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16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 18:58
Détourné de son usage, le Tramadol fait des ravages en Afrique

Lu pour vous

 

Rédigé le 09/03/2022  Allo docteurs

Des dizaines de millions de personnes consomment abusivement du Tramadol. Détourné de son usage, cet anti-douleur peut entraîner de graves problèmes de santé.

Au Gabon, on l'appelle "Kobolo". Au Cameroun, il porte le nom de "Tramol". En Guinée, les cafés proposent d'en mettre dans votre tasse. Apprécié du Maroc au Cameroun, de l'Egypte au Ghana, du Sénégal à la Guinée, du Mali au Congo-Brazzaville, du Niger à la Côte d'ivoire, le Tramadol fait planer le continentDes millions de personnes consomment ce dérivé de l'opium en détournant son usage

Un médicament à risque

Le Tramadol est un analgésique de la famille des opiacés utilisé dans le traitement de la douleur. Le médicament est prescrit sur ordonnance. En cas d'utilisation prolongée à doses élevées, il peut entraîner une dépendance à la fois physique et psychologique. 

Selon certains témoignages, l'anti-douleur permet de surmonter la fatigue, de combattre la dépression ou encore d'améliorer les rapports sexuels. Mais les médecins rappellent surtout les dangers du Tramadol en cas de surdosage. Troubles de la personnalité, hallucinations, désillusions, crises d’épilepsie...  la liste est longue.

La cocaïne du pauvre

Très prisé par les jeunes, le Tramadol est souvent consommé avec d’autres substances comme la caféine, la théine ou l’alcool. Seulement voilà, "l’association opioïdes + alcool + sédatifs accroît les risques de dépression respiratoire et de décès, et on la retrouve souvent dans les overdoses ayant une issue fatale", rappelle l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Selon l'OMS, les opioïdes consommés à haute dose peuvent "provoquer une dépression respiratoire, voire la mort". Autre fait inquiétant, les comprimés de cet anti-douleur se revendent parfois dans la rue exposant les consommateurs au commerce de faux médicaments, responsable de plus de 100 000 décès par an sur le continent

Plus accessible, moins cher que l'héroïne, le Tramadol peut être à l'origine d'une crise sanitaire sans précédent sur le continent. Pour l'éviter, les autorités sanitaires de chaque pays doivent mener des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes et favoriser la coopération entre les différents pays qui souffrent de ce fléau. Il s'agit là d'une question de santé publique.

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15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 16:37
RCA : 19 ans après le coup d’Etat du 15 mars 2003, toujours pas de justice pour les victimes

 

Centrafrique : 19 ans après le coup d’Etat du 15 mars 2003, toujours pas de justice pour les victimes

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 15 mars 2022 14:55

Le 15 mars 2003, l’ancien chef d’Etat-major de l’armée nationale François Bozizé renversa le pouvoir d’Ange Félix Patassé. Dix-neuf (19) ans jour pour jour, Bangui se souvient encore de ses morts. Les victimes, elles, continuent de réclamer justice. Toutefois, les conflits armés ne cessent de faire de nouvelles victimes.

Le 15 mars 2003 vers 15 heures, Bangui est attaquée. L’armée nationale fragilisée et même divisée, mais soutenue par les milices Banyamulenges de Jean Pierre Bemba, n’a pas pu résister aux assauts des rebelles de François Bozizé, composés à majorité de mercenaires tchadiens de l’ethnie Zaghawa. Le régime d’Ange Félix Patassé s’écroule ce jour alors que l’homme revenait d’un sommet régional à Niamey.

Des scènes de pillages, de vengeance à travers des enlèvements, des tortures et exécutions sommaires s’en sont suivies. Des enfants exécutés en présence de leurs parents, des parents abattus laissant des orphelins, des violences sexuelles ont aussi caractérisé ce coup d’Etat.

Des victimes dans l’attente de justice

19 ans passés, les victimes réclament encore et toujours justice. Aucune audience, aucune action judiciaire n’est intentée en leur faveur. Cependant, leur nombre ne cesse d’augmenter avec les conflits armés ayant provoqué le coup d’Etat du 24 mars 2013 de Michel Djotodia et récemment, le putsch manqué du 13 janvier 2021 de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), revendiqué par François Bozizé.

Or, la communauté internationale à travers la Minusca, l’ambassade des Etats-Unis et l’Union Européenne ont soutenu la mise en place de la Cour pénale spéciale, tribunal hybride, chargée de juger les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire national depuis 2003. Voilà quatre ans déjà, cette cour n’a jugé aucun présumé criminel.

Par ailleurs, quatre (4) présumés chefs de guerre sont en détention à la Cour pénale internationale. Ces derniers sont accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en République centrafricaine, mais des crimes inscrits seulement dans la période de 2013 à 2014.

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15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 15:58
Arrivée annoncée des camions citernes pour ravitailler Bangui face à la pénurie d’essence

 

Centrafrique: Le Ministre de l’Hydraulique annonce l’arrivée des camions citernes pour ravitailler Bangui qui fait face à la pénurie d’essence

 Judicael Yongo  mars 15, 2022 2:18

BANGUI, le 14 Mars 2022(RJDH)— Dans quelques jours, Bangui la capitale sera desservie en matière d’hydrocarbure. Selon Arthur Bertrand Piri, Ministre de l’Énergie et du développement de l’hydraulique, «  des camions citernes sont arrivés à Bangui « . Il l’a dit lors d’une rencontre avec les opérateurs des stations services notamment Tradex, SOCAPS et Total-Service ce lundi 14 mars 2022 à Bangui.

L’objectif de cette rencontre avec les responsables des services de stations est de trouver une réponse à la crise d’essence que connait depuis quelques jours la capitale.

