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15 février 2022 2 15 /02 /février /2022 18:58
Le mépris d’Alassane Ouattara pour la junte malienne
Le mépris d’Alassane Ouattara pour la junte malienne

 

Lu pour vous

 

 La rédaction de Mondafrique 14 février 2022

C’est une conversation entre le président ivoirien et Boubou Cissé, ancien Premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta qui a mis le feu aux poudres.

Décidément, en Afrique de l’Ouest les audios piratés font flores. Dans cet échange, le président ivoirien et son interlocuteur malien  s’entretiennent sur l’impact des sanctions économiques au Mali. Les difficultés du pouvoir malien ont l’air de réjouir Alassane Ouattara : « ça se voit qu’ils n’ont pas d’économistes, ils pourront payer les salaires un ou deux mois après ils ne pourront plus payer les salaires » et son interlocuteur de renchérir : « Ils sont très naïfs, vraiment très très naïfs. Il n’y a pas de gens qui réfléchissent autour d’eux sur les aspects économiques. Mais la réalité est vraiment en train de les rattraper. D’ici deux semaines trois semaines maximum ».

« Atteinte à la sûreté intérieure du Mali » 

Cette conversation d’une durée de 5mn circule sur les réseaux sociaux comme une trainée de poudre, visiblement gênés aucun des deux hommes n’a ni confirmé, ni démenti la véracité de l’entretien. En revanche, les autorités maliennes, ont ouvert une enquête préliminaire pour « atteinte ou tentative d’atteinte et complicités à la sûreté intérieure et extérieure du Mali ».  Rien de moins…

Et comme si cela ne suffisait pas, l’ancien ministre de la justice malien, Abdoulaye Bathily, s’est livré à une violente charge contre le président ivoirien en rappelant qu’il avait, lors des élections de 2020, refusé d’appliquer les décisions de la Cour de justice de la CEDEAO concernant la candidature de Guillaume Soro. Il n’est donc pas légitime pour ordonner des sanctions, selon  cet ancien ministre qui ajoute « c’est comme si vous dites à un voleur de siéger comme président d’un tribunal » !

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15 février 2022 2 15 /02 /février /2022 18:30
Centrafrique : la nouvelle vie de François Bozizé au Tchad

 

Lu pour vous

 

En exil, l’ancien homme fort de Bangui se fait discret. Entre  conversations téléphoniques avec des chefs d’État et médiations  souterraines au sein de son parti politique, il reste toutefois actif.  Jeune Afrique lève le voile sur la « retraite » de François Bozizé à  N’Djamena.

C’est dans une villa modeste de la périphérie de N’Djamena que  François Bozizé vit depuis un peu moins d’une année. Selon nos sources,  il y dispose d’une équipe restreinte de cinq à six militaires  centrafricains. Ils assurent la sécurité de l’ancien homme fort de  Bangui depuis son retour d’exil à la !n de l’année 2019.

Des soldats tchadiens sont également positionnés autour de sa  résidence. Ils sont placés sous l’autorité de l’Agence nationale de  sécurité (ANS), service de renseignements dirigé par Ahmed Kogri qui  gère l’exil de François Bozizé.

Tout-terrain et visiteurs

Selon nos informations, la présidence tchadienne, en liaison avec la  Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a donné à  l’Agence un budget pour répondre aux besoins de l’ancien chef de  l’État. Deux véhicules devaient aussi être mis à sa disposition, même si  François Bozizé se déplace à l’heure actuelle à bord d’un tout-terrain  acheté à ses frais.

À LIRE Centrafrique : qui aide Touadéra à obtenir la reddition des rebelles

L’ex-président reçoit peu mais il a tout de même la possibilité  d’accueillir des visiteurs. Christian Guénébem, le président du Kwa Na  Kwa (le KNK, son parti, dont il a quitté la direction après s’être  engagé dans la Coalition des patriotes pour le changement au début de  2021), lui a notamment rendu visite en octobre, tout comme son !ls  Francis, venu au moins une fois. Ce dernier vit toujours en Centrafrique  – tout comme son cousin Maxime Mokom –, où il est à la tête d’éléments  armés restés fidèles à son père.

Multiples contacts

Toujours selon nos informations, François Bozizé reste en contact  avec les barons du KNK. Il est d’ailleurs intervenu à plusieurs reprises  pour calmer les querelles internes nées de son retrait il y a un an, en  particulier entre Christian Guénébem et Jean-Eudes Teya, le secrétaire  général. Il s’entretient également de manière régulière avec les autres  chefs de la Coalition des patriotes pour le changement.

En revanche, ses relations avec la CEEAC, et notamment avec le  président angolais de sa Commission, Gilberto Da Piedade Verissimo, se  sont raréfiées ces derniers mois, à mesure que l’espoir d’une médiation  sous-régionale dans la crise centrafricaine s’amenuisait.

Noureddine Adam, François Bozizé et les espions… dans les coulisses de la crise centrafricaine

Le discret François Bozizé a par ailleurs su garder l’oreille de  certains présidents du continent. Selon nos informations, il a ainsi  parlé au téléphone, entre autres, avec l’Ougandais Yoweri Museveni, dont  il est proche, le Centrafricain ayant vécu plusieurs années d’exil à  Kampala, non loin de la résidence de Museveni.

Avant de choisir le camp de la rébellion, et alors qu’il préparait sa  candidature à la présidentielle de décembre 2020 (qui sera finalement  retoquée par la Cour constitutionnelle centrafricaine), François Bozizé  avait noué des alliances avec plusieurs chefs d’État (ou anciens  dirigeants) africains. Selon nos sources, son parti avait ainsi obtenu  le soutien du Sénégalais Macky Sall ou encore du Congolais Joseph  Kabila. Celui-ci avait ainsi promis une aide financière de plusieurs  millions de dollars.

 

Jeune Afrique

 

 

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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 11:37
Mali : la France à terre, c’est la faute à Wagner
Mali : la France à terre, c’est la faute à Wagner
Mali : la France à terre, c’est la faute à Wagner

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ par Nicolas Beau 7 février 2022

L’expulsion de Joël Meyer, ambassadeur de France au Mali aura au moins eu un mérite, celui de faire entrer la question du Sahel dans les hémicycles et dans la campagne électorale. Parlement européen, Assemblée nationale, Sénat, tous se sont plongés dans le grand bain sahélien. Sur le grill, Castex et Le Drian, ont répondu en lisant leurs fiches et en contournant grossièrement toutes les questions qui fâchent.

