentielle de 2016, engagement qu’il a pris à l’issue de son entretien avec le président béninois Thomas YAYI BONI alors président en exercice de l’Union Africaine, qui s’est pointé dare-dare à Bangui en décembre 2012 pour faire baisser la tension qui était à son paroxysme avec la rébellion de Séléka aux portes de la capitale et menaçant d’y entrer.
Un sommet de la CEEAC est prévu à N’djaména fin avril prochain mais on annonce aussi avant cela, la venue en urgence dans quelques jours à Bangui des président Idriss DEBY du Tchad et du Médiateur de la crise centrafricaine et non moins président du comité de suivi des Accords de Libreville, Denis SASSOU NGUESSO du Congo. Devant ses pairs, BOZIZE acceptent tout ce qu'ils lui demandent et une fois qu'ils sont repartis, sa roublardise reprend le dessus et il fait ce qu'il veut. C'est cela la cause de la crise centrafricaine qui paraît insoluble. C'est donc le départ de BOZIZE dupouvoir qui est la seule solution. Les autres chefs d'état qui sont toujours sollicités et appelés à sa rescousse ont aussi des problèmes chez eux.
A cela il faut ajouter la désignation par l’OIF de l’ancien ministre belge des affaires étrangères Louis MICHEL comme envoyé spécial pour la crise centrafricaine sans compter que sur place à Bangui, se trouve déjà depuis longtemps à demeure, Mme Margaret VOGT du BINUCA, Représentante spéciale de BAN KI Moon SG de l’ONU, et Mme Hawa AHMED YOUSSOUF de l’Union Africaine. Force est de constater que tout ce beau monde censé se pencher sur le sort de la RCA paraît tétanisé devant ce BOZIZE et gobe systématiquement sans broncher ses dérives dictatoriales et sanguinaires.
En fin de compte, les Centrafricains ne voient pas de résultats probants des activités de toutes ces Représentantes spéciales car elles sont surtout préoccupées les unes que les autres par le déroulement de leur carrière et d’empocher leurs dollars.
La Rédaction