Timide reprise à Bangui après 5 jours de tensions et de blocus
http://www.radiondekeluka.org/ jeudi 1 octobre 2015 13:30
Les activités tentent timidement de reprendre dans la Capitale centrafricaine après 5 jours de perturbations dues aux violences déclenchées le 26 septembre 2015 suite à la découverte du corps sans vie d'un musulman à la FNEC dans le 8ème arrondissement de Bangui.
Au centre ville de Bangui où quelques commerces ont rouvert, plusieurs femmes se sont alors précipitées dans les alimentations afin de s'approvisionner en vivres et autres produits de première nécessité. Dans le sud de la capitale centrafricaine, taxis, bus et taxi-moto desservent le pont Sapéké jusqu'à Bimbo.
Calme au Sud, tension au Nord
Cependant dans les secteurs nord de la capitale, la situation reste volatile. Des tirs sporadiques se font toujours entendre dans une partie du 8e arrondissement. En cause, le comportement de certains casques bleus de la Minusca qui tirent systématiquement sur les passants. " Quand je me rendais avec d'autres à l'aéroport Bangui M'Poko, les éléments de la Minusca basés au niveau de l'UCATEX nous ont tirés dessus à bout portant sans sommation. Dieu merci, nous avions réussi à nous en sortir, ce qui est un miracle. Ils auraient au moins mis en place un check-point pour demander à chacun de se présenter avant de traverser. Je crois qu'ils sont là pour nous sécuriser ", a déclaré à Radio Ndeke Luka sous le couvert de l’anonymat, une victime de ces tirs.
" La Minusca est en République Centrafricaine pour exécuter son mandat dont la première priorité est la protection des civils. Que ce soit à Bambari, Ndélé, Bangui, il n'est pas question pour la Minusca de tirer sur les populations ", a rétorqué Amadoun Touré, porte parole de la Minusca qui annonce par ailleurs qu'une enquête est en cours pour faire la lumière sur cette situation au niveau du 8ème arrondissement de Bangui. " Nous sommes en train de vérifier. Toutes les informations qui nous parviennent sont prises au sérieux et sont vérifiées avant notre réaction. Comme nous l'avions vérifié à Bambari, nous sommes en train de vérifier à Bangui ", a expliqué Amadoun Touré.
Dégâts
Alors que la Minusca vérifie les informations faisant état des tirs disproportionnés de ses éléments sur les civils dans le 8ème arrondissement, le bilan des violents affrontements est revu à la hausse. Au niveau de l'hôpital communautaire, le bilan fourni par les responsables fait état de 33 cas de décès et 63 blessés qui bénéficient encore des soins. A l'hôpital général de Bangui, les parents des victimes regrettent l'absence des autorités de la transition qui se sont pourtant engagées à prendre en charge les soins des victimes. Ils demandent de ce fait aux forces internationales de prendre leurs responsabilités afin d’arrêter les violences dans le pays.
Côté dégâts matériels, outre les destructions et l'incendie des maisons des particuliers et autres Ong internationales, les 2 stations services Total et Tradex du 4ème arrondissement de Bangui ont complément été vandalisés. Le siège de l'Association Centrafricaine pour le Bien être Familiale (ACABEF) ainsi que la Mairie du 4e ont également été saccagés.
De retour à Bangui, le Chef d'Etat de la transition Catherine Samba-Panza a annoncé une concertation sans exclusive afin d’examiner les voies et moyens de sortie de crise. " Il faut aller au désarmement sans discrimination des milices armées, à la protection des populations civiles et à l’usage de la force en cas de résistance ", a déclaré Samba-Panza.
Entre temps, la société civile initiatrice du mouvement citoyen "Le Temps de Bêafrîka" a rendu public un communiqué invitant les centrafricains à rester chez eux "dans la dignité" pour suivre l’évolution de la situation. Tant qu'il n'y aura pas de " mesures concrètes de satisfaction de ses revendications, le mot d’ordre de désobéissance civile ne sera pas levé ".
Une nuit calme dans certaines localités de Bangui
http://rjdh.org/ PAR ARMANDO YANGUENDJI LE 1 OCTOBRE 2015
Une accalmie a été constatée dans la nuit du mercredi à jeudi 1er octobre dans certains quartiers de Bangui. Des tirs sporadiques se font entendre dans d’autres secteurs comme le 8ème arrondissement. Ceci après le retour de Catherine Samba Panza, présidente de la transition.
Ce pendant, la circulation peine à reprendre dans les 8e, 4e et une partie de la commune de Bégoua. Les kiosques, les magasins et les marchés ne sont pas encore totalement ouverts.