Au cours de la rencontre, le membre du gouvernement a rassuré la population centrafricaine que la situation est sous contrôle depuis le déclenchement de la crise dans la capitale,

 "les marketeurs qui ont passé des commandes pour les autres produits sont obligés de transformer leurs commandes en produits Super. C’est le produit qui cause problème malgré cela, on a une autonomie pouvant atteindre fin mars. Mais la situation est maitrisée. Je peux vous rassurer que quelques camions sont déjà au niveau Bossembele et qui rentreront sur Bangui cet après-midi; d’autres qui sont au niveau de Gara-Boulaï, probablement à Bangui demain » a rassuré Arthur Bertrand Piri.

Les Marketeurs indiquent lors de la rencontre avec le Ministre, qu’il n y a pas de pénurie de produits dans la capitale, Florian MBANGUE DG de Tradex,  "il n’y a pas de crise d’hydrocarbure ou pénurie réelle, vous savez tous que la RCA est un pays fermé et généralement on fait venir le carburant du Congo(RDC) de juin à décembre. C’est juste que le stock est descendu à un niveau bas qu’on essaye de gérer; le gros problème est que les gens consomment d’une manière désordonnée surtout ceux qui achètent dans des bidons. »

C’est depuis le 07 mars 2022 que Bangui la capitale connait cette crise. Dans les stations service, à première vue, l’on constate des saturations et des longues files d’attente, ce qui pousse certains conducteurs à augmenter les prix de transports dans la capitale.

Annela Niamolo.

 

 

Centrafrique : le pays fait face depuis quelques jours à une pénurie de carburant qui impacte sur le quotidien de la population

 Judicael Yongo  mars 15, 2022 1:53

BANGUI, le 14 Mars 2022(RJDH)—Depuis quelques jours, la capitale centrafricaine connait une difficulté réelle d’approvisionnement en matière d’hydrocarbure. Le problème s’est accentué ce weekend et cela a occasionné une hausse des prix sur le transport. Cette situation, d’après certains usagers, a créé des saturations dans les stations de service de la place. Un constat fait par le RJDH qui a sillonné les différentes stations de Bangui, Bimbo et Begoua ce lundi 14 Mars 2022.

Dans presque tous les services de station (Tradex, Total service et Green-Oil), le constat est similaire. Plusieurs véhicules, motos et les bidons se positionnent les uns après les autres pour pouvoir être servis dans des bousculades. Du coup, cette situation crée une spéculation, comme l’expliquent certaines personnes interrogées sur les lieux qui vont même jusqu’à évoquer, une augmentation des prix par les revendeurs.

Eric, conducteur d’un véhicule qui est venu s’approvisionner, se plaint par rapport à la manière dont les agents distribuent le carburant,

« c’est depuis le matin que j’ai commencé à parcourir les stations, je n’ai pas eu d’essence. Je suis arrivé au niveau du 4e arrondissement, certaines personnes ne veulent pas patienter, elles sont obligées de négocier. Je déteste cette pratique », constate-t-il.

Cette pénurie a joué énormément sur l’économie de Touangaye Fréderic, un des revendeurs interrogé à la station Total de 4ème arrondissement de Bangui, « ce problème a aussi impacté sur nos activités commerciales. Auparavant, j’achète le bidon de 20 litres à 17.300 francs CFA pour revendre à 20 000frs. Aujourd’hui, le bidon de 20 litres est à 18 500 frs pour revendre toujours à 20 000frs. Du coup je perd un peu en soudoyant les pompistes », explique-t-il.

Kevin, conducteur des motos taxis, souligne que la rareté du carburant est à l’ origine de l’augmentation des courses ces derniers jours, « ce problème de pénurie d’essence a aussi impacté sur nos activités de moto taxi. On perd beaucoup de temps à chercher du carburant, donc, on n’est obligé d’augmenter aussi le prix de transport à nos clients », justifie ce dernier.

Le Directeur de Cabinet du ministère de l’Hydraulique Alain fidèle Kologogbadou affirme qu’il n’y a pas de pénurie dans le pays,

« En réalité nous ne sommes pas en pénurie de carburant. Nous disposons des produits en quantité suffisante, du gasoil en quantité suffisante dans les stocks qui peuvent nous amenée jusqu’à la saison pluvieuse avant d’aller à la campagne fluviale ».

Cette crise arrive chaque année pendant les mois de mars, avril en République Centrafricaine en raison de l’isolement du pays pour faire face à cette situation.


Dorcas Kouagnon

Arrivée annoncée des camions citernes pour ravitailler Bangui face à la pénurie d’essence
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15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 15:50
RCA : La Banque Mondiale annonce un financement pour augmenter à 50% l’accès à l’électricité d’ici 2030

 

Centrafrique: La Banque Mondiale annonce un financement pour augmenter à 50% l’accès à l’électricité d’ici 2030

 Judicael Yongo  mars 15, 2022 2:05

BANGUI, le 14 Mars 2022(RJDH)–Des projets financés par la Banque Mondiale sont en cours d’exécution pour l’augmentation des capacités de l’énergie centrafricaine. Cette projection a été faite par le Représentant résident de la Banque Mondiale en Centrafrique Han Fraeters lors d’un café de presse organisé le 11 Mars 2022 a Bangui. L’objectif de la Banque mondiale est d’atteindre un taux de 50% à l’horizon 2030.

La Banque Mondiale confirme que « des financements sont déjà disponibles pour la réalisation de certains projets afin d’augmenter le taux de l’électricité. » annonce le Représentant résident de la Banque mondiale au cours d’un café de presse tenu à Bangui le 11 mars dernier« .

« Avec ce financement, le pays pourra passer de 8 et 15% à 50% d’ici 2030. Ce qui permettrait à la RCA d’alimenter les grandes institutions du pays et aussi de faciliter l’accès de la population à l’électricité », précise Han Fraeters.
Depuis plus de 2 ans le Gouvernement a sollicité la Banque Mondiale d’appuyer ce secteur. Ce soutien s’inscrit dans le cadre de la vision 2030, dont les objectifs sont fixés dans le pilier du Plan National de Relèvement et de la Consolidation de la Paix et Centrafrique(RCPCA).

