Par RFI lundi 09 septembre 2013 à 15:41
En Centrafrique, ce fut un week-end de terreur pour la population de Bossangoa et des localités environnantes. Dès samedi, plusieurs localités ont été attaquées par des hommes armés, des actions revendiquées par des proches de l’ancien président François Bozizé. Bangui a envoyé sur place des renforts issus de l'ex-rébellion de la Seleka pour tenter de reprendre le contrôle des communes en question. De nombreuses exactions contre les populations civiles - imputées aux deux camps - ont fait au moins 60 victimes, selon la présidence.
Selon plusieurs témoins joints par Radio France Internationale (RFI), il y a eu de nouvelles incursions d'hommes armés ce lundi 9 septembre au matin dans la localité de Bouca, à une centaine de kilomètres à l'est de Bossangoa.
Cela a entrainé un nouveau cycle de violences et de représailles entre chrétiens et musulmans, comme le raconte un habitant de la cité : « Ce matin, à 5 h 40, un groupe inconnu a attaqué la ville, précisément la base de la Seleka. Ils ont tué des enfants, des femmes musulmanes, ils ont brûlé leurs maisons. Quand les membres de la Seleka ont voulu réagir, ce groupe inconnu a pris la fuite pour se réfugier dans la brousse. En ce moment, des membres de la Seleka sont en train de brûler des maisons de chrétiens. La population a pris la fuite et tout le monde se retrouve maintenant dans la brousse ».
Revendication
L'autre information capitale de ce lundi est la revendication de ces violentes incursions armées dans la région de Bossangoa par des proches de l’ancien président Bozizé. Ces hommes, par la voix de Levy Yakété, le porte-parole de l’ex-chef de l’Etat, disent que les attaques sont menées par d'anciens éléments des Forces armées centrafricaines (Faca) : « Les Forces armées centrafricaines, après s’être résignées pendant un moment, ont pris la décision aujourd’hui de répliquer à la Seleka et de permettre le retour de François Bozizé à la tête du pays en tant que président élu par le peuple centrafricain qui a un mandat en cours. Nous avons un collectif des officiers libres des Forces armées centrafricaines qui dirige les opérations. »
« Infliger une correction »
« Je suis pratiquement sur le terrain, poursuit Levy Yakété, ceux qui sont en train de mener cette opération, qui se revendiquent du président François Bozizé, sont bel et bien des éléments des Faca qui se sont repliés, qui se sont organisés et qui veulent aujourd’hui infliger une correction à ces Soudanais et ces Tchadiens qui occupent la République centrafricaine ».
Du côté des autorités de la transition, on ne se dit pas surpris par cette revendication. Le porte-parole de la présidence, Guy Simplice Kodégué condamne cette implication du camp Bozizé. Il prend à témoin la communauté internationale, mais il conteste que des éléments des Faca aient pu faire défection pour rejoindre le camp de François Bozizé.
NDLR : Jusqu'à quand la France laissera-t-elle Bozizé et ses acolytes comme son chef milicien et distributeur d'armes et de machettes Lévi Yakété qui ont brûlé le drapeau tricolore et fait caillaser son ambassade de Bangui en décembre 2012, continuer à bénéficier étrangement de sa généreuse hospitalité en séjournant sur son territoire français tout en menant des manoeuvres de déstabilisation de la Transition en cours en Centrafrique.