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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 05:17

 

 

 

Bozizé dépassé

 

 

La signature à la hâte des deux décrets par BOZIZE sous la pression d’une reprise des hostilités militaires par Séléka pour lever à la va vite un couvre-feu que du reste pas grand monde respecte et confiné à quelque km2 de la capitale Bangui, illustre parfaitement l’inadmissible fonctionnement de ce général président dont la roublardise n’a que trop duré.

 

Pourquoi donc n’a-t-il pas dès son retour de Libreville le 11 janvier dernier, soit déjà  un peu plus de deux mois, signé ces décrets pour libérer les prisonniers en question dont il ne doit sans doute pas en rester beaucoup ? On aurait bigrement fait l’économie d’une crise supplémentaire inutile et on serait déjà passé à autre chose.

 

Malheureusement avec BOZIZE, et c’est ainsi depuis qu’il a débarqué à la hussarde à la tête de ce pays, c’est toujours un pas en avant, deux ou trois pas en arrière. Tant qu’il n’a pas le feu au derrière, il continuera à faire le zouave en faisant perdre le temps à tout le monde. C’est ce qui est encore en train de se passer actuellement entre lui et Séléka. En se comportant ainsi, il a incité davantage la rébellion à monter les enchères en augmentant le nombre des points de leurs revendications qui initialement, n’étaient pas aussi nombreuses mais qui sont passées du simple au double en très peu de temps à cause de l’entêtement de BOZIZE.

 

Les conséquences de son mode opératoire dont sont suffisamment lassés les Centrafricains, irritent aussi énormément ses homologues de la CEMAC et de la CEEAC dont certains ne cachent même plus leur exaspération et vont jusqu’à bouder souvent les réunions de chefs d’état consacrés au cas BOZIZE et la situation centrafricaine. Des témoins racontent que lors du sommet de la CEEAC de Libreville, c’est Idriss DEBY qui s’était fait fort d’annoncer à BOZIZE que c’est désormais Michel DJOTODIA qui serait le nouveau ministre de la défense. Il s’en est fallu de peu pour que BOZIZE fasse un arrêt cardiaque. Deux heures de calino-thérapie auraient été ensuite nécessaires pour le requinquer tant il avait cru qu’il avait déjà perdu le pouvoir.

 

De devoir toujours et toujours être sollicités pour voler au secours du même BOZIZE, de plus en plus considéré un peu partout dans les milieux diplomatiques comme réellement incompétent et en somme inapte à diriger un pays. C’est surtout sa versatilité et son incapacité à tenir ses promesses qui est plus insupportable pour ses interlocuteurs. La dernière promesse sur laquelle il est déjà revenu est celle de sa troisième candidature à la présidentielle de 2016, engagement qu’il a pris à l’issue de son entretien avec le président béninois Thomas YAYI BONI alors président en exercice de l’Union Africaine, qui s’est pointé dare-dare à Bangui en décembre 2012 pour faire baisser la tension qui était à son paroxysme avec la rébellion de Séléka aux portes de la capitale et menaçant d’y entrer.


Un sommet de la CEEAC est prévu à N’djaména fin avril prochain mais on annonce aussi avant cela, la venue en urgence dans quelques jours à Bangui des président Idriss DEBY du Tchad et du Médiateur de la crise centrafricaine et non moins président du comité de suivi des Accords de Libreville, Denis SASSOU NGUESSO du Congo. Devant ses pairs, BOZIZE acceptent tout ce qu'ils lui demandent et une fois qu'ils sont repartis, sa roublardise reprend le dessus et il fait ce qu'il veut. C'est cela la cause de la crise centrafricaine qui paraît insoluble. C'est donc le départ de BOZIZE dupouvoir qui est la seule solution. Les autres chefs d'état qui sont toujours sollicités et appelés à sa rescousse ont aussi des problèmes chez eux.   

 

A cela il faut ajouter la désignation par l’OIF de l’ancien ministre belge des affaires étrangères Louis MICHEL comme envoyé spécial pour la crise centrafricaine sans compter que sur place à Bangui, se trouve déjà depuis longtemps à demeure, Mme Margaret VOGT du BINUCA, Représentante spéciale de BAN KI Moon SG de l’ONU, et Mme Hawa AHMED YOUSSOUF de  l’Union Africaine. Force est de constater que tout ce beau monde censé se pencher sur le sort de la RCA paraît tétanisé devant ce BOZIZE et gobe systématiquement sans broncher ses dérives dictatoriales et sanguinaires.

 

En fin de compte, les Centrafricains ne voient pas de résultats probants des activités de toutes ces Représentantes spéciales car elles sont surtout préoccupées les unes que les autres par le déroulement de leur carrière et d’empocher leurs dollars.

 

La Rédaction  

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 04:31

 

 

 

Yangouvonda Bozizé F

 

 

 

En déclarant en langue nationale devant ses partisans réunis au stade Boganda le 15 mars dernier pour commémorer le Xème anniversaire de son coup d’état de 2003 que c’est le verdict des urnes qui donnait le pouvoir et que tous ceux qui veulent y accéder en 2016 devront l’affronter, François Bozizé est allégrement revenu sur l’engagement qu’il avait pris en décembre dernier lorsqu’il était dos au mur face à la coalition Séléka arrivée à moins de 100 km de Bangui, après s’être entretenu avec le président en exercice de l’Union Africaine, alors le président béninois Thomas Yayi Boni, qu’il ne se serait pas candidat à la présidentielle de 2016.

 

Ce faisant, il aura manqué à la parole qu’il a donnée à son homologue du Bénin et surtout apporté la preuve contre lui des accusations souvent proférées par ses adversaires qu’il ne respecte jamais ses promesses qui n’engagent que ceux devant lesquels il les formule. C’est très inélégant à l’égard du président Yayi Boni ainsi qu’à ses pairs de la CEEAC qui ont fondé tout le schéma de sortie de crise de la RCA sur le fait qu’il est désormais non-partant, pour reprendre le langage des turfistes, à la présidentielle de 2016.