La mise en œuvre du projet présente des grands défis, rappelle la Banque mondiale,

« la Centrafrique est le pays au monde à faible taux d’électricité. La Banque Mondiale fera le nécessaire dans 18 mois pour répondre au problème d’électricité. Un projet d’électrification rurale est en cours d’exécution dans le reste du pays avec les champs solaires de Bangui, on peut servir les autres villes du pays et aussi des solutions solaires pour les bâtiments publics, les écoles et les hôpitaux. Aussi, nous allons aider le gouvernement à discuter avec d’autres investisseurs privés pour mettre plus de champs solaires », ajoute-t-il.

Ce projet appuyé par la Banque Mondiale vise à répondre au problème d’électricité du pays qui est à 8%.

Paméla Dounian-Doté

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15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 15:36
RCA : Maxime Mokom arrêté par les autorités tchadiennes et remis à la CPI
RCA : Maxime Mokom arrêté par les autorités tchadiennes et remis à la CPI

 

Centrafrique: Maxime Mokom arrêté par les autorités tchadiennes et remis à la CPI pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre

  mars 15, 2022 5:39

BANGUI, le 15 Mars 2022(RJDH)—Ce 14 mars 2022, M. Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka (« M. Mokom ») a été remis à la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour ») par les autorités de la République du Tchad en vertu d’un mandat d’arrêt de la CPI délivré sous scellés le 10 décembre 2018. M. Mokom est suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis à Bangui et dans d’autres localités de la République centrafricaine (« RCA ») en 2013 et 2014.

Lors de la délivrance du mandat d’arrêt, la Chambre préliminaire II a conclu qu’il y avait des motifs raisonnables de croire qu’un conflit armé ne présentant pas un caractère international était en cours sur le territoire de la RCA depuis au moins septembre 2013 jusqu’au moins décembre 2014 entre la Séléka (une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans opposés à l’ancien président François Bozizé) et les Anti-Balaka (un mouvement opposé à la Séléka et soutenant l’ancien président François Bozizé). En outre, la Chambre a estimé qu’il existait des motifs raisonnables de croire que, de septembre 2013 au moins à décembre 2014 au moins, une attaque aurait été menée par les Anti-Balaka contre la population civile musulmane et les personnes perçues comme collectivement responsables, complices ou soutenant la Séléka, en vertu ou dans le prolongement d’une politique organisationnelle visant principalement la population musulmane de Bangui et d’autres préfectures.

La Chambre a trouvé des motifs raisonnables de croire que M. Mokom, un ressortissant de la République centrafricaine, né le 30 décembre 1978 à Bangui, était un Coordonnateur National des Opérations des Anti-Balaka et, à ce titre, est suspecté d’être responsable des crimes présumés suivants, déportation ansfert forcé de population, emprisonnement ou autre privation grave de liberté physique, torture, persécution, Crimes de guerre : (tentative) de meurtre, torture, traitement cruel, mutilation, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre le personnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés dans le cadre d’une mission d’aide humanitaire, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, le pillage, l’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans et le fait de les faire participer activement à des hostilités, le déplacement de la population civile et le fait de détruire ou de saisir les biens de l’ennemi. »

Les crimes présumés auraient été commis en divers endroits de la RCA, notamment Bangui, Bossangoa, la préfecture de la Lobaye, Yaloké, Gaga, Bossemptélé, Boda, Carnot et Berberati, entre au moins le 5 décembre 2013 et au moins décembre 2014.

Maxime Mokom est suspecté d’avoir commis ces crimes conjointement avec d’autres et/ou par l’intermédiaire d’autres personnes dans le cadre d’une politique visant à cibler la population musulmane et d’autres personnes perçues comme soutenant la Séléka ou comme étant des « étrangers » à Bangui et dans l’ouest de la RCA ; ou d’avoir ordonné, sollicité ou encouragé la commission ou la tentative de commission de ces crimes.

Le Greffier de la CPI, M. Peter Lewis, a remercié les autorités de la République du Tchad pour leur coopération lors de l’arrestation et de la remise de M. Mokom à la Cour.

La comparution initiale de M. Mokom devant la Chambre préliminaire II, composée du juge Rosario Salvatore Aitala, du juge Antoine KesiaMbe Mindua, et de la juge Tomoko Akane, aura lieu en temps voulu.

Rappelons que le 30 mai 2014, le Gouvernement de la RCA a déféré la situation en RCA depuis le 1er août 2012 à la Cour.

La situation implique des crimes présumés qui auraient été commis à la fois par la Séléka et les Anti-Balaka. La violence aurait fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Le 24 septembre 2014, le Procureur de la CPI a ouvert une enquête concernant cette situation.

RJDH.

 

Centrafrique : Maxime Mokom remis à la CPI par les autorités tchadiennes

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 15 mars 2022 10:28

Deux semaines après son interpellation à la frontière centrafricaine par l’Agence nationale de sureté tchadienne, Maxime Mokom a été remis ce 14 mars 2022 à la Cour pénale internationale. Accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en territoire centrafricain, l’ancien ministre doit comparaître devant la CPI dans les jours prochains. 

Un des leaders de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), Maxime Mokom a été transféré ce lundi, à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye par les autorités tchadiennes. Il est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité qu'il aurait commis en République centrafricaine entre 2013 et 2014.

Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt secret émis par les juges de la CPI en décembre 2018, il avait été nommé trois mois plus tard, ministre du Désarmement, malgré les accusations de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, émis par le procureur.

Accusé de plusieurs chefs d’accusations

Maxime Mokom est suspecté, notamment de meurtre, extermination, transfert forcé de population, torture, persécution, disparitions forcées, mutilations, traitements cruels. Selon le communiqué de la Cour, les anti-balaka auraient mené des attaques contre la population civile musulmane, soupçonnée d’être complice de la Séléka.

Maxime Mokom avait été interpellé, le 27 février dernier à la frontière centrafricaine par l’Agence nationale de sûreté tchadienne (ANS) avant d’être transféré à Ndjamena où résident les autres chefs rebelles centrafricains, en l’occurrence François Bozizé.

