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24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 16:46



 

APA Bangui 24-04-2008 (Centrafrique) Le dialogue politique inclusif tant attendu en Centrafrique parce que censé ramener une paix définitive dans ce pays confronté, dans un passé encore récent, à des mutineries politico-militaires, devrait finalement se tenir en juin prochain, a appris APA de source officielle jeudi à Bangui.

 

Les membres du comité préparatoire du dialogue politique inclusif et le gouvernement centrafricain se sont accordés pour organiser cette large concertation nationale à la mi juin prochain, selon un communiqué officiel rendu public à la radio nationale par le ministre centrafricain de la communication, M. Cyriaque Gonda.

 

Selon le même communiqué, les deux parties se sont également accordées sur la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et l’Alliance populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), la conclusion d’un accord de paix global, l’adoption de mesures judiciaires et législatives appropriées et sur les questions relatives au financement du dialogue politique.

 

Le communiqué a été publié au terme d’une mission conjointe effectuée, du 22 au 23 avril à Libreville au Gabon, par les membres du comité préparatoire du dialogue politique inclusif et le gouvernement, à l’invitation du président Omar Bongo Odimba, qui préside le comité ad hoc de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sur les questions centrafricaines.

 

Le comité préparatoire doit remettre son rapport au président Bozizé le vendredi 25 avril 2008, indique-t-on. Le président Bongo Odimba a salué l’action déterminante du président centrafricain pour la reprise du dialogue politique inclusif tant attendu par le peuple centrafricain et la communauté internationale.

Il a souhaité que ces assises apportent une paix durable en République centrafricaine.

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Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF
22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 17:49

Rencontre entre la délégation du Comité préparatoire du dialogue politique en Centrafrique et le Bureau de coordination des signataires du Manifeste pour un dialogue politique véritablement inclusif en Centrafrique.

 


 

Le lundi 14 avril 2008 a eu lieu au 11, rue de Moscou - Paris 8ème (France) une rencontre entre la délégation du Comité préparatoire du dialogue politique en Centrafrique et celle du Bureau de coordination des signataires du Manifeste pour un dialogue politique véritablement inclusif en Centrafrique.

 

Cette rencontre qui s’est déroulée de 14 heures 46 minutes à 16 heures 15 minutes a permis aux représentants des deux délégations d’échanger de manière directe et ouverte sur le futur dialogue politique.

 

Ont participé à la rencontre :

 

Pour le Comité préparatoire du dialogue


M BERHANOU ABEBE, représentant de l’association suisse CDH (Centre pour le Dialogue Humanitaire) et président du Comité préparatoire du dialogue politique en Centrafrique

M. Freddy NKURIKIYE, représentant de l’association suisse CDH

Général Xavier Sylvestre YANGONGO

M. Claude LENGA, représentant du Kwa Na Kwa/Mouvance présidentielle

M. André Nalké DOROGO, représentant du parti MLPC

M. Ferdinand DAGO, représentant de l’association politique LONDO

M. Vincent MAMBATCHAKA, représentant de la société civile

 

Pour le Bureau de coordination des signataires du Manifeste


Me Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO, président du Bureau de coordination

M. Sylvain DEMANGHO, secrétaire général du Bureau de coordination

M. Christian DARLAN, trésorier du Bureau de coordination

M. Claude YABANDA, membre de la coordination

 

Des interventions et échanges entre les participants à cette rencontre, il ressort les points importants concernant l’objectif de la mission du Comité en France, le schéma général retenu à Bangui pour la tenue du dialogue et les points fondamentaux que la délégation du Bureau de coordination des signataires du Manifeste souhaite voir mentionner dans le rapport final du Comité préparatoire du dialogue.

 

Objectif de la mission du Comité préparatoire du dialogue en France

 

§        Prendre contact, informer et persuader les acteurs/protagonistes en France de la crise centrafricaine sur l’importance du prochain dialogue politique ainsi que de l’intérêt de leur participation à ce forum national. Par ailleurs, parallèlement à la mission qui séjourne en France, d’autres délégués du Comité seraient envoyés à Libreville (Gabon) à Tripoli (Libye) à Cotonou (Bénin) et à Lomé (Togo)

Schéma général retenu par le Comité pour la tenue du dialogue

 

§        Le dialogue doit s’inscrire dans le cadre des institutions en place, notamment de la Constitution adoptée en 2005.