 

Ainsi dès lors, tout l’échafaudage esquissé pour parvenir à la signature des Accords de Libreville et tout ce qui s’ensuit s’effondre et lesdits Accords, ipso facto, deviennent caducs. Force est de constater que le premier à fouler lesdits Accords n’est autre que Bozizé lorsqu’il a officialisé une liste des membres du gouvernement d’union nationale autre que celle que lui a proposée le Premier Ministre Nicolas Tiangaye. La crise aurait déjà repris ici si ce dernier avait voulu faire de ce coup de force un motif de blocage mais plusieurs semaines après, en exigeant un réajustement du nombre de ses portefeuilles au gouvernement, Séléka pointe à nouveau Bozizé et son fait accompli que malheureusement le médiateur Denis Sassou Nguesso non plus n’a pas su régler en rappelant Bozizé à ses obligations, pourtant un rapport et une requête avaient été adressés au président du comité de suivi.

 

D’autres violations des Accords de Libreville, toujours perpétrées par Bozizé et les activistes de son camp, allaient encore suivre, notamment la poursuite des émissions radiophoniques de haine et de lynchage des leaders de l’opposition ainsi que les activités illégales et bellicistes comme les barrages et autres fouilles de véhicules sur les axes routiers de la capitale par les milices armées COCORA et autres COAC de Lévi Yakété et Steve Yambété. Les arrestations arbitraires de citoyens par le régime bien après le retour de Libreville continuaient tranquillement dans la ville de Bangui comme si de rien n’était. C’était autant de de cas de violation de la lettre et de l’esprit des Accords de Libreville qui recommandaient l’interdiction des actes de nature à accroître encore inutilement la tension dans le pays.  

 

Comme l’a relevé à juste raison le chercheur Roland Marchal dans son interview de ce mardi sur les antennes de RFI, les Nations Unies dont le Secrétaire Général Ban-Ki Moon est pourtant représenté à Bangui par Mme Margaret Vogt, n’ont rien trouvé à redire sur ces violations par Bozizé des Accords de Libreville. Les Centrafricains se souviennent encore de la vacuité et de la complicité avec Bozizé de l’Ethiopienne Mme Sahle Work Zewdé qui a précédé Mme Vogt. Pas la moindre protestation ni rappel à l’ordre du général président à propos des abus et nombreux cas de violation des droits de l’homme.

 

C’est toujours ainsi. Même si Bozizé  tue tous les Centrafricains dans ce pays, le BINUCA et les Nations Unies ne diront rien. C’est un véritable scandale au point où il faut légitimement s’interroger sur l’utilité et le pourquoi de la présence du BINUCA et de ces bonnes dames que des institutions telles que les Nations Unies et l’Union Africaine nomment en poste à Bangui et dont les mandats sont reconduits sans toutefois qu’on s’interroge sur la pertinence et l’efficacité du travail fait par ces bureaux.

 

La roublardise de Bozizé a eu raison de l’ancien président burundais Pierre Buyoya que l’OIF a retiré de la RCA pour envoyer désormais sur la gestion de la situation au Mali. Aujourd’hui, l’OIF désigne encore pour la RCA l’ex-ministre des affaires étrangères belge, Louis Michel dont l’action dans les crises en RDC, en Côte d’Ivoire, n’a pas été d’une époustouflante efficacité. Au lieu de multiplier les médiateurs, on devrait plutôt persuader « l’autiste de Bangui » de débarrasser le plancher car on l’a assez supporté. Combien de temps encore faut-il que les armes continuent de parler en  RCA  à cause de ce diable de Bozizé ?  

 

La Rédaction

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 02:24

 

 

 

Séléka à Damara

 

 

La tension a brusquement monté de plusieurs crans à Bangui. Les cinq ministres Séléka du gouvernement à savoir, Michel DJOTODIA, Moussa Mohamed DHAFFANE, Christophe GAZAM BETTY, Herbert Gontran DJONO AHABA, Amalas AMIAS  AROUNE, ainsi que NOURREDINE Adam partis rencontrer ce dimanche les combattants de la coalition Séléka  restés sur le terrain proche de Damara ont bel et bien retenus contre leur gré par ces derniers. Seul le général congolais, Noel Leonard ESSONGO, représentant spécial du Médiateur et Président du Comité de suivi des Accords de Libreville, le président Denis SASSOU NGUESSO ainsi que le ministre de l’Administration du Territoire Léon DIBERET, qui avaient accompagné sur le terrain les cinq ministres Séléka, ont pu regagner Bangui avec l’ultimatum des rebelles adressé à BOZIZE.

 

On savait que ces combattants rongeaient leurs freins tant leur volonté de marcher sur Bangui était toujours là, depuis qu’on leur avait signifié que Damara était la ligne rouge à ne pas dépasser et surtout l’entrée gans le gouvernement des cinq ministres issus des rangs de la coalition rebelle. Contacté par la rédaction de Centrafrique-Presse, le porte-parole en France de Séléka, Eric NERIS MASSI a déclaré : « Manifestement le maintien au pouvoir de BOZIZE ne permet pas au pays de retrouver la paix. Soit il applique intégralement les Accords de Libreville, soit il s’en va pour éviter une bataille inutile dans Bangui ».

 

Cette escapade a dû sans doute permettre au général congolais de prendre la mesure réelle du niveau de détermination des éléments de Séléka restés sur le terrain près de Damara. Forts du stock d’armement et des véhicules qu’ils ont récupérés dernièrement à Mobaye et Bangassou après la fuite des FACA, on peut raisonnablement penser qu’ils ont les moyens de marcher sur la capitale dont ils ne sont plus très éloignés.  

 

Entre la signature des Accords le 11 janvier 2013 et la mise en œuvre desdits, beaucoup de temps a été perdu par les parrains des négociations de Libreville et surtout par le Médiateur quant aux arbitrages à rendre et la constitution des comités techniques prévus dans la feuille de route du gouvernement d’union nationale sans compter BOZIZE qui a volontairement traîné les pieds en jouant la montre, pour nommer le PM et former le gouvernement.