Quatrième chefs de groupes armés centrafricains placé derrière les barreaux à la Cour pénale internationale, il retrouve ainsi Patrice-Edouard Ngaïssona, Alfred Yekatom Rombhot et Mahamat Saïd Abdel Kani dont les procès sont toujours en cours devant la CPI. La première comparution de Maxime Mokom devant les juges de la Cour devrait avoir lieu dans les jours à venir.

 

Centrafrique: Maxime Mokom, chef d'un groupe armé anti-balaka remis à la CPI

https://www.rfi.fr/ 14/03/2022 - 23:51 Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

Maxime Mokom a été transféré lundi à la Cour pénale internationale, en provenance du Tchad où il avait été arrêté fin février. Ce responsable anti-balaka est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis en 2013 et 2014 en Centrafrique.

Maxime Mokom faisait l’objet d’un mandat d’arrêt secret, émis contre lui par les juges de la CPI en décembre 2018. Trois mois plus tard, il avait été nommé ministre du Désarmement, malgré les accusations de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, émis par le procureur.

Après l'offensive de décembre 2020 de la Coalition des Patriotes pour le changement sur Bangui, plusieurs chefs rebelles, dont Maxime Mokom se sont réfugiés à Ndjamena au Tchad. Dans l'attente d'une avancée des négociations menée par l'Angola, ils avaient interdiction de se rendre en territoire centrafricain. Une interdiction que n'a pas respectée Maxime Mokom. Les autorités tchadiennes l'ont alors interpellé et ont du faire un choix, le livrer à la Centrafrique qui réclame son extradition de longue date ou le présenter à la CPI.

La liste des crimes dont il est suspecté est longue : meurtre, extermination, transfert forcé de population, torture, persécution, disparitions forcées, mutilations, traitements cruels... et beaucoup d’autres. Selon le communiqué de la Cour, les anti-balaka auraient conduits des attaques contre la population civile musulmane, soupçonnée d’être complice de la Seleka. La Seleka qui avait renversé le président François Bozizé en 2013, dont Maxime Mokom est un proche.PUBLICITÉ

Il est le quatrième responsable centrafricain placé derrière les barreaux de la CPI. Il retrouve en prison notamment Patrice-Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom, respectivement ex-coordonnateur politique des anti-balaka et ancien caporal-chef de l'armée centrafricaine, dont le procès est toujours en cours devant la CPI. La première comparution de Maxime Mokom devant les juges de la Cour devrait avoir lieu dans les prochains jours.

 

Centrafrique: l'ex-chef d'un groupe armé antibalaka remis à la CPI

15 March 2022 à 01:00 par AFP

La République du Tchad a remis lundi à la Cour pénale internationale l'ex-chef d'un groupe armé antibalaka, Maxime Mokom, suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, a indiqué la CPI.

M. Mokom, 43 ans, était le chef d'un groupe armé antibalaka, des milices autoproclamées d'autodéfense créées en 2013 en réaction à la prise de Bangui par la Séléka.

Il est suspecté de crimes qui auraient été commis à Bangui et dans d'autres localités de la République centrafricaine (RCA) en 2013 et 2014, a indiqué la CPI dans un communiqué.

"La Chambre a trouvé des motifs raisonnables de croire que M. Mokom, un ressortissant de la République centrafricaine (...) était un coordonnateur national des opérations des Anti-Balaka", a indiqué la Cour.

Il est notamment suspecté de meurtre, extermination, déportation ou transfert forcé de population, emprisonnement, torture, persécution, traitement cruel et mutilation.

"M. Mokom est suspecté d'avoir commis ces crimes conjointement avec d'autres et/ou par l'intermédiaire d'autres personnes dans le cadre d’une politique visant à cibler la population musulmane et d'autres personnes perçues comme soutenant la Séléka ou comme étant des +étrangers+ à Bangui et dans l'ouest de la RCA", a expliqué la Cour.

M. Mokom était devenu en février 2019 ministre chargé du Désarmement, de la Démobilisation, de la Réinsertion et du Rapatriement (DDRR) suite à un accord de paix conclu à Khartoum et signé Bangui entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés. Mais la plupart des groupes armés avaient rapidement désavoué le gouvernement.

"M. Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka (...) a été remis à la (...) CPI par les autorités de la République du Tchad en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI délivré sous scellés le 10 décembre 2018", a indiqué la Cour.

La Cour a indiqué lundi soir sur Twitter que M. Mokom était arrivé au quartier pénitentiaire de la CPI. Mais "La comparution initiale de M. Mokom (...) aura lieu en temps voulu", a déclaré la Cour.

La CPI, qui siège à La Haye, a été créée en 2002 pour juger des individus poursuivis notamment pour des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des actes de génocide.

- Milliers de morts -

Le 30 mai 2014, le gouvernement de la RCA a confié les crimes commis dans le pays depuis le 1er août 2012 à la Cour. L'ancienne procureure Fatou Bensouda a ouvert une enquête en septembre de cette année-là.

Les crimes présumés auraient été commis à la fois par la Séléka (une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans opposés à l'ancien président François Bozizé) et les Anti-Balaka (un mouvement opposé à la Séléka et soutenant Bozizé).

La violence aurait fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, a indiqué la CPI.

Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien ministre centrafricain des Sports, et Alfred Yekatom, surnommé "Rambo", deux ex-chefs de milices centrafricaines détenus par la CPI respectivement depuis janvier 2019 et novembre 2018, sont également accusés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité lors de la guerre civile entre 2013 et 2014.

Le procès d'un commandant présumé de la coalition rebelle à dominante musulmane Séléka, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en République centrafricaine, s'ouvrira en septembre.

 

 

Communiqué de presse : 14 March 2022

 

Situation en République centrafricaine II : Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka remis à la CPI pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre

ICC-CPI-20220314-PR1646

Aujourd'hui, 14 mars 2022, M. Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka (« M. Mokom ») a été remis à la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour ») par les autorités de la République du Tchad en vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI délivré sous scellés le 10 décembre 2018. M. Mokom est suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui auraient été commis à Bangui et dans d'autres localités de la République centrafricaine (« RCA ») en 2013 et 2014.