§        le dialogue aura lieu 45 jours après le 25 avril 2008, date prévue pour la remise du rapport final du Comité au chef de l’Etat.

§        le lieu retenu pour accueillir le dialogue est la ville de Bangui, sous réserve de la prise par les autorités de mesures sécuritaire et judiciaire de décrispation.

§        le nombre total de participants au dialogue est fixé à 150

§        la durée du dialogue est fixée à 17 jours

§        le budget alloué au Comité préparatoire du dialogue est géré directement par les Nations unies. En ce qui concerne le financement du coût de la participation des représentants du CDH aux travaux du Comité préparatoire, il est pris en charge à 100% par l’association suisse.

§        Le budget proprement-dit du dialogue sera géré par les Nations unies. Toutefois, en dehors de la participation prévisionnelle de l’Etat centrafricain à ce budget, laquelle serait à hauteur de 150 millions de FCFA, aucune autre information sur le montant global du budget du dialogue ainsi que des autres partenaires financiers  n’est disponible.

 

Points fondamentaux que la délégation du Bureau de coordination des signataires du Manifeste souhaite voir mentionner dans le rapport final du Comité préparatoire du dialogue

 

Après avoir rappelé les raisons à la base de la démarche du Manifeste, la délégation du Bureau de coordination a insisté sur l’importance de la prise en compte des conditions formulées par tous les signataires du Manifeste pour ce prochain forum politique national :

 

§        la question de la légitimité du pouvoir. Si la légalité du régime du Général François Bozizé ne souffre d’aucune contestation si l’on s’en tient de manière formelle aux élections de 2005, il est illusoire de prétendre que ce dernier bénéficie aujourd’hui d’une quelconque légitimité. En effet, ce régime a perdu depuis longtemps toute légitimité pour cause de ses multiples et graves atteintes aux droits de l’homme, ses crimes et assassinats massifs dans les régions Nord-Ouest et Nord-Est du pays, ses nombreux manquements dans le domaine de la bonne gouvernance, etc. 

§        le lieu du dialogue doit être à l’étranger car la ville de Bangui ne saurait accueillir tous les participants pour des questions évidentes de sécurité mais aussi de sérénité dans les échanges

§        le caractère véritablement inclusif du dialogue avec la participation sans aucune contrainte de tous les protagonistes de la crise que vit le pays depuis les années 1995/96

§        la nécessité de la prise réelle de mesures d’apaisement par la promulgation d’une loi d’amnistie pour les crimes de droit commun

§        les décisions et résolutions qui seront issues du dialogue doivent être totalement et impérativement exécutoires et opposables à toutes les parties prenantes

§        attirer l’attention de tous les protagonistes nationaux et internationaux du « dialogue politique en Centrafrique » sur le grand risque de voir le pays se transformer en « une nouvelle Somalie » en cas d’échec de ce forum national.

 

 

 

Fait à Paris, le 15 avril 2008

 

Pour le Bureau de coordination des signataires du Manifeste,

Le Secrétaire général


Sylvain DEMANGHO

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Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF
16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 22:05




(Xinhuanet 16/04/2008)

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'est entretenu mardi soir avec le président de la république centrafricaine qui effectue actuellement une visite en Libye.

Le président Bozizé a déclaré que sa visite en Libye vise à

informer le leader libyen du programme du Comité de dialogue national centrafricain, a rapporté l'agence de presse libyenne (JANA).

Selon JANA, le président Bozizé a également appelé Kadhafi à faire davantage d'efforts pour assurer le succès du dialogue national pour la réconciliation en Afrique Centrale pour qu'elle jouisse de la paix et la stabilité et se débarrasse une fois pour toutes des conflits armés.

Il a rappelé, à cette occasion, le soutien de Tripoli, depuis son accession au pouvoir en 2003, en vue d'instaurer un dialogue entre les différentes sensibilités politiques centrafricaines, la paix et la démocratie dans le pays.