 

Aujourd’hui, nous voilà encore retournés à la case départ. BOZIZE ne comprenant que le langage des armes et de la force, il assumera ses louvoiements et hésitations jusqu’ici pour appliquer la part qui lui revient dans les Accords de Libreville. Pourquoi a-t-il refusé jusque-là de libérer les prisonniers politiques dont tout porte à croire qu’un grand nombre a vraisemblablement déjà été exécuté.

 

Des rumeurs persistantes avaient circulé entre temps faisant régulièrement état de sacs en jute contenant des corps humains flottant sur l’eau du cours d’eau du PK 60 route de Boali, obligeant des habitants du coin à déménager devant ce macabre spectable. On peut comprendre logiquement que si ces prisonniers ne sont plus de ce monde, on ne peut donc plus les libérer par conséquent et auquel cas, BOZIZE devrait prendre son courage à deux mains et annoncer au pays que ces fameux prisonniers politiques ne sont plus en vie. Malheureusement en gardant le silence comme il le fait depuis, il génère une tension inutile.

 

La Rédaction

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 05:27

 

 

 

 

Yangouvonda-et-Bafatoro-en-amoureux.JPG

Bozizé et sa maîtresse favorite Mlle Renée Madeleine Sambo Bafatoro en plein bonheur

 


15 mars 2003 – 15 mars 2013, voilà dix ans que François Bozizé surnommé par Nicolas Sarkozy,  l’ « autiste de Bangui », a renversé par coup d’état le défunt président Ange-Félix Patassé pour s’emparer du pouvoir.  Il avait prétendu au début que c’était juste pour mettre de l’ordre dans le pays qui était mal géré par le président agronome et puis l’appétit venant en mangeant, Bozizé Yangouvonda s’est incrusté au pouvoir jusqu’aujourd’hui.


Entre temps, il a organisé deux mascarades électorales en 2005 puis en 2011 qu’il a prétendu avoir gagnées et se prépare à briguer un troisième mandat après 2016 lorsque la rébellion de Séléka est venue faire vaciller son pouvoir en décembre dernier, le contraignant actuellement à une cohabitation politique dont on ne sait pas encore très bien sur quoi cela débouchera.


A la faveur de l’avancée fulgurante de Séléka en décembre vers la capitale Bangui, et surtout le caillassage des ambassades de France, des USA et du Tchad que Bozizé a commandité à ses partisans, la République centrafricaine et particulièrement le régime du général président, a fait la une de l’actualité dans la presse internationale un mois durant, avant que l’intervention de l’armée française au nord Mali ne vienne les détrôner.


Pour une fois, c’est sans détours et sans retenue diplomatique que les autorités françaises ont  eu à qualifier le général président. A peine a-t-il osé solliciter à François Hollande l’aide de l’armée française pour stopper les rebelles de Séléka que le président français lui répondra que le temps de ce genre d’aide était désormais « terminé ».


Laurent Fabius a décroché son téléphone pour mettre en garde Bozizé sur la sécurité des ressortissants français vivant dans son pays. Mme Elisabeth Guigou n’a pas hésité à qualifier Bozizé de président « incompétent ». Le bouquet final sera enfin le coup de fil de François Hollande en personne au même Bozizé le 31 décembre 2012 sans doute pas pour lui souhaiter la bonne année 2013.  


Tout cela pour dire qu’après être devenu une véritable calamité pour ses propres compatriotes qui en en ont vu et continuent encore d’en voir de toutes les couleurs avec lui, les dirigeants socialistes français se sont fait une exacte idée de l’individu dont les Centrafricains endurent la gestion à la tête du pays depuis le 15 mars 2003. Lors d’un des anniversaires de son putsch à Mbaiki, il avait osé déclarer qu’étant arrivé au pouvoir par la force des armes, il ne concevait pas d’en partir autrement. En clair, tout ceux qui aspirent à accéder au pouvoir, devraient faire comme lui. 


Dès lors, pourquoi s’étonne-t-il de l’apparition de la rébellion de Séléka qui n’a pas fait mystère de son intention de le renverser du pouvoir ? C’est peu que de d’affirmer que François Bozizé Yangouvonda est le mal absolu pour son pays et ses compatriotes. Son départ du pouvoir est la seule solution pour que ce pays appelé République centrafricaine puisse avoir la moindre chance de décoller. Tant qu’il sera à la tête du pays, aucune élection transparente, démocratique et crédible ne peut se dérouler dans le pays. Il a réduit à néant les Centrafricains surtout ceux de la classe politique dont la plupart sont obligés de manger dans le creux de sa main.


En dix ans de gestion du pays, Bozizé a mis la RCA sens dessus dessous ; la RCA est à feu et à sang. Il n’y a plus d’état, plus d’armée, plus assez à manger, plus de pays quasiment. La misère et la pauvreté sont le lot quotidien des fils du pays. Le territoire est mis en coupe réglée et dépecé par des bandes armées étrangères, ougandaises, soudanaises, tchadiennes, sud-africaines et j’en passe et des meilleurs. Que fait encore un tel individu à la tête du pays ?


Son pouvoir est réduit à juste quelques km carrés de la capitale et se limite autour de ses enfants, ses maîtresses et ses parents. Avec un tel bilan, son départ du pouvoir est une impérieuse nécessité pour tous les patriotes centrafricains qui doivent se faire violence et faire preuve d’imagination et de sacrifice pour se débarrasser au plus vite de ce mal absolu qui ne doit plus demeurer à la tête de leur pays jusqu’en 2016. La RCA ne s’en relèverait pas… ! Arrêtons les frais au plus tôt… !

 

La Rédaction 

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 16:24

 

 

 

Bozizé Yangou

 


L’obstination de Bozizé à conserver coûte que coûte le ministère des mines dans le gouvernement Nicolas dont il continue de bloquer et retarder la parution est forcément quelque chose de suspect et plusieurs raisons peuvent l’expliquer.