Lors de la délivrance du mandat d'arrêt, la Chambre préliminaire II a conclu qu'il y avait des motifs raisonnables de croire qu'un conflit armé ne présentant pas un caractère international était en cours sur le territoire de la RCA depuis au moins septembre 2013 jusqu'au moins décembre 2014 entre la Séléka (une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans opposés à l'ancien président François Bozizé) et les Anti-Balaka (un mouvement opposé à la Séléka et soutenant l'ancien président François Bozizé). En outre, la Chambre a estimé qu'il existait des motifs raisonnables de croire que, de septembre 2013 au moins à décembre 2014 au moins, une attaque aurait été menée par les Anti-Balaka contre la population civile musulmane et les personnes perçues comme collectivement responsables, complices ou soutenant la Séléka, en vertu ou dans le prolongement d'une politique organisationnelle visant principalement la population musulmane de Bangui et d'autres préfectures.

La Chambre a trouvé des motifs raisonnables de croire que M. Mokom, un ressortissant de la République centrafricaine, né le 30 décembre 1978 à Bangui, était un Coordonnateur National des Opérations des Anti-Balaka et, à ce titre, est suspecté d'être responsable des crimes présumés suivants :

  • Crimes contre l'humanité : (tentative de) meurtre, extermination, déportation ou transfert forcé de population, emprisonnement ou autre privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparitions forcées et autres actes inhumains ; et
  • Crimes de guerre : (tentative) de meurtre, torture, traitement cruel, mutilation, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre le personnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés dans le cadre d'une mission d'aide humanitaire, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, le pillage, l'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans et le fait de les faire participer activement à des hostilités, le déplacement de la population civile et le fait de détruire ou de saisir les biens de l'ennemi.

Les crimes présumés auraient été commis en divers endroits de la RCA, notamment Bangui, Bossangoa, la préfecture de la Lobaye, Yaloké, Gaga, Bossemptélé, Boda, Carnot et Berberati, entre au moins le 5 décembre 2013 et au moins décembre 2014.

M. Mokom est suspecté d'avoir commis ces crimes conjointement avec d'autres et/ou par l'intermédiaire d'autres personnes dans le cadre d'une politique visant à cibler la population musulmane et d'autres personnes perçues comme soutenant la Séléka ou comme étant des « étrangers » à Bangui et dans l'ouest de la RCA ; ou d'avoir ordonné, sollicité ou encouragé la commission ou la tentative de commission de ces crimes.

Le Greffier de la CPI, M. Peter Lewis, a remercié les autorités de la République du Tchad pour leur coopération lors de l'arrestation et de la remise de M. Mokom à la Cour.

La comparution initiale de M. Mokom devant la Chambre préliminaire II, composée du juge Rosario Salvatore Aitala, du juge Antoine KesiaMbe Mindua, et de la juge Tomoko Akane, aura lieu en temps voulu.

Contexte : Le 30 mai 2014, le Gouvernement de la RCA a déféré la situation en RCA depuis le 1er août 2012 à la Cour. La situation implique des crimes présumés qui auraient été commis à la fois par la Séléka et les Anti-Balaka. La violence aurait fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Le 24 septembre 2014, le Procureur de la CPI a ouvert une enquête concernant cette situation.


Pour toute information complémentaire, veuillez contacter Fadi El Abdallah, Porte-parole et Chef de l'Unité des affaires publiques, Cour pénale internationale, au +31 (0)70 515-9152 ou +31 (0)6 46448938 ou à l'adresse fadi.el-abdallah@icc-cpi.int

Les activités de la CPI peuvent également être suivies sur TwitterFacebookTumblrYouTubeInstagram et Flickr

 

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13 mars 2022 7 13 /03 /mars /2022 21:05
Le Cameroun a supprimé certains postes de contrôle sur le corridor Douala-Bangui

Lu pour vous

 

Le Cameroun a supprimé certains postes de contrôle sur le corridor Douala-Bangui pour fluidifier les échanges avec la Centrafrique

(Agence Ecofin) - 12 mars 2022 12:23 - Le corridor Douala-Bangui traite des dizaines de milliards de FCFA de flux commerciaux chaque année et est la principale voie d’approvisionnement de la capitale centrafricaine. Le trafic y souffre de moult problèmes, allant de l’état de la voie à l’insécurité, en passant par des faits de corruption.

Comme promis lors des concertations ayant abouti à la réouverture le 2 mars 2022 de la frontière Cameroun-République centrafricaine dans la ville camerounaise de Garoua-Boulaï (région de l’Est), le Cameroun a démantelé certains postes de contrôle présentés comme des poches de corruption par les camionneurs centrafricains, relaie Investir au Cameroun.

Les transporteurs centrafricains seraient obligés d’y payer régulièrement des pots-de-vin allant de 15 000 à 25 000 FCFA pour pouvoir rallier Bangui. Pour dénoncer cette injustice, ils avaient entamé un mouvement de grève dès le 22 février 2022, ce qui avait conduit à la fermeture momentanée de la frontière.

En plus des faits de corruption, le trafic entre le Cameroun et la RCA est régulièrement plombé par les groupes rebelles armés centrafricains qui écument la frontière après Garoua-Boulaï. Ces derniers n’hésitent pas à brutaliser les conducteurs et piller les camions. Pour éviter cela, les camionneurs sont désormais escortés par les forces de la mission de l’ONU pour la sécurisation de la Centrafrique.

Un climat d’insécurité qui affecte les échanges commerciaux sur le corridor Douala-Bangui, sur lequel transitent environ 55 milliards FCFA de marchandises chaque année, selon la Douane camerounaise. Le corridor est d’une importance capitale pour la Centrafrique, car il constitue la principale route d’approvisionnement de Bangui, la capitale.