Mouammar Kadhafi est le parrain du premier accord de paix en Afrique centrale signé à Syrte, en Libye, en février 2007, entre le gouvernement centrafricain et le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) du général Abdoulaye Miskine .

L'accord qui associe le FDPC et l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), une autre faction rebelle centrafricaine, stipule l'arrêt immédiat des hostilités et l'abstention de tout acte militaire ou toute autre forme de violence.

 

© Copyright Xinhuanet

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Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF
12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 17:07

 





Source: humanitaire et de développement de partenariat avec l'équipe - République centrafricaine


Date: 10 2008

 

Des réalisations importantes ont été faites dans le processus du dialogue politique amorcé à la fin de 2007 pour mettre fin à la violence récurrente en République centrafricaine. Au cours des trois derniers mois, le dialogue du Comité préparatoire (CPDPI) a réussi à rassembler tous les principaux acteurs politiques et militaires ainsi qu’il est parvenu à un consensus sur la nécessité de trouver une solution politique à la division du pays.

 
Tous les mouvements rebelles, y compris l'Armée populaire pour la restauration démocratique (APRD), qui a rejoint le CPDPI seulement le mois dernier, se sont engagés à s'asseoir avec le gouvernement, les partis d'opposition et la société civile, afin d'ouvrir un dialogue constructif. Le document final du comité fixera les conditions générales pour le dialogue et sera officiellement remis au président François Bozizé dans les prochains jours. Ce passage de témoin marquera la fin de la phase préparatoire et le début du dialogue réel.

 
Selon le Centre pour le dialogue humanitaire, qui a soutenu le CPDPI, ce succès montre "la volonté de clore le chapitre des événements tragiques et violents pour faire non seulement la paix, la stabilité et le développement mais la République centrafricaine doit cesser de donner la réputation d'un pays potentiellement riche mais toujours très pauvre. "


Une série d'initiatives seront lancées dans les campagnes, afin d'élargir le consensus réalisé dans le document final du comité, ainsi que pour créer les meilleures conditions possibles pour l'ouverture du dialogue dans les prochains 45 jours. Un responsable de médiateur pour le dialogue doit encore être nommée. Le dialogue du contenu spécifique reste également à définir. De nombreuses questions, telles que l'intégration des forces rebelles dans l'armée nationale et l'amélioration de la gouvernance, doivent être résolus rapidement afin d'établir un climat favorable pour les élections de 2010.

 
Bien que la perspective du dialogue inclusif conduit à un cessez-le-feu essentiel entre le gouvernement et l'Union des forces démocratiques pour l'unité (UFDR) dans le nord et à l'APRD, à l'ouest, ce dialogue n'est que l'une des premières étapes dans la reconstruction de l’ensemble du système économique, social et politique du pays. La République centrafricaine continue de faire face à une grave crise humanitaire, et seul le véritable engagement politique de toutes les parties peut rétablir une paix durable et assurer le développement.




Trouvez plus d'informations sur http://www.hdptcar.net/blog/

 

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Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF
11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 01:39




Depuis la révélation au grand jour en 2005 de l’existence de plusieurs mouvements de rébellion armée en Centrafrique, niée d’abord par le gouvernement qui, sous la pression des faits a dû se résoudre à la reconnaître, l’opinion a toujours rejeté l’option militaire voulue par le pouvoir comme moyen de règlement du conflit.

 


     Me Goungaye Wanfiyo Nganatouwa

Sans être un soutien, cette mansuétude de l’opinion à l’égard de la rébellion qui n’est pas constituée que d’enfants de coeur, s’explique par une certaine conscience de la responsabilité des pouvoirs publics dans le conflit.

 

En effet, le régime actuel est lui-même issu d’une rébellion armée, soutenue par l’armée tchadienne. Il s’identifie d’ailleurs comme tel et ne s’encombre pas de légalisme puisqu’il célèbre chaque année avec  faste et solennité l’anniversaire du coup de force. Sa sécurité est assurée non pas par des forces de sécurité régulière centrafricaine mais par des mercenaires dont des sud-africains.