A l’Assemblée, le 1er février, c’est l’inénarable Jean Lassalle qui a ouvert le bal. Il a interpellé le ministre des Affaires étrangères sur le « camouflet diplomatique » que la France venait de subir et pourfendu le Quai d’Orsay : « au lieu de prendre les devants vous avez été pris au dépourvu (…) ce qui est en cause c’est notre stratégie à court et moyen terme. »

Lyrique le député communiste, Jean-Paul Lecocq a, lui, repris le flambeau a mis tous les ingrédients dans la marmite : francs CFA, néocolonialisme, double standards, avant de déclarer « Les coups d’état militaire semblent moins contestés que la présence française (…) Les sociétés privées ne sont là que parce que la politique française sahélienne a failli. (…) Annoncez un plan de retrait de nos troupes. Rendez une deuxième fois leur indépendance à ces Etats. ».

C’est un Jean-Yves Le Drian, exténué, lunettes sur le bout du nez et masque juste en-dessous, qui a répondu à ses interlocuteurs en ne se départissant pas de ces notes, comme à l’accoutumée. Prenant un ton martial, en réponse à Jean-Lassalle, il a bredouillé le discours habituel « rien ne viendra enrayer la lutte contre le terrorisme », blabla « volonté intacte », blabla. Puis, sans rire, il a accusé, le député Lecocq d’être « le porte-parole de la junte » avant d’asséner : « l’isolement du Mali est tel que leur seul partenaire c’est Wagner » !

Le lendemain, c’est Jean Castex qui s’essayait au Sénat au difficile exercice de colmatage de la voie d’eau du Titanic. Le ton a été donné d’entrée par le président du groupe socialiste, écologiste et républicain. Patrick Kanner s’est d’abord montré préoccupé par la « déliquescence des relations entre la France et le Mali ». Puis il s’est livré à un constat rude mais réaliste : « Vous ne pouvez pas faire endosser au Mali seul cette dégradation de la situation tout comme revendiquer seul les succès mais mutualiser les échecs. La France est en première ligne seule, il faut l’assumer. (…) Force est de constater que face à son impuissance, la France n’a plus grand-chose à proposer. Le président de la République a choisi de conduire cette politique en solitaire au point que dans la situation actuelle les ministres des affaires étrangères naviguent à vue dans l’attente de la parole présidentielle. »

A ce pilonnage en règle, Jean Castex n’a pas répondu sur le fond, il s’est contenté de balayer d’un revers de main la solitude française disant avoir toujours opter pour une « réponse multilatérale avec les Etats africains et l’Union européenne. », bla, bla. Pour meubler et étoffer une réponse évasive, il s’est lancé dans un long hors sujet en repassant la chronologie de l’histoire du Mai depuis le coup d’Etat de 2020 au Mali. Et bien sûr il n’a pas omis de rappeler Wagner « la junte a sollicité un groupe dont je n’ai pas besoin de citer le nom qui s’est illustrée par des exactions totalement condamnables. »

Réponse du berger à la bergère, le député Kanner a renvoyé le Premier ministre dans les cordes : « Manifestement, le Président de la République et votre gouvernement n’ont aucune responsabilité dans ce qui se passe au Mali, nous étions en responsabilité depuis 2013, aujourd’hui la situation se dégrade, vous ne voulez pas constater le triple échec en matière diplomatique mais aussi en matière militaire. L’heure du bilan va bientôt sonner. »

Le calvaire de Jean Castex n’était pas terminé avec l’interpellation de Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, qui a mentionné :  « la liste des humiliations est assez longue pour qu’il n’y ait pas de réponse de notre gouvernement. » Et le locataire de Matignon de s’étonner « que voulez-vous qu’on fît ? » C’était précisément la question, ce que vous fîtes et ce que vous ne fîtes pas…

La voix d’outre-tombe: Bernard Guetta

Au même moment, la commission Affaires étrangères du parlement européen se penchait également sur les berceaux du Mali et du Burkina-Faso. Une heure 15 de prises de paroles convenues. Puis, du fond de la salle surgit une voix familière et oubliée, celle de l’ancien chroniqueur de France Inter, Bernard Guetta, reconvertit sur le tard en député européen. Comme au bon vieux temps de la maison ronde, il a pris une voix de stentor pour articuler d’absolues banalités autour du Sahel, un sujet qui lui est apparemment totalement étranger., Heureusement, Moscou est là pour donner du grain à moudre à ses vieilles obsessions : « Evidemment qu’il y a une main de la Russie dans les expulsions de diplomate et de militaires au Mali, évidemment que la junte malienne n’aurait pas eu cette audace si elle ne s’était pas sentie soutenue politiquement par la Russie et à même du moins l’espère-t-elle de recevoir un soutien compensant cette audace. »

Grâce au ciel, au Parlement européen, les temps de paroles des députés en commission est limité à 2 mn, y compris pour les anciennes gloires de France Inter.

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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 11:11
Centrafrique: le Premier ministre remplacé dans un contexte de tensions persistantes
Centrafrique: le Premier ministre remplacé dans un contexte de tensions persistantes

 

Centrafrique : Félix Moloua nommé Premier ministre après la démission d’Henri-Marie Dondra

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 8 février 2022 09:02

Après plusieurs jours de tergiversations et de rumeurs autour d’une éventuelle démission du Premier ministre Henri-Marie Dondra, le chef de l’Etat est sorti, ce lundi 07 février 2021, de sa réserve. Faustin-Archange Touadéra, après avoir accepté sa lettre de démission, a aussitôt nommé par décret Félix Moloua à la primature.

La nouvelle est tombée ce lundi aux environs de midi ; même si celle-ci, au départ, était considérée comme rumeur. Après quelques jours d’ambiguïté, le président de la République Faustin-Archange Touadéra a finalement approuvé la lettre de démission d’Henri-Marie Dondra. Dans cette foulée, le chef de l’exécutif a fait appel au ministre d’Economie et du plan Félix Moloua, un proche et cadre de son parti, pour lui succéder.

Crise de confiance ou ambition politique ?

Difficile de le dire avec exactitude, puisque cette démission pourrait servir de moyen pour M. Dondra d'avoir plus de Touadéra que ce qu'il a aujourd'hui. En mai 2021, alors qu'il était encore ministre des Finances, Henri-Marie Dondra avait siégé à l'Assemblée nationale avant d'être nommé chef du gouvernement. En outre, ses relations avec son parti le Mouvement cœurs unis (MCU) n'étaient pas, ces derniers mois, au beau fixe. Il a même subi des attaques de certains partisans du MCU sur les réseaux sociaux.

Un proche et fidèle du président à la primature

Ministre d’Etat au Plan, à l’Economie et à la Coopération depuis 2016, ordonnateur national du Fonds européen de développement (FED), gouverneur de la Banque mondiale pour la République centrafricaine et gouverneur de la Banque africaine de développement pour la RCA, Félix Moloua est un démographe. Sa nomination à la tête du gouvernement intervient neuf mois après celle de son prédécesseur.  

