http://www.diaspora-magazine.com Mardi 4 Août 2015 à 16:17
Diaspora Magazine/ La Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA) vient de connaitre un lamentable échec dans sa mission d’arrestation d’un membre de la Seleka, Haroun Gaye, suspecté d’être l’auteur des troubles au Km5. Des armes lourdes et légères ont été entendues dans la nuit du 1er au 2 août 2015 jusqu'au petit matin lors de cette opération. Bilan : cinq morts dont 1 élément des forces onusiennes et plusieurs blessés. Lamentable échec, le sujet recherché a pris la fuite au su et au vu de ces forces étrangères lourdement armées qui ont battu en retraite face aux adeptes de ce dernier.
La nuit du Samedi 1er au Dimanche 02 août, les habitants de la Capitale Centrafricaine ont été réveillés de leur sommeil par des tirs d’armes lourdes et légères. La Communauté Internationale a décidé d’arrêter les auteurs de crimes au Km5. Selon des sources concordantes, un mandat d’arrêt a été lancé depuis un mois contre les sieurs Haroun Gaye, Fadoul, Tidjani et leurs compagnons pour des actes dont ils se sont rendus coupables.
C’est fort de ce mandat que le contingent Rwandais de la MINUSCA a été désigné pour cueillir ces malfrats dans la nuit du Samedi 1er au Dimanche 2 août 2015. Malheureusement, dans la journée du samedi, tout le Km5 était déjà informé qu’une mission d’arrestation de ces criminels allait avoir lieu, ce qui leur a donné l’occasion de se cacher si bien que lorsque les soldats de la force Internationale sont arrivés dans la nuit, c’était trop tard. Ils ont été accueillis par les lieutenants de Gaye et Tidjani. Des échanges de tirs nourris ont opposé les deux camps jusqu’au petit matin du dimanche. Bilan : 5 morts dont 1 soldat de la MINUSCA et plusieurs blessés.
Certains blessés qui ont été amenés à l’hôpital ont fini par succomber à leurs blessures, ce qui pourrait augmenter le bilan qui n’est pas encore rendu officiel par les autorités de la transition. Beaucoup de quartiers périphériques du Km5 ont reçu des éclats de roquettes et des gaz lacrymogènes ont également été lancés.
Eu égard à ce qui s’est passé, on se pose la question de savoir s’il s’agissait vraiment d’une mission d’arrestation des auteurs des troubles que les forces internationales en Centrafrique ont eu du mal à accomplir malgré leurs moyens en armement et en logistique ou bien une simple complicité avec le gouvernement pour créer un climat d’insécurité tendant à prolonger la transition ?
Il y a un flou qui ne dit pas son nom. Pourquoi a-t-on attendu jusqu’à maintenant où le processus électoral est enclenché pour procéder à leur arrestation ? Si tel est le cas, n’y-avait-il pas une possibilité discrète de mener ce genre d’opération sur le terrain afin d’éviter qu’il y ait encore un de bain de sang en ce moment où le peuple commence à oublier les bruits de détonation des armes lourdes qui le réveillent en plein minuit jusqu’au grand matin ?
Pour un mandat d’arrêt, doit-on se servir des blindés et à 2 heures du matin ? Où étaient ces forces au moment où ces gens prenaient part à des activités au niveau de l’hôtel Ledger, du stade 20 000 places, voire dans l’enceinte du siège de la MINUSCA ? Les questions sont nombreuses à tel enseigne que l’on traite ces forces onusiennes d’incompétentes et d’inexpérimentées.
On pensait que ces troupes étrangères étaient venues en appui aux forces nationales pour aider la République centrafricaine à sortir de l’impasse et à stabiliser le pays. Si tel était le cas, les forces nationales devraient être un au premier plan et derrière elles les étrangers puisque ce sont eux qui maîtrisent leur population et connaissent mieux le terrain. Malheureusement, c’est le contraire.
C’est ici le lieu d’évoquer la problématique des Forces Armées Centrafricaines (FACA) que la population a tant souhaitée, le Conseil national de transition en a beau parlé, les politiciens voire la société civile n’ont cessé jusqu’alors de secouer la communauté internationale au sujet de l’armée nationale qui doit être réhabilitée.
Mais le manque de volonté politique du gouvernement de transition au sujet du redéploiement des FACA qui subissent la pression d’une complicité de l’opinion internationale et qui de ce fait ne peuvent pas désarmer les bandits. En attendant, la population centrafricaine continue de souffrir dans des camps de fortune communément appelés Ledger. Si le nom de l’ambassadeur de France en Centrafrique, Charles Malinas a été cité par ce fugitif à la radio N’Déké Luka dans cette affaire le dimanche, 2 août dernier, l’on comprend très vite l’influence de la communauté internationale dans le refus du réarmement des FACA en qui le peuple a confiance.
Cependant, les centrafricains se préparent quant même à aller aux élections. Comment lesdites élections vont-elles se dérouler si rien ne garantit la sécurité des électeurs avec l’échec cuisant que vient de connaitre les forces onusiennes ?
Frederick MBOMBA