La première est que grâce à sa mainmise sur ce ministère dont il a d’emblée confié les rênes à son proche parent Sylvain Ndoutingaï dès lendemain de son putsch du 15 mars 2003 – et celui-ci en demeurera le patron quasiment jusqu’à son limogeage en juillet 2012 - lui a permis de s’assurer un fulgurant enrichissement sans cause. L’homme va très rapidement se  métamorphoser. On n’a plus affaire au pauvret général qui, après son échec aux présidentielles de 2003 où il n’avait récolté qu’un ridicule 1 % de suffrages, et était réduit pendant cette traversée du désert à faire du taxi brousse pour joindre les deux bouts.


On doit maintenant  compter plutôt avec un nouveau riche qui se permet de distribuer à la volée par la fenêtre de sa voiture ou de son hélicoptère, des liasses de billets de 500 F CFA craquant et tout neufs aux badauds. D’où provient cette fortune subitement acquise ? Essentiellement de la contrepartie en dessous de table et bonus que lui et Ndoutingaï ont perçue pour la délivrance des permis miniers et autres licences d’exploitation délivrées aux bureaux d’achats et de collecteurs pour l’or, le diamant et l’uranium ainsi que pour l’exploitation des forêts centrafricaines.


Il faut ajouter à cela la véritable opération de gangstérisme d’état de novembre 2008 qui a consisté en un racket à une vaste échelle des diamantaires dans toutes les villes et zones minières que compte le pays. Un important butin en diamant et en espèces sonnantes et trébuchantes a été engrangé par Bozizé et son parent Ndoutingaï. Les diamants ont été naturellement écoulés à l’étranger et sans doute fait également l’objet de troc contre des armes de guerre dont raffole Bozizé, en Chine, en Ukraine et Afrique du Sud.


Les acquisitions immobilières qu’on attribue à Bozizé et Ndoutingaï au Burkina Faso, en Afrique du Sud, au Botswana et en France, n’ont été rendu possibles que grâce à cette manne gagnée par le biais du ministère des mines. Après la forêt, l’or, le diamant et l’uranium, les calculs à court terme de Bozizé reposent évidemment sur l’exploitation qu’il espère très prochaine du pétrole dont regorge aussi le sous-sol centrafricain tant sa partie septentrionale commune avec les gisements de Doba que dans le sud-ouest du pays. C’est aux Chinois qu’il a confié le chantier du pétrole centrafricain de Boromata-Gordil pour boucler la boucle.


Malheureusement pour lui, le déclenchement inattendu en décembre 2012 de la rébellion de Séléka de Michel Djotodia et la prise immédiate des villes situées précisément dans la zone pétrolifère, risque de compromettre ses prévisions financières alors qu’il n’arrête pas déjà de se pourlécher les babines. Sa crainte majeure à l’heure actuelle est qu’en raison de l’insécurité grandissante dans ce périmètre où travaillent les Chionis de la Chinese National Petroleum Company (CNPC), ces derniers ne puissent être contraints à plier définitivement bagage et que cette manne ne lui file sous le nez. D’où les multiples tentatives de Bozizé pour amadouer Michel Djotodia.  


La seconde raison pour laquelle il est crucial pour Bozizé de contrôler absolument le ministère des mines réside dans l’engagement qu’il a pris solennellement de ne pas se présenter à la présidentielle de 2016.  En clair, cette décision lui impose de s’en mettre les poches au maximum avant de quitter le fauteuil présidentiel faute de quoi, il risque de se retrouver à devoir faire encore du taxi brousse pour vivre, perspective si traumatisante à laquelle il n’ose plus imaginer. Pour s’en mettre plein les poches comme il le souhaite, seule l’exploitation du pétrole de la région de Birao pourrait lui permettre de le faire rapidement si les Chinois font jaillir les premiers barils.


D’où la campagne forcenée de Bozizé et ses partisans qu’il instrumentalise et manipule contre l’homme d’affaire américain Jack Grynberg et la France, injustement accusés tous les deux de financer et soutenir la rébellion de Séléka afin de compromettre l’exploitation du pétrole centrafricain. Bozizé dont le calamiteux bilan et la mauvaise gouvernance a plongé le pays dans les abysses du sous-développement, de l’extrême  pauvreté et de la misère crasse, retrouve des élans démagogiques, populistes et nationalistes avec ce thème du pétrole centrafricain autour duquel il veut rassembler le maximum des Centrafricains et faire oublier ses responsabilités et les conséquences désastreuses de sa gestion catastrophique du pays.


On le voit, le ministère des mines est pour Bozizé une véritable ruche qui permet de récolter à tout moment du miel à sucer. En perdre donc le contrôle au gouvernement est donc forcément synonyme de dèche et de perte de pouvoir. C’est cette logique et cette conception du ministère des mines qui conduisent Bozizé à refuser le projet de gouvernement que lui propose depuis plusieurs jours le Premier Ministre Tiangaye dans lequel ce portefeuille doit échoir à quelqu’un d’autre qu’un homme lige de son clan. Voilà les préoccupations réelles de Bozizé qui sont aux antipodes des problèmes du pays et des Centrafricains. Pour Bozizé, ne pas contrôler les ministères des finances et des mines reviendrait à lui couper les vivres en quelque sorte. Autant lui dire de quitter le pouvoir hic et nunc. C’est pourtant bien ce que Séléka et l’opposition démocratique lui exigeaient à Libreville avant de céder à la fin sous pression des chefs d’état de la CEEAC et signer les accords de la capitale gabonaise que Bozizé s’emploie méthodiquement à violer.  