 

Centrafrique: le Premier ministre remplacé dans un contexte de tensions persistantes

7 février 2022 AFP

Premier ministre centrafricain Henri-Marie Dondra Le Premier ministre centrafricain Henri-Marie Dondra a été "démis" de ses fonctions par le président Faustin Archange Touadéra et remplacé par le ministre de l'Economie Félix Moloua, dans un contexte de tensions nourries par les lutte d'influences, franco-russes notamment, et huit ans de guerre civile.

"Le Premier ministre a été démis", le président "a décidé de clarifier la situation, de mettre fin aux élucubrations et à la confusion en signant un décret qui met fin à sa mission avant de signer un second décret nommant Félix Moloua", a déclaré lundi à l'AFP Albert Yaloké Mokpeme, le porte-parole de la présidence centrafricaine.

"J'ai démissionné de mon poste de Premier ministre", a assuré pour sa part à l'AFP M. Dondra, huit mois après avoir été nommé chef du gouvernement.

Le site d'information en ligne Africa Intelligence avait assuré vendredi qu'il avait "remis sa démission" à M. Touadéra, qui se trouvait alors à Addis Abeba au sommet de l'Union africaine (UA). Mais ni M. Dondra, ni la présidence contactés par l'AFP, n'avaient souhaité confirmer ou infirmer.

- Tensions franco-russes -

Ces dissonances au sommet illustrent la détérioration du climat entre différents camps au sein du pouvoir et, par répercussion, entre les deux têtes de l'exécutif, ce dont les médias locaux s'étaient fait l'écho. Notamment dans le contexte des luttes d'influence entre la France, l'ex-puissance coloniale, et la Russie, qui a pris énormément de poids depuis quatre ans dans une Centrafrique classée deuxième pays le moins développé du Monde par l'ONU.

M. Dondra, ancien Ministre des Finances, avait été nommé le 11 juin 2021 quelques jours après que la France eut gelé son aide budgétaire à Bangui, que Paris juge "complice" d'une "campagne de désinformation" anti-française orchestrée par la Russie.

La nomination de M. Dondra, considéré comme plus "bienveillant" à l'égard de la France que son prédécesseur Firmin Ngrebada, jugé plutôt pro-russes, avait été perçue alors comme un geste d'apaisement à destination de Paris.

Depuis, l'influence de la Russie, par intermédiaire notamment de "mercenaires" de la compagnie de sécurité privée Wagner selon l'ONU et Paris, a considérablement progressé.

M. Touadéra, à la tête de la Centrafrique depuis 2016, avait été réélu le 27 décembre 2020 dans un scrutin très contesté par l'opposition, un électeur sur trois n'ayant pas eu la possibilité de se rendre aux urnes dans un pays alors aux deux tiers sous la coupe de groupes armés.

Une coalition rebelle venait de lancer une offensive sur Bangui pour le renverser. Après sa réélection, le chef de l'Etat menacé avait fait appel à Moscou, qui entretenait depuis trois ans déjà de nombreux "instructeurs militaires" auprès de son armée et des conseillers très influents à la présidence et à la Défense.

Des centaines de paramilitaires ont alors débarqué en Centrafrique, "des instructeurs non armés" selon Moscou, des combattants de Wagner selon l'ONU et Paris.

- Lutte de clans -

Grâce à eux et des soldats rwandais dépêchés aussi par Kigali à la rescousse de l'armée démunie et mal formée de M. Touadéra, les rebelles ont rapidement été repoussés, et Bangui a même récupéré le contrôle de la grande majorité du pays.

Mais l'ONU accuse les soldats centrafricains et Wagner --tout comme les rebelles-- de "violation des droits humains".

Les Nations unies, Paris et des ONG internationales affirment également que Wagner et d'autres sociétés russes se sont, en contrepartie, assuré la mainmise sur les ressources du pays, notamment minières.

Félix Moloua, 64 ans, est considéré comme un fidèle du président mais surtout "un bon technocrate qui n'a pas un profil politique", analyse pour l'AFP une source diplomatique qui a requis l'anonymat. Démographe de formation, il a été six ans directeur de cabinet au ministère de l'Economie et du Plan avant d'hériter de ce portefeuille en 2016, une fois M. Touadéra élu président.

"Touadéra avait nommé Dondra il y a 8 mois car il était proche des donateurs internationaux et il avait de bonnes relations avec la France. Mais il avait très peu de contrôle sur certains ministres, notamment de la Défense et des Affaires étrangères", ainsi que sur l'influent président de l'Assemblée nationale, Simplice Sarandji, "proche des Russes", renchérit Roland Marchal, spécialiste notamment de l'Afrique centrale au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris.

 

Centrafrique: Touadéra met fin aux fonctions de son premier ministre 

https://www.financialafrik.com/ Par RODRIGUE FÉNÉLON MASSALA 7 FÉVRIER, 2022

Aussitôt rentrée d’Addis-Abeba où il a pris part au sommet de l’Union Africaine, le Président Faustin  Archange Touadera a mis fin aux fonctions de son Premier ministre qu’il avait nommé en juin 2021. 

 Le premier ministre centrafricain Henri-Marie Dondra «a été démis» et remplacé par le ministre de l’Économie Félix Moloua, a annoncé lundi 7 février aux médias  le porte-parole de la Présidence de la République, Albert Yaloké Mokpeme.

 De son côté, le premier Ministre qui était à l’aéroport pour accueillir le chef de l’Etat qui rentrait d’Addis Abeba a assuré avoir  démissionné de son poste de premier ministre, selon le message qui nous a été transmis par un de ses plus proches collaborateurs requérant l’anonymat. 

 Henri-Marie Dondra aura passé huit mois à la tête du gouvernement. Son départ serait la conséquence d’un désaccord entre le président Touadera et son désormais ex premier ministre. 

Une rumeur avait circulé le vendredi 4 février faisant état de la démission d’Henri-Marie Dondra pendant que le  chef de l’État se trouvait à Addis Abeba. 

 Du côté du palais de la présidence, l’on précise que «le premier ministre a été démis de ses fonctions  et il a été à cet effet remplacé Félix Moloua qui assurera désormais  les fonctions de premier ministre», a déclaré Albert Yaloké Mokpeme le porte-parole de la présidence. 

Et d’ajouter: «le président de la République a décidé de clarifier la situation, de mettre fin aux élucubrations et à la confusion en signant un décret qui met fin à la mission de l’ancien Premier ministre avant de signer un second décret nommant Félix Moloua» Premier Ministre. 

  L’affaire du double-télécommande serait-elle à l’origine de ce divorce ? C’est du moins ce que pense les observateurs avertis du microcosme politique centrafricain.

        Rodrigue Fenelon Massala

 

Centrafrique : pourquoi le Premier ministre Henri-Marie Dondra a démissionné

7 février 2022 à 18:26 Par Jeune Afrique Mis à jour le 7 février 2022 à 18:26

Accusé de malversations et sous pression après s’être mis à dos le cercle très fermé du président Faustin Archange Touadéra, le désormais ancien chef du gouvernement a tenté un coup de poker en décidant de quitter son poste. Explications.