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13 mars 2022 7 13 /03 /mars /2022 20:27
Centrafrique : vers une montée en puissance des FACA

 

 

Les 1.311 jeunes recrues et formées, dont 609 du centre de formation de Kassaï et 702 du centre de formation de Bouar, ont été présentés le mercredi 9 mars 2022, sous le drapeau. Cette cérémonie a été couplée de la fin de leur formation. Le chef suprême des armées, Faustin Archange Touadéra, a rehaussé de sa présence la cérémonie, avec à ses côtés, le président de l’Assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji et des membres du gouvernement.  

La redynamisation de l’armée centrafricaine se concrétise, selon la vision politique du président centrafricain, Pr Faustin Archange Touadéra. Cette vision est de refonder une armée forte, dynamique et pluriethnique.

C’est pourquoi les 1.311 jeunes formés ont été recrutés dans toutes les préfectures de la République centrafricaine. Le baptême du passage de ces jeunes de l’Etat civil à l’Etat militaire s’est fait à travers leur présentation au drapeau et une parade militaire. 

Le chef d’Etat-major, le Général de division Zéphirin Mamadou, s’adresse aux jeunes recrus et formés en ces termes, «à vous les jeunes soldats, à partir de ce jour, vous êtes appelés à défendre l’intégrité de la nation. Et vous devriez mériter cette confiance faite par le Chef de l’Etat, le chef suprême des armées Faustin Archange Touadéra. Je vous exhorte à rester fidèle aux lois et principes de l’armée et de la République. Que Dieu vous bénisse ! Et longue carrière dans ce métier». 

Amos Ngaté, recruté à Ndélé, est fier de servir désormais son pays, «je suis d’abord recruté à Ndélé. Et je suis aujourd’hui fier de pouvoir enfin servi mon pays et partout quand l’occasion me permettra», a-t-il déclaré.

Cependant, Vinciane Kongo 21 ans, recrutée à Bangui, partage les mêmes sentiments que son frère d’armes, «je croyais que lors de cette formation à Bouar, nos formateurs vont faire du mal. Mais, je me suis réjoui de pouvoir tenir jusqu’au bout. Partout dans mon pays, je serais disponible à servir pour défendre la nation».

Une fierté pour certains parents qui sont massivement venus pour la circonstance. Jean Nestor, père d’un jeune recru, au-delà de sa satisfaction, il exhorte son enfant et ses pairs à respecter strictement les lois de la République et ne pas se lancer dans les comportements déviants. «Il faut vraiment avouer que je ne rêvais pas un jour de voir mon fils devenir militaire. Mais, c’est un sentiment de gaieté que je récent en ce jour. Je profite donc pour lui dire ainsi qu’à ses frères d’armes de ne pas se lancer dans des comportements déviants qui pourraient nuire à leur carrière militaire», a-t-il lancé.

Il convient de souligner qu’après le retrait de l’EUTM dans le cadre de la formation des FACA, seul les instructeurs militaires centrafricains ont été à la manette dans la formation de ces jeunes formés dans le rang des Forces Armées Centrafricaines. Outre la formation sur les maniements des armes, ces derniers ont été outillés sur le Droit Humanitaire International (DHI).

Stève Martial Mbétissinga

 

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13 mars 2022 7 13 /03 /mars /2022 20:26
Guerre en Ukraine : le Mali et la Centrafrique restent arrimés à la Russie

 

Lu pour vous

 

https://www.lemonde.fr/ Publié le 13 mars à 14h30 Par Cyril Bensimon

Même s’ils se gardent de prendre position, Bangui et Bamako restent considérés comme les têtes de pont de l’influence de Moscou en Afrique.

Dans la défense de la Russie, le Mali et la Centrafrique n’ont pas rejoint l’Erythrée, seule nation africaine à s’être opposée le 2 mars, devant l’Assemblée générale des Nations unies, à la résolution condamnant l’agression de l’Ukraine. Mais leur abstention ne signifie en aucun cas une prise de distance avec leur nouveau partenaire privilégié.

C’est sans surprise qu’a été organisée à Bangui, le 5 mars, l’une des rares manifestations de soutien à l’offensive russe. A Bamako, en dépit de la guerre déclenchée une dizaine de jours plus tôt par Vladimir Poutine, le ministre de la défense et le chef d’état-major de l’armée de l’air, les colonels Sadio Camara et Alou Boï Diarra, n’ont pas jugé nécessaire de reporter un nouveau voyage à Moscou afin, a assuré l’un d’eux à l’AFP, de faire le point des dernières livraisons de matériels militaires à l’armée malienne et évoquer des approvisionnements supplémentaires.

Officiellement, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra et les autorités de transition du Mali se sont gardés de prendre position dans la guerre menée par la Russie en Ukraine, optant en apparence, comme 23 autres pays du continent africain, pour une prudente neutralité. Mais « cette position de non-alignement n’est motivée que par des intérêts immédiats, souligne Paul-Simon Handy de l’Institut d’études de sécurité. Le Mali, qui tente de renouer avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [pour lever le blocus qu’elle lui a imposé], fait attention cette fois à ne pas fâcher ses voisins et l’Europe. Idem pour la Centrafrique, qui s’est rendu compte que Moscou peut l’accompagner dans des campagnes militaires, mais n’apporte pas d’aide financière. »

Pour un maintien des partenariats

La voie est en effet étroite pour ces deux Etats, largement dépendants des subsides européens, qui ont vu la France puis l’Union européenne (UE) suspendre leur assistance budgétaire, en raison notamment de leur association avec les mercenaires du groupe Wagner, l’armée officieuse du Kremlin.

Ainsi, à Bruxelles, lors du dernier sommet UE-Union africaine, le président Touadéra, qui contre toute évidence refuse de reconnaître la présence de ces paramilitaires pourtant actifs depuis cinq ans à ses côtés, a vainement tenté de s’entretenir avec Emmanuel Macron. Le déclenchement de la guerre en Ukraine une semaine plus tard, qui a eu pour effet de ressouder les Occidentaux face à la Russie, ne devrait sûrement pas jouer en faveur d’une normalisation des relations entre Bruxelles et ces deux pays, considérés comme les têtes de pont de l’influence de Moscou en Afrique.