 

Le coup d’état du 15 mars 2003 aux effets ravageurs pour les Centrafricains mais que certains s’évertuent encore à qualifier de « sursaut patriotique » a été justifié par ses auteurs  par le refus du dialogue et la mauvaise gestion du régime précédent.

 

Malgré sa légitimation par les urnes, ce régime reproduit exactement voire en pire ce qu’il reprochait au précédent. Il se montre raide au dialogue et mène une politique basée sur l’exclusion, le clientélisme, la gestion patrimoniale du  bien public, les violations massives et systématiques des droits de l’homme, l’impunité garantie aux criminels, la force et la violence c’est-à-dire tout ce qui est aux antipodes de la démocratie et de l’état de droit.

 

La conséquence c’est qu’outre la détérioration de leurs conditions de vie, les Centrafricains sont soumis à une insécurité permanente et totale qui n’a d’égal que le Far West du fait de la déliquescence de l’Etat. Ce pouvoir  a fait la preuve de son incapacité à engager des réformes sérieuses pour répondre aux aspirations des Centrafricains au plan économique et social et surtout à lutter contre la pauvreté et contre l’insécurité générée en partie par lui-même.

 

Pour certains, cela constitue un motif sérieux  pour le contester avec les mêmes moyens c’est-à-dire par la violence.

 

Or le maître mot du Dialogue National de 2003 était que désormais en Centrafrique, tous les conflits doivent se régler par le dialogue. Cette idée a été institutionnalisée dans  la Constitution du 27 décembre 2005 par la création d’un Conseil National de la Médiation.

 

Devant des protagonistes qui se trouvent face à face avec la volonté d’en découdre et les graves conséquences qui peuvent résulter de cet affrontement pour la population civile, il n’y a pas d’autre alternative que le dialogue même si certains pensent que c’en est un de trop.

 

Cette énième  rencontre sera utile pour la République Centrafricaine si elle est menée de bonne foi avec la volonté de traiter les problèmes de fond pour sortir définitivement le pays de la crise politique, économique, sécuritaire et humanitaire dans laquelle il est profondément plongé.

 

Pour ce faire, tous les protagonistes des crises doivent participer sans aucune exclusion. Or on continue dans le discours officiel d’affirmer que l’ancien président Monsieur Ange Félix PATASSE et son ancien Ministre de la Défense, Monsieur Jean jacques DEMAFOUTH qui sont des acteurs majeurs de la crise centrafricaine peuvent rentrer à BANGUI mais si la justice décide de les poursuivre, personne n ‘y pourra rien. En clair, on agite des menaces de poursuite judiciaire pour les dissuader de participer à ce forum.

 

 En outre, le cadre de ce dialogue tel qu’il est déjà dressé risque de le plomber et de le transformer en une simple répétition du précédent c’est-à-dire qu’il ne débouchera sur rien qui puisse permettre au pays de sortir de l’ornière à part la constitution d’un gouvernement d’union nationale pour la distribution des postes qu’espèrent certains comme le pense l’homme de la rue.

 

En effet les premières conclusions du Comité préparatoire du dialogue inclusif renforcent la crainte des sceptiques, à savoir le verrouillage en amont du processus avec la caution de la communauté internationale pour donner un second souffle à un régime en totale perte de vitesse, mais soutenu à bout de bras par ses parrains extérieurs.

 

Que peut-on attendre d’une tribune dont il est annoncé par avance qu’elle devra se tenir à BANGUI mais ne devra pas aborder certaines questions notamment celle de la légitimité du pouvoir et celle des élections de 2005 sachant parfaitement que c’est justement ces élections et le contentieux qu’elles ont engendré qui sont aussi à l’origine de la crise actuelle?

 

Le choix de BANGUI comme lieu du dialogue n’est pas anodin. Il s’agit de placer ce dialogue sous l’égide du pouvoir alors que celui-ci n’est que l’une des parties prenantes.

 

Bien entendu, le problème de sécurité se posera pour certains participants. Il sera rétorqué que des garanties seront données par la communauté internationale. Pourtant, c’est sous le contrôle impuissant du Bureau des Nations Unies en Centrafrique « BONUCA » que Claude SANZE avait été sauvagement et sommairement exécuté le 3 Janvier 2006. Aucune enquête n’a toujours été ordonnée à ce jour sur ce crime d’Etat.