Félix Moloua, ministre de l’Économie et du Plan depuis 2016, a été nommé Premier ministre ce 7 février par Faustin-Archange Touadéra

(FAT). Membre de tous les gouvernements du chef de l’État depuis 2016, il avait déjà été pressenti à ce poste après la présidentielle de 2020, mais avait finalement été maintenu dans ses fonctions.

En !n de semaine dernière, son prédécesseur, Henri-Marie Dondra, avait remis sa lettre de démission à la présidence, tandis que FAT se trouvait à Addis-Abeba pour assister au sommet de l’Union africaine. Selon nos informations, l’ex-chef du gouvernement souhaitait ainsi taper du poing sur la table, étant visé par de discrètes enquêtes sur sa gestion du ministère des Finances, qu’il dirigeait auparavant. Des malversations ont en effet été mises à jour par son successeur, Hervé Ndoba, un proche de Touadéra.

Tirs croisés

Des membres du premier cercle présidentiel le soupçonnent d’être le propriétaire d’une quarantaine de parcelles dans Bangui, sur lesquelles des chantiers de construction immobilière ont été lancés depuis sa nomination à la tête du ministère des Finances. Des détournements de plus de 100 milliards de francs CFA auraient ainsi été mis à jour, et le député Auguste Boukanga a demandé à ce qu’un audit soit diligenté à ce sujet.

Suite à ces révélations, les adversaires de Henri-Marie Dondra n’ont pas manqué de l’épingler. Surtout que l’homme nourrit des ambitions pour la future présidentielle, qui se profile déjà. Attaqué, il s’en est lui-même pris à Simplice Mathieu Sarandji, le président de l’Assemblée nationale et patron du parti au pouvoir, ainsi qu’à Firmin Ngrebada, son prédécesseur, qu’il accuse d’utiliser les réseaux sociaux pour s’en prendre à lui.

En posant sa démission, Dondra souhaitait inciter FAT à le soutenir, au moment où il s’est mis à dos l’entourage de ce dernier. Dans l’affaire du Ledger Plaza Hôtel tout d’abord, qui voit un bras de fer l’opposer à l’homme d’affaires Sani Yalo. Ce conseiller de l’ombre de FAT est proche de l’ancienne équipe dirigeante de cet établissement (dont la gestion est disputée entre deux camps où !gurent à la fois des Libyens  et des Centrafricains) et de son ex-directeur général, Ziad al-Zarzour. Dondra a fait venir la nouvelle équipe et les représentants de la diplomatie libyenne.

À LIRE

Centrafrique : au Ledger Plaza, la !n d’un improbable feuilleton ?

Enfin, l’ex-Premier ministre s’est ouvertement opposé à Sylvie Baïpo Témon, la ministre des Affaires étrangères, après la sortie médiatique de cette dernière contre les propos de son homologue français, Jean-Yves Le Drian, au sujet de la présence russe dans les cercles du pouvoir. Alors qu’Henri-Marie Dondra présentait sa démission, la cheffe de la diplomatie était d’ailleurs au côté de Touadéra à Addis-Abeba. De retour d’Éthiopie, le président s’est longuement entretenu avec lui mais le divorce était déjà consommé. 

 

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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 23:33
A ADDIS-ABEBA LE PRESIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M. ABDOULAYE DIOP
A ADDIS-ABEBA LE PRESIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M. ABDOULAYE DIOP
A ADDIS-ABEBA LE PRESIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M. ABDOULAYE DIOP

 

LE PRESIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M. ABDOULAYE DIOP, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COOPERATION DU MALI

Le Président de la République Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA a reçu en audience M. Abdoulaye DIOP, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Les échanges des informations sur la situation sécuritaire en Afrique de l'Ouest et dans la sous-région d'Afrique Centrale ont été au centre de cette rencontre.

 

LE PRESIDENT TOUADERA S'ENTRETIENT AVEC M. AKINWUMI ADESINA, PRESIDENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

Le Président de la République Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA s'est entretenu à 12 H30 au siège de l'Union Africaine à Addis-Abeba en Éthiopie avec M. Adesina AKINWUMI, Président de la Banque Africaine de Développement.

Plusieurs sujets d'intérêts nationaux et intégrateur ont été abordés au cours de cette rencontre.

Primo: Le Président TOUADERA a plaidé auprès du Président de la BAD pour l'accélération de la mise en œuvre du projet de désenclavement de la RCA et du Tchad baptisé Corridor 13 Brazzaville-N’djamena-Bangui.

Deuxio : le Président TOUADERA sollicite de la BAD, l'accélération de la remise d'avance de démarrage pour que ce chantier de construction des infrastructures routières puisse débuter à la fin du mois de mars 2022 au plus tard.

Tercio : le Chef de l’État centrafricain sollicite un appui de la BAD pour la mise en œuvre du projet de l’Entreprenariat des jeunes, de l'autonomisation des femmes, de la lutte contre les changements climatique, de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition infantile.

Tercio : Proche du continent, la BAD sollicite l'appui de la RCA dans le cadre de la reconstitution du 16è Fonds Africain de Développement (FAD). Ce fonds sert à répondre aux besoins des pays fragiles.

Enfin, pour mieux aider les pays africains à disposer des liquidités et compléter leurs réserves, la Banque Africaine de Développement a fait un plaidoyer auprès du Gouvernement centrafricain dans sa démarche d'acquisition des Droits de Tirage Spéciaux (DTS).

A ADDIS-ABEBA LE PRESIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M. ABDOULAYE DIOP
A ADDIS-ABEBA LE PRESIDENT TOUADERA A REÇU EN AUDIENCE M. ABDOULAYE DIOP
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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 23:15
Nouvelles nationales sur RFI
Nouvelles nationales sur RFI
Nouvelles nationales sur RFI

 

Centrafrique: Felix Moloua nommé Premier ministre

https://www.rfi.fr/ 07/02/2022 - 22:24 Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade

L’ancien chef du gouvernement centrafricain Henri Marie Dondra a été démis de ses fonctions ce lundi 7 février par le président de la République. Dans la foulée, ce dernier nommé son ministre de l’Économie Felix Moloua comme successeur. Une succession qui intervient dans un contexte tendu.

La Centrafrique a désormais un nouveau Premier ministre en la personne de Felix Moloua. Mathématicien de formation, enseignant, chercheur en démographie et ministre de l’Economie, depuis 2016 et l’arrivée au pouvoir du président Touadera dont il est un proche.

