APA-Libreville 2008-11-20 (Gabon)
Le dialogue politique inclusif centrafricain, forum censé ramener une paix durable en Centrafrique, se déroulera du 5 au 20 décembre prochain à Bangui, a-t-on annoncé à Libreville à l’issue de la
3ème réunion du comité de suivi de l’accord de paix global conclu dans la capitale gabonaise le 21 juin par les protagonistes de la crise centrafricaine.
Cette date a été approuvée par toutes les parties centrafricaines présentes à
Libreville, dont le gouvernement, les rebelles et l’opposition démocratique, a indiqué le ministre centrafricain de la Communication, Cyriaque Gonda, qui conduit la délégation
gouvernementale.
Pour sa part, le porte-parole de l’Union des forces démocratiques pour le
rassemblement (UFDR, rébellion), Djarnib Grebaye, a indiqué que la convocation du dialogue politique inclusif avant le programme de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) a été obtenue
grâce aux efforts de médiation menée par le comité de suivi.
Les participants à la 3ème réunion du comité de suivi ont exhorté l’ensemble des
acteurs centrafricains au strict respect des modalités de lancement du processus DDR tel que convenu d’accord partie.
Lors de la 2ème réunion du comité de suivi tenu le 24 octobre dernier à
Libreville, les groupes politico-militaires et l’opposition démocratique avaient émis des réserves quant au lancement du programme DDR qui doit durer 60 jours conformément à la décision du
gouvernement.
Le document cadre rédigé par les experts n’indique nullement la date du début de
cette opération qui sera confiée à un acteur neutre, notamment le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), et à des pays amis de la Centrafrique, a précisé le ministre de la
communication.
Par ailleurs, le comité de suivi a noté avec satisfaction la promulgation, par
le président François Bozizé, de la loi d’amnistie générale, marquée par la libération, de tous les prisonniers, et le remaniement du comité d’organisation du DDR suivant les revendications de
l’Union des forces vives de la nation (UFVN), une coalition de partis d’opposition, et de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), le mouvement politico-militaire de Jean
Jacques Démafouth.
Le comité de suivi a souhaité que l’ensemble de la classe politique
centrafricaine, avec l’appui du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), mène une campagne de sensibilisation en direction des réfugiés centrafricains du Cameroun, du Tchad,
et du Soudan, pour leur retour au pays.
Le comité de suivi a vigoureusement condamné l’attaque du 11 novembre dernier à
Kabo, au nord-est de Bangui, lancée par le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine non signataire des accords de paix de Libreville, qui a fait treize mort dans les
rangs des Forces armées centrafricaines (FACA).
«De tels actes viennent saper les
efforts entrepris en vue de ramener la paix et la concorde en Centrafrique», souligne le communiqué final publié au terme de la 3ème réunion du comité de suivi qui a loué l’étroite collaboration
de la Mission de la consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) avec les parties centrafricaines, en vue du respect du cessez-le-feu.
Centrafrique mesures de sécurité demandées pour le retour de chefs rebelles
LIBREVILLE – (AFP) 20 novembre 2008 17h50 - Gouvernement, opposition et
rébellions de Centrafrique ont demandé jeudi des mesures "de sécurité et de protection" à des forces
multinationales, notamment pour le retour au pays de dirigeants rebelles en exil, à l'issue d'une réunion de deux jours au Gabon.
Le comité de suivi de l'accord global de paix signé en juin à Libreville par les
autorités de Bangui et deux rébellions "a recommandé la mise en place de mesures exceptionnelles de sécurité et
de protection (...) pour le retour et le séjour des leaders des parties prenantes à (cet) accord", selon le communiqué final de la réunion.
De telles mesures doivent aussi être prévues "pendant la mise en oeuvre du programme de DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion)", plaide le comité de
suivi.
D'après le texte, ces mesures devraient être "assurées" par la Mission de
consolidation de la paix en Centrafrique (Micopax ou Fomac), qui a remplacé en juillet la Force multinationale africaine en Centrafrique (Fomuc, déployée depuis 2002).
La Micopax est composée surtout de contingents sous l'autorité de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, 10 pays).
Le comité de suivi a également exhorté à une "campagne de sensibilisation en direction des réfugiés centrafricains du Cameroun, du Tchad et du Soudan (voisins), en vue
de faciliter leur retour" dans leur pays, dont le nord est en proie depuis 2005 à l'insécurité, avec des exactions de rebelles, "coupeurs de routes" et militaires
gouvernementaux.
Plusieurs participants ont salué ces recommandations devant la
presse.
"L'un des aspects relevés par les mouvements rebelles, c'est leur sécurité", a dit le ministre centrafricain de
la Communication, Cyriaque Gonda, conduisant la délégation gouvernementale.
"Nous avons bien précisé (...) que la communauté internationale devait systématiquement assister à la création des conditions de sécurité pour le séjour de ces
responsables pendant le Dialogue (politique inclusif) et pendant la mise en place du DDR", a-t-il ajouté.
Le Dialogue politique inclusif, forum prévu du 5 au 20 décembre à Bangui, doit
rassembler pouvoir, opposition, rébellions et société civile pour sortir la Centrafrique de la crise politique et ramener la paix.
Le président de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD,
un des principaux mouvements rebelles), Jean-Jacques Demafouth, a salué l'adoption par le comité d'un "document-cadre sur le lancement du processus DDR".
"Nous avons convenu de quelque chose qui peut nous permettre d'aller au dialogue", s'est réjoui l'ex-ministre
de la Défense, en exil en France. Poursuivi pour complicité d'assassinat par la justice centrafricaine, il bénéficie de la loi d'amnistie promulguée le 13 octobre par le président François Bozizé
en prélude au Dialogue inclusif.
"Maintenant, nous avons vraiment décidé d'aller vers la paix. Plus personne (à l'APRD) n'a envie de recourir encore aux armes pour arriver au pouvoir",
a-t-il assuré, promettant d'être à Bangui pour le forum.
Djanib Grebaye, de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR,
rébellion), a souhaité que le "processus de DDR débute le plus rapidement possible". "Sur le terrain, il y a des étincelles. On ne veut pas de retard, pour ne pas avoir de dérapage", a-t-il ajouté.