 

L’expérience du Dialogue National de 2003 a montré que le pouvoir sait utiliser des moyens de pression pour s’assurer le contrôle et l’orientation des débats. Par conséquent la sérénité et la liberté indispensables à un débat contradictoire ne seront pas de mise si le dialogue ne se tient pas sur un terrain neutre.

 

Certains brandissent le coût qu’engendrerait un déplacement hors du territoire national  mais ce n’est là qu’un argument de commodité qui masque mal la volonté d’imposer ce dialogue à BANGUI pour donner de l’ascendant au pouvoir.

 

Sans vouloir polémiquer, si l’Etat trouve des moyens pour rétribuer des mercenaires qui coûtent très chers, il peut au moins assurer des dépenses pour la recherche de la paix  et donc de sa survie. Comme l’a si bien dit une personnalité religieuse centrafricaine, la communauté internationale préfère-t-elle supporter à un coût plus élevé les conséquences d’une crise sécuritaire par le financement de la FOMUC, d’une force  multi- dimensionnelle Nations Unies /Union Européenne ou d’autres organes de sécurité plutôt que de dépenser pour un dialogue et donc pour la paix , ce qui éviterait de plus grandes dépenses dans le futur?

 

Quoiqu’il en soit, si les Centrafricains veulent réellement régler leur problème sans la tutelle financière extérieure, pourquoi les entités qui comptent participer au dialogue n’envisageraient-elles pas de prendre en charge leurs propres frais pour couper court aux allégations de la course aux «  per diem »?

 

Il est annoncé que ce dialogue permettra de préparer les élections de 2010. Mais d’ores et déjà le pouvoir s’est employé  et ce depuis des mois, à se donner les moyens financiers et militaires de son maintien par un passage en force en 2010 voire au-delà puisqu’il a envisagé, conformément à la nouvelle ingéniosité en cours en Afrique, la révision de la Constitution pour modifier la limitation de la durée du mandat présidentiel.

 

Sur ce point, des garanties sérieuses doivent être trouvées pour que les élections de 2010 se déroulent sans entraves pour tous les candidats et dans la transparence totale comme en 1993.

 

La communauté internationale qui s’est mobilisée pour aider à résoudre la crise centrafricaine se rendrait paradoxalement complice d’un désastre en cas de résurgence d’une nouvelle crise si par sa caution, elle accepte un dialogue biaisé à moins qu’elle ne le fasse en toute connaissance de cause, par cynisme ou pour préserver des intérêts géopolitiques et géostratégiques.

 

Il va sans dire que le succès serait assuré si parallèlement à ce dialogue, la justice s’exerce normalement et pleinement car il ne peut y avoir de paix sans la justice.

 

Les victimes des crimes commis en Centrafrique depuis de nombreuses années ne doivent pas avoir le sentiment que la paix est conclue à leur détriment sans quoi cela peut créer chez elles des frustrations et l’idée de vengeance, source de nouveaux conflits.

 

Il est non seulement indispensable mais impératif de combattre l’impunité. C’est pourquoi tout en acceptant l’idée d’un dialogue pour une réconciliation des Centrafricains, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme avec la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme et l’Organisation  pour la Compassion et le Développement des Familles en Détresse « OCODEFAD » a activement milité pour que la justice internationale se saisisse de la situation en Centrafrique.

 

L’ouverture le 22 mai 2007 par  Monsieur Luis Moreno Ocampo, Procureur de la Cour Pénale Internationale d’une enquête sur la situation en Centrafrique contribuera à l’instauration d’une paix durable si la justice est impartiale et équitable et comprise de toutes les parties prenantes.

 

Le processus du dialogue doit nécessairement conduire à des mesures d’apaisement par une amnistie générale tout en prenant en compte le fait que le pays est sous enquête de la Cour Pénale Internationale

 

Ces mesures d’apaisement doivent intervenir sous deux conditions. La première c’est qu’elles ne viseront exclusivement les crimes de droit commun. Mais il faudra mettre en place un système d’indemnisation des victimes des faits amnistiés. Dans le passé, une structure avait été créée pour les victimes des mutineries et une autre pour celles des affrontements de 2002 et plus particulièrement les victimes des viols mais les dysfonctionnements de ces structures ont été préjudiciables aux victimes. Il faut veiller à ne pas reproduire les mêmes erreurs.