On sait, de bonne source, que l’ancien Premier ministre avait, depuis près d’une semaine déjà, posé sa démission. En poste depuis moins d’un an et doté d’un profil jugé plus rassurant par les partenaires occidentaux, Henri Marie Dondra « disposait pourtant d’une faible marge de manœuvre », nous dit un proche, de « peu d’emprise sur le gouvernement ».

Henri Marie Dondra était la cible d’attaques au sein même de son parti, le MCU. Il aura donc fallu attendre le retour du chef de l’État, dimanche soir, pour officialiser le processus et mettre un terme à l’incertitude qui régnait dans la capitale.

 

L’emprise des mercenaires russes Wagner en Centrafrique

https://www.rfi.fr/ Charlotte Cosset  et Franck Alexandre  06/02/2022 - 23:44

Alors que le Président Faustin Archange Touadéra tente de donner des gages à la communauté internationale, la Russie, au travers notamment de la société de mercenaires Wagner, intensifie les pressions sur l’appareil d’État et mène une intense campagne de désinformation contre la France, la Minusca et l’opposition politique centrafricaine. Depuis le début de l’année en RCA, la société Wagner, c’est une hydre à deux têtes avec d’un côté Dimitri Sytyi, chargé des affaires politiques, et de l’autre, Vitali Perfilev, coordinateur des activités militaires. 

Perfilev, ancien légionnaire, s’entretient régulièrement avec Claude Rameaux Bireau, le ministre de la Défense, il rencontre aussi le général Sakama en charge des opérations. Vitali Perfilev veille en particulier à ce que les notes blanches des services de renseignement destinées au président Touadéra ne ternissent pas l’image du groupe russe. 

Si jamais certains rapports font état de tensions entre les combattants de Wagner et les forces armées centrafricaines, Perfilev n’hésite pas à les censurer. 

Car sur le terrain tout ne se déroule pas sans accroc. Les rebelles privilégient une stratégie d’évitement et Wagner n’est pas en mesure de contrôler de vastes zones. Les mercenaires russes se contentent de tenir les principaux axes et les sites miniers les plus rémunérateurs. 

Leurs méthodes génèrent également de vifs ressentiments, comme lors de l’opération menée la nuit du 13 novembre dernier dans la ville de Bria où de nombreux civils ont été maltraités et des magasins pillés. Si la société Wagner, pour s’imposer, fait flèche de tout bois, elle n’est, semble-t-il, pas si sereine : par crainte d’une offensive rebelle, des ponts ont été dynamités au nord de Paoua à proximité de la frontière avec le Tchad. 

Par ailleurs, des mouvements seraient en cours sur le terrain. Alexandre Ivanov « chef » de la communauté des officiers pour la sécurité internationale (COSI) qui se dit représentant des officiers russes présents en Centrafrique, explique publiquement qu’il s’agit de « rotation ». Il assure que ces hommes sont « remplacés » et que leur présence – 1 135 personnels - ne sera pas modifiée. 

Guerre de l’information 

L’action de terrain s’accompagne d’une véritable guerre de l’information débutée il y a déjà plusieurs mois. Alors que les publications de médias occidentaux tentant d’éclairer sur les actions de l’organisation paramilitaire privée ainsi que sur sa structure se multiplient, l’appareil de communication de Wagner est lui aussi en action.

Il y a quelques jours, le coordonnateur du groupe UPC est arrêté à Bangui alors qu’il rencontre des militaires français. Très vite, une vidéo est diffusée sur une chaine télévisée favorable aux intérêts russes et largement diffusée sur les réseaux sociaux. Mahamat Abdoulaye Garba, y est interrogé par une personne hors champ, sur ses rencontres avec les officiels français et sur les relations supposément entretenues avec le groupe armé. Certains observateurs de la politique centrafricaine y voient une simple diversion ainsi qu’une volonté de décrédibiliser l’action française.

Parallèlement, depuis fin décembre, Alexandre Ivanov multiplie les publications et communiqués publiques. « La machine de propagande occidentale est allumée au maximum et prête à inventer les mensonges les plus terribles contre la Russie », s’insurge-t-il. Des prises de paroles à la gloire de l’action des dits « instructeurs » : « Aujourd'hui, la Centrafrique est un état véritablement libre, dont les habitants ont la foi en un avenir durable. La paix et la sécurité, établies notamment grâce au soutien de la Russie et des instructeurs de la COSI. »

Des propos particulièrement optimistes malgré les différents rapports officiels sur la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays. Il y a quelques jours, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires alertait sur « les violences armées cycliques affectent sévèrement la protection et la survie de milliers de personnes à Ippy. » À la fin de l’année, l’organisation onusienne recensait près de 700 000 déplacés internes, un chiffre record depuis 2017. 

 

L'Union africaine condamne le recours aux mercenaires

https://www.rfi.fr/  06/02/2022 - 20:05  par Noé Hochet-Bodin De notre correspondant à Addis-Abeba,

Le 35e sommet de l’Union africaine (UA) s’achève ce dimanche soir 6 février à Addis-Abeba. Outre les récents coups d’États en Afrique de l’Ouest ou la guerre civile en Éthiopie, un autre sujet brûlant s'est invité à l’événement : l’arrivée massive de mercenaires sur le continent africain. Au Mali, les dirigeants continuent de nier la présence du groupe russe Wagner. Mais le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'UA, Bankole Adeoye a rappelé le danger de ces groupes.

Depuis plusieurs années, la Russie avance ses pions sur le continent africain à travers les mercenaires de la société Wagner. Leur arrivée au Mali, fin janvier 2021, a soulevé des questions sur la véritable influence et l'efficacité de ces troupes irrégulières. L’Union africaine, qui organisait son sommet les 5 et 6 février à Addis-Abeba, a brièvement condamné « l’émergence de ce phénomène nouveau ».

Lors de ce sommet, marqué par la condamnation unanime de la vague de coups d’États en Afrique de l’Ouest, la question de l’intervention de paramilitaires étrangers a été soulevée par le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Bankole Adeoye. Lors de son allocution, le Nigérian a appelé à un effort commun pour « exclure complètement les mercenaires de notre continent ». Pour cela, il souhaite la coopération du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que de l’Union européenne.

 

INFO EUROPE 1 - Wagner en Centrafrique : plus de 200 exactions recensées par la France en 2021

Les services de renseignement ont recensé plus de 200 cas d’exactions commis par les forces loyalistes dont les mercenaires du groupe Wagner en République centrafricaine 1:13

William Molinié et Louis de Raguenel 06h33, le 08 février 2022, modifié à 06h45, le 08 février 2022

Pillages, vols, arrestations arbitraires, torture, exécutions sommaires… Selon nos informations, les services de renseignement ont recensé plus de 200 cas d’exactions commises par les forces loyalistes dont les mercenaires du groupe Wagner en République centrafricaine au cours de l’année 2021.