Reste que dans cette période de crispation, le Mali n’a pas encore vu toutes les portes se fermer devant lui. « Les développements en Ukraine renforcent ce sentiment général que la Russie de Poutine pose un sérieux problème, mais il y a beaucoup de nuances parmi les Européens, indique un diplomate en poste à Bamako. Tous ne sont pas prêts à s’en aller comme la France et à rompre toute coopération sécuritaire avec le Mali. »

Alors que les soldats de « Barkhane » sont sur le départ et que Paris a également choisi de rappeler ses coopérants dans les ministères, l’Espagne et l’Italie, par volonté de contrôler les migrations en provenance ou passant par le Mali, ou bien encore l’Allemagne, qui a des soldats dans la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), penchent pour un maintien des partenariats. « Nous sommes par ailleurs tous conscients qu’il ne faut pas totalement laisser la place aux Russes, car quand les dégoûtés s’en vont, ne restent que les dégoûtants », ajoute la même source.

Transfert de combattants

A Bangui, où l’emprise de Wagner est bien plus installée – les effectifs des paramilitaires seraient montés dans le pays à 2 000 hommes, alors qu’ils ne seraient, selon des sources françaises, qu’un millier au Mali depuis le début de leur déploiement fin 2021 –, se pose désormais la question d’un transfert de combattants pour renforcer le front bien plus actif de l’est de l’Europe. Vitaly Perfilev, un ancien légionnaire français devenu l’une des deux têtes du groupe dans le pays, aurait quitté la Centrafrique une dizaine de jours avant le déclenchement de la guerre. Selon le quotidien britannique The Times, des mercenaires du groupe ont été envoyés de Centrafrique vers l’Ukraine dans les premiers jours du conflit.

« L’opacité de fonctionnement et les fréquents mouvements d’aviation ne nous permettent pas de confirmer ces départs », concède cependant une source française. Si Moscou est peu à peu arrivé à restreindre les regards sur ses actes en Centrafrique – enterrant notamment le panel d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU qui avait pointé les exactions de ses sbires –, il est en revanche confirmé par plusieurs sources que son principal point d’ancrage africain a servi à l’acheminement d’hommes aux Mali. Et tous ne seraient pas russophones.

Selon trois sources au sein de l’Unité pour la paix en Centrafrique, un mouvement armé qui recrute parmi les communautés peules, entre 80 et 120 de ses miliciens ont été formés pendant près d’un mois par « les Russes » afin d’être envoyés au Mali. Selon l’une de ces sources, des éléments y sont déjà arrivés. Décrit comme le maître d’œuvre de cette opération, Hassan Bouba, le ministre de l’élevage et figure de ce groupe scindé entre ceux qui se sont ralliés au pouvoir et ceux qui poursuivent la rébellion, dément catégoriquement tout transfert de combattants de l’Afrique centrale vers le Sahel.

A Bangui, plusieurs observateurs s’inquiètent par ailleurs de la percée, ces dernières semaines, des hommes de Wagner dans les régions minières du nord-est du pays. Le 12 février, ils ont tué le « général » Zakaria Damane, l’un des personnages-clés de toutes les rébellions et du trafic de diamants dans le pays. « S’agit-il de se constituer des réserves de minerais dans le contexte actuel ? Des zones contrôlées par Wagner partent des avions sans que l’on sache leur destination. Personne ne sait quel est le volume exporté, pas même le régime centrafricain », alerte Nathalia Dukhan, analyste pour l’organisation The Sentry.

Appel du Kremlin à aider les volontaires

Au Mali également, les hommes de Wagner n’ont pas délaissé leur nouveau théâtre d’opérations africain pour l’Ukraine. « Les instructeurs russes », comme les qualifie Bamako, épaulent l’armée malienne dans sa progression au centre du pays contre les groupes djihadistes, mais celle-ci ne se fait pas sans casse. La Mauritanie s’est élevée, le 8 mars, contre « les actes criminels récurrents » des soldats maliens sur ses ressortissants, après une nouvelle disparition d’au moins une dizaine de Mauritaniens sur le territoire de leur voisin.

En Centrafrique, l’armée ne mène, en revanche, aucune opération de reconquête face aux groupes rebelles. Mais en réponse à l’appel du Kremlin à « aider les volontaires » désireux de combattre à ses côtés, des groupes de soldats ont publié sur les réseaux sociaux des messages jurant de leur détermination à aider leurs « frères d’armes russes » à « chasser les bandits d’Ukraine ». Au moins l’une des vidéos a été tournée à Bérengo, dans l’enceinte de l’ancien palais de « l’empereur Bokassa », devenu l’une des principales bases de Wagner en Centrafrique.

Cyril Bensimon

 

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11 mars 2022 5 11 /03 /mars /2022 16:09
Centrafrique : 1311 nouveaux soldats intègrent les rangs des FACA

 

 

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 10 mars 2022 09:27

Après trois mois de formation militaire, plus de 1300 nouveaux éléments des Forces armées centrafricaines ont été présentés sous le drapeau, ce mercredi 09 mars 2022, au camp Kassaï à Bangui. Ces nouvelles recrues viennent renforcer l’effectif de l’armée nationale afin de raffermir la sécurité nationale.

Au total, ils sont 1311 soldats, issus des écoles de formation du camp Leclerc à Bouar et du camp Kassaï à Bangui. Formés par des cadres de l’armée nationale, ces jeunes, recrutés sur toute l’étendue du territoire, représentent un atout majeur pour le pays. Une particularité, selon le haut-commandement militaire.

« Un soldat formé est une machine de guerre »

"Ces jeunes soldats ont reçu des cadres nationaux, des connaissances axées sur l’acquisition des techniques et tactiques de combat, de secourisme, de droit international humanitaire mais surtout la discipline générale dans l’armée. Un soldat formé est une machine de guerre car les menaces ne manquent pas" a fait savoir le général Zéphirin Mamadou, chef d’Etat-major des armées.