 

La Rédaction

 

 

 

Lu pour vous  : Centrafrique : très chers diamants

http://www.lesafriques.com  28-01-2013

Les rebelles de la Séléka, qui ont envahi la RCA par le Nord, sont surveillés étroitement par le processus de Kimberly. Un éventuel classement de ces pierres précieuses dans la catégorie «diamants du sang» risque de contraindre François Bozizé à d’importantes révisions budgétaires. D’où cette pression discrète du Palais de Bangui via des réseaux de la société civile afin que le processus de Kimberly considère la situation dans toute sa dimension
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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 02:45

 

 

 

Nicolas Tiangaye PM

 

 

En Centrafrique, dès qu’il est question de formation de gouvernement, surtout d’union nationale, on assiste de la part de certains compatriotes à des comportements irrationnels et des attitudes que seule la psychanalyse est sans doute en mesure d’expliquer. Depuis que Nicolas Tiangaye est désigné Premier Ministre et donc avec la charge de former le gouvernement d’union nationale de transition voulu par les accords politiques de Libreville, on apprend dans son entourage que le nouveau PM ne cesse d’être importuné par tout un tas de personnes qui veulent le voir à titre personnel ; qu’il ploie également sous le poids de nombreuses lettres de candidature dont certaines sont aussi farfelues que les autres, avec beaucoup de cv et copies de faux diplômes etc…


Si le nouveau PM dit vouloir se donner le temps nécessaire à la composition d’un bon gouvernement, c’est parce qu’il compte ne prendre dans son gouvernement que des fils du pays compétents, d’une grande et réelle intégrité morale et qui ne pourraient pas être rejetés par les Centrafricains. C’est au regard de ces critères qu’il pourra bénéficier durablement du capital de confiance et de crédibilité dont il a bénéficié d’emblée de la part de la communauté internationale et des principaux partenaires au développement de la RCA dès l’annonce de sa nomination, en dépit des scandaleuses manoeuvres dilatoires et séance de lynchage public, de dénigrement et d’humiliation de sa personne, orchestrées par Bozizé.


En effet, autant les bailleurs de fonds qui avaient pratiquement tourné le dos à Bozizé et Touadéra après leur hold-up électoral de janvier 2011 semblent maintenant disposés à appuyer et accompagner le gouvernement Tiangaye dans sa mission et son action de redressement du pays quant aux objectifs et ambitions qu’il a annoncés, autant leur enthousiasme sera bien vite émoussé et fera place à une grande déception si par malheur, des escrocs, bras cassés et autres coupables de détournement de deniers publics notoirement connus du KNK et de la bozizie restés impunis à ce jour et qui par-dessus le marché ne cessent d’afficher leurs ambitions pour tel ou tel poste ministériel, devaient entrer dans ce gouvernement.


Il est donc clair que des individus comme le SG du KNK Louis Oguéré, un des commanditaires du caillassage des ambassades étrangères de pays amis, ou son prédécesseur Elie Ouéfio, l’artisan principal des fraudes électorales massives au profit de Bozizé et du KNK en 2011, le désormais tristement célèbre Lévy Yakité de Cocora, des personnes à la moralité douteuse comme Edouard Patrice Ngaissona ou de mauvaise moralité tel que  Cyriaque Gonda condamné par le tribunal des Nations Unies et déclaré persona non grata aux USA et qui ne cesse de s’agiter, ainsi que d’autres opportunistes et transhumants politiques bien connus et autres vieux briscards de la majorité présidentielle de Bozizé qui sont de véritables repoussoirs, doivent être mis en quarantaine et éloignés de ce nouveau gouvernement. Il en est de même de certaines personnes en mauvais état de santé manifeste mais qui affichent néanmoins des ambitions gouvernementales.


Naturellement ne parlons pas du cas des ministres sortant comme Anicet Parfait Mbaye qui se sont impunément enrichis en pillant le BARC et le GTC, le milliardaire de Boy-Rabe Fidèle Ngouandjika, et un certain Albert Besse homme lige de Bozizé pour la mise à sac du trésor, pour ne citer que ceux-là dont le bilan à la tête de certains départements ministériels a été particulièrement désastreux. Ils doivent plutôt rendre des comptes à la justice et non nourrir de nouvelles ambitions ministérielles.

 

La rédaction 

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 07:00

 

 

 

Bozizé dépassé

 

 

Avec sa mise en scène de la pièce de théâtre qu’il a fait jouer au Palais de la Renaissance jeudi dernier à Bangui, Bozizé a montré qu’il n’a toujours rien compris de ce à quoi il a momentanément échappé. Instrumentaliser entre autres des bouffons et malades mentaux comme Augustin Boukanga et Bengué Bossin pour une inadmissible opération de dénigrement et d’insultes contre celui-là même dont il devait signer quelques instants seulement après le décret officialisant sa nomination comme Premier Ministre est d’un ridicule dont seul Bozizé a le secret.


Ensuite on est encore plus atterré  vers la fin de cette séance de grand guignol, d’entendre Bozizé se permettre de mettre en garde le nouveau Premier Ministre contre l’idée de ne pas faire entrer au gouvernement des personnes qui viendraient uniquement pour se remplir les poches et non travailler dans l’intérêt du pays ! De tels avertissements, même sous forme de conseils gratuits de la part de quelqu’un qui depuis bientôt dix ans, a passé le plus clair de son temps à s’en mettre plein les poches, à piller et mettre à sac sans scrupule les maigres ressources du pays en plaçant ici et là ses parents, sa famille, ses amis et autres, ceux de son parti, au gouvernement, dans différents postes de l’appareil d’état, sont irrecevables.

 

Il y a effectivement quelque chose de très indécent et d’inadmissible dont Bozizé n’a manifestement pas la moindre conscience, à ce qu’il se permette de formuler publiquement quelques exigences concernant la taille du gouvernement d’union nationale de transition, le nombre des portefeuilles qui doivent obligatoirement revenir à sa prétendue majorité présidentielle et ce qui doit aller aux autres. Pour quelqu’un qui a lamentablement échoué dans quasiment tous les domaines de gestion du pays, Bozizé devrait bien être un peu plus modeste et bien se garder de revendiquer tel ou tel portefeuille au gouvernement.