INFO EUROPE 1

Alors que les mercenaires de la société militaire privée russe Wagner se déploient au Mali, les services de renseignement français documentent précisément l’ampleur des exactions commises en République centrafricaine. Les Russes y ont commencé à s’implanter en 2018 au cours d’une première livraison d’armes au profit du pouvoir centrafricain, se rendant au fil des mois indispensables au réarmement et à la reconstruction du pays.

Dans des documents que nous avons consultés, les services de renseignement français ont compilé tout au long de l’année 2021 les principales exactions attribuées aux forces loyalistes. Plus de 200 cas d’exactions ont ainsi été recensés depuis décembre 2020 : pillages, vols, occupations illégales d’habitations, arrestations arbitraires, torture, viols, exécutions sommaires… A l’appui, les services de renseignement ont entre leurs mains des photos. Certaines d’entre elles, insoutenables, donnent à voir des corps brûlés, découpés ou encore des cadavres criblés de balles. Un travail de documentation essentiel pour comprendre les agissements de la société militaire privée Wagner et ses ravages dans les pays africains qui ont décidé de s’adjoindre les services de cette armée hybride qui échappe aux règles du droit international.

Suppressions des preuves

Cette documentation s’appuie sur les sources propres du renseignement militaire : vidéos ou photos diffusées sur les réseaux sociaux, sources propres ou encore celles de la mission onusienne de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique). Premier enseignement : ce travail est complexe.

D’abord parce que le groupe Wagner prend le soin d’éviter toute divulgation en source ouverte, sur Internet ou sur les réseaux sociaux. Les téléphones portables des éventuels témoins sont saisis, les antennes sont coupées et l’accès aux localités où les exactions ont été commises y est empêché. Comme les 16 et 17 janvier dernier lors d’une opération de ratissage à Aigbando dans l’Est du pays. Entre une quinzaine et une soixantaine de personnes, selon les différents bilans, auraient été tuées. Impossible de déterminer précisément la part de civils et de rebelles décédés. Les patrouilles de l’ONU n’ont pas pu s’y rendre librement, des mercenaires de Wagner les ont escortées tout au long de leur mission, pointent les rédacteurs de cette note.

Ces documents révèlent aussi la difficulté que peuvent avoir les services de renseignement à attribuer les exactions. Dans cette stratégie de guerre hybride menée par la Russie, Wagner entretient le flou et s’appuie à la fois sur l’armée centrafricaine que les mercenaires ont formé ainsi que sur des "forces supplétives" engagées localement au gré d’alliances de circonstances. Depuis la fin de l’année dernière, les mercenaires s’appuient ainsi sur des groupes armés appartenant à la mouvance chrétienne animiste anti-Balaka pour assoir sa présence dans le Centre et l’Est du pays. "Wagner instrumentalise les clivages intercommunautaires entre les populations peule, musulmane et chrétienne pour agir en toute impunité et renforcer son assise", soulignent les analystes du renseignement.

Des commerçants et des chefs de village décapités

Parmi les principales exactions remontées jusqu’aux grandes oreilles françaises, figurent celle de Bambari, commise dans l’enceinte de la mosquée Attawka le 17 février 2021. Dix-neuf civils auraient été tués par des mercenaires. Neuf jours plus tard, les forces armées centrafricaines, des militaires rwandais et des membres de Wagner ont brûlé et détruit plusieurs habitations à Ben Zambé, connu pour être le village natal de François Bozizé, l’ancien président. Le 8 mai 2021, c’est un commerçant de Kaga-Bandoro qui aurait été découpé et brûlé par des membres de Wagner.

La supposée appartenance à un groupe armé rebelle permet à Wagner de légitimer leurs exactions. Comme le 26 septembre, dans le Nord de Bocaranga à l’Ouest du pays, où trois peuls auraient été torturés et assassinés par des membres de la société militaire privée qui prétendaient qu’ils faisaient partie de ces groupes armés.

LIRE AUSSI - INFO EUROPE 1 - Wagner en Afrique : comment la société militaire russe manipule l’opinion

Le même jour dans ce même secteur, 9 civils peuls ont été arrêtés puis tués à coups de baïonnettes et de fusils après avoir sans doute été torturés, selon les informations transmises par la mission onusienne de la Minusca. Le 25 novembre, dans l’Ouest du pays, à Yadé, deux femmes ont été enlevées et violées par des mercenaires.

Parmi les dernières atrocités recensées, celle le 16 décembre 2021 de supplétifs de Wagner. Ils auraient violé une femme dans un quartier de Bambari et décapité un jeune homme avant d’exécuter un chef de village. A chaque fois, quand cela est possible, les services de renseignement prennent le soin de conserver les images de ces exactions. Si toutefois, un jour, on leur opposait que tout cela n’a jamais existé.

 

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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 22:52
RCA : l'opposition de retour dans le processus de paix

Lu pour vous

 

 (Agence Ecofin) 06 février 2022 12:22 - Après son retrait en octobre dernier du processus de réconciliation nationale, le gros de l’opposition centrafricaine revient à la table des négociations. Elle a obtenu satisfaction sur une question de levée d’immunité parlementaire que la justice a fini par annuler.

La préparation du dialogue républicain peut reprendre en République centrafricaine. La COD-2020, rassemblement des principaux partis d’opposition du pays, a annoncé jeudi dernier son retour dans le comité en charge du processus de réconciliation nationale.

« En prenant en compte la souffrance quotidienne de la population centrafricaine et la situation chaotique de notre pays, l’opposition a décidé du retour de ses représentants au comité d’organisation du dialogue républicain », peut-on lire dans le communiqué de la plateforme.

Info Centrafrique ??Communiqué de presse de l'opposition démocratique pic.twitter.com/B0bLNFjFb8

— LEGOS ABDOULKADER (@LEGOSABDOULKAD1) February 3, 2022

L’opposition s’était retirée fin octobre 2021 du processus de paix, accusant le gouvernement de Faustin-Archange Touadéra de « bafouer l’exigence de la décrispation politique et de la création d’un climat apaisé ». Ceci après que l’Etat a demandé la levée de l’immunité parlementaire de certains députés opposants, soupçonnés de complicité avec l’ancien président François Bozizé dans la tentative de putsch de décembre 2020.

La procédure de levée d’immunité a finalement été annulée par la justice, ce qui est de nature à apaiser les leaders de la COD-2020. Ces derniers ont promis de s’impliquer dans l’organisation du dialogue, et de « redoubler d’efforts pour obtenir le principe d’inclusivité et le mode de délibération par consensus ».

C’est tout le pays qui attend avec impatience que le processus de paix aboutisse, pour faire cesser 8 ans de violences armées qui ont durement marqué les populations, le plus souvent dans les régions rurales reculées.