Joint au téléphone, Kevin, habitant le quartier Combattant explique que les barricades démantelés, allant du rond point Marabéna vers le quartier Combattant, le mardi dernier ont été ramenées depuis hier soir. Un constat similaire sur l’avenue de l’indépendance, du croisement de 4e arrondissement jusqu’au PK 12.
« Les manifestants armés qui sont sur les barrières rackettent les passagers. Ils exigent des piétons, une somme d’argent, ou de la nourriture avant la traversée. Sur ces barrières, ont note également la présence des mineurs et jeunes femmes », a constaté Arsène, un coiffeur habitant le quartier Fouh.
Toutefois, certaine personnes se déplacent à pieds depuis PK 12 pour se ravitailler en vivre aux marchés Combattant, Miskine et Gobongo.
Cette situation est contraire dans le sud de Bangui. Au marché Kokoro dans le 3ème arrondissement de la ville de Bangui, des conducteurs de taxis motos sont stationnés en face du commissariat. Ils empruntent l’axe menant dans le secteur de Fatima en allant au quartier Pétévo. Les femmes vendeuses des légumes ont étalé leurs marchandises aux abords de la grande route du marché PK 5.
« Sur l’avenue Barthelemy Boganda, la circulation est encore timide. Par contre, au carrefour Koudoukou, le mouvement reste paralyser et la sécurité est assurée par les forces de la Minusca », a confiée une source du quartier PK 5.
Dans les administrations, les activités peinent à reprendre, malgré l’appel à la reprise lancé par le ministre de la Fonction publique Odile Zitongo Madenga.
Les humanitaires de Bouar suspendent leurs activités à cause des menaces
http://rjdh.org/ PAR VIRGINIE BERO LE 1 OCTOBRE 2015
Les ONG humanitaires présentes dans la ville de Bouar ont suspendu leurs activités après avoir reçu des menaces verbales. Ces cas interviennent après les troubles survenus le weekend dernier à Bangui et dont certaines structures humanitaires ont été pillées.
« Nous n’avons pas été physiquement agressés, sinon des menaces verbales. Surtout les ONG qui œuvrent pour la cohésion sociale », a dit un agent humanitaire.
Selon une autre source humanitaire, la ville de Bouar semble être calme. La population mène ces activités. Mais suite à ces menaces, certaines structures humanitaires ont fermé leurs bases. L’ONG Save The Children continue de travailler en appui à l’hôpital préfectoral de Bouar.
D’après le constat, les éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA), présentes à Bouar et les forces de la Minusca patrouillent dans la ville et assurent la sécurité.
Du côté des autorités administratives locales, un appel au calme a été lancé à l’endroit de la population. Une concertation a eu lieu ce jeudi entre les autorités locales, les forces internationales, les humanitaires et le système des Nations Unies pour évaluer l’appel lancé et sauvegarder la stabilité dans la ville.
« Les jeunes doivent adopter un comportement responsable », selon le chef de quartier Bangui-M’Poko2
http://rjdh.org/ PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 1 OCTOBRE 2015
Le chef de quartier Bangui-M’Poko2, dans le 5ème arrondissement, Dieudonné Ouiahoré, a déploré les conséquences des échanges des tirs du mardi 28 septembre qui ont entraîné des pertes en vies humaines. Il a appelé les jeunes au calme.
« Nous invitons les jeunes du quartier à ne pas réagir selon les faits. Chaque acte est redevable dans l’avenir et devant Dieu. Comportez vous en tant que citoyen centrafricain. C’est douloureux, ne répondons pas par les violences », a exhorté le chef de quartier Bangui-M’Poko2.
En demandant aux jeunes d’adopter un comportement responsable, Dieudonné Ouiahoré a par ailleurs déploré le fait que plusieurs familles ont perdu leurs parents suite aux « échanges de tirs entre les forces internationales et les groupes armés non conventionnels » dans le secteur.
« Après une descente dans le quartier, nous avons enregistré six cas de mort. Au bord de la route, deux corps ont été découverts et un corps d’une personne non identifiée est aussi retrouvé », a relaté le chef de quartier Bangui-M’Poko2.
Selon l’autorité communale, « un avion pilonne pendant une guerre de grande envergure. Les roquettes, les obus, sont utilisés pour des véhicules blindés de guerre, des avions. Ces engins explosifs sont largués en pleine ville. C’est affligeant ».
Un calme relatif est constaté dans la matinée du 1er octobre dans les différents quartiers de la ville de Bangui, après 5 jours de trouble dans la capitale.