Centrafrique : Le retour de l’ancien Chef de l’Etat François Bozize s’invite dans le débat politique
BANGUI, le 09 décembre 2019(RJDH)---Le retour au pays de l’ancien Chef de l’Etat François Bozize s’invite dans le débat politique et divise les opinions ces derniers temps.
L’actualité politique nationale est aujourd’hui dominée par le sujet évoquant le retour au pays de l’ancien Chef de l’Etat, François Bozize, chassé du pouvoir en 2013 par la coalition Séléka. Son retour est aujourd’hui le cheval de bataille de son parti KNK et soutenu par les ténors de l’opposition démocratique. Pour le KNK et ses nouveaux alliés dans l’opposition, c’est le pouvoir de Bangui qui empêche aujourd’hui le retour tant réclamé de Bozizé et dans leur ligne de mire Faustin Archange Touadera.
De manière interposée et à distance, les camps opposés se sont lancé dans une série de meeting pour véhiculer leur position sur la question aux centrafricains. A titre illustratif, le 07 décembre dernier, les militants et sympathisants du parti travailliste KNK ont tenu un meeting à l’école Ndrès 2. Une occasion pour le Secrétaire Général du KNK, Bertin Béa, d’exiger le retour sans condition de leur leader et pointe du doigt directement le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera d’empêcher ce dernier de rentrer dans son pays. Avec des mots peu commodes et durs, Bertin Bea qualifie Touadera d’ingrat vis-à-vis de son mentor en politique, « Bozize est son géniteur politique et Touadera a décidé aujourd’hui de le jeter avec son eau de bain pour son ingratitude à l’endroit de celui à la mamelle politique de qui il s’allaitait », selon l’ouvrier Secrétaire Général du KNK, Bertin Bea.
Ce même jour, un autre meeting s’est tenu sur le terrain de l’UCATEX par le Mouvement Centrafrique Debout (MCD), mouvement qui soutient les actions du Chef de l’Etat. Une fois de plus, la question du retour de l’ancien Chef de l’Etat était évoquée mais sous un autre angle. « Le Chef de l’Etat veut que l’ancien Président de la République revient au pays dans la dignité. Mais les gens manipulent les choses pour dire que Bozize doit revenir or son retour doit être encadré, c’est l’affaire du gouvernement, c’est l’affaire du Président de la République », a souligné le Coordonnateur adjoint du Mouvement Centrafrique Debout, M. Abakar Pico.
Du côté du parti KNK, le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera est la seule personne qui peut renouveler le passeport de leur leader pour lui permettre de rentrer au pays mais jusqu’alors, son passeport n’est pas toujours renouvelé, cela démontre la volonté du Chef de l’Etat d’empêcher ce dernier de rentrer au pays.
Le retour de l’ancien Chef de l’Etat François Bozize au pays est diversement apprécié par la classe politique ce dernier temps. De Meckassoua à Anicet Georges Dologuele en passant par Nguendet, tous sont unanimes pour le retour de François Bozize.
Pour rappel, ces avocats ont déposé une plainte au tribunal administratif au mois de septembre dernier pour demander l’annulation de l’arrêté de l’ancien Ministre des Transports, Theodore Jousso interdisant à toutes les compagnies aériennes qui desservent l’aéroport international Bangui-M’poko de ne pas embarquer le passager François Bozize. Le verdict du tribunal administratif de Bangui sur la question est attendu mercredi 11 décembre 2019.
Centrafrique : La gestion de la transhumance au cœur des échanges entre des acteurs centrafricains et tchadiens
PAOUA, le 09 décembre 2019 (RJDH)--- L’ONG Concordis a organisé du 6 au 8 décembre 2019 à Paoua une session d’échanges entre les agriculteurs centrafricains et éleveurs tchadiens pour préparer la gestion de la transhumance, qui est source de tensions entre les paysans et les éleveurs dans cette partie du pays.
A l’approche de la période de transhumance, les cultivateurs centrafricains et les éleveurs tchadiens veulent accorder leur violon sur la question de la gestion de transhumance du bétail entre les deux États sur initiative de l’ONG internationale Concordis, basée à Paoua. Les déplacements des éleveurs transhumants se passent dans des conditions difficiles en quête de pâturage dans les régions centrafricaines entrainent sans cesse des affrontements meurtriers car, les éleveurs sont armés.
