http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 29 OCTOBRE 2015
Trois jeunes conducteurs de taxi-motos du KM5 ont été tués par des hommes non identifiés. L’acte s’est produit ce jeudi 29 octobre au quartier Ketté-Ngueret dans le 6ème arrondissement de Bangui. Les raisons de leur assassinat ne sont pas encore connues. Cette situation a déclenché une nouvelle vague de violences.
Selon l’un des membres du bureau de l’association des taxi-motos du Km5, leur déplacement vers le quartier Ketté-Ngueret était motivé par la recherche d’une solution dans une affaire de vol de moto. « Le président des taxi-motos du Km5 Bachirou accompagné de deux conducteurs pour régler l’affaire de vol d’une moto appartenant à un particulier. Arrivée sur le lieu, ils ont été pris pour cible par un groupe de jeunes non identifiés qui les ont lapidés. Tous les trois ont trouvé la mort », a expliqué un conducteur de moto du Km5.
Le reporter du RJDH, Ousmane Babikir a quant à lui souligné un silence de la part de la population civile après l’assassinat. « Toute la population du Km5 est restée terrée chez elle. Les activités sont paralysées. Seuls les éléments de la Minusca et la Sangaris continuent de patrouiller dans le secteur. Toutefois, je vois actuellement de la fumée vers le quartier Fatima sans avoir plus de précision sur l’origine », a-t-il noté.
Du côté de 6ème arrondissement, Gerard Ouambou a fait savoir que, « les habitants des quartiers Kokoro 1, 2, 3, Kina et Fatima ont quitté les quartiers par peur de représailles »
Les forces onusiennes étaient intervenues 30 minutes après l’incident. Le bilan provisoire de ce matin faisait état de « 2 morts, 7 personnes blessées et plusieurs maisons incendiées dont celles des chefs de quartier Kina et Kokoro ».
La tension reste vive dans ce secteur.
La sécurité toujours précaire à Boali, les affrontements entre des Anti-Balaka continuent de s’affronter
http://rjdh.org/ PAR VIRGINIE BERO LE 29 OCTOBRE 2015
La situation sécuritaire reste inquiétante dans la ville de Boali. Des Anti-Balaka continuent de s’entretuer et les activités sont paralysées. Dans l’après-midi du mercredi 28 octobre, quatre personnes sont mortes dont un chef de ce groupe armé et trois personnes prises en otage par les éléments basés à Boali-centre.
Ce matin, la ville de Boali-centre est sinistre. La matinée est marquée par les obsèques du chef des Anti-Balaka tué à hauteur de la falaise de Kassango, par un autre groupe de miliciens basés à Boali-poste. Bon nombre des habitants ont quitté la ville pour se mettre à l’abri.
L’on signale la présence des casques bleus dans la ville. « Mais, ils sont basés à Boali 1, 2, et 3 là où sont installés les usines de l’électricité », a témoigné une source locale.
Aucune autorité administrative locale n’est présente dans la ville. « Même le sous-préfet s’est réfugié chez les éléments Bangladesh de la Minusca », a noté Pierre, un habitant joint depuis sa cachette.
Le RJDH a tenté sas succès d’entrer en contact avec les autorités locales et militaires de la ville de Boali. Une dispute de partage autour d’un véhicule volé par des Anti-Balaka a été à l’origine d’une altercation qui a commencé mardi 27 octobre à Boali-poste. Une violence qui a entraîné plus de cinq morts et plusieurs blessés.
La circulation entre Bangui et Boali est interrompue. Les habitants de cette ville ont trouvé refuge dans la brousse depuis mardi dans la soirée.
Nouvelle escalade de violences à Bangui
http://www.radiondekeluka.org/ jeudi 29 octobre 2015 14:08
Les quartiers de Fatima et Kpétènè dans le 6e arrondissement de Bangui ont été à nouveau secoués ce jeudi 29 octobre par des tirs d'armes. Des maisons ont aussi été incendiées. L'assassinat de deux centrafricains de la communauté musulmane dans les environs de Kéténguéré ce matin, selon le gouvernement, a été le déclencheur de cette énième explosion violence.