Feriol Bewa

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6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 03:59
RCA : l’opposition accuse Simplice Mathieu Sarandji de corruption

 

 

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 4 février 2022 08:08

 

L’opposition démocratique accuse le président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji de corruption. Dans un communiqué, elle pointe du doigt M. Sarandji  d’avoir touché trente millions de FCFA, de pots de vin des mains d’une société chinoise. Ceci en contrepartie d’une convention minière. Des accusations rejetées par le bureau de l’Assemblée nationale.

Dans un communiqué conjoint, les partis politiques de l’opposition démocratique, la COD-2020, le MLPC et le PATRIE accusent le bureau de l’Assemblée nationale de corruption en contrepartie d’une convention minière.

"Des membres du bureau de l’assemblée nationale ont vécu une scène surréaliste où le président de cette institution est venu déposer 30 millions de FCFA reçus d’une société chinoise désireuse d’obtenir l’aval du parlement pour sa convention minière", dénonce l'opposition démocratique.

Une accusation rejetée en bloc par l’Assemblée nationale

Ces accusations visent clairement et directement la deuxième personnalité du régime de Bangui, Simplice Mathieu Sarandji. En réaction, le bureau de l’Assemblée nationale, sous la plume du député Evariste Ngamana, 1er vice-président, rejette en bloc les accusations de l’opposition tout en demandant à la classe politique d’en apporter les preuves.

Radio Ndeke Luka s’est rapprochée des députés membres du bureau de l’Assemblée nationale. Clément Ndombe, porte-parole du Parlement n’a pas souhaité donner plus de précision en jugeant suffisant, le communiqué du bureau diffusé sur les ondes de Radio Centrafrique. Il précise, tout de même, que le bureau se concerte pour plus de détails.

Un autre précédent ?

Ce soupçon est le premier du genre pour la 7e législature dirigée par Simplice Mathieu Sarandji. Mais ce n’est pas la première fois que l’Assemblée est visée par de scandales. Pendant la 6e législature par exemple, les députés ont été mis en cause dans une affaire de pots de vin avec des entreprises minières chinoises.

Cette accusation de l’opposition survient dans un contexte où la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance continue de s’alarmer de la non-poursuite des personnes mises en cause dans les affaires de corruption, de gabegie, du népotisme et bien d’autres formes de mal gouvernance. Or, les députés de la 7è législature sont appelés à renouveler leur bureau en mars 2022.

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6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 03:54
RCA : l’ANE, partis politiques et société civile évaluent les préparatifs des prochaines élections régionales

 

Centrafrique : l’ANE, partis politiques et société civile évaluent les préparatifs des prochaines élections régionales

https://www.radiondekeluka.org/ samedi 5 février 2022 09:55

Dans le cadre des préparatifs des élections régionales et municipales prévues en septembre prochain, l’Autorité nationale des élections (ANE) a rencontré, mercredi 02 janvier 2022, des représentants des partis politiques et des organisations de la société civile. Même si ces organisations ont présenté plusieurs inquiétudes, l’ANE a indiqué que ces élections auront lieu selon le chronogramme électoral.

Cette rencontre a permis, d’abord, aux acteurs de la société civile de déplorer un manque de communication dans le processus d’organisation de ces élections. Pour les organisations de la société civile, l’ANE n’a pas assez sensibilisé les communautés autour des enjeux électoraux à venir.

"La communication autour de ces prochaines élections n’a pas encore atteint nos compatriotes dans les régions éloignées. C’est un premier constat. Il faudrait que l’ANE revoie sa manière de communiquer. Pour ce faire, elle doit intensifier la communication dans les médias, dans les communautés à travers des canaux rudimentaires dans l’optique d’atteindre la population centrafricaine en général", suggère Diane Perpétue Adoum, Secrétaire Général du Réseau de femmes leaders pour la transformation de l’Afrique.

Impliquer davantage les personnes vulnérables

Les personnes handicapées militent aussi pour le respect de leurs droits durant ces élections.

"Il faudrait que la problématique relative aux personnes handicapées soit prise en compte lors de ces prochaines élections. La fois passée à l’école Kina, un bureau a été installé à l’étage. Il était donc question de pouvoir porter sur un brancard des personnes handicapées pour qu’elles aillent voter, c’est un spectacle que nous ne souhaitons pas revivre pour les élections municipales", relève Dieudonné Agou, représentant les associations des personnes handicapées.

Garantir la sécurité pour une forte participation

Du côté des partis politiques, la sécurité doit être rétablie sur l’ensemble du territoire pour favoriser des élections libres avec la participation de tous.

"Lors des élections couplées de décembre 2020, il y a eu un sérieux problème de sécurité. L’inquiétude pour nous demeure encore. Car aujourd’hui on doit se mobiliser pour participer aux élections locales mais si ces conditions de sécurisation ne sont pas réunies, comment pourra-t-on mobiliser des candidats surtout qu’il y va de la vie et de la sécurité de tous", note Emmanuel Yendema, Secrétaire général adjoint de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA).

"On se mobilise pour ces élections"

Devant toutes ces inquiétudes, le président de l’Autorité nationale des élections assure que tout est déjà en bonne voie pour la réussite de ces échéances à venir.

"L’organisation de ces élections va nous coûter environ 15 millions de dollars américains soit près de 10 milliards de francs CFA. Nous sommes en train de nous mobiliser pour atteindre le montant tel que prévu pour que les centrafricains puissent aller n’importe où pour voter", précise Mathias Barthélemy Morouba.

Les dernières élections municipales et régionales ont eu lieu en République centrafricaine il y a plus de 30 ans. Plusieurs centrafricains qui ont moins de 48 ans ne maîtrisent rien des procédures.

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6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 03:47
Succès Masra : « La France ne doit pas regarder l'Afrique 3.0 avec les loupes du XXe siècle »

 

Lu pour vous

 

https://afrique.latribune.fr/ Marie-France Réveillard 01 Févr 2022, 9:42

 

Alors que le dialogue national inclusif vient d'être reporté au 10 mai prochain, Succès Masra redoute une prolongation de la durée de la Transition et appelle la France à clarifier sa position sur le « coup d'Etat constitutionnel » dénoncé par l'opposition tchadienne. A l'occasion de son passage à Paris, La Tribune Afrique a rencontré le fondateur du parti Les Transformateurs.

La Tribune Afrique : Quelle est la raison de votre présence à Paris ? [Entretien réalisé le 28 janvier]

Succès Masra : Je rencontre les autorités politiques, les cercles de décisionnaires, les opérateurs économiques et les médias. En parallèle, je prépare une tournée africaine ainsi qu'une caravane qui traversera le Tchad. Nous voulons nous assurer que la Transition se déroule dans de bonnes conditions pour aboutir à ce qui ne s'est jamais produit jusqu'ici au Tchad, c'est-à-dire une transmission démocratique du pouvoir. C'est l'un des messages que je souhaite porter à l'attention des autorités françaises qui, en prenant acte trop tôt du coup d'Etat, ont d'une certaine manière donné leur onction diplomatique internationale à la junte, qui fut ensuite entérinée par l'Union africaine

Le 8 janvier, vous avez organisé un meeting dans le stade Idriss Mahamat Ouya (IMO) qui a réuni des milliers de personnes. En réponse, le 22 janvier, un grand rassemblement de soutien au Conseil militaire de transition (CMT) était organisé au même endroit. Quelle est la situation au Tchad ?