Il s’est autoproclamé président du comité de trésorerie et a géré sans résultats probants les finances publiques depuis des années. A la fin, il a dû créer le tristement conseil spécial de contrôle et de gestion des sociétés d’état et offices publics afin de mieux mettre la main sur les fonds des entreprises. Il a placé son ami Guillaume Lapo qui a longtemps sévi à la direction générale du trésor pour mieux en piller les caisses. Avec son beau-frère Emmanuel Bizot qu’il a aussi imposé durablement comme ministre des finances, ils ont monté dans la plus grande opacité des opérations financières pour s’en mettre plein les poches et frauder aux élections comme la ténébreuse affaire du prêt indien ou encore le scandaleux contrat de douane privée parallèle avec la SODIF de son ami, le mercenaire corse Armand Ianarelli autre complice du dernier et également obligé ministre des finances Albert Besse.


Bozizé s’autorise encore à réclamer pour lui le ministère des finances pour continuer à piocher à sa guise dans les caisses de l’état pour acheter des armes, toujours des armes, on ne sait trop pour quoi faire, recruter les mercenaires étrangers pour sa guerre, payer ses systèmes de table d’écoute téléphonique, assurer la maintenance de son « Air Bézambé » et verser les salaires de l’équipage. Le profil du prochain ministre des finances sera un précieux indicateur de ce que compte réellement faire le Premier Ministre de son gouvernement. Il est clair que si à dieu ne plaise, Bozizé réussissait à conserver ce ministère et y nommer un de ses suppôts alors que l’action de ce département va être décisive pour le gouvernement, l’échec de celui-ci n’en sera que plus évident car l’appui des bailleurs de fonds fera naturellement défaut.


S’agissant du ministère des mines, la seule façon de mettre fin à l’inadmissible opacité avec laquelle Bozizé et Ndoutingaï ont géré à leur profit personnel ce ministère et de l’éloigner également d’une nouvelle mainmise. Après s’être immensément enrichi avec les dessous de table et autres bonus avec l’uranium de Bakouma, Bozizé rêve de faire jaillir le pétrole centrafricain pour refaire la même chose à une plus grande échelle. Il en est de même des mines d’or et de fer de Ndassima au sujet desquels il se pourlèche les babines. Il faut absolument le priver.  

 

Il feint d’oublier ce qui a failli lui arriver il y a quinze jours à peine. Il feint d’ignorer qu’il est en sursis, lui dont tout le monde a demandé le départ et la traduction à la Cour Pénale Internationale à Libreville. Il a visiblement déjà oublié les humiliations qu’on lui a infligées à Libreville, même de la part de certains de ses pairs, pour quelqu’un qui se dit chef d’état. Le voilà revenu à Bangui et tout de suite remis à ses manœuvres habituelles de roublardise et de manipulation dont presque tout le monde connaît maintenant le répertoire.


L’armée d’exclus de tout genre et surtout au sein de la classe politique, que son régime a fabriquée, guette les moindres rencontres avec lui au Palais pour lui venir lui cirer les pompes et lui quémander quelques miettes ou se faire remarquer comme potentiel ministrable en vue des prochains remaniements éventuels. En bientôt dix ans de pouvoir, Bozizé a réduit plusieurs compatriotes intellectuels et cadres du pays à niveau tel d’indigence et de misère qui a contraint certains à créer, soit des partis politiques généralement confinés à leur modeste personne et une poignée d’amis et de parents pour tenter d’exister, soit souvent en se rapprochant de la fameuse majorité présidentielle ou en se prostituant ou vendant son âme au KNK.


Cette désastreuse situation où pullulent des partis politiques inconsistants et pauvres en cadres compétents, rejaillit négativement sur le niveau des débats au sein de la classe politique nationale. A telle enseigne que lorsque l’on se retrouve comme maintenant dans la situation de devoir former un véritable gouvernement d’union nationale en tablant sur les états-majors des partis politiques aussi bien de la majorité dite présidentielle que de l’opposition appelée démocratique, de réelles difficultés existent pour trouver les meilleurs à envoyer au gouvernement.


Bozizé on se souvient, a insulté et dénigré gratuitement les Faca dans son message du 31 décembre 2012. Son catastrophique bilan avec son fils Francis au ministère et à l’état-major de la défense est d’une telle ampleur que cela disqualifie notre prétendu général d’armée dans ses prétentions à continuer à diriger ce département. A Libreville, le président tchadien aurait aussi enfoncé le clou pour l’en dissuader définitivement.  Il est évident que si ce portefeuille doit échoir à Séléka avec Michel Djotodia, une des premières mesures à prendre par celui-ci doit être de limoger le général d’opérette Jules Bernard Ouandé que Bozizé vient de mettre à la tête de l’état-major des Faca. Le minimum de cohérence voudrait également que le portefeuille de la sécurité publique revienne aussi à Séléka pour une plus grande efficacité. C’est donc à ce prix et à ces conditions qu’on commencera réellement à tourner progressivement la page Bozizé, en attendant de le voir définitivement débarrasser le plancher un de ces quatre matins, bien avant 2016 comme tout le monde le souhaite. Croisons les doigts… !


La rédaction 

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 03:16

 

 

le-president-de-centrafrique-francois-bozize

 

 

En limogeant son fils pour reprendre en main lui-même le ministère de la défense, tout en procédant à quelques nominations et réaménagements au niveau du l’état-major des FACA et surtout en limogeant le commandant  du centre des opérations sur le terrain, Bozizé révèle clairement que pour lui, l’option militaire reste et demeure la solution et sa réponse à la crise politico-militaire qui continue de faire vaciller son pouvoir même si l’intervention inespérée pour lui des troupes de la FOMAC lui a permis de passer un bon réveillon de la St Sylvestre alors qu’on ne donnait pas très cher de sa peau il y a quelques jours à peine au regard de la vitesse avec laquelle fonçaient SELEKA vers Bangui.