C’est dans ce contexte que l’ONG internationale Concordis a organisé une session d’échanges de deux jours, du 6 au 8 décembre à Paoua, entre les principaux acteurs impliqués dans la transhumance. Pour cela, une délégation des éleveurs tchadiens conduite par le Préfet de Gore Mahamat Gassabi, a été reçue par son homologue de l’Ouham-Pende Dieudonné Youngaïna.
Pour Tony Kasuza, chef de projet à Concordis, explique que « le but de cette rencontre est d’établir en amont un cadre d’échanges et de dialogue entre les éleveurs transhumants du Tchad et les communautés sédentaires de la Centrafrique pour discuter de tout ce qui touche à la transhumance. Nous voulons aboutir à la mise en place d’un groupe de conseil réunissant les deux parties pour organiser les couloirs de passage, résoudre les conflits qui naitraient car, nous ne voulons plus avoir encore dans la région une nouvelle crise », indique le Chef de projet de l’ONG Concordis.
Les principaux points assortis de cette rencontre demandent aux éleveurs à se présenter aux autorités centrafricaines chaque fois qu’ils veulent entrer en Centrafrique, rapporte le Préfet de l’Ouham-Pende, et sur ce principe tout le monde est d’accord, explique un responsable d’un groupement agricole de Paoua. Les préfets de Paoua et Gore seront respectivement les responsables de la gestion des transhumances dans leur zone.
Les acteurs impliqués ont réitéré leur engagement à veiller scrupuleusement sur les résolutions prises. Mais d’autres voix souhaitent que cet exercice soit régulier, mais avec l’implication des deux Etats pour institutionnaliser l’encadrement et la gestion de la transhumance.
Centrafrique : 63 victimes d’abus sexuels attribués au personnel des Nations-Unies
BANGUI, le 08 Décembre 2019 (RJDH)---63 victimes des allégations d’exploitation et d’abus sexuelles sur 143 cas recensés par la Minusca, sont attribués au personnel des nations-unies. C’est le rapport des nations-Unies sur la RCA rendu public ce 04 décembre 2019.
Rendu public en date du 04 décembre 2019, le document présente les cas recensés depuis 2014 à ce jour, 143 allégations d’exploitation et d’abus sexuel commis par le personnel des Nations-Unies en RCA. 25 de ces cas sont établis contre 35 non-établis et 83 autres en attente de résultat ou de sanctions. « De toutes ces allégations, 356 victimes et victimes alléguées sont concernées dont 63 demandent de reconnaissance de paternité », lit-on dans ce document.
Rien que pour l’année 2019, 32 allégations d’abus et d’exploitation sexuels ont été reçues. « De ces 32 cas, 27 allégations impliquent des personnels militaires, deux allégations impliquant le personnel de police et trois allégations impliquant des civils dont un personnel national et deux contractants des Nations-Unies », rapporte le même document tout en précisant que 12 des cas sont présumés être intervenus en 2019, et 20 les années précédentes. « Deux de ces allégations ont été non-établies et un cas établie, après enquête. Toutes concernent des militaires. La sanction est en attente concernant le personnel reconnu coupable. Les autres allégations au nombre de 42 sont en cours d’enquête ».
Entre temps, 16 incidents sont signalés pour l’année 2018 et 13 incidents signalés en 2017. Au titre de l’année 2016, c’est 24 cas qui sont enregistrés contre 51 en 2015. Par contre, pour des années inconnues en 2014, 29 incidents sont signalés.
La MINUSCA a indiqué que lorsque des allégations impliquent des civils, le bureau des services de contrôle interne enquête et des mesures administrative et ou disciplinaires sont prises. En outre, tout membre du personnel de l’ONU, y compris les militaires contre lesquels une allégation fondée a été établie, est exclu de tout emploi futur dans une mission de maintien de paix.
De tous ces incidents, 63 victimes de ces cas d’abus sexuels attribués au personnel des Nations-Unies réclament une reconnaissance de paternité car « de ces relations, il y a eu des enfants », nous précise un personnel de la MINUSCA.
Pour cela, des protocoles d’assistance aux victimes avec des prestataires de services ont été établis notamment l’UNICEF, et l’UNFPA, pour « s’assurer que toutes les victimes reçoivent un soutien et une assistance. Cela inclut le conseil, l’aide médicale d’urgence et régulière pour que les victimes et les bébés nés de rapport sexuel avec le personnel de l’ONU ».
Ces victimes sont assistées par le MINUSCA pour couvrir des besoins urgents tels que le transport, l’habillement et la nourriture et a aidé à fournir aux victimes dans des situations d’urgence un emploi temporaire.