Il y a quelques jours, une dizaine de Tchadiens ont été abattus à Abéché, à l'est du pays. Cinq personnes ont été tuées lors d'une marche pacifique demandant la suspension d'un décret de nomination des chefs de cantons. Un détachement de l'armée est arrivé et a tiré. Lorsque les corps des victimes ont été emmenés pour être enterrés, des tirs ont fait de nouvelles victimes. Voilà l'atmosphère qui règne au Tchad en ce moment. Dix-sept marcheurs [participants aux marches pacifiques organisées par l'opposition, ndlr] ont été tués sous la junte. Des colonels sont abattus en plein centre-ville [...].

En 24 heures, nous avons réussi à remplir le plus grand stade de N'Djaména et depuis, la junte nous interdit d'organiser des meetings. Récemment, alors que je devais rencontrer des étudiants pour leur parler de transformation du système éducatif, un détachement de l'armée a été envoyé pour nous disperser. Si nous avions opposé une résistance, il y aurait eu des victimes. Hier encore [le 27 janvier, ndlr], nous avons reçu une correspondance du ministre de la Sécurité publique, refusant que nous nous rendions sur la place de la Nation.

Les autorités de transition viennent d'annoncer le report du dialogue national du 15 février au 10 mai 2022. Le pré-dialogue qui devait se tenir à Doha a été déplacé au 27 février. Quelles sont vos revendications concernant le dialogue national ?

Les membres de la junte se sont engagés sur une transition de dix-huit mois. J'espère que ce décalage leur permettra d'accéder aux préalables que nous demandons car, autant les militaires ont droit à un pré-dialogue, autant les acteurs politiques majeurs soutenus par des millions de Tchadiens exigent des préalables. Le président du CMT et ses membres, le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale de transition, ne peuvent être juges et parties. Ils doivent s'engager par écrit, de façon irrévocable, à ne pas être candidats.

Nous demandons également la redéfinition de l'agenda, car ce n'est pas au dialogue national de régler les problèmes d'électricité, d'accès à l'eau ou à l'emploi, mais au gouvernement qui sera élu à l'issue de la transition. Nous devons parler des conditions du « vivre ensemble » et de la refondation de l'Etat. Le dernier préalable repose sur l'équité de la représentation, car il ne s'agit pas d'aller vers un dialogue souverain où tous les membres seraient nommés par un seul camp [...].

Nous avons transmis nos préalables au dialogue national et nous attendons un retour. Les Transformateurs, la coordination Wakit Tama, le Groupe de réflexion et d'action pour l'appel du 1er juin [GRA-Appel], l'UNPT, les Démocrates, la plateforme de concertation de la diaspora, mais aussi les associations des droits de l'Homme réclament la même chose.

Pensez-vous que les élections pourront se tenir d'ici la fin de l'année 2022 ?

La junte s'est engagée sur dix-huit mois. La réussite de la transition repose sur le respect des délais et sur la transmission du pouvoir de façon démocratique. Nous pensons qu'il faut accélérer, car malheureusement, les retards commencent à s'accumuler.

Quel regard portez-vous sur la situation au Mali et au Burkina Faso ?

Les peuples africains veulent des dirigeants qui appliquent des politiques sur leurs deux jambes, capables de répondre à la fois au péril sécuritaire, mais aussi au défi du développement. A l'époque où je travaillais au sein de la Banque africaine de développement, les études montraient qu'au moins 40 % des jeunes rejoignent les groupes terroristes faute d'opportunités. Plus de 200 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année au Tchad. En cinq ans, si rien n'est fait, un million de jeunes tchadiens viendront grossir les rangs du chômage. C'est une véritable bombe à retardement. Il nous faut des résultats pour répondre à la désespérance des peuples qui ont, dans certains pays, applaudi le « pansement » qu'ils voyaient dans un coup d'Etat [...].

Comment interprétez-vous les déclarations anti-françaises qui se multiplient au Sahel ?

Au Sahel, ce ne sont pas des cris « anti-français », mais des cris pro-« leadership serviteur » et pro-démocratiques. Le temps est venu pour les partenaires historiques de nos pays de revoir leur copie. La France ne doit pas regarder l'Afrique 3.0 avec les loupes du XXe siècle. Constitutionnel ou militaire, un coup d'Etat reste un coup d'Etat [...] Ce « deux poids deux mesures » est illisible. Lorsque la France déclare ne pas être là pour soutenir un plan de succession dynastique au Tchad, je l'applaudis, mais cela doit être clair pour tout le monde. En tant qu'ami de la France, formé dans les mêmes écoles que les présidents français, et en qualité de petit-fils de tirailleurs qui ont aidé la France à se libérer du joug du nazisme, la « liberté chérie » du peuple français inscrite dans la devise nationale doit aussi s'appliquer à des pays comme le Tchad.

Des voix s'élèvent dans le Sahel pour que soit gérée la question sécuritaire par les Africains, voire par des acteurs extra-européens. Etes-vous pour le maintien de la France dans le Sahel ?

La question sécuritaire est avant tout le problème des Africains. Nous ne devons pas sous-traiter la question sécuritaire, mais nous ne pouvons pas refuser l'aide de nos partenaires s'ils s'appuient sur des gouvernements qui ont reçu l'onction populaire.

Le 16 octobre, vous étiez à Abidjan lors du lancement du nouveau parti de Laurent Gbagbo. D'aucuns ont été surpris de vous voir à ses côtés alors que vous représentez une nouvelle génération de représentants politiques portée par la jeunesse ?

J'ai été invité par Laurent Gbagbo pour prononcer un discours panafricaniste destiné à la jeunesse. Ce discours s'adressait également aux président Ouattara et Bédié. J'ai d'ailleurs échangé avec chaque camp politique, tout comme avec les jeunes générations au sujet du « leadership serviteur » qui représente le panafricanisme du XXIe siècle. Il est temps d'arrêter de s'aligner sur l'internationale libérale ou socialiste nées au siècle dernier, à l'étranger. Nous devons structurer l'« Inter-Africaine progressiste » qui doit réunir tous les panafricanistes et je suis prêt à porter ce discours. Par ailleurs, je suis favorable au dialogue intergénérationnel qui permet de tirer les leçons des expériences du passé...

Propos recueillis par Marie-France Réveillard

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