Alors que c’est bien sa propre politique en matière de gestion de l’armée nationale, seulement mise en œuvre par son fils Francis qui a produit la déliquescence que l’on sait des FACA, il feint aujourd’hui de découvrir que des causes et des responsabilités étrangères à lui expliqueraient le triste et pitoyable spectacle de débandade systématique offert par cette armée nationale devant une rébellion hétéroclite qui l’a mise en déroute partout sur le territoire national.  

 

Craignant maladivement que les armes ne soient retournées contre lui pour le renverser du pouvoir, Bozizé a toujours rechigné à ce que les soldats des FACA qui partent en mission à l’intérieur du pays ne soient pratiquement jamais dotés en armement approprié et munitions suffisantes pour accomplir le travail.  Résultat : les soldats envoyés au front se font tailler en pièces, à en juger par les innombrables blessés et dépouilles qu’on enterre parfois sur le champ de bataille ou qu’on ramène à Bangui. La paranoïa obsessionnelle ne saurait constituer une politique de défense nationale.  

 

Quant à Francis Bozizé, soi-disant ministre délégué à la défense, était davantage et surtout un grand commerçant et homme d’affaire qui vendait à peu près tout aux soldats. Outre le trafic du bétail auquel il se livrait de façon crapuleusement notoire et éhontée avec son collègue du gouvernement, le ministre délégué à l’élevage Youssoufa Yérima Mandjo, il avait même carrément ouvert une boutique au sein même du quartier général du camp Beal qui proposait tout une gamme d’articles allant des motos au téléphone portable en passant par les layettes pour les femmes des soldats enceinte, moyennant retenue à la source de leur solde.

 

Ministre délégué à la défense et de surcroît, personne au sein de l’armée ne pouvait ouvrir la bouche ou se permettre la moindre critique de ces pratiques mercantiles. L’épouse de Francis, une policière, est notoirement connue comme celle qui fournit l’armée en denrées alimentaires diverses facturées à l’intendance des FACA. Bozizé le père aura donc beaucoup de mal à convaincre qui que ce soit  qu’il n’était pas au courant de ces choses dont on se demande si en réalité, elles n’étaient pas suggérées par Bozizé lui-même sinon. Pourquoi limoge-t-il brutalement son fils maintenant ? Tire-t-il enfin les leçons de ce qui est arrivé le 2 août dernier à son fils où il a été quasiment séquestré à l'école de gendarmerie de Kolongo et qu'il a fallu envoyer un hors-bord l'exfiltrer ? 

 

Une autre anomalie à la tête des FACA et dont la responsabilité incombe totalement à Bozizé lui-même est la promotion anarchique et irresponsable des généraux à la tête d’une armée à l’effectif dérisoire. Le déclenchement de la rébellion avec l’attaque de Ndélé dix jours seulement à peine après la publication des décrets élevant au grade de général une petite dizaine d’officiers supérieurs de l’armée et de la gendarmerie apparaît ainsi comme une ironie du sort et un pied de nez au pseudo chef suprême de cette armée et auteur de ces ridicules promotions en grade dont l’arrière-pensée d’achat de conscience ne saurait tromper personne.

 

Bozizé tente de colmater les brèches mais dorénavant il n’est président que de la capitale Bangui et il sait dans son for intérieur que la faiblesse des FACA est structurelle et que ce ne sont pas quelques réaménagements et nominations au pied levé qui y changera quoi que ce soit. Sa médiocrité et son incompétence ont éclaté aux yeux du monde entier, tant et si bien que seul son départ pur et simple du pouvoir maintenant le grandira. Est-il prêt à le faire ? C’est toute la question.


La rédaction  

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 15:33

 

 

 

carte RCA zone en crise

 

 

L’achèvement de l’année 2012 a projeté est-ce par hasard, la République centrafricaine au-devant de l’actualité mondiale. Pour reprendre un néologisme, le pays de Boganda a fait et continue de faire le « buzz ». Sur presque toutes les chaînes de télévision, la une des grands journaux dans le monde, Bozizé disputait l’actu avec Bashar el Assad de Syrie. Même le dernier jour de 2012, François Hollande, le président de la République française qui a pourtant beaucoup de chats à fouetter, a dû trouver un petit moment pour passer un coup de fil au dictateur sanguinaire afin de rappeler ses obligations à un ersatz de président de la d’une république bananière qu’il a vertement rabroué quelques jours plus tôt lorsque celui-ci avait osé solliciter l’aide de la France pour sauver son pouvoir qu’une rébellion armée menace de renverser.

 

Alors que les autorités de Paris étaient fières d’annoncer le total retrait d’Afghanistan des troupes combattantes françaises conformément à la promesse électorale de François Hollande, elles ont dû à leur corps défendant, ordonner en catastrophe le renforcement du nombre de soldats et du dispositif logistique pouvant permettre une éventuelle évacuation et en vue de la protection de leurs ressortissants et des étrangers de RCA. C’est ainsi que l’opinion internationale découvre avec effarement qu’il existe une nullité à la tête de la République centrafricaine.

 

Ce faisant, les nouveaux responsables français étaient confrontés et à devoir gérer la première grave crise qui éclate dans une de leurs anciennes colonies d’Afrique au sud du Sahara, le Centrafrique, alors que le Mali semblait pourtant être le premier théâtre à constituer le baptême de feu d’un engagement des troupes françaises que François Hollande aurait eu à décider. Il faut dire en qu’en choisissant de faire caillasser l’immeuble abritant la chancellerie de la France à Bangui par ses partisans passablement excités la veille par son discours de haine et xénophobe, Bozizé ne pouvait que contraindre les autorités françaises à s’occuper malgré elles du cas du psychopathe qu’il est devenu.