Constitués à majorité de jeunes de moins trente ans, ces femmes et hommes se disent totalement engagés à défendre leur pays.

« Principale motivation : Je dois servir mon pays »

"J’ai été recruté à Ndélé avant d’être formé. Je suis content de servir mon pays. Ma principale motivation est que, je dois servir la République centrafricaine quelle que soit les difficultés puisque, je me sens aujourd’hui capable" a affirmé Amos Ngadé-Gali, nouvelle recrue de l’armée nationale.

Ces militaires viennent ainsi gonfler les rangs des Forces armées centrafricaines. Avec un immense défi à relever, l’armée centrafricaine a aujourd’hui, la principale mission de ramener l’ordre et l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.

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9 mars 2022 3 09 /03 /mars /2022 13:27
Centrafrique: des dizaines de soldats radiés de l’armée nationale

 

 

https://www.rfi.fr/ 09/03/2022 - 11:17

Plus de 80 militaires viennent d’être chassés de l’armée, selon un décret signé par le ministre de la Défense en fin de semaine dernière, notamment pour indiscipline, racket ou encore désertion. Des radiations d’une grande ampleur qui ont lieu au moment où la population ne cesse de dénoncer des exactions de la part de Forces armées centrafricaines (FACA) et de la part de leurs alliés russes.

Alors que certains médias centrafricains y voient une opération de communication, la présidence centrafricaine, elle, parle de radiations en vue de remettre de la discipline au sein des Forces armées centrafricaines. Son porte-parole Albert Yoloké Mokpème rappelle que ce n’est pas la première fois qu’une décision d’une telle ampleur est prise. « En 2021, il y a eu la même chose, on est en phase de reconstruction de l’armée et la reconstruction ne peut pas se faire sans discipline, sans remise en ordre. Et la discipline s’applique aujourd’hui avec la plus grande sévérité. »

« Une décision à apprécier »

Sur les plus de 80 soldats radiés des FACA, sept l’ont été pour avoir racketté la population sur des barrières, les autres sont chassés pour atteinte à la sureté intérieure de l’État ou encore désertion, la plupart auraient ainsi rejoint les rangs de la rébellion de la CPC dirigée par l’ancien président François Bozize. Paul Crescent Beninga, une des grandes figures de la société civile centrafricaine, s’est dit plutôt satisfait, si les faits sont avérés. « Si effectivement on en vient à sanctionner les éléments de nos forces armées centrafricaines pour des rackets, pour moi c’est une décision à apprécier. Il en est de même des cas de désertion, toutes les fois où nous sommes confrontés à des rébellions, vous verrez que parmi les éléments qui constituent ces groupes armés, il y a des éléments des forces armées centrafricaines. »

Paul Crescent Beninga demande au gouvernement centrafricain de poursuivre sur cette voie tout en étant « strict et impartial » et en évitant d’utiliser ces sanctions « pour un quelconque règlement de compte ».

 

 

 

RADIATIONS DE SOLDATS, DE L’ARMEE CENTRAFRICAINE : Attention Au Retour De Manivelle !

https://lepays.bf/ 9 mars 2022

Coup de balai au sein de la Grande muette centrafricaine ! Plus de quatre-vingt soldats viennent d’être radiés de l’armée, en fin de semaine, selon un décret signé du ministre centrafricain de la Défense. Il est reproché à ces militaires, des faits d’indiscipline, de rackets ou de désertions.  De graves écarts de conduite d’ailleurs dénoncés par des Centrafricains qui ne manquent pas d’élever la voix contre « des exactions des Forces armées nationales centrafricaines (FACA), mais aussi de celles des alliés russes ». Pour autant que ces accusations soient fondées, on peut se féliciter de la réaction des autorités de Bangui visiblement déterminées à nettoyer les écuries d’Augias. Si elle est véritablement gangrenée comme on l’en accuse, il est tout à fait normal que la seule thérapie de choc qui doive s’imposer à cette armée, soit le retour immédiat, en son sein, de l’ordre et la discipline. C’est un impératif catégorique pour reprendre le concept kantien.  En tous les cas, aucune armée digne de ce nom et par-dessus tout, confrontée aux durs défis sécuritaires du moment, comme c’est le cas pour les FACA, ne peut se livrer, à l’image de cette soldatesque, à de viles et nauséeuses pratiques qui l’éloignent de sa mission principale et de sa raison d’être. Et puis, dans leur phase actuelle de reconstruction, les FACA auraient tort de fonctionner comme une armée mexicaine, en se livrant à des abus en tout genre.

Il n’est pas exclu que ces soldats tombés en disgrâce puis congédiés, éructent des désirs ardents de vengeance 

C’est dire si les soldats racketteurs, les déserteurs qui auraient déjà rejoint les rangs de l’ennemi, ne doivent plus trouver leur place au sein de cette armée. Continuer à les y maintenir aurait été, pour l’Armée centrafricaine, se tirer une balle dans le pied. Décision salutaire et courageuse s’il en est donc.  Même s’il faut craindre que celle-ci ne soit pas sans risques.  Attention au retour de manivelle ou plutôt … de fusil ! Il n’est pas exclu, en effet, que ces soldats tombés en disgrâce puis congédiés, éructent des désirs ardents de vengeance, au point de retourner la kalach contre l’Etat et la République, du moins pour ceux qui ne le faisaient pas déjà.  Vigilance ! Si ces soldats sont fautifs, ils doivent évidemment être sanctionnés. Reste à espérer que ces radiations ne participent pas d’une mise en scène savamment orchestrée par les tenants actuels du pouvoir, à des fins de règlements de comptes. Ce serait, dans ce cas, bien dommage, pour une armée qui revient de loin et qui a donc plus que jamais besoin d’union sacrée et de cohésion, pour venir à bout des démons de l’instabilité qui continuent à agiter les eaux troubles de l’ex- Oubangui-Chari.

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