Bangui Journée sans journaux
20 janvier 2012
La journée de vendredi 20 janvier 2012 a été déclarée sans
journaux par le groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC), a constaté le RJDH.
Ce refus de publier est une protestation contre l’arrestation de Ferdinand Samba, directeur de publication du journal Le Démocrate, accusé de publication
d’ « une série d’articles diffamatoires » à l’endroit du ministre d’Etat aux finances et au budget, Sylvain
Ndoutingaï.
Hier au cours d’une audience publique, le procureur de la République avait requis la peine d’un an d’emprisonnement ferme avec une amande de 50 000 000
FCFA contre Ferdinand Samba, et 3 mois de parution du quotidien dont il est le directeur du journal (Le Démocrate).
La délibération aura lieu le 26 janvier 2012. Par ailleurs, l’accusé a été transféré ce vendredi à la maison d’arrêt de Ngaragba.
Les journalistes de la presse privée indépendante ont convoquée une réunion d’urgence demain samedi 21 janvier pour réfléchir à une stratégie de mobilisation
devant permettre de soutenir leur confrère.
Bangui : Les sachets en plastique, un danger pour la santé et pour l’environnement
20 janvier 2012
En cette saison sèche, la chaleur amène les gens à consommer
assez d’eau. Hors à Bangui, l’eau est vendue dans des sachets qui sont jetés partout peuvent causer des maladies et avoir un impact grave sur l’environnement (reportage
RJDH).
Dans les rues de Bangui, des sachets en plastique jonchent le sol partout. Au centre-ville, au KM5, dans l’enceinte des écoles, l’on trouve des sachets en
désordre. Mais ces déchets dits solides ont un impact négatif sur la santé de la population et sur l’environnement.
« Ces sachets en plastiques sont des matières bios non dégradables, ce qui fait que lors qu’ils sont mal gérés, ils détériorent le sol et engendrent
d’autres conséquences sur l’environnement », a expliqué Christophe Ndarata Massangué, directeur des nouvelles technologies de l’information et de la communication environnementale au
ministère de l’environnement et de l’écologie à Bangui.
Il a indiqué que ces déchets solides ont de lourdes conséquences sur la santé à cause du mélange des produits qui les composent et dont on ignore la
composition. Il a expliqué que ces sachets en plastiques contiennent des substances qui nuisible à l’homme. Malgré tout, les femmes continuent d’utiliser ces sachets en plastique
pour le marché.
« Si ces déchets sont mal gérés, nous pouvons les retrouver dans l’eau que nous buvons; cela entre aussi dans la chaîne alimentaire et peut provoquer
d’énormes problèmes sanitaires. Même la fumée qui vient des déchets brûlés en désordre est également à l’origine de beaucoup de maladies », a ajouté Christophe Ndarata
Massangué.
En saison des pluies, ces déchets solides mal gérés causent aussi des problèmes environnementaux. « Au kM5, quartier le plus populaire, les caniveaux sont
bouchés par ces sachets mélangés avec d’autre ordure. Pendant la saison pluvieuse, si ces conduits d’eau ne sont pas libérés, il y aura l’inondation qui va causer des dégâts », a-t-il
souligné.
Pour le directeur des nouvelles technologies de l’information et de la communication environnementale, il faut une grande sensibilisation de proximité pour
permettre à la population de comprendre l’importance d’une bonne gestion des déchets solides et changer de comportement parce que « le concept d’environnement est nouveau pour les
Centrafricain ».
Bangui : La malnutrition contribue à un taux élevé de mortalité en RCA
20 janvier 2012
« La malnutrition est un problème crucial et
sous-jacent qui est à l’origine de faible taux d’espérance de vie en Centrafrique », a déclaré Silla Samballe, directeur du laboratoire des sciences biologiques et agronomiques pour le
développement (LASBAD), à l’université de Bangui.
C’était au cours d’un entretien avec le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH), visant à savoir si la sous-alimentation et la malnutrition
faisaient partie des causes du taux de mortalité « au-dessus du seuil d’urgence », selon le dernier rapport de Médecin sans frontière (MSF).
Pour Professeur Silla, l’appropriation de ce logiciel va certainement aider les chercheurs de l’ICRA et ceux de l’université de Bangui à comparer leurs résultats
de recherches à ceux de la région de la CEMAC et améliorer les habitudes alimentaires centrafricaines caractérisées par la sous-alimentation provoquant dans certaines régions du pays le phénomène
de malnutrition.