 

 

En second lieu, il faut rappeler que  les crimes internationaux relevant de la compétence de la Cour pénale Internationale ne pourraient faire l’objet d’une amnistie. En application des dispositions des articles 27, 29 du Statut de Rome, aucune amnistie, aucune prescription, aucune immunité  et aucune qualité officielle n’est opposable à la Cour Pénale Internationale.

 

Le lettre de Monsieur Luis Moreno Ocampo adressée au Comité préparatoire du dialogue inclusif en de termes diplomatiques n’en reste pas moins explicite et ferme à ce sujet.

 

L’Etat considère que du fait que le renvoi a été fait par lui-même, les dirigeants politiques sur qui pèsent des présomptions de responsabilité d’avoir commis des crimes internationaux relevant de la compétence de la Cour ne seraient pas concernés par l’enquête d’où la ridicule et vaine tentative du gouvernement de vouloir faire inscrire dans les accords bilatéraux avec la Cour Pénale Internationale une clause limitant le champ d’investigation à la période de 2002.

 

Il n’est rien demandé d’autre à la justice internationale que d’être sélective c’est-à-dire partiale ce qui amplifierait l’impunité en Centrafrique et dénaturerait totalement le statut de Rome.

 

Le Procureur de la Cour Pénale ne doit pas se limiter aux déclarations selon lesquelles il porte une attention particulière aux graves crimes commis depuis 2005 dans le nord-est et nord-ouest du pays mais devra effectivement mener des investigations sur les faits allégués pour ne pas faire l’objet de suspicion de partialité.

 

De même, en ce qui concerne la période de 2002-2003,  l’enquête devra bien entendu porter sur les faits imputables aux forces gouvernementales de l’époque et leurs alliés,  les « Banyamulengue » appartenant au Mouvement de Libération du Congo de Jean Pierre BEMBA mais aussi sur les faits commis par les rebelles de 2002 et leurs alliés, « zaghawa » du Tchad.

 

C’est à ce prix seulement que la prévention des conflits qui est l’un des objectifs de la Cour Pénale Internationale peut prendre tout son sens et ouvrira des nouveaux horizons pour une paix durable en Centrafrique.

 

                                                           Paris le 10 Avril 2008,

 

                                                          Me Nganatouwa GOUNGYE WANFIYO

                                                          Avocat.

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Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF
29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 14:45
image001.jpgLe 31 Décembre 2006, le Président François Bozizé Yangounvounda avait pris devant le peuple centrafricain tout entier et devant l’Histoire l’engagement solennel de réunir très rapidement, courrant 2007 qui commençait, un dialogue politique national sans exclusive permettant à toutes les filles et tous les fils de Centrafrique de se retrouver au tour de la table pour se parler et jeter, ensemble, les bases de réconciliation nationale et fraternelle. Ce dialogue demeure, à n’en plus douter, la seule bouée de sauvetage à laquelle notre peuple meurtri ne peut s’accrocher. Le peuple tout entier a fondé son espoir de voir enfin la paix revenir et a applaudi ce qui eût pu être une heureuse initiative, parce que pour lui, le moment était enfin venu pour tourner la page et envisager avec confiance un avenir meilleur. Quel peuple ne peut croire à telle perspective annoncée d’un retour à la paix ?