« Les faits à l'origine de cette situation de tension, c'est l'assassinat de deux centrafricains de confession musulmane au niveau de Kéténgéré. La police est intervenue et a pu mettre à l'abri le troisième centrafricain. Mais il s'agit d'un mineur qui a été transféré à la DSPJ, la Direction de s services de police judiciaire, pour sa sécurité. En représailles, au niveau de Fatima, il y a eu une attaque dirigée contre la paroisse qui a été repoussée. Les maisons environnantes ont été incendiées », a expliqué le ministre centrafricain de la sécurité publique, Dominique Saïd Panguindji.
Une situation qui a semé la panique et la débande au sein de la population. « Voilà pourquoi aujourd'hui, il y a cette situation qui amène la population de la localité à se terrer chez elle, d'autre en débandade pour se mettre à l'abri dans d'autres quartiers », a ajouté le membre du gouvernement.
Le ministre Saïd Panguindji a appelé une fois de plus la population au calme et à la retenue.
« Je voudrais lancer un appel au calme, à la retenue et je voudrais également condamner cette spirale de violence, cette violence renouvelée, qui participe d'une stratégie permanente qui vise à bloquer le processus de la Transition. Les forces internationales présentes sur le territoire sont sur le terrain pour ramener le calme. Nos forces intérieures de sécurité sont également engagées sur le terrain ».
Cri de cœur des populations du 6e arrondissement
Les personnes réfugiées au sein de la paroisse Notre Dame de Fatima crient au secours. Selon un témoin des faits, un groupe armé du PK5 aurait encerclé la paroisse en tirant à balle réelle. Ce groupe aurait aussi brûlé plusieurs maisons et kiosques aux alentours de cette église.
« Il y a eu trop de tirs ici sur nous dans l'enceinte de l'église. Ils ont brûlé toutes les maisons depuis la paroisse de Fatima jusqu'au rond point Kokoro en passant par l'église de Kina (3e arrondissement). Sangaris et soldats onusiens sont passés dans la rue nous abandonnant à notre triste sort », s'est indignée une dame sous couvert de l'anonymat.
Du côté du PK5, Ousmane Abakar, porte-parole des musulmans de PK5 appelle les centrafricains à l'apaisement. « Je dis aux centrafricains que c'est inutile de nous entretuer. Musulmans et chrétiens, nous sommes tous fils d'Adam. Nous ne devons pas continuer à nous tuer », a-t-il souhaité.
Psychose également à Bambari
Mardi 27 octobre, le mouvement de l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) a lancé un ultimatum de 24 heures aux autorités de la transition. Par cette sommation, les leaders de l'UPC ont condamné la disparition de leurs éléments survenue lundi dernier près de l’aéroport Bangui M’Poko. La psychose règne en ce moment à Bambari chef lieu de la Ouaka.
Dans un communiqué publié ce 28 octobre, le haut commandement de l’UPC, par la voix de son chef de fil, Ali Ndaras Mahamat, déplore l’attitude du gouvernement de Transition de ne pas veiller à la sécurité de la délégation de l'UPC appelé à Bangui par l'Exécutif de la Transition pour une concertation en faveur de la paix. L'UPC lance par la même occasion un ultimatum au gouvernement pour retrouver les corps de leurs éléments.
Contacté sur cet ultimatum, le porte-parole du gouvernement, Dominique Saïd Panguindji, ministre de la Sécurité publique, a indiqué que le gouvernement a pris acte et mettra tout en œuvre pour éviter un éventuel débordement.
« Il s'agit d'un évènement malheureux que nous regrettons tous. Le gouvernement, par ma voix, a exprimé ses condoléances les plus émus aux parents des victimes. Le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour que les auteurs de ces actes ignobles soient recherchés et déférés en justice », a souligné le ministre.
La ville de Bambari est calme, seulement les activités sont quasiment paralysées. Selon des sources à Bambari, les activités sont paralysées dans la ville depuis le lundi en fin d’après midi après l’annonce de cette attaque armée contre la délégation de l’UPC. Ces mêmes sources attestent que les classes, suspendues depuis le mardi pour des raisons de sécurité, n’ont repris que ce jeudi juste pendant trois heures du temps. L'ultimatum a entraîné des conséquences. Certains habitants de Bambari ont regagné les sites des déplacés, d’autres se sont enfui en brousse.