 

Il ne pouvait en être autrement car l’opinion internationale a encore vivaces dans l’esprit, les images traumatisantes de l’attaque terroriste du consulat des USA de Benghazi où a trouvé la mort l’ambassadeur de ce pays en Libye. Cette triste tragédie a coûté à Mme Susan Rice la succession de Mme Hillary Clinton au poste de Secrétaire d’Etat, les républicains n’ayant pas pardonné à Mme Rice les premières explications qu’elle avait avancées sur cet événement.

 

Aujourd’hui, malgré elle, la France est obligée de déployer hors de son territoire alors que la tendance est plutôt au rappel en métropole des troupes qui sont à l’extérieur, 600 soldats à cause de l’évolution imprévisible de la situation politico-militaire en République centrafricaine où un chef d’état, roublard, impopulaire et incompétent, comme l’a qualifié Mme Elisabeth Guigou,  sollicite l’aide de la France tout en faisant déchirer son drapeau et briser les vitres de son ambassade.

 

Malgré eux aussi, les contingents de La Micopax dont certains pays d’Afrique centrale avaient déjà annoncé le retrait de la RCA pour 2013 et d’autres même repartis au bercail, se voient encore dans l’obligation de revenir sur le sol centrafricain à cause de la brusque montée de la fièvre à Bangui et Damara. C’est cela aussi le côté « pays à part » de la République centrafricaine. Maintenant, les nouveaux dirigeants français doivent à leur corps défendant de gérer les néfastes conséquences des choix françafricains opérés par les anciens dirigeants de la France d’alors avec leurs obligés sous-régionaux de naguère qui ont cru devoir porter à la tête de la RCA un médiocre individu comme François Bozizé.

 

La rédaction  

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Centrafrique-Presse.com - dans Editorial
30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 03:47

 

 

 

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Bozizé et à ses côtés, Sylvain Ndoutingaï

 

Le président en sursis François Bozizé a reçu en audience au palais de la Renaissance ce samedi quelques personnalités telles que Mme Margaret Vogt, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations  du Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA), puis Mme la Représentante résidente de l’Union Africaine à Bangui  et Mgr Dieudonné Nzapalainga Archevêque de Bangui.

 

François Bozizé a dû sans doute aborder avec ses interlocuteurs la grave crise que vit actuellement le pays avec une rébellion arrivée aux portes de la capitale et qui menace d’y faire son entrée pour le chasser de force du pouvoir. La venue à Bangui ce dimanche du président en exercice de l’Union Africaine le président du Bénin Thomas Yayi Boni ne pouvait pas non plus être laissée de côté bien au contraire.

 

Déjà plusieurs observateurs se répandent en conjecture sur l’objet de l’entretien en Yayi et Bozizé qui doit avoir lieu d’aucun se risquant même à penser que le président viendrait pour proposer à Bozizé des conditions de sortie honorable de la scène auquel cas il pourrait embarquer dans l’avion du président béninois avec sa marmaille et ses proches pour l’exil. C’est dans le cas où il s’entêterait à s’agripper au pouvoir que tout pourrait arriver. Les hommes de Seleka entreront dans la capitale pour tenter de le capturer et un carnage serait à redouter. Dans ces conditions les discussions de Libreville sont dès lors sans objet.  

 

Il est évident qu’après le discours incendiaire de xénophobie et de haine délivré avant-hier par Bozizé juché sur une estrade place de la République du PK 0, même le dernier carré de chefs d’état qui pouvaient encore soutenir Bozizé l’ont lâché, selon nos informations. Dans ce discours de haine où Bozizé feignait de jouer au grand nationaliste, certains chefs d’état des pays voisins se sont directement sentis visés et n’auraient plus d’état d’âme quant à son départ pur et simple en exil dont Yayi Boni vient pour lui en proposer le casting, selon certaines indiscrétions.

 

Ce samedi soir, Bozizé passe donc la nuit dans un climat de panique reclus au palais avec tous ses grands enfants terribles et délinquants dont les noms n’ont cessé de défrayer la chronique ces temps derniers. Des témoins auraient aperçu Djodjo et Kévin Bozizé en tenue combat en train de circuler en ville. Bozizé a rappelé le général d’opérette Jules Bernard Ouandé pour lui confier l’état-major des Faca, Guillaume Lapo ayant été viré sans ménagement par Bozizé. C’est donc Ouandé qui aurait piloté la fouille au domicile du ministre Joseph Kalité ainsi que l’arrestation de ce dernier et celle de ses épouses et quelques-uns de ses proches.

 

Par ailleurs, la plupart des diplomates de la CEMAC et de la CEEAC ont été évacués ce soir de la RCA après que les rebelles de SELEKA eussent refusé de rencontrer la délégation venue de Libreville prenant prétexte sur l’attaque de Bambari que Bozizé a ordonnée contre eux. Ceux-ci sont déterminés dès lors à entrer dans Bangui pour tenter de prendre Bozizé coûte que coûte. Militairement réduit à sa plus simple expression et diplomatiquement isolé, Bozizé n’a plus aucun moyen pour les empêcher d’entrer dans la capitale. En cela la décision du couvre-feu de 19 à 5 h du matin est vraiment dérisoire.

 

L’isolement diplomatique du régime bozizéen est une réalité. Même le ministre des affaires étrangères de Bozizé, le général de corps d’armée Antoine Gambi ne prend presque plus les ambassadeurs en poste à l’étranger au téléphone. Il ne sait trop quoi leur dire et quelle consigne leur donner. Le chargé d’affaire de Paris et l’ambassadeur de Centrafrique à Washington notamment, ont eu à être sermonnés aux ministères des affaires étrangères américain et français et Bozizé le sait.

 

De même, avant de se rendre à Bangui ce dimanche, le président Yayi Boni s’est entretenu avec Laurent Fabius ministre français des affaires étrangères au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba entre autre sur la crise centrafricaine et la meilleure façon de la résoudre sans trop de casse, toujours selon nos informations. Autre signe des temps, il n’y aurait plus que trois clients au Ledger Plazza de Bangui, pourtant très prisé, en raison de l’évacuation de nombreux étrangers et personnels expatriés et diplomates. 

 

La rédaction

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