Dans la lancée, les politiques et le peuple lui-même, avaient approuvé sans réserve la décision de leur Président et se sont mobilisés, dans un élan patriotique  pour garantir la réussite de ce forum de dernière chance, tant attendu. C’est en toute connaissance de cause que le Président Ange Félix Patassé, entre autre, avait  reçu en Février 2007 à Lomé au Togo le Révérend  Pasteur Isaac Zokoué. Des propositions claires et constructives avaient été formulées aux fins de donner toute sa chance à ce dialogue. Pour leur part, des leaders des partis politiques d’opposition, tel que le courageux  Joseph Béndounga, se sont impliqués corps et âme dans le seul but de créer de conditions relativement meilleures nécessaires à  la tenue du dialogue. Les centrafricains patriotes de la diaspora, à l’image des co-signataires du « Manifeste pour la convocation d’un dialogue national véritablement inclusif », ne ménagent aucun effort pour accompagner leurs compatriotes de l’intérieur, dans cette démarche historique, à haute teneur patriotique, bien que d’autres préfèrent lâchement se retrancher dans un défaitisme incompréhensible. Bref, la Centrafrique est debout, prête à prendre enfin en main son destin.

Douze mois se sont écoulés ; Le Président tourne en rond, usant des méthodes dilatoires bien connues avec de fréquentes fuites en avant. Une posture qui met à nu le manque manifeste de volonté politique d’aller au dialogue. Au lieu d’écouter la volonté du peuple qui remonte du pays profond, réclamant impérativement la réconciliation nationale entre tous les fils et filles de Centrafrique, à travers la tenue d’un dialogue inclusif, Le Président Bozizé préfère écouter, comme à l’accoutumée, « les faucons » cupides de son clan et les opportunistes sans loi ni foi, dont la préoccupation éternelle est de se maintenir aussi longtemps que possible au tour de la mangeoire afin de se le mettre suffisamment en poche. Parmi  eux, figurent ceux dont la spécialité est de manger à tous les râteliers ; On les a vus sous les régimes Bokassa, Dacko 2, Kolingba et sous celui de Patassé notamment. Ils disposent d’une capacité inouïe d’opérer des mues et de celle de  scier, le moment venu, les branches sous les chefs d’Etats qu’ils feignent hypocritement de servir. C’est eux qui demain assureront la perte de Bozizé comme ils l’ont fait pour ses prédécesseurs !
L’intelligence de l’homme lui donne la capacité de tirer leçon des expériences, positives ou négatives des autres. Demain, je ne pense pas que ces opportunistes experts, agglutinés au sein du conglomérat « KNK » puissent être d’un quelconque secours pour sauver la tête de Bozizé. Leur préoccupation immédiate sera de réussir à changer de veste afin de continuer avec les nouvelles autorités. Il a tout intérêt à se plier à la volonté du peuple en accédant à ses revendications légitimes et faire de lui son allié objectif.

Les atermoiements et autres louvoiements sordides du Président visent à vider le dialogue de sa substance, de le contrôler afin de le tourner à son propre profit. Les hésitations du Président Bozizé montrent clairement que celui-ci a une peur bleue et craint que les actes finaux du dialogue ne le poussent, in fine, à quitter son fauteuil. C’est là le nœud du problème qui explique son obsession. Les opportunistes se cabrent pour le dissuader de l’organiser, car eux aussi craignent pour leurs privilèges en ce sens que le départ de Bozizé signifierait la fin logique de leur vie de prédation. Ils ont imaginé le modèle tchadien en s’engageant dans la voie des « accords » séparés avec la Résistance armée, croyant ainsi faire un pied de nez aux centrafricains et enterrer le Dialogue.
Mais cette démarche, pour le moins irréaliste et naïve, a fait long feu et nous voilà revenus à la case de départ. Et l’on se prend à rêver sur le déploiement de la force européenne (EUFOR) pour « gêner les rebelles » ( Bozizé dixit).
L’EUFOR ne sera pas là pour faire le gendarme ; A travers elle, la France entend contrôler les mines d’uranium et les gisements de Pétrole du Nord de Centrafrique. Ne pas le comprendre relèverait d’une cécité politique grave. D’où la nécessité absolue de se référer au modèle Ivoirien dont l’avantage est de croire que le salut d’un peuple ne peut venir de e ce peuple lui-même. La paix en Côte d’Ivoire doit surgir des Ivoirien eux-mêmes et c’est ce que les parties en belligérance  depuis plus de 6 ans ont enfin compris. Pourquoi ne doit on copier que des mauvais exemples ? Le modèle tchadien est mauvais et ne convient pas au contexte centrafricain. L’expérience nous l’a montré.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Plutôt que d’exhiber les biceps comme le Président vient de le montrer en menaçant de faire déferler la répression sur ceux dont le seul tort est de réclamer leur dû afin de nourrir dignement leurs familles, en quoi l’usage des « pouvoirs spéciaux conférés par la constitution » changeraient –il la réalité politique de notre pays et instaurerait-il la paix ?
Le Président Bozizé devrait plutôt prendre des leçons auprès de Gbagbo. On raconte dans les azimuts qu’il s’est flanqué d’un « conseiller » Ivoirien ; à quoi sert-il ? 
 