Selon le Pr Silla, les Centrafricains ne font pas assez d’effort pour varier leur alimentation, de même ils mangent des nourritures mal traités. Selon lui,
même le manioc qui est l’aliment de base du Centrafricain mal traité, mal entretenu et contient beaucoup de cyanures (une substance nocive pour la santé).
A cette mauvaise habitude alimentaire s’ajoute la misère de la population. La plupart des Centrafricains ne mangent pas à leur faim. Du coup ils sont sans
aucune défense et dès qu’ils sont attaqués par une maladie quelconque, ils sont très vite affaiblis et meurent, d’où un taux de mortalité au-dessus de la moyenne évoqué par MSF, a expliqué un
nutritionniste.
Pr Silla a expliqué qu’une recherche menée par l’Université de Bangui, la mortalité est plus en RCA élevée chez les personnes d’âgée entre 18 et 35 ans, et ces
décès sont très liés à la l’abus d’alcool et une sexualité désordonnée avec comme conséquence les infections sexuellement transmissibles et le VIH/Sida.
Rappelons qu’une étude de MSF publiée en novembre 2011 a révélé que la RCA a un taux de mortalité supérieur « au seuil d’urgence » avec une espérance de
vie de 48 ans.
Bangui : La réhabilitation de Bokassa exclut-elle l’indemnisation des victimes ?
19 janvier 2012
Cette année, la Journée des Martyrs commémorée le 18 janvier
a changé de dénomination : « Semaine nationale de la jeunesse ».
Selon certains observateurs, c’est une manière de faire oublier les mauvais souvenirs de la sinistre date 18 janvier 1979, où des élèves et des étudiants ont été
massacrés sous le régime de l’ancien empereur Jean-Bedel Bokassa.
Ce changement de dénomination est motivé par la réhabilitation de l’ex-empereur décrété par le Président de la République
François Bozizé, le 1er décembre 2010 à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la République
Centrafricaine.
Dans son article 2, le décret stipule : « cette réhabilitation de droit (…) efface les condamnations pénales, notamment les amendes et frais de justice,
et fait cesser pour l’avenir toutes les incapacités qui en résultent ». Par ailleurs, « la présente réhabilitation ne préjudicie pas aux droits de l’administration et des tiers »,
précise l’article 3 du décret.
Si Jean-Bedel Bokassa est réhabilité, la question de l’indemnisation des parents des martyrs reste un problème de droit. Car elle a été soulevée depuis la
conférence nationale de 1990.
Donnant une explication de ce texte, Maître Panda, avocat au barreau de Centrafrique, « la réhabilitation n’exclut pas l’indemnisation des parents des
martyrs » et qu’il y a deux possibilités d’indemnisation qu’il appartient au gouvernement de déterminer : soit le gouvernement s’engage soit il demande à la famille de l’ex-empereur
d’indemniser les parents des victimes.
Parce que la réhabilitation de Jean-Bedel Bokassa ne concerne que ses fonctions d’ancien chefs d’Etat, ce qui veut dire que sa famille et lui pourraient assumer
leurs responsabilités au regard des crimes qu’il aurait commis, si d’éventuelles victimes se constituaient en partie civile pour demander des réparations.
Pour Daniel Nzéwé, ancien président de l’Association nationale des étudiants centrafricains (ANECA), « il faut penser à indemniser les parents des victimes, par
respect aux martyrs, c’est une question des droits et de mémoire ».
« Je ne suis ni pour ni contre l’indemnisation des parents des martyrs étant donné que c’est une question difficile à trancher. Il n’est pas question de
les oublier. Cependant on ne peut plus continuer à pleurer nos morts, il est seulement question de s’inscrire dans une perspective d’une société dynamique », a souligné le directeur général
de la jeunesse, Alfred Legrand Ngaya.
Mais l’on parle d’indemnisation des parents des martyrs, le nombre de ces derniers n’est pas connus 33 ans plus tard, a expliqué Salomon Feïganazoui, magistrat,
une des victimes et rescapés des massacres de 1979.
La date du 18 janvier rappelle les évènements de 1979 où des jeunes élèves et étudiants, protestant contre l’imposition du port d’uniforme, alors que leurs parents
accusaient des arriérés de salaires, ont été tués sous le régime impérial de Jean Bedel Bokassa.