Bozizé doit prouver sa volonté d’aller au dialogue. Il doit prendre des séries de mesures d’apaisement au profit de tous les fils et toutes les filles de Centrafrique.
La première de ces mesures reste incontestablement l’amnistie générale en faveur des compatriotes contraints à l’exil en violation de leur droit constitutionnel. Cela contribuerait, puissamment tant s’en faut, à décrisper l’atmosphère  délétère qui prévaut dangereusement, et garantir le retour de ces compatriotes afin de prendre sereinement part au dialogue.
La seconde mesure est d’arrêter l’usage de la force comme mode règlement de conflit et convoquer dans les meilleurs délais le dialogue.
Bozizé se mettrait ainsi dans une posture politique de rassembleur. Cela est urgent, cela est nécessaire, il doit le faire. « Mboutou ndou, a dou so ndou ! »

Fait à Paris, le 28 Janvier 2008 
Djim-Arem MAITART


« La voix qui crie dans le désert »
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Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF
29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 14:02

Abdoulaye-Miskine-Koumta-Madji.jpg

Le Front Démocratique du Peuple Centrafricain a appris avec satisfaction la libération des responsables de l’UFDR détenus à Cotonou au BENIN et remercie la Communauté Internationale des efforts qu’elle ne cesse de déployer et dont l’aboutissement  a été cette libération.

Alors que le peuple Centrafricain salut cet acte courageux de la Justice Béninoise, le Président François BOZIZE vient de poser deux actes qui remettent en cause d’une part l’accord de paix de Syrte , signé le 02 Février 2007 entre le FDPC et le Gouvernement , et d’autre part le processus de dialogue politique inclusif en cours.
 
1-     Le Samedi 16 Février 2008, les soldats de la Garde Présidentielle ont attaqué les positions des éléments du FDPC dans les environs de la localité de KABO. Le bilan est d’un blessé léger.
 
2-     Le Samedi 16 Février 2008, à la demande du Président François BOZIZE, la Cour Criminelle de Bangui est convoquée en session extraordinaire pour juger l’affaire dite de KEMBE dont Monsieur Jean-Jacques DEMAFOUTH, ancien Ministre de la Défense, est accusé de complicité.
 
Pour le FDPC, l’attaque délibérée de ses éléments est une grave violation de l’accord de paix de Syrte et en appelle au Haut Médiateur Permanent de la CEN-SAD pour trouver un compromis. En outre, en cas de prochaine violation, le FDPC considéra l’accord comme caduque et prendra ses responsabilités.
 
Monsieur Jean-Jacques DEMAFOUTH est une figure importante de la vie politique Centrafricaine. Cette tentative de sa mise à l’écart du processus de dialogue politique inclusif en instrumentalisant la justice est contraire au principe démocratique. Ce qui montre clairement la volonté des autorités de Bangui de s’enfermer dans une dictature.
Par conséquent, de tout ce qui précède, le FDPC s’engagerait d’une part de retirer son représentant du Comité Préparatoire de dialogue politique inclusif si les attaques contre les positions de ses éléments sur le terrain se répètent. D’autre part le FDPC apporte son soutien à Monsieur Jean-Jacques DEMAFOUTH et suit de près l’évolution  de cette affaire dont l’issue permettra de maintenir ou non sa présence au Comité Préparatoire du dialogue.
 
Le FDPC en appelle à la bonne compréhension de toutes les filles et tous les fils de Centrafrique.
 
 
Fait le 19 Février 2008
 
Le Président du FDPC
         Général Abdoulaye MISKINE
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Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF